Syndrome de la guerre : lorsque le psychisme ne cesse de rappeler( Télécharger le fichier original )par Shqipe BUJUPI Institut libre Marie Haps - Assistante en psychologie 2005 |
6. Les manifestations de `81Apres la mort de Tito en 1980, la stabilité de la Yougoslavie post-Tito fut tout de suite testée au Kosovo. Au début du printemps 1981, des manifestations apparurent au Kosovo. Les étudiants albanais revendiquaient une plus grande autonomie. Beaucoup d'entre eux aspiraient à une république. Les manifestations furent réprimées d'une manière extrêmement violente. Officiellement, il y eut 39 morts. Mais beaucoup de sources (albanaises et autres comme les représentations se trouvant au Kosovo) parlent de chiffres plus élevés. S'ensuivit une répression serbe croissante et une diminution graduelle de l'émancipation politique qu'avait connue le Kosovo. Les autorités de Belgrade utilisèrent ces événements pour démontrer la nécessité d'un plus grand contrôle direct sur le Kosovo. Sur base du nationalisme qui naissait de nouveau et était publiquement affirmé par rapport a la question du Kosovo, certains politiciens développaient leur base de pouvoir a partir de la moitié des années '80. Milosevic utilisera le Kosovo pour s'affirmer sur la scène politique yougoslave en 1986. Au Kosovo ça signifiait encore plus de répression ouverte. Selon les statistiques, la moitié de la population masculine du Kosovo passera par les bureaux de la police entre 1981 et 1989. Le nombre de violations des droits de l'homme (comme la torture) s'aggravait aussi. C'est dans cette atmosphère que le Kosovo se dirigeait vers le conflit total en 1989. 7. L'abolition de l'autonomie et l'apartheid kosovarEn 1989 Milosevic tentait de gagner le contrôle total sur la Yougoslavie en gagnant le contrôle sur une majorité d'entités constitutionnelles. Les 8 entités7(*) constitutionnelles avait chacune un vote dans le conseil des républiques de la Yougoslavie. En gagnant le contrôle des votes au Monténégro (avec les partisans de Milosevic qui écartèrent ses prédécesseurs), de Vojvodine et du Kosovo, la Serbie sous Milosevic tenait en main la moitié des votes du conseil. Au Kosovo, ce fut atteint en abolissant l'autonomie substantielle et en dissolvant le parlement existant. La réponse des Albanais kosovars fut de proclamer l'indépendance du Kosovo sous forme de république et de former un gouvernement en exil. De violentes manifestations survinrent. Violentes à cause de la manière dont elles furent réprimées par les autorités serbes. Des chars et des hélicoptères étaient utilisés pour supprimer toute protestation. En même temps des astuces politiques et légales étaient développées pour écarter les Albanais de leur travail et du système d'éducation. Ainsi une grande partie de la population albanaise se retrouvait sans travail et les étudiants étaient en majorité écartés du système officiel d'éducation. En voyant l'impossibilité de résister à la violence serbe, le mouvement albanais `La Ligue Démocratique du Kosovo' (LDK) avec le président Ibrahim Rugova organisait la vie politique clandestine du Kosovo après 1990. Elle organisera un parlement clandestin et un gouvernement en exil, elle organisera un système parallèle d'éducation et développera un système parallèle de soins de santé. Les années 1991 - 1997 étaient caractérisées par une répression ouverte et violente, un système non-officiel d'apartheid ou la grande majorité des Albanais devaient organiser leur vie en dehors des institutions officielles et survivre économiquement en gagnant leur vie en dehors des emplois d'états (à l'époque, 99 % des emplois). * 7 Les 8 entités comprennent les 6 républiques (Serbie, Macédoine, Slovénie, Croatie, Bosnie et Monténégro) et deux provinces autonomes (Kosovo et Vojvodine) qui existaient depuis la 2ème guerre mondiale. |
|