B. COMMENT LA formule RAP contribue t -elle à
l'équité ?
C'est en orientant les ressources de santé vers les
services répondant aux besoins des plus pauvres que la formule RAP
contribue l'équité.
Le tableau ci-dessous résume en quoi les composantes de la
fonction RAP contribuent à l'équité
Tableau 1 : Lien entre les composantes de la
fonction RAP et l'équité
Fonction RAP
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Activité
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Equité
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a. Etablir la formule de transfert de fonds publics
b. Déterminer quels services le gouvernement achète
c. Déterminer qui bénéficiera de ces
services achetés
d. Déterminer à qui et comment on achète les
services
e. déterminer le mode de paiement des prestataires
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déterminer les besoins
Redéfinir les priorités selon les besoins de la
population
Fournir les incitations à la demande (surtout les plus
démunis)
Etablissement des contrats et accords des services
(contractualisation)
Accords public public
Accords public privé
Fournir les incitations aux prestataires
Paiement à la performance
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Résolution des disparités
régionales
Rural/ urbain
Réduire la charge des maladies qui affectent
les pauvres,
Augmenter l'utilisation des services de santé
par le plus pauvre
Améliorer l'efficience dans la gestion des
ressources
Elargir l'offre
Ciblage des prestataire pro- pauvres
Les services de base utilisés par les pauvres
sont délivrés
Réduire l'exclusion des plus pauvres par les
prestataires public et privés.
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Etablissement de la formule de répartition des
fonds
Le budget est alloué géographiquement entre les
districts de santé et entre le niveau primaire, secondaire et tertiaire
de la pyramide sanitaire.
Selon la formule RAP, les fonds sont réparties aux
districts de santé en tenant compte des variables tels que les
coûts de production des services de santé, le degré de
pauvreté, l'index IDH, la part des donateurs dans chaque district et
d'autres. Une telle allocation permet d'atteindre lever l'iniquité entre
les districts.
Ainsi, pour tenir compte des disparités rural -urbain,
les prix de production du même service seront variables selon la
situation géographique. Par exemple dans les zones rurales, étant
donné les conditions difficiles de déplacement, les frais
alloués au transport pour le personnel seront plus élevés
que ceux du personnel médical urbain. C'est ainsi que le
problème de personnel médical démotivé servant les
milieux défavorisés est résolu.
Ceci s'avère délicat dans le contexte des pays
d'ASS dans le sens où les ressources sont limitées et que les
décisions quant à la répartition soient influencées
par les facteurs politiques. Souvent, les populations urbaines influent
largement sur cette répartition .La répartition du budget entre
l'hôpital et les SSP s'avère aussi délicat dans le contexte
de la réforme de l'hôpital public.
Etablissement les priorités
Il s'agit de déterminer quel service sera
subventionné ou quel service sera supprimé. Pour savoir quels
services le gouvernement achète, il faut faire une analyse
spécifique de type de maladies par groupe social. Ainsi,
l'établissement des priorités se basera sur les indicateurs tels
que le taux de mortalité standardisés et les différentes
mesures de morbidité.
L'estimation des besoins se basant sur les prévisions
épidémiologiques est très limitée car il est
impossible de prédire les maladies. Cependant seules les variations au
sein des individus peuvent être prédites avec précision en
introduisant les tables de morbidité antérieures.
Les services à privilégier sont ceux ayant de
fortes externalités positives comme les interventions contribuant
à la lutte contre la malnutrition infantile, la mortalité
infantile et maternelle due aux maladies transmissibles.
Pour faire le choix des interventions ou des services à
fournir, il faut d'abord déterminer le coût du paquet de services
de base qui est accessible par tous. Pour ce faire, la formule RAP ne tient
pas compte seulement de l'analyse des DALYs par la formule coût
efficacité. En effet, il tient aussi compte du coût de soins
séparément des résultats. En effet, il existe certaines
maladies affectant les pauvres qui n'ont pas un bon rapport coût
-efficacité comme il a été mentionné dans le
chapitre II de ce travail.
Identification des bénéficiaires
prioritaires des services
Les variables suivantes sont utilisées selon la formule
RAP afin d'avoir une idée des bénéficiaires des
interventions :
- La taille de la population : plus la taille de la
population est importante, plus les besoins en matière de santé
seront importants.
- L'âge et le sexe : les plus jeunes et les plus
âgés ont les besoins en matière de santé plus
importants que le reste de la population.
- La part des pauvres dans la population
générale. Plus le degré de la pauvreté est
élevé, plus les besoins seront aussi importants.
