ABSTRACT
Rice processing seems an important and strategic component for
developing the rice sector. Parboiling is a particular way of rice processing
that consists of pre-cooking paddy with steam, which enhances quality and yield
of rice at milling. Apart from a higher milling rate, which has direct economic
also the nutritional value and the appearance of parboiled rice are better. The
wide-spread, traditional method of parboiling in Benin does not result in good
quality and yield at milling. Therefore, the development and the introduction
of new techniques of parboiling seemed a good option to improve the quality of
local rice and to make it more competitive with imported rice. The technical
performance of recently developed and introduced improved equipment was tested
through several studies. The new parboiling equipment consists of a parboiling
vat with perforated bottom and a big pot to contain water. This equipment is
the one being used by Songhaï to parboil rice.
This study on the analysis of the way parboiling is organized
at Songhaï center aims to contribute to a better understanding of the
strategies and mechanisms being used by the center to improve local capacities
and promote parboiled rice. It identifies the role of Songhaï and its
partners in the rice post-harvest system and points out the organizational
factors limiting the dissemination of improved rice parboiling to farmers in
the Ouémé valley who collaborate with Songhaï center.
Data have been collected through literature review and
fieldwork. Mainly qualitative information was obtained through structured,
semi-structured and open interviews. An Enterprise Web diagram was developed
based on insights gained throughout this study. It highlights all essential
activities related to the organizational aspects of technology use and
delivery.
The study shows that several actors intervene in the promotion
of parboiled rice and collaborate with Songhaï. Groups of actors were
ranked: international organizations, farmer organizations, local
non-governmental organizations (NGOs), rice processors and consumers. Despite
their involvement in the promotion of parboiled rice, there is a litt le
interaction between them. As Songhaï owns a large rice mill, the Center is
likely to benefit from a better interaction between those actors. The
Enterprise Web reveals that
some activities like training of artisans, training of
processors, financial input supply and paddy rice supply are key to a
well-functioning parboiling system. Currently, training on parboiling at
Songhaï is mechanic. Processors are recruited only as daily workers but
not as trainees. No training curriculum exists. Also, the educational video
produced by WARDA in collaboration with Songhaï has never been used for
training purposes. Indepth analyses of the relationship between Songhaï
and its principal paddy suppliers in the Ouémé valley reveals
that parboiling is not well known by these farmers. This explains why they sell
paddy to Songhaï instead of parboiling themselves which might increase
their economic revenue. Many farmers expressed their wish to be trained on rice
parboiling.
From this analysis, few suggestions are made to improve rice
parboiling at Songhaï: - create a training unit for processor ;
- organize video projections sessions on rice parboiling;
- create synergies through an exchange platform between various
actors;
- establish a new strategy for marketing and training by the
mechanical department
of Songhaï for improved parboilers in combination with
improved stoves;
TABLE DES MATIERES
CERTIFICATION 1
DEDICACE iv
REMERCIEMENT v
RESUME vii
ABSTRACT viiii
TABLE DES MATIERES xi
LISTE DES FIGURES xiii
LISTE DES TABLEAUX xiii
LISTE DES PHOTOS xiii
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS xiv
LEXIQUE xvi
1. INTRODUCTION GENERALE 1
1.1. Introduction 1
1.2. Problématique 3
1.3. OBJECTIFS 6
1.4. QUESTIONS DE RECHERCHE 6
2. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE 7
2.1. Cadre conceptuel 7
2.1 .1. Concept d'organisation 7
2.1.2. Concept d'organisation paysanne 7
2.1.3. Etuvage du riz paddy 8
2.1.4. Adoptants et non adoptants d'une innovation 11
2.1.5. Concept d'acteurs 12
2.1.6. Enterprise web 13
3. METHODOLOGIE 13
3.1. Choix de la zone d'étude 13
3.2. Différentes phases de déroulement de
l'étude 14
3.2.1. Phase préparatoire 14
3.2.2. Phase exploratoire 15
3.2.3. Phase d'enquête approfondie 15
3.2.4. Phase de dépouillement, de traitement et d'analyse
des données 16
3.3. Outils de collecte de données 16
3.3.1. Interviews non structurées 16
3.3.2. Interviews semi structurées 16
3.3.3. Interviews structurées 17
3.3.4. Observations participantes 17
3.3.5. La triangulation 18
3.4. Outils d'analyse des données 18
4. PRESENTATION DU CENTRE SONGHAI 19
4.1. Généralités sur le Centre SonghaÏ
19
4.2. Les activités du Centre Songhaï 19
4.3. Brève historique sur l'acquisition de la rizerie
22
5. TECHNIQUE D'OBTENTION DU RIZ ETUVE AU CENTRE SONGHAI 24
5.1. Matériels d'étuvage 24
5.2. Triage et vannage 25
5.3. Trempage 25
5.4. Pré cuisson 25
5.5. Séchage 26
5.6. Décorticage 26
6. IDENTIFICATION ET ANALYSE DES ACTEURS IMPLIQUES DANS LA
FILIERE RIZ 28
6.1. Identification des acteurs 28
6.1.1. Groupe des organisations internationales 30
6.1.1.1. Oxfam- Québec 30
6.1.1.2. VECO BENIN 31
6.1.1.3. Centre du riz pour l'Afrique (ADRAO 32
6.1.2. Groupe des Organisations Paysannes, des Organisations
Non
Gouvernementales locales et des producteurs individuels 33
6.1.2.1. Le Groupe Riz de la Vallée de
l'Ouémé 33
6.1.2.2. Union des Riziculteurs des Collines (UNIRIZ-C) 35
6.1.2.3. Recherche et Action pour le Bien Etre de la Masse
Rurale (RABEMAR) 36
6.1.3. Groupe des transformatrices et acteurs connexes 37
6.1.4. Groupe des consommateurs 37
6.2. Relation entre acteurs 37
6.3. Enterprise Web de l'étuvage du riz au Centre
Songhaï 39
6.3.1. Formation des femmes transformatrices 40
6.3.2. Formation des artisans et fabrication du dispositif
d'étuvage 44
6.3.3. Apport de financement 45
6.3.4. Offre du riz paddy 46
6.3.5. Décorticage du riz étuvé 47
6.3.6. Commercialisation du riz étuvé 47
7. ETAT DES LIEUX SUR LA PRATIQUE DE L'ETUVAGE DE RIZ DANS LES
VILLAGES PARTENAIRES DE SONGHAI DE LA VALLEE DE L'OUEME 49
7.1. Situation observée dans les villages 49
7.2. Critères d'appréciation du riz
étuvé 51
7.3. Perception des atouts et contraintes du dispositif 51
8. ELABORATION D'UN PLAN D'ACTION DE FORMATION DES PRODUCTEURS
SUR L'ETUVAGE DU RIZ 52
8.1. Introduction 52
8.2. Contexte et justification 52
8.3. Les objectifs et la démarche méthodologique
52
8.4. Groupe cible 53
8.5. Cadre logique de la formation 53
8.7. Conclusion partielle 59
9. CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS 60
9.1. Conclusion générale 60
9.2. Suggestion 61
10. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 65
LISTE DES FIGURES
Pages
Figure 1: Diagramme technologique pour l'étuvage
traditionnel du riz paddy 9
Figure 2 : Le modèle des activités du Centre
Songhaï 21
Figure3 : Diagramme technologique pour l'étuvage utilisant
le dispositif amélioré 27
Figure 4 : Enterprise web de l'étuvage du riz 39
Figure 5 : Source d'approvisionnement en riz paddy 46
Figure 6: Marché d'écoulement du riz
étuvé 48
LISTE DES TABLEAUX
Pages
Tableau 1 : Profil historique sur la filière riz au Centre
Songhaï 22
Tableau 2 : Identification des acteurs et la répartition
de leurs rôles 29
Tableau 3 : Matrice des acteurs 37
Tableau 4 : Ecart entre situations théoriques et
réalités au Centre Songhaï au sujet de la
formation des femmes transformatrices 42
Tableau 5 : Situation des villages sur la connaissance et la
pratique d'étuvage 50
Tableau 6 : Perception des atouts et contraintes du dispositif
51
Tableau 7: Cadre logique 54
Tableau 8 : Programmation triennale 56
Tableau 9 : Evaluation du coût de programme de formation
(en milliers de F CFA) 57
Tableau 10 : Récapitulatif du coût de programme de
formation (en milliers de F CFA) 57
LISTE DES PHOTOS
Pages
Photo 1: Dispositif amélioré d'étuvage du
riz 11
Photo 2 : Atelier d'étuvage du riz au Centre Songhaï
25
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
ADRAO : Centre du riz pour l'Afrique
CARDER : Centre d'Action Régional pour le
Développement Rural
CCR-B : Conseil de Concertation des Riziculteurs du
Bénin
CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole
CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole
CIDR : Centre International du Développement et de
Recherche
DGR : Direction du Génie Rural
DPFSA : Direction de la Promotion des Filières et de la
Sécurité Alimentaire
DPP : Direction de la Programmation et de la Prospective
ESOP : Entreprise de Service et Organisation des Producteurs
FAO : Organisation des Nations Unies pour l'Agriculture et
l'Alimentation
FSA : Faculté des Sciences Agronomiques
IITA : International Institute of Tropical Agriculture
INRAB : Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin
INSAE : Institut National des statistiques et de l'Analyse
Economiques
LPVCA : Licence Professionnelle en Vulgarisation et Conseil
Agricole
MAEP : Ministère de l'Agriculture, de l'Elevage et de la
Pêche
MARP : Méthode Accélérée de Recherche
Participative
NERICA : New Rice for Africa
OBEPAB : Organisation Béninoise pour la Promotion de
l'Agriculture Biologique
ONASA : Office National d'Appui à la
Sécurité Alimentaire
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP : Organisation Paysanne
PADRO : Projet d'Appui au Développement Rural de
l'Ouémé et du Plateau
PAPA : Programme d'Analyse des Politiques Agricoles
PIB : Produit Intérieur Brut
PNUD : Programme des Nations Unies pour le
Développement
PPAB : Programme de Professionnalisation de l'Agriculture au
Bénin
PTAA : Programme de Technologie Agricole et Alimentaire
RAB EMAR : Recherche et Action pour le Bien Etre de la Masse
Rurale
SG : Sasakawa Global
UAC : Université d'Abomey- Calavi
UCP : Union Communale des Producteurs
UDP : Union Départementale des Producteurs
UNIRIZ-C : Union des Riziculteurs des Collines
URIZOP : Union Régionale des Riziculteurs de
l'Ouémé et du Plateau
USAID : United States Agency for International Development
VECO : Vredseilamden Country Office
WARDA : Africa Rice Center
LEXIQUE
Balle : Enveloppe du grain .Elle peut être
utilisée comme combustible.
Brisures: Fragment de grain dont la longueur est
inférieure ou égale aux 3/4 de la longueur moyenne d'un grain
intact.
Grain entier : Grain dont la longueur est
supérieure ou égale aux 3/4 de la longueur moyenne d'un grain
intact.
Paddy : Grain de riz tel qu'il est
récolté, enveloppé de la balle, par battage des gerbes.
Riz cargo ou riz brun : Grain dont seule la
balle (glumes et glumelles) a été éliminée, par
vannage du paddy.
Riz blanchi : Riz dont on a enlevé les
couches superficielles (péricarpe) et le germe du grain par passage dans
des appareils dénommés cônes à blanchir ou
blanchisseurs.
