Contribution des associations au développement socio économique du Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Moumouni GUIRE Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) Ouagadougou - Master I 2009 |
CONCLUSION GENERALEDe tout ce qui précède, en dépit des difficultés de toutes sortes, les associations contribuent activement au développement socio - économique du Burkina Faso. Au regard des changements quantitatifs et qualitatifs constatés dans les secteurs sociaux, dans les secteurs de production, au niveau des secteurs de soutien et au niveau de la gouvernance, nous osons affirmer que les associations sont indispensables au développement de ce pays. Leur utilité est reconnue, avérée voire sollicitée par tous. La première hypothèse formulée plus haut se vérifie indiscutablement car les populations se sont parfaitement appropriées les activités des associations qui s'avèrent très pertinentes. Concernant la deuxième hypothèse, elle se vérifie également parce que la majeure partie des associations ne dispose pas d'outils de planification permanents et adéquats. Cela situation entrave la mesure de leur performance. Ces associations naviguent même à vue au gré des aspirations des populations. Dans ces conditions, les actions posées peuvent être efficaces mais l'on ne peut pas s'assurer de leur efficience. Au regard de cette situation regrettable, nous prônons une bonne gouvernance associative, car celle-ci a pour objectif d'assurer dans la durée, la mission sociale des associations de développement. C'est une gouvernance dite de « valeur partenariale » qui prend en compte les aspirations de toutes les parties prenantes. Pour ce faire, les trois critères suivants doivent être respectés : · la cohérence entre les actions de l'association et les valeurs qu'elle porte, · les relations entre les instances élues et les équipes dirigeantes, · la circulation de l'information entre les parties prenantes de l'association. Par ailleurs, une évaluation permanente de l'association permet de mettre le doigt sur les points forts et les points à améliorer. Elle incite une remise en cause constante et la prise de meilleures décisions. Elle démontre la capacité à tirer les enseignements de l'expérience de l'association et à conserver la confiance des autres partenaires. Si les besoins réels des populations sont bien exprimés au départ, grâce à une planification opérationnelle et stratégique, il ne peut y avoir qu'une optimisation des performances de l'association en fin de compte. Les associations tout en contribuant à l'évolution de la société, ont elles mêmes beaucoup changé. Elles remplissent aujourd'hui des fonctions aussi complexes que diverses et se retrouvent au centre de multiples enjeux. Elles contribuent à la production de lien social fort et de biens et services. Acteurs atypiques au départ, les associations ont les qualités requises pour exprimer de façon pertinente, surtout dans les services relationnels, les conditions d'un développement économique socialement équilibré, harmonieux et équilibré. Elles doivent se professionnaliser afin de s'adapter aux mutations et aux attentes en matière de développement. Cependant, les relations entre les associations et les pouvoirs publics sont parfois tumultueuses. Même si les associations reçoivent des moyens financiers de l'Etat, ce dernier ne doit pas les empêcher de jouir de leur autonomie d'action. Similairement, il est illusoire que les associations voient en la décentralisation un moyen de contourner l'Etat et traiter directement avec les populations. En réalité, associations et Etat doivent s'unir sans se confondre. Si l'Etat est le dépositaire de la puissance publique, l'association est l'interface entre les populations bénéficiaires et l'Etat. Pour assurer des services durables aux populations, les associations doivent disposer des ressources financières requises et des ressources humaines ayant une bonne maîtrise des questions de développement local. Par conséquent, les associations doivent d'abord compter sur elles - mêmes et oeuvrer à se fédérer davantage afin d'être plus fortes sur les chantiers du développement. Les partenaires techniques et financiers doivent bannir la frigidité et la complaisance dans l'octroi des financements et dans le transfert des paquets techniques et technologiques. Il leur faut plus de flexibilité, et de rigueur dans leur accompagnement des associations. Quant à l'Etat, il doit par une volonté politique affichée et réelle aider les associations à aider les populations. Il doit assainir l'environnement juridique et institutionnel afin d'éviter les contradictions entre les acteurs sur le terrain. Mieux, l'Etat peut élaborer une charte des associations afin d'impliquer et responsabiliser davantage toutes les associations. Cette charte pourrait moraliser un tant soit peu la vie associative et constituer un code de déontologie. De même, grâce à l'élaboration et la mise en oeuvre effective des plans locaux de développement dans le cadre de la décentralisation, les actions des intervenants seront mieux orientées vers les priorités des zones d'intervention. Etant les premières concernées, les populations doivent cesser d'être d'éternels assistés et être les vrais acteurs de l'amélioration de leurs conditions de vie. Loin de tout fatalisme, elles doivent faire siennes toutes les politiques de développement. L'épine dorsale de l'assise de toute force associative pérenne réside dans la pleine responsabilisation des populations à l'amélioration de leurs propres conditions de vie, à leur propre développement ainsi qu'à celui de la communauté toute entière. Le développement n'est donc pas l'apanage d'un seul acteur sur le terrain. Tous les acteurs doivent s'investir énormément afin que les actions des associations soient voulues et acceptées de tous. Les facteurs bloquant ou facilitant la participation sont le niveau technologique, le niveau de communication, le niveau de prise de décision, le niveau financier et l'environnement. La participation de tous n'est possible que par une mobilisation, une concertation permanente et une complémentarité sans failles entre tous les acteurs. Le chef de l'Etat burkinabé a su si bien dire lorsqu'il déclarait que : « en effet, c'est en unissant les forces vives qu'on arrive à vaincre le fléau qu'est la pauvreté.25(*) » Plus qu'un souhait, grâce à cette volonté plurielle, les associations oeuvreront harmonieusement à parfaire le Burkina Faso. * 25 Cf. Discours de Blaise COMPAORE lors de la journée nationale du paysan à Gaoua en 2004 |
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