8. Le conflit armé de 1998 - 1999
Finalement, les groupes agitateurs des manifestations de 1981
abandonnent la résistance passive d'Ibrahim Rugova pour organiser des
structures militaires opérationnelles. En fait, en 1991 - 1995 quelques
autres groupes avaient essayé de développer des structures
militaires qui auraient pu intervenir au cas où la Serbie aurait
organisé un massacre de la population. Or, leurs essais n'eurent pas de
succès. Certains n'y arrivaient pas du point de vue organisationnel,
d'autres étaient découverts et défaits.
Le groupe (dénommé UCK) qui avait le plus de
succès commença son activité sur le terrain en 1995 -
1996. Il attaquait des unités spéciales de la police ainsi que
des Albanais considérés comme collaborateurs. Son activité
atteint un point culminant fin 1997 début 1998. En mars 1998, les
troupes de sécurité serbes attaquèrent les maisons
familiales de quelques guérilleros albanais de l'UCK et y tuèrent
tout le monde : femmes, personnes âgées et enfants inclus.
Ceci provoqua des manifestations dans tout le Kosovo et une répression
violente. Très vite les événements s'emballèrent et
les rangs de l'UCK s'agrandirent très vite. Le conflit armé
restait limité uniquement à cause des faibles moyens de l'UCK. La
répression serbe dans les villages des zones de combats était
extrême. Les massacres et le nettoyage ethnique faisaient partie de la
tactique de guerre. Après un cessez-le-feu imposé par la
Communauté internationale en octobre 1998, les hostilités
reprennent en janvier 1999. La Communauté Internationale `utilisera'
certaines atrocités serbes pour amener les deux parties à la
table des pourparlers et essayer d'arriver à une solution
négociée. Suite au refus des autorités serbes de l'accord
proposé par la Communauté Internationale, le Conseil de
Sécurité de l'ONU donna son feu vert pour une intervention
militaire de l'OTAN. Ainsi commençaient les bombardements de l'OTAN pour
mettre fin au conflit et aux atrocités commises. Mais, sur le terrain
les choses se dégradaient encore plus. N'étant plus retenu par la
menace d'une intervention militaire, Belgrade allait vers la fin de sa logique
d'intervention au Kosovo. Massacres, déportations de populations,
nettoyages ethniques, viols, terreur faisaient partie de la logique
d'intervention que les autorités serbes avaient déjà
initié depuis plus longtemps.10.000 ou plus de civils étaient
tués. Près d' 1 million d'Albanais furent déportés
du Kosovo vers l'Albanie, la Macédoine et puis le
Monténégro. Une autre partie s'était
réfugiée derrière les positions de l'UCK à
l'intérieur du Kosovo.
Le conflit s'arrêta avec la capitulation de la Serbie
devant les forces de l'OTAN en juin 1999. Les troupes internationales de la
KFOR entrent au Kosovo alors que les troupes serbes quittent la région.
Alors, les agences humanitaires ont commencé leur retour au Kosovo afin
d'apporter aide et soutien aux populations déplacées à
l'intérieur de la province, et aux réfugiés là
où ils avaient trouvé asile.
Très vite, une résolution sur base de laquelle
la Communauté Internationale allait sauvegarder la paix au Kosovo,
administrer la province et essayer d'arriver à une solution finale
était approuvée par le Conseil de Sécurité de ONU.
Depuis lors un nouveau parlement kosovar a été crée et
développé. Les Kosovars ont reçu des compétences
limitées pour se gouverner eux-mêmes. L'année 2006 devrait
devenir l'année dans où le statut final de Kosovo sera
déterminé.
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