Riz étuvé: Riz qui a subi un
traitement à la vapeur avant d'être décortiqué. Il
est légèrement translucide et jaunâtre, mais il blanchit
à la cuisson. Ce procédé permet de rendre le grain plus
résistant et de conserver une teneur élevée en
éléments nutritifs comme les minéraux et les vitamines.
Son de riz : Mélange de germes,
péricarpe et panicules très fines de balles obtenu lors du
blanchiment du riz. Utilisé pour l'alimentation animale.
1. INTRODUCTION GENERALE
1.1. Introduction
En Afrique, l'importance du riz ne cesse de croître,
tant au plan alimentaire qu'économique. La production de riz paddy y est
passée de 8,6 millions en 1980 à 17,6 millions de tonnes en 2000
(FAO, 2004). En dépit de cette progression, la demande reste
supérieure à l'offre et le continent importe du riz pour combler
le gap et répondre aux besoins de ses populations. Le volume des
importations annuelles de riz blanchi a atteint 5,7 millions de tonnes en 2000,
contre 2,5 millions de tonnes en 1980 (FAO, 2004). Le Bénin importe
chaque année, par le port de Cotonou, plus de 160 tonnes de riz dont
plus de 90.000 tonnes sont consommées à l'intérieur du
pays ; cela représente en terme d'investissement plus de 25 milliards de
FCFA (Saïzonou, 2003). Par ailleurs, le Bénin reçoit sous
forme de dons et d'aides alimentaires une quantité importante de riz que
commercialise chaque année l'Office National d'Appui à la
Sécurité Alimentaire (ONASA) à un prix inférieur au
prix du marché local. Dans le même temps, le pays dispose de
terre, de bas-fonds et vallées inondables et des plateaux dont les
potentialités sont connues et favorables à la production rizicole
mais malheureusement sous- exploitées (DGR/MAEP, 1995).
Selon la FAO (2004), la lutte contre la pauvreté, avec
ses conséquences sur le continent, passe nécessairement par la
sécurisation de la production agricole, l'accroissement de la
productivité et de la compétitivité du secteur, afin de
générer des revenus stables et comparables à ceux de
l'industrie et du commerce. Cet accroissement de la productivité ne peut
se faire sans l'utilisation des technologies appropriées et des types
d'organisation adaptés à nos réalités socio
économiques.
Egalement, Adégbidi (1992), pense que la recherche,
pour parvenir à satisfaire les populations rurales, devra notamment
faire l'état des lieux en ce qui concerne la technicité
réelle du paysannat, les potentialités de son
développement et les aspirations profondes des masses rurales.
Le secteur agricole béninois est
caractérisé par une faible productivité
(DPP/Ministère du Plan, 2000). Cela s'explique par le fait que
l'agriculture ne bénéficie pas encore, de façon
encourageante, des techniques et méthodes modernes pour son
développement, tant au niveau de la production que de
la conservation, de la transformation et de la commercialisation des produits
agricoles (DPP/Ministère du Plan, 2000).
Les réformes dans la filière riz ont
consisté à la réalisation des micro aménagements
puis au développement et à l'introduction en milieu rural de
variétés améliorées. Ces mesures de politique
agricole ont porté leurs fruits dans la mesure où la production
agricole du pays ne cesse de croître depuis le milieu des années
90 (environ 14,6 % par an) ; grâce en grande partie à
l'augmentation des superficies et dans une moindre mesure à
l'amélioration des rendements. Mais, si les paysans maîtrisent les
itinéraires techniques de production, les aspects post-récolte
sont souvent occultés et constituent l'un des facteurs limitant à
l'amélioration du rendement (WARDA, 2005).
La transformation du riz apparaît comme une
opération importante et stratégique pour le développement
global de la filière riz. L'étuvage occupe une place importante
parmi les opérations post-récoltes du riz paddy. L'étuvage
consiste à ré humidifier, à pré cuire et à
sécher les grains paddy, avant leur décorticage. Ce qui apporte
des modifications physico-chimiques et organoleptiques avantageuses du point de
vue nutritionnel et économique (Gariboldi, 1986). Au Bénin, les
techniques d'étuvage traditionnellement pratiquées par les
transformatrices des Collines et du nord Bénin ne permettent pas
toujours d'obtenir du riz de bonne qualité répondant au
goût des consommateurs (Houssou, 2002). Afin d'améliorer la
technique d'étuvage pour obtenir un riz de meilleure qualité
après décorticage, le Programme Technologies Agricoles et
Alimentaires (PTAA) de l'Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin (INRAB) en collaboration avec le Centre du riz pour l'Afrique
(ADRAO) et Sasakawa Global 2000 ont introduit un nouveau dispositif
d'étuvage. Ce nouveau dispositif vise à améliorer de
façon quantitative et qualitative le riz local et sa valeur
marchande.
Le nouveau dispositif d'étuvage a fait l'objet de
multiples études relatives à ses performances techniques et
économiques. Cependant, peu de travaux se sont intéressés
à l'analyse de l'organisation de l'étuvage et les relations
existant entre les différents acteurs du processus d'étuvage du
riz. C'est pour répondre à ces préoccupations que, dans le
cadre de nos travaux de recherche de fin de formation à la
Faculté des Sciences Agronomiques (FSA) de l'Université d'Abomey
Calavi (UAC), nous avons choisi de
faire une étude sur le thème : Analyse de
l'organisation de l'étuvage du riz au Centre Songhaï de
Porto-Novo.
1.2. Problématique
Troisième céréale mondiale après
le blé et le maïs, avec environ 590 millions de tonnes de paddy en
2003, le riz est la principale denrée alimentaire de près de la
moitié de la population mondiale (FAO, 2004). Il contribue à plus
de 20% à la fourniture mondiale en calorie consommée. Plus de
deux milliards d'habitants en Asie y tirent 80% de leur calorie (FAO, 2001).
Au Bénin, le riz est une denrée consommée
sur tout le territoire du pays. Sa consommation par tête d'habitant et
par an varie de 6 à 20 kilogrammes pour les zones rurales contre 10
à 30 kilogrammes pour les zones urbaines (Adégbola et Sodjinou,
2003). La production du riz blanc, c'est-à-dire le riz
décortiqué, était de 18.000 tonnes au Bénin tandis
que les quantités importées s'élevaient à 56.000
tonnes (FAO, 1997). Ces importations ont atteint 71.200 tonnes en 2001 (INSAE,
2001). Selon les statistiques de la FAO (2007), le Bénin a produit en
l'an 2005 près de 78.000 tonnes de riz paddy soit 43.000 à 50.000
tonnes de riz décortiqué ou consommable. En dépit de cette
augmentation relativement forte de la production, cette dernière reste
toujours en deçà de la demande effective qui varie entre 70.000
et 80.000 tonnes de riz usiné selon diverses sources. Il apparaît
ainsi un déficit d'environ 40.000 tonnes de riz
décortiqué. Ces estimations mettent en évidence le faible
taux de couverture des besoins de consommation par la production nationale.
Ainsi, pour satisfaire les besoins en riz de la population, le Bénin
importe chaque année d'importante quantité de riz, alors qu'il
dispose d'un potentiel non négligeable pour la production de cette
céréale. La promotion de la filière riz est devenue un
enjeu majeur dans notre pays pour réduire les importations et favoriser
l'autosuffisance alimentaire. Pour pallier cette situation d'insuffisance de
production du riz, des efforts de relance de la filière rizicole ont
été entrepris pour favoriser l'augmentation de la production en
vue de couvrir la consommation intérieure voire l'exportation du riz
produit sur place, pour faire rentrer des devises importantes pour la nation.
Ces efforts consistent à réaliser des micro-aménagements
peu coûteux, dont la gestion reste au niveau des producteurs (DGR/MAEP,
1995). Il est aussi à noter
que l'augmentation de la production était beaucoup plus
due à l'accroissement de la superficie qu'à l'accroissement du
rendement (Adégbola, 2005).
Il importe aussi de noter que la plupart des actions et des
stratégies développées sur le riz se sont beaucoup plus
appesanties sur la production. Ainsi, selon Adégbola et Sodjinou (2003),
l'aspect post-récolte de cette culture qui est tout de même
indispensable à l'organisation de la filière n'est pas assez
soutenu et nécessite d'être pris en compte pour une
amélioration de la productivité. Cet état de chose fait
que le riz produit au Bénin n'est pas encore compétitif sur le
marché local et sous-régional à cause de sa
qualité. Du producteur au consommateur, chaque acteur de la
filière a ses propres exigences de qualité. Pour les
transformateurs et les commerçants, les critères les plus
importants sont respectivement le rendement au décorticage et la couleur
blanche des grains. Par contre, les consommateurs choisissent leur riz
principalement en fonction de la propreté, de l'arôme, du temps de
cuisson, de l'aptitude au gonflement, du parfum, du faible taux de brisure, du
goût et sa possibilité de conservation après la cuisson
(Dagan et Lawin, 2006). Voila donc autant de critères de
préférence qui tendent à favoriser la demande du riz
importé au détriment du riz local. Il est courant d'observer que
le riz obtenu après décorticage au niveau des paysans contient
souvent assez de brisures allant jusqu'à 80% à cause de la
mauvaise conduite des opérations post-récoltes (Houssou et
Amonsou, 2002). Ce qui diminue considérablement sa valeur marchande et
occasionne la mévente.
L'introduction de nouvelles techniques de traitement
post-récolte reste donc une option pour améliorer la
qualité du riz et le rendre plus compétitif sur le marché.
A cet effet, l'étuvage de riz est l'une des techniques de traitement
post-récolte qui pourrait bien concourir à l'atteinte de cet
objectif. Selon Diop et Wanzie (1990), l'étuvage est une
opération de traitement du paddy qui atténue les effets d'un
mauvais séchage (fissure) et améliore quantitativement et
qualitativement le rendement et diminue considérablement le taux de
brisures. La qualité à la cuisson du riz étuvé est
meilleure car les grains demeurent fermes et ne collent pas. Le riz
étuvé est aussi plus nutritif car les protéines et les
vitamines sont diffusées au centre du grain après étuvage.
Enfin, grâce à sa plus grande dureté, le riz
étuvé se conserve mieux (Diop et Wanzie, 1990).
Il apparaît ainsi que l'étuvage est une bonne
méthode qui permet d'améliorer la qualité du riz. Au
Bénin, deux méthodes d'étuvage existent et sont
pratiquées : la méthode traditionnelle et celle dite
améliorée.
La méthode traditionnelle d'étuvage du riz qui
est la plus ancienne consiste à tremper le paddy dans l'eau froide
pendant trois (3) à quatre (4) jours environ ; ensuite à
l'égoutter puis à le pré cuire en petite quantité
dans une marmite. Après cette pré-cuisson, le paddy est
étalé au soleil pour le séchage sur un tapis ou une
bâche (Houssou, 2002). Ces méthodes traditionnelles
d'étuvage qui, jusque-là, sont pratiquées par les
transformatrices ne sont pas très performantes et ne favorisent pas
l'obtention de riz de meilleure qualité (Houssou, 2005). Mais cette
méthode traditionnelle n'a pas satisfait les transformatrices car elle
comporte des limites et n'a pas permis d'améliorer significativement la
qualité du riz.
