3.3.2. L'estimation des
effectifs
Dans cette estimation, on ne donne pas l'effectif exact mais
un nombre proche de la réalité. Elle est appliquée
là où l'évaluation absolue n'est pas réalisable.
Elle implique, l'adoption d'une stratégie et des techniques qui
permettent de commettre le moins d'erreurs possibles. Cette stratégie
est fondée sur la réalisation des prélèvements et
d'un dénombrement visuel effectué au hasard dans un milieu
uniforme mais en tenant compte du mode de répartition des individus dans
l'espace considéré.
3.3.2.1. Le dénombrement en
vue
Cette méthode est utilisée dans l'estimation des
effectifs des vertébrés terrestres. Plusieurs chercheurs
traversent le terrain dans la même direction tout en notant chacun les
animaux ou les végétaux qu'il voit à gauche et à
droite sur son parcours (méthode de transect en ligne ou en bande)
3.3.2.2.
L'échantillonnage
Il est largement utilisé dans l'étude des
populations des vertébrés terrestres ou aquatiques.
D'après LAMOTTE et BOURLIERE (1969), le but de l'échantillonnage
est d'obtenir à partir d'une surface donnée aussi restreinte que
possible, une image fidèle de l'ensemble du peuplement. Le
problème réside dans le prélèvement d'un
échantillon aussi représentatif que possible de la population
entière suivant les types des milieux, ses dimensions et les
espèces à étudier. Il convient, une fois la taille des
échantillons fixée, de ne plus la modifier.
En milieu terrestre, on partage le terrain en plusieurs
parcelles de dimensions égales et on compte les animaux ou les
végétaux dans quelques-unes unes de ces entités choisies
au hasard. On calcule ensuite la moyenne d'individus par parcelle. Cette
moyenne est ensuite multipliée par le nombre total des parcelles pour
connaître l'effectif approximatif des individus sur ce terrain.
3.3.2.3 Méthode de
piégeage
La méthode consiste à estimer l'effectif des
populations animales en le capturant à l'aide de piège. Il existe
2 types de pièges : les pièges d'intersection qui
capturent les animaux se déplaçant librement dans leur habitat et
les pièges attractifs basés sur la réponse de
l'animal à des stimuli chimiques, physiques ou mécaniques
(pièges à appâts)
Si N est l'effectif total de la population à estimer,
C1 le nombre des individus capturés lors d'un premier piégeage
effectué à un temps t1 et le nombre des
captures au deuxième piégeage réalisé au temps
t2 suffisamment rapproché de t1 pour
négliger les variations d'effectifs dus aux facteurs naturels
(natalité et mortalité), le nombre total d'individus dans le
milieu est à peu près égal à
N = C12 / C1 -
C2
Cette méthode s'applique aux Insectes, aux Batraciens,
aux Oiseaux et aux petits Mammifères. Pour être fiable, elle exige
que la population étudiée soit sédentaire, que la
probabilité de capture de tous les individus soit la même et que
la proportion d'animaux capturés soit suffisante par rapport à
l'effectif total de la population. Lorsque C1 et sont très petits, la
formule ci-dessus devient aléatoire. Pour un bon piégeage, il
faut aussi que C1 soit plus grand que .
3.3.2.4 Méthode de capture et recapture
C'est une ancienne méthode décrite dès
1896 par PETERSEN. On l'appelle aussi méthode de marquage ou
index de LINCOLN. Son principe est le suivant : On capture un certain
nombre d'individus T que l'on marque d'une façon
indélébile avant de le relâcher dans le milieu naturel.
Après quelques temps, on effectue une seconde séance de capture
qui fournit un nombre n d'individus dont un nombre t porte
déjà la marque. Les individus t sont dits
recapturés. Dans ces conditions, si N
désigne l'effectif total de la population, on a :
N /T = n / t
=> N =
Exemple: Lors d'une étude des effectifs
d'insectes par la méthode de capture et recapture, on a attrapé
au cours d'une première séance de capture 345 insectes qui
ont été marqués avec une couleur à huile et
relâchés ensuite dans leur milieu naturel. Peu de temps
après, une 2e capture a été
réalisée. De 320 insectes capturés, il y avait 64
marqués. La population d'insectes dans ce milieu peut être
estimée de la manière suivante :
T = 345 (première capture) n = 320 (deuxième
capture) t = 64 (recapturés)
N = n.T / t = 320.345 / 64 = 1725 insectes.
Pour cette méthode il faut que :
- les animaux relâchés se repartissent de
façon homogène dans le milieu et conservent la même
probabilité de recapture que les autres individus.
- la marque ne disparaisse pas
- le taux de mortalité des individus marqués et
non marqués soit le même
- la population reste stable
- le nombre d'individus recapturés soit
supérieur à 20
Si cette dernière condition n'est pas
vérifiée, la formule devient :
Remarque : Dans ces deux
dernières méthodes on peut procéder à plusieurs
piégeages ou marquages (marquage multiple).
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