Contribution des associations au développement socio économique du Burkina Faso( Télécharger le fichier original )par Moumouni GUIRE Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature (ENAM) Ouagadougou - Master I 2009 |
Chapitre II - La méthodologie de la rechercheLe choix du présent thème (section I) est une réponse aux multiples questions relatives à l'utilité des associations. Évidemment, cela nous a guidé à adopter des stratégies de recherches qui nous permettront de lever ces inquiétudes (section II). Cette section traite de la justification et de la problématique du thème (paragraphe I) puis des objectifs visés et des hypothèses à vérifier (paragraphe II). Paragraphe I - La justification et la problématique A ce niveau, il sera question d'une part, de la justification du choix du sujet (A) et d'autre part, de la problématique que ce sujet soulève (B). A. La justification du choix du sujet L'intérêt que ce sujet suscite en nous est important et se situe à un triple niveau : personnel, professionnel et scientifique. D'abord au plan personnel, nous sommes émerveillés par le nombre sans cesse croissant des associations dans notre pays et par le bon ancrage de la culture associative. Notre curiosité intellectuelle nous a poussé à nous interroger sur l'impact de ces associations sur le développement économique et social du pays. Aussi, étant dans un pays sous développé, et vu la rareté des ressources, l'Etat à lui seul ne peut subvenir à l'épanouissement de ses citoyens. Pour cela, il se fait aider naturellement par d'autres acteurs au développement dont les associations. Ce soutien loin d'être une panacée ou un satisfecit, nous interpelle à réfléchir réellement sur le rôle et la place des associations dans les politiques publiques du pays. Ensuite, au plan professionnel, en tant que futur gestionnaire des ressources humaines nous avons jugé utile d'entamer un début de réflexion autour de la gestion axée sur les résultats dans les organisations. Tout développement suppose un choix judicieux d'outils de planification. Notre ambition est de rendre plus performante et visible l'action des associations sur le terrain par un management opérationnel et stratégique. Cela passe par l'élaboration de meilleurs outils de gestion (socle de tout bon rendement). Nous demeurons convaincus que grâce au dynamisme et au génie des associations, les conditions de vies des populations peuvent s'améliorer énormément. Le choix de ce sujet participe à inculquer aux associations, la bonne gouvernance puis la culture du résultat et non celle des activités. Enfin, au plan scientifique, ce présent travail devra contribuer à enrichir les écrits sur la vie associative. En effet, la quasi-totalité de la documentation dans ce domaine traite généralement de cas spécifiques d'associations. En décidant de nous pencher sur la vie associative globale dans notre pays, nous pensons dégager le plus possible la contribution réelle de celle-ci au développement du pays. Grâce aux instruments juridiques et règlementaires favorables, des milliers d'associations se créent ou s'établissent au Burkina Faso chaque année. Cet environnement propice s'est renforcé avec le processus de décentralisation qui prône une concertation étroite et permanente entre tous les acteurs du territoire (établissements et entreprises publics, acteurs économiques, associations, partenaires techniques et financiers, etc.) en amont de toute prise de décision. Le rôle et la responsabilité des associations se sont accrus avec la Lettre de Politique Rurale Décentralisée (LPRD) que l'Etat burkinabé a signée en juillet 2002. Le tissu associatif semble dynamique dans notre pays. En 2008, l'on y dénombrait plus de trois cent (300) ONG et plus de quatorze mille (14 000) structures associatives et assimilées15(*). Cette explosion de la création des associations au cours de ces dernières années, témoigne indirectement des transformations profondes qui ont marqué le monde associatif devenu un puissant lobbying. Ces associations exercent librement, seules ou en réseau, des activités au quotidien dans l'intérêt général des populations. Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt, de nombreuses associations peinent à poindre et ne sont que l'ombre d'elles mêmes. Si elles ne sont pas mortes nées ou en hibernation, elles sapent quotidiennement les efforts de développement. Aussi, la durée de vie des associations ne semble t-elle pas éphémère dans notre pays ? Les espérances des populations sont grandes alors que les associations évoluent dans un environnement concurrentiel si rude que leur visibilité, leur légitimité et leur perception ne sont pas toujours évidentes sur le terrain. Le travail des associations risque d'être donc peu ou prou apprécié ou reconnu. Il est donc nécessaire de s'interroger sur l'existence, l'importance et le regain de la vie associative autour de ces paramètres : comment les associations contribuent-elles au développement socio - économique du pays ? Quel est l'impact de cette contribution sur les conditions de vie des populations ? Que faire pour rendre cette contribution plus performante ? Ce regard critique, nous permettra d'évaluer à tort ou à raison le rendement des associations par rapport à leur raison d'être, à leur mission qui est de participer au