Dès lors, pour améliorer la qualité du
produit et obtenir un riz de meilleure qualité après
décorticage, le Programme Technologies Agricoles et Alimentaires (PTAA)
de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) a
introduit de nouveaux dispositifs d'étuvage. A l'issu des essais, les
dispositifs améliorés se sont révélés plus
performants sur le traitement post-récolte que les méthodes
traditionnelles (Houssou, 2005). La technique améliorée
d'étuvage semble donc la plus appropriée pour assurer une
meilleure qualité du riz.
Au centre Songhaï, spécialisé dans la vente
du riz étuvé, l'étuvage constitue une activité
principale au niveau de l'unité de transformation du riz. Aussi, en
partenariat avec l'ADRAO, le centre Songhaï a participé en 2005
à la réalisation de la vidéo intitulée "Gagnez en
faisant du riz étuvé". Leur implication dans l'étuvage du
riz a fait que le centre s'est spécialisé dans la transformation
et la vente du riz étuvé labellisé. Il s'avère
impérieux de connaître l'organisation et les déterminants
du processus de l'étuvage du riz au niveau dudit centre. Des
études ont été conduites sur l'analyse des facteurs qui
déterminent l'adoption du nouveau dispositif, mais aucune étude
n'est encore faite pour analyser l'environnement institutionnel et
organisationnel d'étuvage du riz. C'est dans ce cadre que s'inscrit la
présente étude intitulée «Analyse de
l'organisation de l'étuvage du riz au Centre Songhaï de Porto-Novo
». Cette étude vise une meilleure compréhension des
aspects organisationnels qui prévalent dans le processus de
l'étuvage à travers les différents acteurs qui y
interviennent et les différentes activités qui s'y rattachent.
1.3. OBJECTIFS
L'objectif global de cette étude est d'analyser les
stratégies et les mécanismes mis en place par le Centre
Songhaï pour l'organisation d'étuvage de riz.
De façon plus spécifique, il s'agit de :
i. Identifier et analyser tous les acteurs et leurs relations
avec le Centre Songhaï dans la filière du riz
étuvé;
ii. Identifier et décrire les mécanismes
prévus pour l'organisation de l'étuvage du riz au Centre
Songhaï ;
iii. Analyser les mécanismes mis en oeuvre dans le
processus d'étuvage du riz par le Centre Songhaï;
iv. Analyser la contribution et /ou la part de l'ADRAO dans le
processus de formation des femmes transformatrices du Centre Songhaï ;
v. Faire l'état des lieux sur le processus d'adoption du
dispositif amélioré d'étuvage du riz par les producteurs
de la vallée qui collaborent avec le Centre Songhaï
1.4. QUESTIONS DE RECHERCHE
Les questions auxquelles la présente étude vise
à apporter des solutions sont les suivantes :
1 : Quels sont les acteurs impliqués dans le processus
d'étuvage et de promotion du riz étuvé avec le Centre
Songhaï ? Quels sont les objectifs de chaque acteur ?
2 : Quels sont les stratégies ou les mécanismes
développés par le Centre Songhaï et ses différents
partenaires? Quels rôles jouent- ils dans la promotion du riz
étuvé ? Quels types de relations entretiennent- ils entre eux
?
3 : Quel est le mécanisme d'approvisionnement en riz paddy
du Centre Songhaï ?
4 : Quels sont les dispositifs de formation mis en place dans ce
processus d'étuvage du riz ? Et quelle est l'importance du
téléfilm dans les curricula de formation ?
5 : Quel est le degré de satisfaction des consommateurs
sur la qualité du riz étuvé produit par le Centre
Songhaï ?
2. CADRE CONCEPTUEL ET THEORIQUE
2.1. Cadre conceptuel
L'objectif de cette partie est de définir certains
termes ou expressions indispensables à la compréhension de ce
document ou dont l'usage est souvent sujet à confusion.
2.1.1. Concept d'organisation
L'organisation est une représentation d'un
système. Elle montre la manière dont les divers
éléments du système sont agencés entre eux et les
relations qui les lient. Selon M. Crozier (1993), l'organisation peut prendre
deux aspects essentiels : mécanique et organique. Lorsqu'elle est
mécanique, l'organisation se caractérise par un organigramme
très complet et précis, explicitant de manière
détaillée la tâche de chaque acteur. Elle est aussi
marquée par une faible communication et une forte concentration de
pouvoir. Par contre, lorsqu'elle est de type organique, l'organisation
présente une structure peu explicite, donnant des fonctions et laisse
à chaque acteur le soin de définir lui-même ses
tâches. La communication est très développée au sein
d'une pareille organisation et la hiérarchie est peu affirmée. Le
pouvoir de décision est largement distribué.
Ainsi, lorsque nous parlons de l'organisation dans cette
étude, il s'agit plutôt d'une organisation de type organique parce
qu'elle vise à favoriser la flexibilité, la polyvalence,
l'engagement et l'autonomie. Ce concept fait appel à trois
éléments que sont la structure, le fonctionnement et les acteurs.
Dans cette structure, ce sont les compétences, c'est-à-dire le
savoir, les habiletés et les comportements qui sont valorisés. En
parlant de l'analyse des méthodes d'organisation d'étuvage de
riz, il s'agit donc ici d'identifier les différents acteurs intervenant
dans l'organisation et le fonctionnement de l'étuvage du riz. Nous avons
étudié alors la structure et le fonctionnement de ces
différents acteurs dans le champ de la promotion de l'étuvage du
riz.
2.1.2. Concept d'organisation paysanne
Selon Stewart (1986), une organisation paysanne est une
collection d'individus qui agissent et prennent des décisions ensemble
plutôt qu'individuellement. Cette action de prise de décision
collective doit viser une résolution de problèmes communs ou
l'atteinte d'objectifs communs. La notion d'organisation paysanne vise à
entraîner les
paysans dans des actions collectives. L'exercice de ces
actions collectives amène les membres à être solidaire. La
réussite des activités de l'organisation dépend donc de la
cohésion interne du groupe. La cohésion interne traduit
l'harmonie qui doit exister à l'intérieur des groupements. Cette
cohésion contribue à la réalisation des
intérêts individuels. Si les individus ne trouvent pas leurs
intérêts à être en groupe, ils ne participent
plus.
Un obstacle à la cohésion interne tient aux
dissensions entre membres d'un groupement. Ces dissensions peuvent provenir
soit de rivalités personnelles, soit de divergences
d'intérêts à l'intérieur d'un groupe
homogène, pour des raisons économiques, ethniques, religieuses ou
politiques. La solidarité constitue l'élément clé
de la cohésion interne des groupements et donc de la réussite des
actions collectives.
Le mécanisme d'approvisionnement en riz paddy par le
Centre Songhaï passe aussi par des groupements. Ainsi la pratique de
l'étuvage du riz dépendra du bon fonctionnement de ces
organisations.
2.1.3. Etuvage du riz paddy
Le riz paddy n'est consommable que s'il est
débarrassé de ses coques. L'opération qui consiste
à débarrasser le riz de ses glumes et glumelles s'appelle le
décorticage. Mais la transformation du riz paddy ne se limite pas
à cette opération. Avant son passage dans le décortiqueur
(mortier, moulin ou rizerie), le riz peut subir l'étuvage. Ainsi, Diop
et Wanzie (1990) repris par FAO (1994), définissent l'étuvage
comme une opération de traitement du paddy qui atténue les effets
d'un mauvais séchage (fissures) et améliore quantitativement et
qualitativement le rendement car le taux de brisure des grains est
diminué. Selon Hounhouigan (2006), l'étuvage est une
opération couramment réalisée par les populations au
niveau des périmètres rizicoles. L'opération consiste
à ré humidifier, surchauffer et sécher les grains de paddy
avant leur décorticage et polissage. Les deux éléments qui
interviennent dans le processus d'étuvage selon Gariboldi (1986), sont
l'eau et la vapeur. Après un trempage suivi de chauffage à la
vapeur, il faut sécher le riz avant de le décortiquer et de le
stocker. Le but de l'étuvage est donc de produire des modifications
physiques, chimiques et organoleptiques avantageuses des points de vues
économique, nutritionnelle et pratique (Gariboldi, 1974). Cependant, il
faut noter qu'un mauvais étuvage, dû à
l'inexpérience ou à toute autre raison, peut non seulement
faire
disparaître ces avantages mais aussi réduire la
valeur alimentaire du riz (Diop et al, 1997).
On distingue deux méthodes d'étuvage du riz paddy
au Bénin. Il s'agit de la méthode traditionnelle d'étuvage
et de celle dite améliorée.
Dispositif traditionnel d'étuvage
Selon Houssou (2002), les méthodes traditionnelles
d'étuvage (pré cuisson) du riz varient d'une région
à l'autre. La plus ancienne consiste à tremper le paddy dans
l'eau froide pendant 12 heures environ ; ensuite l'égoutter puis le
pré cuire en petite quantité dans une marmite. Après cette
pré cuisson, le paddy est étalé au soleil pour le
séchage sur un tapis ou sur une bâche. A la fin du séchage,
le paddy peut être décortiqué ou stocké. L'un des
plus grands inconvénients de cette méthode est le
développement de moisissures sur le riz. Dès lors, pour
remédier à ce problème, les transformatrices ont
commencé à utiliser de l'eau chaude pour le trempage, toujours
avec la même durée. Cette modification a donné de bons
résultats. Cependant, la qualité du produit fini reste
inadaptée au goût des consommateurs, car il a souvent une couleur
un peu terne. On note la présence de grains brûlés et un
taux de brisures d'environ 20%. La pré-cuisson inadéquate
(mauvaise estimation de la quantité d'eau de cuisson), qui fait que le
riz au fond de la marmite cuit plus vite qu'il ne faut, ou se carbonise, serait
en partie responsable de cette mauvaise qualité. Tout le paddy n'est pas
cuit simultanément et on note la présence de paddy non cuit ou
trop cuit après la cuisson.
La figure ci-dessous montre le diagramme technologique pour
l'étuvage traditionnel du riz paddy.
Figure 1: Diagramme technologique pour l'étuvage
traditionnel du riz paddy Source: Houssou, 2002
Dispositif amélioré d'étuvage
Pour améliorer la qualité du produit, la
recherche (PTAA/PADSA) a introduit un nouveau dispositif simple
d'étuvage du riz, à la vapeur. Ce dispositif est composé
de la superposition de deux demi fûts métalliques. Le demi
fût supérieur est percé de petits trous à sa base
(Houssou, 2002).
Le principe de fonctionnement de ce dispositif est la
pré cuisson à vapeur. Le paddy à étuver,
après trempage, est versé dans le demi fût supérieur
puis recouvert par des sacs de raphia tandis que le demi fût
inférieur contient de l'eau, qui, une fois portée à
ébullition, génère de la vapeur qui traverse les
perforations du demi fût supérieur pour pré cuire son
contenu. L'un des grands avantages de ce mode d'étuvage est que la
vapeur est propre, stérile, inodore et insipide (FAO, 1997). Ce nouveau
dispositif présente aussi bien des avantages que des
inconvénients.
Ainsi, à partir de ces inconvénients, une
nouvelle version du dispositif d'étuvage à la vapeur a
été réalisée. Elle est composée d'une
marmite en fonte d'aluminium et d'un bac d'étuvage (récipient en
forme de seau dont le fond et le quart inférieur du pourtour sont
perforés). Pour l'étuvage, le paddy est versé dans ce bac,
qui est posé sur la marmite qui contient de l'eau portée à
ébullition afin de générer la vapeur qui traverse les
perforations du bac pour pré cuire le paddy. Cette nouvelle version du
dispositif d'étuvage a été évaluée en
septembre 2005 par le Centre du Riz pour l'Afrique (ADRAO) en collaboration
avec Sasakawa Global 2000 et le Programme Technologie Alimentaire Agricole
(PTAA) de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB).
