D. ANALYSE DE L'OFFRE DE SOINS : LES PRESTATAIRES DE
SERVICES ACCESSIBLES AUX PAUVRES
En ASS, l'offre de soins se répartit principalement
entre le secteur public qui est géré par le Ministère de
la Santé et le secteur privé. Les prestataires du secteur
privé englobent les guérisseurs traditionnels, les vendeurs
informels de médicaments, les prestataires privés à but
lucratif et le secteur privé non lucratif. Ce dernier comprend
principalement les structures gérées par les églises, et
les organisations non gouvernementales.
Le secteur public cible les plus pauvres et est plus attentif
aux disparités régionales. Il favorise les services de
santé publique. Cependant ce secteur manque des ressources et la
qualité des services y est médiocre alors que ce n'est pas le cas
pour le privé libéral.
Le secteur public et le privé non lucratif sont
accessibles aux pauvres tandis que le privé lucratif est
réservé aux patients en mesure de payer. Ce dernier dispose de
plus de ressources et offre des services de meilleure qualité que le
secteur public. En effet, étant donné la défaillance des
structures sanitaires du secteur public, entre autres la longueur de la file
d'attente, l'indisponibilité des médicaments, l'attitude
négative du personnel, il en résulte une hausse de
fréquentation des structures de santé privées.
Cependant le secteur privé lucratif ignore les plus
pauvres et les plus vulnérables et privilégie ceux qui sont
capables de payer car il est financé par les paiements directs des
usagers. C'est pour cette raison qu'il se concentre dans les zones urbaines
où habite une population solvable.
Un tel système où prédomine les
paiements direct des usagers est jugé iniquitable. (Makinen et.
al,2000).
Dans la plupart des pays africains, le secteur privé joue
un rôle plus important que le secteur public, et est faiblement
régulé. En outre, il consacre peu d'attention aux
activités de santé publique comme la prévention. Il est
donc compréhensible que les groupes les défavorisée sont
de plus en plus exclus du système de santé.
E. L'ECHEC DES MECANISMES DE PRISE NE CHARGE DES
INDIGENTS
Ces mécanismes consistent à octroyer des
certificats d'indigence à ceux qui sont dan l' incapacité de
payer. Dans ce système la présentation d'un certificat
d'indigence donne la gratuité d'accès aux soins. Des moyens
administratifs importants sont nécessaires pour accorder des
exonérations.
Il a été constaté que de tels
systèmes avaient échoué dans certains les PED quant
à la délivrance des certificats d'indigence, soit quand certains
patients n'ayant aucun critère d'exonération se retrouvaient sur
la liste des indigents. (M. Audibert et al., 2003) ; soit quand les
patients éligibles à l'exonération n'en
bénéficient pas. C'est le cas au Ghana où 84% des patients
éligibles à l'exemption ne l'avaient jamais
bénéficié (Nyonator and Kutzin, 1999). Une autre
étude réalisée dans le même pays en 1999 montre que
seulement 1 patient sur 1000 s'est vu accorder une exemption alors que 45 % de
la population vit avec moins de US$ 1(Nyonator et Kutzin, 2000).Une telle
situation traduit un dysfonctionnement de la procédure
d'évaluation de qui est pauvre, qui doit bénéficier de
l'exonération et pour quel service.
Un autre dysfonctionnement concerne l'insuffisance de fonds
pour rembourser les exonérations et le ainsi que le long délai
dans la procédure de remboursement.
Il faut noter aussi que les pauvres, pour éviter
d'être stigmatisés, renoncent à la recherche de cette
exonération.
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