La maison d'initiation à la faune et aux espaces naturels un acteur du développement local et du développement durable au Pays Basque( Télécharger le fichier original )par Emmanuel DE JOANTHO Université de Valenciennes et du Hainaut Cambresis - Master2 Développement local et économie solidaire 2008 |
4. Troisième pilier : la durabilité économiqueAchever notre analyse par la dimension économique est peut-être une manière de rappeler que la MIFEN ne renonce pas à une approche environnementaliste du développement durable. Néanmoins, les activités mêmes de la MIFEN et son fonctionnement indiquent que la structure n'a pas la volonté de balayer du revers tous les principes d'un système économique qui, dans sa globalité, génère pourtant des phénomènes d'exclusion sociale et professionnelle et des dégradations environnementales. « Le capitalisme néolibéral qui domine aujourd'hui la planète constitue en effet un système où la création de richesse s'accompagne d'une multiplication des tragédies humaines et des catastrophes écologiques »92(*). Si la MIFEN ne se considère pas en marge de ce système, elle fait néanmoins partie de ces acteurs conscients des limites du système actuel, qui tentent de faire de l'économie autrement. Nous avons vu qu'elle ne se contente pas de répondre à des demandes mais qu'elle est souvent force de proposition. Elle se confronte aux difficultés du terrain, développe des initiatives en y associant diverses parties prenantes. Les collectivités, les usagers et, dans une moindre mesure, les entreprises contribuent ainsi au développement d'une économie solidaire. 4.1) Création de valeurs économiques et coûts évitésContribution à la création et à la pérennisation d'emploi locaux
Contribution au développement économique local Le tableau ci-dessous renseigne sur le nombre de fournisseurs de la MIFEN et leur localisation. On entend par commune « partenaire » une commune sur laquelle la MIFEN intervient. Elle peut avoir la qualité de donneur d'ordre, ou bien être membre d'une collectivité assurant la Maîtrise d'Ouvrage de la mission qui a été confiée à la MIFEN.
Génération d'économies (coûts évités) pour la société Comme nous l'avons précisé, l'objet de ce mémoire n'est pas de procéder à une étude de l'évaluation économique de la MIFEN. Mais comment ne pas résister au fantasme de pouvoir démontrer qu'en faisant appel aux services de la MIFEN, la collectivité fait des économies, particulièrement dans le cadre de sa politique d'insertion. Il faut reconnaître que les contrôles financiers des autorités tutélaires ne portent que sur la nature des dépenses, l'origine des ressources et le montant des résultats ou des excédents réalisés. Si les services de l'Etat et du Conseil Général n'hésitent pas un instant, et particulièrement lors de négociations, à évoquer le montant des subventions qu'ils allouent, la question des coûts évités semble en revanche ne pas les intéresser. Selon une étude de l'AVISE93(*) portant sur l'IAE : « les SIAE génèrent une économie nette si on met en regard les financements qu'elles perçoivent et les économies réalisées par la mise en emploi de personnes qui auraient été à la charge de la collectivité ». Dans son mémoire portant sur l'évaluation économique d'un chantier d'insertion94(*), Andréas Groeger indique que : « L'approche unique par les coûts évités donne cependant une image réductrice de l'activité de telles structures car il ne s'agit pas uniquement de comparer une situation d'emploi et d'inactivité mais de prendre également en compte les facteurs de création de lien social et de modifications des situations personnelles du public inséré et ainsi l'impact sur la communauté en terme de qualité de vie ». Pour la MIFEN, l'approche est encore plus complexe car elle concerne d'autres services que celui de l'insertion. Il faut en effet ne pas négliger les dimensions techniques liées à la production, la plus-value pédagogique, les moyens mis en oeuvre pour pallier l'absence de transports en commun... Enfin, l'impact économique de la structure sur son territoire est important. Les salariés sont des consommateurs et certains d'entre-deux payent des impôts locaux. Dans l'hypothèse où nous envisagerions une analyse plus approfondie des valeurs économiques générées par la MIFEN nous pourrions, pour le seul service d'insertion, matérialiser les flux économiques de la façon suivante :
L'évaluation des coûts évités pour la collectivité est plus complexe. Elle doit systématiquement s'appuyer sur des données de référence et faire la distinction entre les coûts directement et indirectement évités. Le tableau ci-dessous dresse une liste non exhaustive des coûts évités par service.
* 92 MARECHAL JP. et QUENAULT B. (2005) « développement durable, une perspective pour le XXIe siècle » Réseau des Universités » - Ouest Atlantique- p. 25 * 93 AVISE (2004)Etat des lieux de l'insertion par l'activité économique dans les Pays de la loire. Préconisations pour un développement territorial de l'IAE * 94 GROEGER A. (2005) Etude d'évaluation économique d'un chantier d'insertion : L'exemple des Jardins de la Montagne verte, Starsbourg - Mémoire de Maîtrise des sciences économiques et de gestion |
|