Selon le rapport de cette mission d'évaluation, plusieurs insuffisances
ont été trouvées à ce nouveau dispositif. Ces
insuffisances soulevées par les transformatrices
s'énumèrent comme suit : une perte de vapeur au niveau de la
jonction du bac d'étuvage marmite ; le couvercle du bac ne se ferme pas
hermétiquement, ce qui entraîne également une perte de
vapeur ; les trous faits à la base du bac ne sont pas larges ni
suffisamment nombreux pour permettre une bonne circulation de la vapeur afin
que l'étuvage soit bien fait. Ces insuffisances ont été
prises en compte par le nouveau modèle mis au point au cours d'un
atelier organisé par les structures qui ont fait l'évaluation.
L'activité de transformation du riz apparaît donc
comme une phase primordiale dans la promotion du riz consommable. Elle permet
de présenter un produit
consommable au public, de créer une valeur ajoutée
au riz paddy et augmente ainsi la valeur de la production nationale.
Photo 1 : Dispositif
amélioré d'étuvage du riz Source : Enquête
de terrain, Mai - Juin 2007
2.1.4. Adoptants et non adoptants d'une
innovation
Une innovation agricole est un résultat de recherche
mis au point pour résoudre un problème. Elle est nouvelle dans la
zone en question car elle peut être en utilisation ailleurs. L'adoption
d'une innovation est une décision permettant la pleine utilisation d'une
idée nouvelle comme seule voie favorable pour résoudre un
problème (Rogers, 1983). Cette définition montre que l'adoption
est consécutive à une prise de décision, mais elle
n'indique pas la source de ce processus de prise de décision. Selon Van
Den Ban et al. (1994), l'adoption est un processus mental qui commence depuis
le premier contact de l'individu avec l'innovation, jusqu'à
l'étape du rejet ou d'acceptation. A partir de cette définition,
les chercheurs ont contractualisé l'adoption comme étant un
processus qui se produit dans le temps et qui consiste en une série
d'actions.
Ainsi, dans le cas de cette recherche, les adoptants du
dispositif amélioré d'étuvage du riz sont les
transformatrices du Centre Songhaï, les producteurs ou le
groupement des producteurs qui collaborent avec le centre et
pratiquent l'activité d'étuvage du riz et les non adoptants sont
ceux qui ne le pratiquent pas.
2.1.5. Concept d'acteurs
Les acteurs sont toutes les personnes qui sont « parties
prenantes » dans un problème ou un système particulier. Les
acteurs peuvent être des groupes de personnes, des organisations, des
institutions et parfois même des individus. On utilise souvent des termes
différents selon les acteurs. Il y a les acteurs « actifs »
qui ont des interactions entre eux ou les « groupes d'intérêt
» qui indiquent des gens regroupés car ils ont un
intérêt commun. Les acteurs peuvent se situer à n'importe
quel niveau ou position de la société, depuis les niveaux
international, national, jusqu'au niveau du ménage. Les acteurs incluent
donc tous ceux qui influencent ou sont touchés par les politiques, la
décision ou les actions au sein d'un système particulier. Un
acteur est n'importe quel individu, groupe ou organisation qui est
touché ou qui a un effet sur le phénomène
étudié (Grimble and Wellard, 1997).
Dans le cas de cette étude, tous ceux qui sont
impliqués directement ou indirectement dans l'étuvage du riz du
Centre Songhaï, sont considérés comme des acteurs. Il s'agit
des riziculteurs, les transformateurs, les Organisations Non Gouvernementales
(ONG), les structures privées ou publiques, les commerçants et
les consommateurs.
Il faut noter que, le terme analyse des acteurs a tout d'abord
été utilisé dans la littérature du management pour
identifier et étudier les intérêts des différents
acteurs autour d'une entreprise. Certains projets de développement
agricole ont échoué faute de n'avoir suffisamment pas pris en
considération les acteurs impliqués. Chaque acteur a un
intérêt différent dans la situation. L'analyse des acteurs
peut aussi mettre en évidence les modèles existants
d'interactions entre les acteurs, les conflits potentiels et les moyens de les
résoudre.
2.1.6. Enterprise web
Le `Enterprise web' est un outil analytique visuel qui peut
être employé par les fournisseurs de service et autres acteurs
pour mettre à jour les différentes activités
discrètes qui sont nécessaires pour l'introduction et la
diffusion d'une innovation (Magor, 2005). Le `Enterprise web' est un outil qui
permet la compréhension, la planification, et la mise en application des
initiatives afin de promouvoir les innovations. C'est un outil d'aide dans la
prise de décision qui permet à des professionnels de sortir de
leurs disciplines. La connaissance d'une profession technique empêche une
personne de voir les questions sociales et d'organisation comme des
considérations essentielles dans la diffusion des innovations. C'est un
outil puissant qui identifie toutes les activités et les liens
potentiels qu'il faut renforcer.
Dans le cas de cette étude, cet outil nous a permis
d'identifier les séries d'activités nécessaires à
l'organisation de l'étuvage ainsi que leurs interrelations. Il a
aidé également à prendre en compte les facteurs d'ordre
organisationnel nécessaires à la pratique de l'étuvage du
riz.
3. METHODOLOGIE
3.1. Choix de la zone d'étude
L'étude s'est déroulée au Centre
Songhaï de Porto-Novo dans le département de l'Ouémé.
Elle a pris en compte tous les différents acteurs et mécanismes
impliqués dans la filière du riz étuvé avec le
centre Songhaï. Plusieurs raisons ont guidé le choix du Centre
Songhaï. En effet, ce centre est une Organisation Non Gouvernementale
internationale en Afrique de l'Ouest qui forme de jeunes entrepreneurs
agricoles qui, une fois installés, deviennent de véritables
pôles de succès capables de créer l'envie et d'attirer les
populations environnantes au nouveau type d'agriculture pratiquée
à Songhaï. Ce centre vient également de signer
récemment un protocole d'entente avec le Centre du riz pour l'Afrique
(ADRAO) pour faire la jonction entre la recherche rizicole, les paysans et le
marché du riz.
Une autre raison du choix est que le Centre Songhaï est
le seul à disposer d'une grande rizerie dans le département de
l'Ouémé et s'intéresse beaucoup à la promotion du
riz étuvé à cause de sa forte demande locale et de celle
du Nigeria. Il faut également dire que la volonté du Centre
Songhaï de promouvoir l'étuvage du riz se justifie par la
vidéo
réalisée en collaboration avec le Centre du riz
pour l'Afrique (ADRAO), l'Institut National des Recherches Agricoles du
Bénin (INRAB) et Sasakawa Global 2000 sur la qualité et
l'étuvage du riz avec des femmes transformatrices pour former et
diffuser les technologies post-récoltes liées au nouveau
dispositif amélioré d'étuvage du riz. La vidéo
comme outil d'apprentissage est un outil puissant qui peut accroître
significativement l'impact des bonnes pratiques et de la recherche à
travers la région. En plus d'être économique par rapport
à la vulgarisation paysan à paysan, la vidéo a le pouvoir
de mieux expliquer les processus biologiques et physiques sous-jacentes si elle
est développée selon certains principes et avec les utilisateurs
finaux. L'utilisation de la vidéo pour la formation des femmes
transformatrices du riz va permettre une bonne appropriation de la technologie
car elle est un réel auxiliaire de vulgarisation.
Le choix de cette étude est porté sur le Centre
Songhaï du fait qu'il est un grand producteur et exportateur du riz
étuvé en quantité industrielle vers les autres pays de la
sous-région en l'occurrence le Nigeria. Il dispose d'équipements
adéquats et performants pour réaliser tout le processus de
transformation du riz. De plus, le Centre Songhaï a noué un
partenariat avec plusieurs organisations de producteurs qui lui vendent le riz
paddy pour la transformation.
3.2. Différentes phases de déroulement de
l'étude
Cette étude a été conduite en quatre (4)
phases à savoir :
(i) une phase préparatoire
(ii) une phase exploratoire
(iii) une phase approfondie
(iv) une phase de dépouillement et d'analyse des
données et la rédaction du mémoire.
3.2.1. Phase préparatoire
Il s'agit d'une phase théorique essentiellement
axée sur la revue documentaire. Elle a consisté en une
exploitation de la documentation à la bibliothèque de la
Faculté des Sciences Agronomiques de l'Université d'Abomey Calavi
(FSA/UAC), à la bibliothèque du Centre du riz pour l'Afrique
(ADRAO), à la bibliothèque de l'Institut International
d'Agriculture Tropicale (IITA), au Centre de Documentation et d'Information
sur
l'Agriculture Biologique (CDIAB) de l'Organisation
Béninoise pour la Promotion de l'Agriculture Biologique (OBEPAB),
à la bibliothèque du Ministère de l'Agriculture, de
l'Elevage et de la Pêche (MAEP), à la bibliothèque de
l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB), au Centre
Songhaï, au Centre Régional de Promotion Agricole (CeRPA) de
l'Ouémé et du Plateau. Des recherches sur Internet ont
également permis d'avoir accès à des articles, journaux et
des revues scientifiques traitant des questions relatives à
l'organisation et à la promotion de l'étuvage du riz.
Toutes les informations tirées de ces sources
constituent des données secondaires qui ont servi à la
rédaction de notre mémoire. En effet, la phase documentaire
étant un processus continu, elle s'est déroulée pendant
toute la durée de la recherche afin de confirmer ou d'infirmer les
données collectées.
3.2.2. Phase exploratoire
Cette phase a duré deux semaines (du 12 au 25 Mars
2007) et a consisté en une prise de contact et d'intégration dans
le milieu d'étude. C'est au cours de cette phase que des contacts ont
été pris ou renforcés avec les autorités du Centre
Songhaï, les autorités des organismes de développement et
d'encadrement tels que le Programme Technologie Agricole et Alimentaire (PTAA)
de l'INRAB, le Centre Régional pour la Promotion Agricole (CeRPA), le
Projet d'Appui au Développement Rural de l'Ouémé et du
Plateau (PADRO) et des personnes ressources de la filière riz dans le
département pour discuter du sujet de notre recherche et pour leur
présenter les objectifs de notre étude. Ainsi les discussions
individuelles et de groupes avec ces acteurs nous ont permis la
redéfinition des objectifs et des questions d'étude.
3.2.3. Phase d'enquête approfondie
Au cours de cette phase, nous avons collecté des
données primaires relatives à nos objectifs auprès des
différentes catégories d'unités de recherche qui ont
été identifiées.
La phase d'enquête approfondie s'est
déroulée du 26 Mars au 25 Mai 2007. Elle est suivie d'un
complément d'information d'une semaine avec l'appui d'une mission de
supervision composée du Docteur Vodouhê D. Simplice de la FSA et
de Monsieur Wanvoeke Jonas de l'ADRAO du 03 au 05 Septembre 2006.
3.2.4. Phase de dépouillement, de traitement et
d'analyse des données
Pendant cette phase, il a été
procédé à une vérification de la cohérence
des données collectées. Une analyse des données a
été faite sur la base des théories servant de fil
conducteur. Les conclusions relatives aux dispositifs d'organisations
d'étuvage du riz tels qu'ils se présentent ont été
tirées pour déboucher sur l'élaboration d'un plan d'action
de formation.
