Conclusion générale
Nous voulons terminer ce travail en reconnaissant le
rôle combien de fois louable et important que jouent les
déplacements dans la ville d'une manière générale
et en particulier à N'Djaména. En effet, la ville étant
par essence un lieu de relations. L'inégale répartition des
fonctions et des hommes entraînent des déplacements. A
N'Djaména, l'extension spatiale de la ville d'une part et la
concentration des activités au centre d'autre part posent
d'énormes difficultés de déplacements aux habitants des
zones périphériques dont ceux des quartiers Chagoua et Dembe. Ces
deux quartiers sont étroitement liés en ce qui concerne les
emplois, le commerce, les affaires et les loisirs par rapport au centre de la
ville. Le rôle des quartiers périphériques dans le
développement économique et social de la ville de
N'Djaména a été également démontré.
Même si ces quartiers manquent de certains privilèges dont
bénéficient les quartiers administratifs et populaires, tels que
les équipements socio-éducatifs et culturels, il constituent
toutefois un creuset humain important et incontournable dont a besoin la ville
de N'Djaména pour son développement.
En effet, dans les quartiers Chagoua et Dembé, les
déplacements sont nombreux et varient en fonction du sexe des chefs de
ménage. En moyenne les hommes effectuent quotidiennement 4
déplacements . Les budgets-temps et budgets-distance sont respectivement
de 70 minutes pour les hommes et 50 minutes pour les femmes, 20 km pour les
hommes et 10 km pour les femmes. L'explication de cet écart notable
réside dans les modes de vie très différenciés
entre hommes et femmes, ce qui a été largement
développé dans le chapitre 2 de ce travail.
Généralement, le nombre de déplacements augmente au centre
et diminue à la périphérie car il dépend du revenu.
Ce qui n'est pas le des quartiers Chagoua et Dembé où le nombre
de déplacement est de 6 contre 4 pour les habitants des quartiers
péricentraux. Ces résultats nous permettent de tester notre
première hypothèse à savoir que le genre ( homme- femme)
et le lieu de résidence déterminent la répartition
inégale des déplacements des chefs de ménage.
L'étalement des quartiers Chagoua et Dembé par
rapport aux quartiers péricentraux multiplie les besoins de
déplacement en tout genre. Pour amener ou ramener leurs enfants de
l'école, 66% des chefs de ménage parcourent quotidiennement 10
à 15 km, souvent avec des engins à deux-roues. Les mêmes
enquêtes ont montré aussi que 75% des chefs de ménage
parcourent des distances considérables pour satisfaire leur besoin de
santé. Ces différentes données nous donnent l'occasion de
tester notre deuxième hypothèse comme quoi
l'éloignement des quartiers Chagoua et Dembé des
équipements socio-économiques constitue le motif principal des
déplacements des chefs de ménage.
Les minibus n'assurent pas une bonne desserte dans les zones
périphériques. Il y a insuffisance des stations et des lignes.
Cette situation entraîne une augmentation du trajet domicile-station qui
est en moyenne de 2 à 5 km. C'est ainsi que bon nombre de chefs de
ménage recourent de plus en plus aux moyens mécanisés. 43%
affirment lors des enquêtes qu'ils utilisent les deux-roues dans leur
déplacement quotidien. 6% seulement empruntent souvent les minibus et le
reste emploient la marche à pied. L'hypothèse selon laquelle le
manque d'accessibilité aux transports en commun et la déficience
du réseau de voirie dans les quartiers périphériques
entraînent l'essor des deux-roues et des déplacements à
pied est testée.
Enfin, le problème de gestion de l'espace à
N'Djaména est de plus en plus accentué. La ville s'étire
davantage sur des kilomètres importants. Cette situation risque de faire
de N'Djaména un mégalopole. Même si la création des
agences de transport en commun pourrait atténuer le problème, en
réduisant les distances à parcourir, la desserte des quartiers
par les moto-taxis s'avère une nécessité. Elle permettra
de réduire les distances pour les déplacements
inter-quartiers.
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