La formule RAP procède aussi l'évaluation de la
capacité de paiement du patient des individus pauvres afin
d'opérer le ciblage. Une fois que le degré de pauvreté
connu, les incitations sont fournies à la demande. Ceci est
nécessaire étant donné que la pauvreté baisse la
demande des soins parmi la population qui a de besoins de santé
importants. Ces incitations peuvent être la prise en charge des frais de
transport, les bons de soins que les pauvres peuvent utiliser comme des
espèces pour obtenir des services médicaux. Les prestataires de
services remettent ensuite ces coupons au gouvernement contre le
remboursement.
Le ciblage consiste soit à instaurer la gratuité
des soins pour ceux qui ne peuvent pas les payer (ciblage direct) soit à
favoriser certains groupes de personnes pauvres ayant des
caractéristiques particulières (ciblage spécifique).
L'exonération peut se faire selon les critères de
sélection comme le lieu de résidence, le sexe, l'ethnie, la
maladie dont souffre l'intéressé (par exemple le VIH/SIDA) ou
d'autres facteurs.
Le choix de prestataires et la procédure d'achat
des services.
Selon la formule RAP, l'acheteur peut être le
gouvernement, un conseil d'administration local, un groupe de malades ou une
assurance privée. Son rôle est d'organiser des soins
spécifiques pour une population bien définie dont les besoins
sont bien connus. Ainsi il y a interposition d'une agence pour l'achat des
services entre patients et prestataires. Ceci s'avère important dans le
contexte où l'ignorance prédomine car l'acheteur est mieux
informé et possède un pouvoir de marchandage plus
élevé que le patient. En effet, les pauvres sont plus
vulnérables aux problèmes de santé et à la maladie
en raison de leur manque de ressources et financières, mais surtout en
raison de leur connaissance limitée des questions de santé qui
influent sur le recours aux services médicaux.
A travers l'achat et la contractualisation, les
réformes RAP font intervenir au sein du service public le jeu les
règles du marché en vue de l'améliorer la qualité
des soins. Une large part des dépenses de santé est d'origine
privé. Afin d'alléger les dépenses de santé par les
pauvres qui achètent déjà des services auprès du
secteur privé, politiques pour travailler de concert avec le secteur
privé sont développés. E effet, le partenariat public
privé permet d'améliorer la qualité des soins pour les
plus démunis et de baisser les coûts
Cela se fait par établissement des contrats et accords
des services soit avec le secteur public, soit par le privé.
L'accord public- public passe par la
décentralisation : l'autorité sanitaire central qu'est le
Ministère de la Santé passe les contrats de performance avec les
autorités des districts sur des objectifs bien précis notamment
la prise en charge des indigents.
L'accord public- privé permet d'offrir des
services de qualité aux pauvres. Dans une situation où le secteur
public n'assure pas les soins les plus élémentaires, comme la
vaccination, la planification familiale, les soins prénatals en faveur
des pauvres des régions rurales, des contrats de gestion du
système de santé de base peuvent être passés avec
des prestataires tels que les ONG qui seraient rémunérées
en fonction de leur performance.
Egalement des contrats de service peuvent être
passés avec des prestataire du secteur privé libéral
disposant d'équipements médical moderne afin d'offrir aux plus
démunis des soins modernes.
Le mode de paiement des prestataires
Le mode de paiement utilisé selon la formule RAP est
la capitation. En se basant sur les facteurs épidémiologiques ou
sociodémographiques elle consiste à verser une somme forfaitaire
aux prestataires pour chaque bénéficiaire pour une gamme de
services délivré.
En outre, les incitations sont fournies aux prestataires selon
leur capacité d'atteindre les plus pauvres ou selon qu'ils fournissent
des soins qui affectent les plus pauvres comme la tuberculose. Ceci stimule la
compétition entre prestataires et les incite plus à
l'équité.
Par exemple, pour avoir une meilleure couverture pour les
pauvres, le GAVI utilise une telle stratégie pour les pays ayant un
faible taux de vaccination. En effet, des incitations financières sont
fournis aux prestataires particulièrement dans les programmes verticaux
contre les maladies transmissibles. Un montant de 20$US/ enfant
supplémentaire vacciné est attribué(Paolo Belli, 2004).
Une telle stratégie est aussi utilisée par le
Fond Global pour la lutte contre la paludisme, la tuberculose et le VIH Sida
HIV/AIDS.
Pour les soins hospitaliers, la formule RAP, détermine
combien d'hôpitaux seraient subventionnés et détermine
combien d' incitations à fournir aux hôpitaux afin qu'ils
puissent fournir les services abordables par les plus pauvres. Sous cet angle,
les hôpitaux gérés par les prestataires non libéral
comme ceux gérés par les ONGs reçoivent plus d'incitations
par le fait qu'ils atteignent un grand nombre de pauvres.
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