3.3. Outils de collecte de données
Le choix de la méthode à suivre lors d'une
recherche dépend étroitement de la nature et des
phénomènes à étudier dans l'orientation
théorique du chercheur (Daane et al, 1992). Conformément à
notre orientation méthodologique, les méthodes de collecte
utilisées ont privilégié aussi bien l'approche qualitative
que quantitative.
La collecte des données a été faite sur
la base des outils de la démarche diagnostic d'évaluation
participative. Ainsi, trois principaux outils de cette démarche ont
été utilisés. Il s'agit des interviews non
structurées, semi structurées et structurées. Ces outils
ont été enrichis par le profil historique et les observations
participantes en vue d'une triangulation des informations.
3.3.1. Interviews non structurées
Les interviews non structurées ont été
réalisées tout au long de notre recherche. C'est une technique de
collecte d'informations dans laquelle l'enquêteur propose un thème
et n'intervient que pour relancer ou encourager son interlocuteur. Elles ont
été utilisées avec tous les acteurs impliqués dans
la filière du riz avec le Centre Songhaï.
3.3.2. Interviews semi structurées
C'est une technique de collecte d'information qui se base sur
un guide d'entretien comportant les principaux thèmes à aborder
avec l'enquêté. Le chercheur connaît les thèmes sur
lesquels on souhaite obtenir des réactions de l'acteur
étudié mais l'ordre et la manière dont il les introduit
sont laissés à son inspiration. Ceci donne plus un
caractère de discussion que d'une liste de questions. Elle a
été utilisée pour les entretiens de groupes avec les
responsables du Centre Songhaï, les membres des groupements qui
collaborent
avec Songhaï dans la filière du riz
étuvé, les femmes transformatrices et les institutions qui
interviennent dans la formation des riziculteurs.
L'objectif de ces entretiens est de comprendre d'une part,
l'organisation et le fonctionnement des activités d'étuvage du
riz et d'autre part les interrelations entre les différents acteurs. Au
cours de ces discussions, les enquêtés se prononcent, de
manière exhaustive, sur des préoccupations spécifiques.
3.3.3. Interviews structurées
Les interviews structurées constituent un type
d'entretien dont l'utilisation se base sur des questionnaires dans le but de
collecter des informations précises relatives à un sujet
donné. Elles ont été conduites avec les responsables des
différentes structures intervenant dans la filière du riz
étuvé et les femmes transformatrices.
Les questionnaires utilisés dans ce cadre ont
été en fonction de la catégorie à laquelle ils sont
destinés même si parfois les mêmes questions sont
posées aux différents groupes enquêtés dans
l'optique de faire une triangulation des données collectées. Les
questions posées sont pour la plupart des questions ouvertes.
Les interviews structurées nous ont permis d'avoir des
informations sur l'organisation individuelle des femmes ouvrières
transformatrices de Songhaï et des quelques femmes transformatrices de
Dangbo et d'Adjohoun (département de l'Ouémé) de la
transformation du paddy, les perceptions des transformatrices des atouts et
contraintes liés aux activités d'étuvage du riz.
3.3.4. Observations participantes
Selon Daane, Mongbo et Schamhart (1992), l'observation
participante est une technique d'étude des acteurs sociaux et de leur
interaction dans leur contexte réel par un chercheur qui est
intégré dans le milieu. C'est donc, une méthode qui nous a
permis de participer aux activités d'étuvage du riz avec les
transformatrices et aux activités des producteurs afin de gagner leur
confiance et de disposer des informations fiables. Nous avons participé
à toutes les étapes de transformation du riz au niveau de
l'unité de transformation du riz afin d'appréhender les
techniques et les difficultés rencontrées par les femmes
transformatrices lors du processus.
Les observations participantes nous ont permis
également de vérifier certaines informations recueillies
antérieurement et d'obtenir des informations complémentaires
à travers des questions ponctuelles lors des réunions avec le
bureau de l'Union des Riziculteurs de l'Ouémé et du Plateau
(URIZOP). L'observation participante nous a permis aussi d'approfondir notre
compréhension, d'élargir les perspectives et les
réalités rencontrées.
3.3.5. La triangulation
Selon Pretty et Vodouhê (1994), la triangulation par
l'utilisation de sources et de méthodes est une technique qui permet de
recouper les informations et d'élargir l'éventail des
réalités des différentes personnes. Nous avons ainsi,
effectué une triangulation des outils de collecte de données, des
lieux d'observation et des sources d'information.
La triangulation nous a amené à confronter,
entre elles, les données issues de l'analyse documentaire et des
différents types d'entretiens (entretien de groupe, entretien
individuel, entretien structuré, entretien semi structuré et
entretien non structuré).
3.4. Outils d'analyse des données
En fonction du caractère des données
collectées au cours de notre étude, les techniques d'analyse ont
privilégié une approche qualitative. Toutefois, les quelques
données quantitatives qui ont été recueillies ont
été traitées avec le logiciel Excel afin de les
présenter sous forme graphique.
L'analyse des données qualitatives a été
faite à travers les outils comme `Enterprise web', les citations, les
diagrammes, la comparaison et l'étude de cas.
4. PRESENTATION DU CENTRE SONGHAI
4.1. Généralités sur le Centre
SonghaÏ
Du nom d'un prestigieux empire du Mali du XVe siècle,
Songhaï est une Organisation Non Gouvernementale Internationale de
développement. Il a été créé en 1985 par le
Frère Godfrey NZAMUJO O.P. et un groupe d'amis africains,
révoltés par le niveau de développement sur le continent
et soucieux de redonner une dignité à l'Afrique. Ce centre est
situé au coeur de la Commune de Porto-Novo dans le département de
l'Ouémé et couvre une superficie de 15 hectares.
Le Centre Songhaï est un espace de recherche-action ayant
une base entrepreneuriale qui lui confère une viabilité
économique et une autonomie financière. Il vise à
élever le niveau de vie des populations en Afrique pour un
développement social et économique, en utilisant les ressources
locales, les méthodes traditionnelles et modernes en les rationalisant,
en pratiquant une gestion rigoureuse, en stipulant la prise de
responsabilité et d'initiative par la concertation et l'écoute de
tous pour la création d'entreprises agricoles viables.
Ainsi, depuis sa création, le Centre Songhaï a
entrepris la construction d'un vivier socio-économique à travers
des espaces d'innovation et d'inspiration axée sur le
développement des capacités intérieures de l'homme dans
toutes ses dimensions : culturelle, sociale, technique, organisationnelle,
économique, pour que chacun retrouve une identité culturelle
propre, afin de devenir un acteur à part entière.
4.2. Les activités du Centre
Songhaï
Le Centre Songhaï mène plusieurs activités
dont les principales sont :
· La production primaire ou production agricole qui
regroupe la production végétale dont la riziculture et la
production animale et autres ;
· La production secondaire : elle prend en compte la
transformation des produits agricoles et la fabrication mécanique. C'est
à ce niveau de production que se situent l'étuvage et le
décorticage du riz paddy. Dans l'organisation des activités du
Centre Songhaï, la fabrication mécanique a un volet qui s'occupe de
la duplication ou de la fabrication du dispositif amélioré
d'étuvage du riz.
· La production tertiaire : elle englobe l'achat et
la commercialisation de tous les produits made in Songhaï dont le riz
étuvé et l'approvisionnement en paddy pour la transformation ;
· La formation : elle a pour but de promouvoir
l'entreprenariat agricole chez les jeunes africains, en développant et
en transmettant les valeurs humaines appropriées à un changement
de comportement pour qu'ils deviennent acteurs de leur propre
développement. Il s'agit de former un nouveau type de leaders capables,
non seulement, de concevoir et de mener des activités entrepreneuriales,
mais aussi d'allier les intérêts individuels et communautaires.
La formation au Centre Songhaï est un processus continu,
constitué d'étapes successives et qui consiste à amener
les apprenants (hommes et /ou femmes) qui sont des déscolarisés,
des paysans, des cadres, des fermiers à un niveau donné, de
façon progressive, par le partage d'un savoir, d'un savoir-faire et d'un
savoir être. La finalité de ce processus est l'installation
d'entreprises rentables, des pôles d'excellence, qui attirent les paysans
et les acteurs de développement et provoquent une véritable
dynamique socio-économique dans le milieu rural.
Le modèle des activités du Centre Songhaï se
présente comme suit :
Matériels agricoles Préfinancement des
productions
INDUSTRIE Transformation
agroalimentaire
(Etuvage du riz)
Technologies appropriées (Dispositif
amélioré d'étuvage)
Produits vivriers Animaux
AGRICULTURE
Production (Riziculture)
Produits finis
Marché d'écoulement Financement
Organisation de filière
COMMERCE Distribution (Riz
étuvé)
Marketing
Produits vivriers Animaux
Figure 2 : Le modèle des activités du
Centre Songhaï
Source : L'Aigle de Songhaï
1N° 45 - 3ème et 4ème
trimestre 2001
Ce schéma est une approche pour une modernisation
agricole car l'interaction entre l'agriculture, la transformation
agroalimentaire et la commercialisation, réduit non seulement les
pertes, mais favorise un développement durable de l'agriculture. Chaque
secteur tire donc ses intrants de l'autre. Ainsi, on n'assiste plus à
une production verticale, où des pertes sont enregistrées tout le
long de la chaîne de production, mais à une production
horizontale, où les déchets d'un secteur sont valorisés
dans l'autre.
1 Accessible sur le site
http:// www.songhai.org
Tableau 1 : Profil historique sur la filière riz
au Centre Songhaï
ANNEES
|
EVENEMENTS
|
1985
|
Création du Centre Songhaï de Porto Novo
|
1993
|
Démarrage des activités d'appuis technique et
organisationnel aux riziculteurs de kinwédji dans le département
du Mono
|
2000
|
Installation de l'usine de décorticage de riz
(rizerie)
|
2001
|
Création de la Centrale d'Achat
|
2002
|
Négociation d'un contrat de production avec le groupe riz
de la vallée
|
Mars 2004
|
Démarrage des activités sur l'étuvage du
riz
|
Juin 2004
|
Formation donnée par l'ONG RABEMAR basée à
Glazoué sur l'étuvage du riz aux femmes ouvrières
transformatrices
|
2005
|
Tentative de partenariat avec l'ONG Belge VECO - Bénin
pour l'harmonisation des interventions aux producteurs du riz des Collines
|
2005
|
Partenariat avec Oxfam - Québec pour financer le
projet « Amélioration des conditions de vie des producteurs par le
développement des filières riz et soja »
|
2005
|
Visite d'étude de la zone de production du riz
étuvé à Abacali au Nigeria
|
2005
|
Partenariat avec UNIRIZ pour la commercialisation du riz
paddy
|
2005
|
Partenariat avec l'ADRAO pour la multiplication des semences des
différentes variétés de NERICA
|
Oct. 2005
|
Partenariat avec l'ADRAO pour la réalisation de
télé film portant sur l'étuvage du riz paddy
|
|
Source : Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
4.3. Brève historique sur l'acquisition de la
rizerie (usine de décorticage de riz)
Depuis sa création, le centre Songhaï met
l'accent sur la valorisation des ressources locales et une absorption
sélective des technologies venant de l'extérieur. Au début
des années 90, le Directeur du Centre Songhaï nourrissait
l'ambition de nouer un
partenariat sud-sud. Il a visité plusieurs pays dont
l'Inde où certaines réalités s'apparentent à celles
des pays de l'Afrique tropicale. En effet, il fut initié un voyage
d'étude de quelques membres du staff de Songhaï en novembre 1997
pour s'inspirer des expériences de l'Inde en matière de
développement de technologies dans le domaine agricole en occurrence la
riziculture.