développement du pays. Paragraphe II - Les objectifs et hypothèses Dans le cadre de cette étude, nous nous sommes fixés des objectifs à atteindre (A), puis nous avons émis des hypothèses (B) que nous vérifierons après. A l'image de toute étude qui se veut scientifique, la présente étude poursuit un objectif général et des objectifs spécifiques. L'objectif général de cette étude est de cerner le rôle et la place des associations dans le développement socio - économique du Burkina Faso. Les objectifs spécifiques suivants sont visés : · décrire au moins trois domaines d'intervention des associations au Burkina Faso, · faire une analyse critique de la contribution des associations au développement socio - économique du Burkina Faso, · proposer des solutions permettant une amélioration de la contribution des associations sur les conditions de vie des populations. Au regard du climat politique favorable à l'émergence des associations et des buts visés, celles-ci doivent pouvoir impulser le développement socio - économique de notre pays. Dans le cadre de notre mémoire, nous nous baserons sur deux hypothèses : · Hypothèse n°1 : la capacité d'appropriation des réalisations des associations par les populations bénéficiaires est un levier qui impulse le développement socio - économique du Burkina Faso. C'est à travers l'impact des actions menées par les associations de développement à l'endroit des populations que nous vérifierons cette hypothèse. · Hypothèse n°2 : le dynamisme des associations au Burkina Faso n'est pas forcément un gage d'une gestion performante de celles-ci. Pour vérifier cette hypothèse, nous vérifierons si effectivement des outils de planification opérationnels et stratégiques existent et sont bien utilisés par les associations. Section II - Les stratégies de la recherche Dans cette section, nous verrons d'une part, la phase préparatoire (paragraphe I) et d'autre part, la phase d'exécution (paragraphe II) de la recherche sur le terrain. Paragraphe I - La phase préparatoire Cette étape a consisté en des recherches documentaires et sur l'Internet (A) puis à l'administration d'un guide d'entretien et d'un questionnaire (B) sur le thème. A. Les recherches documentaires et sur l'Internet 1. Les recherches documentaires Dans des bibliothèques et des centres de documentation de la ville de Ouagadougou, nous avons effectué des lectures d'ouvrages généraux et spécifiques afin de mieux cerner le monde associatif. De même, des articles de presse nous ont servi à nous enquérir de l'animation de la vie associative au plan local et national. 2. Les recherches sur l'Internet L'apport des sites d'associations et des moteurs de recherche comme Yahoo et Google a été non négligeable pour enrichir le présent travail. Ces sites nous ont permis de confronter les informations récoltées. B. Le guide d'entretien et le questionnaire d'enquête C'est auprès des dirigeants d'association que nous avons mené en mars et avril 2009 ces entretiens. Cette approche visait à toucher du doigt les réalités de ces associations. Nous avons réalisé une série d'entretiens avec des associations de développement dans les localités de Ouagadougou, Saaba, Dédougou et Nouna. Conscients que le regard critique des citoyens est indispensable pour mieux apprécier l'apport des associations au développement socio - économique du Burkina Faso, nous leur avons soumis un questionnaire. Entre mars et avril 2009, quatre vingt quatre (84) personnes ont pu nous livré leurs opinions. Paragraphe II - La phase d'exécution Au cours de cette phase, nous parlerons de l'échantillonnage et des données recueillies (A) puis des difficultés et contraintes liées à la rédaction du présent mémoire (B). La méthode de sondage utilisée est stratifiée selon l'appartenance ou pas à une association. Après le pré - test et le test, un échantillon de soixante (60) fiches ont été finalement tirées de façon aléatoire. Au niveau des associations, les informations collectées portaient entre autres sur la dénomination, le siège, les zones d'intervention, le nombre d'adhérents, les couches de populations bénéficiaires, les domaines d'intervention, les réalisations effectuées, les stratégies d'intervention, les outils de planification, les difficultés et les propositions de solutions. Au niveau des individus interrogés, les données recueillies étaient liées au sexe, à la catégorie socio - professionnelle, à la perception des concepts « association » et « développement socio - économique », à la participation à la vie associative, au degré d'appropriation des associations et à la gestion des associations. B. Les difficultés et contraintes du travail Les difficultés rencontrées sont celles inhérentes à la rédaction de tout mémoire. Celles-ci ne nous ont pas permis de mener ce travail comme nous l'aurions voulu. Dans notre cas, ce sont surtout l'absence ou le manque de documents et la réticence notoire de certains responsables d'associations à réaliser des entretiens qui nous ont posé problèmes. La contrainte majeure qui a joué sur la qualité de ce travail est le calendrier scolaire. En effet, nous étions obligés de suivre les cours en classe jusqu'au mois d'avril et de mener simultanément nos recherches sur le terrain. * 15 http : //www.faso-dev.net |
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