Lors de ce voyage le Directeur a rencontré un de ses
confrères, le Frère Johnson Kottaram. Celui-ci entendait
déjà parler de Songhaï et a profité de la
délégation pour savoir davantage les activités que le
centre mène et comment peut- il collaborer avec une institution du sud
comme songhaï. Pour concrétiser les relations, le Frère
Johnson Kottaram, Directeur de Bosco Institut of Electronics,
spécialisé dans la formation de jeunes démunis en
électronique, a effectué une visite à Songhaï en
janvier 1998. Cela a constitué le point de départ d'une
collaboration fructueuse. Le Frère Johnson Kottaram a permis au Centre
songhaï de découvrir des fournisseurs en fonction des besoins
exprimés. C'est ainsi qu'il a aidé à l'acquisition par
Songhaï de plusieurs machines et usines dont la rizerie sur financement de
l'USAID. Cette usine est constituée d'une décortiqueuse à
rouleaux, d'un nettoyeur, d'un batteur, d'une table densimétrique et
d'un séparateur.
5. TECHNIQUE D'OBTENTION DU RIZ ETUVE AU CENTRE
SONGHAI
L'obtention du riz étuvé exige certains
matériels et techniques nécessaires et indispensables aux
activités de l'étuvage du riz que nous essayerons de
présenter dans cette partie.
5.1. Matériels d'étuvage
Les matériels utilisés pour l'étuvage du
riz au Centre Songhaï se présentent comme suit :
· Deux foyers traditionnels formés de trois
pierres ou de morceaux de terre de barre pour le chauffage de l'eau
utilisée pour le trempage et la pré cuisson à la vapeur du
riz paddy à l'aide des marmites en aluminium de 30 ;
· Deux bacs d'étuvage ou étuveuses d'une
capacité de 50 kg chacune pour la pré cuisson à la vapeur
;
· Des seaux et des bassines pour le
prélèvement d'eau et pour le lavage du riz paddy ;
· Des paniers pour l'égouttage d'eau du paddy
après le lavage et des bois de chauffe et coques d'anacarde pour le feu
;
· Le riz paddy comme la matière première ;
· Une aire de séchage de 200 m2 soit
10m× 20m et des nattes pour le séchage du riz étuvé
;
· Une rizerie d'une capacité de 4 tonnes/heure et
une décortiqueuse d'une tonne par heure pour les opérations de
décorticage etc.
Photo 2: Atelier d'étuvage du riz au Centre
Songhaï Source : Enquête de terrain, Mai - Juin 2007
5.2. Triage et vannage
Cette opération consiste à faire
débarrasser du paddy des impuretés comme le caillou, les herbes
et les paddy dépourvus de grains. C'est une étape capitale qui
facilite la suite des opérations d'étuvage.
5.3. Trempage
Le trempage consiste à renverser le riz paddy
égoutté dans une marmite remplie d'eau bouillie jusqu'à
70°C environ (eau tiède) et à le remuer à l'aide
d'une palette pour avoir un mélange parfait et homogène afin de
maintenir la température constante à tous les niveaux du riz dans
la marmite. Ce trempage dure environ 10 à 12 heures de temps et
démarre généralement au Centre Songhaï dans les
après-midi vers 16 heures à 17 heures pour s'achever le lendemain
à 7 heures du matin. Après cette opération, on fait
égoutter le riz paddy détrempé à l'aide d'un panier
et le rincer à nouveau dans l'eau simple propre, puis lui faire subir un
dernier égouttage avant de passer à la pré cuisson.
5.4. Pré-cuisson
La pré-cuisson à la vapeur est une étape
très importante dans le processus d'étuvage du riz paddy. Elle
consiste à remplir la marmite d'eau de telle manière que la base
de l'étuveuse (bac d'étuvage) ne touche pas l'eau dans la
marmite. Ensuite, on laisse bouillir l'eau avant de mettre le paddy dans
l'étuveuse tout en prenant soin de très bien
boucher la partie d'intersection entre la marmite et
l'étuveuse à l'aide de sac de jute. Cette pré-cuisson a
duré environ 45 minutes pour les opérations auxquelles nous
avions participé. Mais il est utile de mentionner que cette durée
dépend de l'intensité du feu car dès que les riz paddy
commencent à s'ouvrir légèrement, on les transvase de
l'étuveuse pour le séchage.
5.5. Séchage
Le séchage du riz paddy étuvé se fait au
soleil pendant 2 heures environ sur une aire établie à cet effet
avant d'être poursuivi à l'ombre sur des nattes pour le
refroidissement progressif. Ce qui permet aux grains de riz d'être
tendres, élastiques ; réduisant ainsi fortement le taux de
brisure au décorticage. Cette opération de séchage dure 24
heures de temps.
5.6. Décorticage
Le décorticage consiste à débarrasser le
riz de la coque par le système de brassage et de vannage à l'aide
d'une décortiqueuse et d'une rizerie.
L'expérience a montré qu'après le
décorticage, les coques représentent 30Þ et le riz poli 70
X. C'est-à-dire pour 100 kg du riz paddy étuvé,
après le décorticage on obtient 30 kg de coque ou de son et 70 kg
du riz poli à grain long.
La figure 3 schématise les étapes essentielles de
la méthode ci-dessus décrite.
Riz paddy
Vannage et lavage propre du paddy
Trempage dans l'eau tiède (70°C) pendant 12 heures
environ
Lavage et égouttage
Etuvage du paddy avec le dispositif amélioré
Séchage au soleil pendant 2 heures environ suivi du
séchage à l'ombre
Riz paddy étuvé
Décorticage du riz paddy étuvé Riz
cargo
Figure3 : Diagramme technologique pour l'étuvage
utilisant le dispositif amélioré Source: Enquête
de terrain, Mai - Juin 2007
6. IDENTIFICATION ET ANALYSE DES ACTEURS IMPLIQUES DANS
LA FILIERE RIZ
6.1. Identification des acteurs
La transformation des produits agricoles en
général et la transformation du riz en particulier, implique un
certain nombre d'acteurs qui sont en amont de la production et en aval de la
transformation jusqu'à la commercialisation.
Les différentes personnes, institutions ou organisations
identifiées sont présentées dans le tableau 2
Tableau 2 : Identification des acteurs et la
répartition de leurs rôles
VOLETS
|
ACTEURS
|
ROLES
|
|
Externe à Songhaï
|
|
-
|
VECO-BENIN
|
Harmonise les interventions d'appuis technique et
organisationnel aux producteurs des Collines fournisseurs du riz paddy au
Centre Songhaï
|
|
Finance le Centre Songhaï dans la filière riz
|
|
Appuie le Centre Songhaï dans la promotion de
multiplication et de diffusion des semences NERICA
|
|
Produisent de la matière première c'est à
dire le riz qui joue un rôle capital dans la constitution de leur
revenu
|
|
-
|
Produisent de la matière première pour la
rizerie
|
TRANSFORMATION
|
Transformatrices
|
-
|
Sont chargées de toutes les opérations
d'étuvage depuis le vannage du paddy jusqu'au traitement à la
vapeur pour finir par le séchage
|
|
|
|
|
|
UNIRIZ
|
Sert d'intermédiaire entre les producteurs et le Centre
Songhaï pour l'approvisionnement en riz paddy du Centre Songhaï
|
|
A aider à la formation des transformatrices du Centre
Songhaï sur l'étuvage du riz
|
|
Réalise le film sur l'étuvage du riz en
collaboration avec le Centre Songhaï, l'INRAB et SG 2000
|
COMMERCIALISATION
|
Centre Songhaï
|
-
|
Expose le riz étuvé au niveau du poste de vente et
les différents centres de relais et de promotion des produits
Songhaï dans nos principales villes
|
|
Commerçants
|
Rendent le riz étuvé plus utile ou plus disponible
dans les centres villes et dans les pays voisins
|
CONSOMMATION
|
Elèves Songhaï et restaurant Songhaï
|
Consommateurs
|
Encouragent l'étuvage du riz en le consommant
|
|
Source: Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
Ces différents acteurs peuvent être
regroupés comme suit :
· le groupe des organisations internationales ;
· le groupe des organisations paysannes, des organisations
non gouvernementales locales et les individuels ;
· le groupe des transformatrices
· le groupe des consommateurs.
6.1.1. Groupe des organisations
internationales
6.1.1.1. Oxfam- Québec
Acteur important de l'appui au développement depuis
plus de 25 ans, Oxfam- Québec base l'ensemble de ses actions sur le
partenariat et une approche intégrée du développement. La
mission d'Oxfam-Québec vise à appuyer les populations
défavorisées des pays en développement qui luttent pour
leur survie, leur progrès, la justice sociale et pour le respect des
droits humains.
Pour réaliser ses missions, cette institution mise sur
les valeurs de solidarité, de partenariat, d'éthique, de
transparence et de respect. Notons que ses actions s'étendant en dehors
du Canada d'où elle est originaire, Oxfam-Québec a besoin de
tisser des partenariats dans les pays où elle intervient pour faire un
travail effectif. C'est dans ce cadre qu'au Bénin, le Centre
Songhaï a été choisi comme l'un de leurs partenaires locaux
vu son intervention dans l'action sociale. Les missions de ces deux organismes
se recoupent dans leur finalité qui consiste à transformer les
pauvres en producteurs de richesse.
Les deux organismes travaillent ensemble pour féconder
leurs oeuvres individuelles faisant ainsi bénéficier à
tout un chacun des innovations qui créent de la valeur ajoutée.
Ils encouragent la synergie des actions se mobilisant dans la recherche de
solutions aux contraintes économiques et spécialement dans le
domaine agricole.
Songhaï ayant une base dans le département des
Collines (Savalou) et OxfamQuébec intervenant également dans
cette zone, les deux organismes ont initié des projets pour
l'amélioration de la production agricole dans ce département.
Ainsi, une expérimentation dans la production du riz est l'un des
projets pilotes de ces deux organismes.
La finalité de ce projet réside dans le
renforcement des capacités organisationnelles et logistiques de
Songhaï afin de lui permettre de participer efficacement à
l'amélioration de la productivité des producteurs du
réseau impliqués dans la filière riz.
Il ressort de nos investigations que l'Oxfam-Québec
est l'un des partenaires financiers qui entretient de bonnes relations avec
Songhaï dans la filière riz. Notons également que dans le
champ d'intervention d'Oxfam- Québec, elle appui aussi d'autres
structures intervenant dans la filière riz. Ainsi, les principales
actions réalisées dans la filière depuis 2000 dans le
département des Collines sont la commercialisation collective du riz,
l'appui à la production de semences de qualité, le recensement
des planteurs de riz, la mécanisation de certaines opérations
culturales, l'amélioration de la technicité des paysans à
travers des formations et accompagnements techniques, l'acquisition
d'équipement et machines pour les activités de
post-récolte (étuvage, décorticage, conditionnement ) et
l'identification de marché potentiel dont le Centre Songhaï. La
première expérience de commercialisation collective avec le
Centre Songhaï a aidé à l'achat de plus de 50 tonnes de riz
paddy pour l'étuvage.
Suite à nos entretiens, les deux organismes jugent
très fructueuse la collaboration et souhaitent sa
pérennité.
6.1.1.2. VECO BENIN
VECO est une Organisation Non Gouvernementale Internationale
d'origine belge. Elle a pour objectif de contribuer à bâtir une
société harmonieuse à travers la promotion de
l'agriculture durable et l'alimentation adéquate pour toutes et pour
tous.
Intervenant déjà dans le département des
Collines dans le domaine de la culture et de la communication, VECO
Bénin avait identifié le riz comme une spéculation
porteuse pouvant aider à combattre efficacement
l'insécurité alimentaire. Une étude de
référence relative à cette spéculation avait donc
été commanditée vers la fin de l'année 2001 dans
ledit département et la décision d'appui à la
filière avait donc été prise.
Dans l'optique de rechercher des partenaires locaux et de
réunir tous les acteurs intervenant dans la filière riz dans le
département des Collines, un cadre de concertation a été
initié par VECO et piloté par la Mairie de Glazoué.
L'objectif de ce cadre de
concertation est d'harmonier l'intervention de tous les acteurs
et de déconcentrer les actions afin de couvrir tous les villages
producteurs du riz.
C'est ainsi que le Centre Songhaï, ayant une base dans
le département des Collines, a été contacté par
VECO en 2005 pour une collaboration. Pour pallier aux différentes
difficultés rencontrées dans la transformation du riz, VECO et la
Mairie de Glazoué ont suggéré au Centre Songhaï, dans
le cadre de concertation, de transférer l'une de ses usines de
Porto-Novo dans les collines pour des prestations de services. Mais
jusqu'à présent le Centre Songhaï n'a pas encore
affiché ses intentions malgré les conditions incitatives que la
Mairie crée à des entreprises agro industrielles à
s'implanter dans sa commune.
Il n'existe donc pas un partenariat entre le Centre
Songhaï et l'ONG VECO Bénin, mais il y avait eu une tentative de
collaboration entre ces deux institutions. Le partenariat entre ces deux
structures permettra de renforcer la filière riz dans les Collines pour
conduire à l'atteinte de leurs objectifs respectifs car le Centre
Songhaï est un marché potentiel de l'achat du riz paddy et dispose
également des machines (tracteurs pour le labour) et des usines pour la
transformation. VECO, quant à elle, vise beaucoup le renforcement des
actions entreprises en ce qui concerne le labour parce qu'il constitue un
goulot d'étranglement pour l'extension des superficies et le
décorticage car la transformation n'est pas encore ce que cela devrait
être, notamment en ce qui concerne la production du riz blanc.
6.1.1.3.Centre du riz pour l'Afrique
(ADRAO)
Le Centre du riz pour l'Afrique est une association de
recherche autonome intergouvernementale composée d'états
africains. L'ADRAO est aussi l'un des 15 Centres internationaux de recherche
agricole soutenus par le Groupe Consultatif pour la Recherche Agricole
Internationale (GCRAI).
Il est à noter aussi qu'il y a un partenariat PNUD
-ADRAO- Songhaï pour mieux promouvoir le NERICA (New Rice for Africa /
Nouveau Riz pour l'Afrique). Le PNUD appuie l'ADRAO dans la promotion du
NERICA. Songhaï étant un partenaire de l'ADRAO dans ce projet, le
PNUD a estimé que pour la deuxième phase de cette
expérience démarrée en 2006, il doit apporter son concours
pour passer à une échelle plus grande de multiplication et de
diffusion des semences. C'est dans cette perspective que le
24 Avril 2007, madame Kae Yanagisawa, Senior Adviser on
South-South Cooperation, a effectué une visite de travail sur les
installations de Songhaï.
Le partenariat ADRAO-Songhaï axé sur un protocole
d'accord entre les deux parties à été signé et a
permis à la réalisation de la vidéo sur l'étuvage
du riz qui est un outil de formation.
6.1.2. Groupe des Organisations Paysannes, des
Organisations Non Gouvernementales locales et des producteurs
individuels
6.1.2.1. Le Groupe Riz de la Vallée de
l'Ouémé
Sous la tutelle des Unions Communales des Producteurs (UCP)
de Dangbo, Adjohoun et Aguégués, un groupe de travail sur le riz
dénommé `Groupe Riz de la Vallée de l'Ouémé'
a été crée en 2002 pour promouvoir le développement
de la filière dans cette zone où les conditions agro
écologiques et les contraintes des producteurs sont similaires. Ce
groupe de travail compte neuf membres c'est-à-dire trois membres par
Commune.
Le décorticage du riz est en grande partie
assuré par le groupement à partir des regroupements du paddy au
niveau des centres de décorticage. Le décorticage est
facturé de 15 à 20 FCFA par kilogramme de paddy pour les membres
du groupement et de 20 à
25 FCFA pour les non membres. Vu la qualité du riz
décortiqué et le taux de brisure très élevé
qui sont dus au mauvais état de l'équipement, au manque de
maîtrise technique de la décortiqueuse et au manque de
maîtrise des opérations de post-récolte, les responsables
du Groupe ont essayé de répondre à une attente des
riziculteurs : l'écoulement de la production, c'est-à-dire le riz
paddy. Ils ont alors multiplié les contacts avec les acheteurs
potentiels et ont conclu un accord avec le Centre Songhaï de Porto Novo.
Sachant que ce Centre est le seul à disposer d'une rizerie dans la zone,
le groupement a sollicité la prestation de service du Centre
Songhaï pour décortiquer leur paddy. C'est ainsi qu'a
démarré la collaboration entre le Centre Songhaï et le
Groupe Riz de la Vallée et le décorticage était
facturé à 25 F le kilogramme de paddy. Cette collaboration n'a
pas trop duré car les conditions de séchage et de stockage ne
sont pas souvent respectées par les riziculteurs et Songhaï refuse
le décorticage sous peine d'endommager son usine. Les producteurs sont
donc obligés de se retourner avec leur paddy et les coûts de
transport font augmenter les charges de production.
Pour pallier à ces difficultés, le groupe a
réalisé plusieurs types d'activités dont la formation de
500 riziculteurs sur les techniques de conduite des opérations
post-récolte financée par la Coopération Française
à travers le Programme de Professionnalisation de l'Agriculture au
Bénin (PPAB) et la négociation de contrat de commercialisation
collective du paddy avec le Centre Songhaï car l'objectif du groupe riz
était beaucoup plus visé sur la vente collective que le
décorticage.
Les premières expériences de vente avec le
Centre Songhaï en 2002 ont permis la commercialisation de 90 tonnes de
paddy. Le groupe a proposé de fournir jusqu'à 200 tonnes de paddy
à raison de 180 FCFA le kilogramme. Cependant, en absence de contrat
écrit, les engagements de chaque partie n'ont pas été
respectés. Les producteurs n'ont pas livré la production à
temps et en parallèle le Centre Songhaï a revu ses prix à la
baisse. Le problème principal de cette opération réside
dans le fait que le prix initialement négocié était trop
élevé. Ce prix, supérieur au coût du marché,
a dû être revu progressivement à la baisse au cours de la
même année et a passé de 180 FCFA à 135 FCFA et
à 110 FCFA, ce que les producteurs n'ont pas accepté.
Après cette opération en 2002, le Groupe Riz de
la vallée de l'Ouémé a négocié un nouveau
partenariat avec le Centre Songhaï pour la campagne 2004-2005. La
collaboration devrait s'orienter autour de trois axes à savoir
l'approvisionnement en semences de nouvelles variétés des
Philippines, la mise à disposition d'équipements (batteuses,
vanneuses) et la commercialisation du paddy. Le Centre Songhaï n'avait pas
défini la quantité de paddy qu'il pouvait acheter et la
négociation aussi n'avait pas abouti à un contrat écrit.
Le Centre Songhaï n'a plus respecté ses engagements en dehors de
l'approvisionnement en semences. A la fin de la campagne le Centre Songhaï
devrait acheter toute la production mais il n'a pris que quelques tonnes compte
tenu de ses besoins. C'est ce qui est à l'origine de la rupture de la
collaboration entre le Centre Songhaï et le Groupe Riz de la Vallée
de l'Ouémé qui n'a travaillé que pendant deux ans avant de
céder place à l'Union Régionale des Riziculteurs de
l'Ouémé et du Plateau (URIZOP). Cette union n'a pour le moment
aucune relation avec le Centre Songhaï.
Il est à noter que pour la campagne agricole de cette
année, c'est-à-dire 2006- 2007, une expérience a
été faite avec ESOP2. Elle fournit des semences de
variétés IR841 aux producteurs avec quelques appuis techniques et
propose de racheter le paddy à 105 FCFA le kilogramme. Le Centre
Songhaï étant aussi dans le besoin du paddy afin de satisfaire la
demande en riz étuvé du marché Nigérian,
achète actuellement le paddy à 125 FCFA et attirent tous les
producteurs qui sont sous le contrat ESOP.
Dans la promotion de la filière riz dans les
départements de l'Ouémé et du Plateau, le Projet d'Appui
au Développement Rural de l'Ouémé et du Plateau (PADRO) a
financé la formation de 98 producteurs d'Adjohoun et de Dangbo, suite
aux besoins exprimés par ces producteurs sur l'étuvage en
août 2006. La formation a été donnée par les agents
de l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin (INRAB) et du
Centre Régional pour la Promotion Agricole (CeRPA) de
l'Ouémé et du Plateau. Il convient de signaler que la formation
n'a pas été donnée aux vrais acteurs de la filière
car plus de 90% des formés étaient des hommes alors que
l'activité de l'étuvage est généralement
exercée par les femmes. Il n'y a donc pas eu un changement notable
après la formation et les producteurs expriment à nouveau le
besoin en formation des femmes sur l'étuvage afin de s'ouvrir sur le
marché nigérian qui est un grand consommateur du riz
étuvé. Toutefois, des investigations doivent être
menées par rapport au transport et à la commercialisation du riz
étuvé produit pour un écoulement des produits.
6.1.2.2. Union des Riziculteurs des Collines
(UNIRIZ-C)
Dans sa recherche du riz paddy pour satisfaire la forte
demande en riz étuvé, le Centre Songhaï a identifié
l'Union des Riziculteurs des Collines comme un des acteurs non
négligeable de la filière dans le département des
Collines. Ainsi, la première séance de travail marquant le
début de leur collaboration a eu lieu le 08 décembre 2004
à Glazoué et portait sur les modalités de
commercialisation du riz paddy pour la campagne 2004-2005 et les
préparatifs pour l'exécution des prestations de service en
matière de machines agricoles pour le labour.
2 ESOP (Entreprise de Service et Organisation des
Producteurs), un démembrement du Centre International du
Développement et de Recherche (CIDR) qui est une ONG française
Les attentes de l'Union des Riziculteurs des Collines
vis-à-vis du Centre Songhaï consistaient principalement à
avoir la proposition du Centre Songhaï sur les quantités du riz
paddy qu'il pourrait prendre dans les 289 tonnes disponibles au titre de la
présente campagne et le préfinancement de l'UNIRIZ-C si celle-ci
devrait placer une partie du riz à crédit sur un autre
marché. Suite à ces préoccupations, le Centre Songhaï
apporte quelques clarifications et stipule que son positionnement ne doit pas
être réduit à une simple situation d'acheteur du paddy
auprès de l'UNIRIZ-C. Mais, plutôt un partenaire qui travaille en
synergie avec l'union pour accroître la productivité des
riziculteurs et leurs sources de revenus. Cela implique des appuis en semences,
de suivi des itinéraires techniques de la culture du riz, et des
machines agricoles. En terme de commercialisation, il est donc clair que le
marché local ne doit pas être négligé sous
prétexte que le Centre Songhaï est le point unique de
commercialisation.
Le partenariat entre ces deux structures a donc
démarré officiellement en 2004 et la collaboration s'est
poursuivie avec la définition des bases plus saines de concertation. La
participation d'une quarantaine de membres de l'UNIRIZ-C à la session de
formation sur la qualité du paddy organisée à Porto-Novo,
l'achat au comptant par le Centre Songhaï à un prix incitatif aux
producteurs de l'UNIRIZ-C et la visite des champs semenciers du Centre
Songhaï à Kinwedji dans le Mono par ces derniers sont des signes
éloquents du développement des relations du Centre Songhaï
avec ce groupement.
6.1.2.3.Recherche et Action pour le Bien- Etre de la
Masse Rurale (RABEMAR)
RABEMAR est une Organisation Non gouvernementale basée
à Glazoué. Elle a pour mission de contribuer au
développement durable des communautés rurales par des appuis qui
assurent l'augmentation de leurs revenus, l'amélioration des
infrastructures socio communautaires et un changement qualitatif de leur cadre
de vie.
Lorsque le Centre Songhaï s'est engagé dans
l'étuvage du riz, c'est RABEMAR qui a été
sollicitée en juin 2004 compte tenu de son expérience dans le
domaine pour former les transformatrices. En dehors de cette formation, RABEMAR
aide le Centre Songhaï pour l'achat du riz paddy dans la zone de
Glazoué lorsqu'il exprime le besoin. Il existe de bonnes relations de
collaboration entre les deux structures, mais il n'y a pas encore un
partenariat formel écrit qui engage des responsabilités de part
et d'autre de ces structures pour une réelle émergence des
actions contribuant à la promotion du riz étuvé. Ce
partenariat a permis à RABEMAR de renforcer ses
relations et de partager son expertise dans le domaine de l'étuvage.
6.1.3. Groupe des transformatrices et acteurs
connexes
En fonction de l'organisation mise en place par le Centre
Songhaï dans le processus de l'étuvage du riz, on note deux
équipes de transformation. Chaque équipe est composée de
trois femmes ouvrières formées par le Centre Songhaï qui
viennent spécialement et temporellement pour les opérations
d'étuvage du riz. Ces femmes sont payées à la tâche.
Les six femmes ouvrières soit les deux équipes étuvent au
total 7 tonnes du riz paddy par mois et chacune des femmes gagne 22.500FCFA par
mois soit 750FCFA par jour.
Nous désignons par les acteurs connexes, les artisans
exerçant dans les ateliers de soudure et de fonderie du Centre
Songhaï qui fabriquent le dispositif amélioré
d'étuvage du riz et le machiniste ou le meunier qui ajoute de la valeur
au riz en faisant le décorticage par l'exploitation de la rizerie.
6.1.4. Groupe des consommateurs
Ce groupe rassemble les consommateurs proprement dits,
c'est-à-dire ceux qui achètent le riz pour la consommation
domestique et les commerçants du riz. Ces derniers sont ceux qui
achètent le riz étuvé pour le revendre ailleurs
principalement sur marché Nigérian.
6.2. Relations entre acteurs
Plusieurs acteurs sont impliqués dans la promotion du
riz étuvé avec le Centre Songhaï. Toutefois, il n'y a pas
une bonne synergie d'action. Aucune relation formelle n'existe entre ces
différents acteurs et aucun cadre de concertation n'est
créé pour leur permettre d'échanger pour une
amélioration du système d'étuvage. Pour la
durabilité et l'efficacité des actions, il est nécessaire
de renforcer ces relations.
Tableau 3 : Matrice des acteurs
|
Centre Songhaï
|
Oxfam Québec
|
ADRAO
|
VECO Bénin
|
Groupe Riz
Vallée
|
UNIRIZ
|
RABEMAR
|
Transformatrices (femmes ouvrières)
|
Centre Songhaï
|
|
+ + +
|
+ + +
|
-
|
+
|
+ +
|
+ +
|
+ + +
|
Oxfam Québec
|
+ + +
|
|
|
+ +
|
+ + +
|
+ +
|
+ +
|
- -
|
ADRAO
|
+ + +
|
|
|
+ + +
|
- -
|
|
|
- -
|
VECO Bénin
|
-
|
+ +
|
+ + +
|
|
- -
|
+ +
|
+ +
|
- -
|
Groupe Riz Vallée
|
+
|
+ +
|
- -
|
- -
|
|
- -
|
- -
|
- -
|
UNIRIZ
|
+ +
|
+ +
|
|
+ +
|
- -
|
|
+
|
- -
|
RABEMAR
|
+ +
|
+
|
+
|
+ +
|
- -
|
+
|
|
- -
|
Transfor- matrices (femmes ouvrières)
|
+
|
- -
|
- -
|
- -
|
- -
|
- -
|
- -
|
|
|
Source : Enquête de terrain, Mai - Juin
2007 Légende
+ + + : Relation très bonne
+ + : Relation bonne
+ : Relation passable
- : Tentative de collaboration
- - : Pas de relation
6.3. Enterprise Web de l'étuvage du riz au
Centre Songhaï
Ce diagramme de l'Enterprise Web a été
réalisé de commun accord avec les responsables du Centre
Songhaï, les transformatrices et les artisans. Ces acteurs ont
identifié toutes les activités dans lesquelles le Centre
Songhaï s'investit pour la promotion du riz étuvé et mettent
en exergue les activités qui méritent encore beaucoup
d'investissements pour que la chaîne de production du riz
étuvé soit bien fonctionnelle dans ce centre.
Vente du dispositif par le centre
Formation des artisans
Fabrication du dispositif
Apport de financement à l'atelier de fabrication
Offre du dispositif au centre
Offre du paddy par producteurs internes et externes
Formation et appuis aux producteurs
Offre du paddy
Stockage du paddy
Apport de financement
Formation des femmes transformatrices
sur l'étuvage
Recrutement des femmes transformatrices
(femmes ouvrières)
Etuvage du riz paddy au Centre Songhaï
Commercialization du riz étuvé
Décorticage du riz paddy étuvé
Conditionnement du riz étuvé
Activités cruciales
Figure 4 : Enterprise web de l'étuvage du riz
Source: Enquête de terrain, Mai - Juin 2007
6.3.1. Formation des femmes
transformatrices
La maîtrise de la pratique de l'étuvage du riz
est une condition nécessaire pour sa diffusion mais c'est très
loin d'être une condition suffisante car enseigner une innovation ou une
technologie, c'est de bien communiquer, de bien faciliter l'assimilation en
aidant les apprenants (les transformatrices) à s'approprier la
technologie et de bien animer. D'où la nécessité d'un
spécialiste de formation sur le dispositif amélioré
d'étuvage du riz. Ainsi pour améliorer sa pratique et de bien
s'approprier de la technologie, le Centre Songhaï a sollicité
l'expertise de l'ONG RABEMAR qui a une forte expérience dans le domaine
de l'étuvage du riz.
La formation sur la pratique de l'étuvage du riz a
été donnée en juin 2004 au Centre Songhaï
après que le centre ait démarré les activités sur
l'étuvage en mars 2004. Six femmes transformatrices ont
été formées pendant deux jours. Ces femmes qui ont
reçu la formation ont été recrutées par le Centre
Songhaï comme des ouvrières agricoles et sont payées
à la tâche. C'est donc pour mieux faire le travail qui leur sera
confié que le Centre Songhaï a formé ces femmes.
Etant donné que les activités de
l'étuvage ne se déroulent pas sur toute l'année compte
tenu de la non disponibilité du riz paddy, les femmes transformatrices
sont des occasionnelles. A cet effet, près de 67% des femmes qui ont
reçu la formation donnée par l'ONG RABEMAR ne l'exercent plus et
ne sont non plus au centre Songhaï. Ces femmes résident dans la
banlieue de Porto-Novo et s'adonnent au petit commerce tel que la vente du
charbon, de la bouillie etc. Deux d'entre elles affirment n'être plus
rappelées par le Centre Songhaï pour le travail et le Centre
Songhaï de son coté déclare n'avoir pas leur contact pour
les joindre et aussi elles ne sont plus toutes disponibles à faire
l'étuvage à cause d'autres occupations.
Il apparaît qu'aucune des femmes transformatrices
n'exerce l'activité d'étuvage du riz ni pour leur besoin
personnel ni pour des prestations de service en dehors du Centre Songhaï.
Ceci se justifie par le fait qu'elles ne résident pas dans des zones
productrices du riz telle que la vallée de l'Ouémé et
qu'elles ne disposent pas aussi des moyens financiers nécessaires pour
s'acheter le dispositif d'étuvage.
Après la formation initiale en juin 2004, le Centre
Songhaï recrute presque chaque année des femmes ouvrières
qui sont formées sur la pratique de l'étuvage du riz par le
machiniste (meunier) aidé par le responsable de la section « usine
riz » qui sont des
employés permanent du Centre Songhaï et qui par
routine maîtrisent la technologie et servent donc de formateurs.
Malheureusement, ces femmes sont recrutées juste pour faire le travail
lié à l'étuvage et non formées pour être des
entrepreneurs. Ce qui de notre point de vue est contraire à la vision du
centre Songhaï décrite plus haut en matière de principes
formatifs. Des tâches sont attribuées aux femmes recrutées
et elles sont rémunérées au prorata des activités
exécutées.
Il y a généralement dans l'équipe de ces
femmes à former au moins une des anciennes transformatrices qui prend la
direction des activités. Cette approche d'apprentissage en
exerçant l'activité est celle qui est plus répandue au
niveau de toutes les unités de formation du Centre Songhaï. Ainsi,
pour la formation de cette année à laquelle nous avons eu la
chance de participer, il y a eu dans l'équipe une transformatrice
formée par l'ONG RABEMAR à qui s'ajoutent deux nouvelles
femmes.
Il est à noter que la formation, telle qu'elle se fait
actuellement au Centre Songhaï, est `mécanique' et basée sur
la routine. Ce qui ne permet convenablement pas à l'apprenant de
s'approprier de la technologie en vue d'une éventuelle diffusion. Comme
un formateur n'est pas seulement celui qui maîtrise une technologie, mais
plutôt celui qui maîtrise une technologie associée à
une bonne pédagogie, il serait très bien que les transformatrices
visualisent la vidéo réalisée par l'ADRAO en collaboration
avec le Centre Songhaï sur l'étuvage du riz. Cette vidéo
réalisée depuis 2005 est un bon outil de formation qui peut
accroître l'impact des bonnes pratiques des activités
d'étuvage du riz, mais n'a pas encore été utilisée
comme un instrument pour former les femmes transformatrices au Centre
Songhaï. La vidéo a montré déjà ses preuves
dans 80 villages des départements du Zou et des Collines auprès
de 8 659 producteurs et transformatrices (ADRAO, 2006).
La formation des femmes transformatrices du riz se
déroule actuellement au Centre Songhaï sans utilisation de la
vidéo. Le tableau 4 ci-après présente l'écart entre
les situations théoriques et les réalités au Centre
Songhaï par rapport à la formation des femmes transformatrices sur
le dispositif amélioré d'étuvage du riz.
Tableau 4 : Ecart entre situations
théoriques et réalités au Centre Songhaï au sujet de
la formation des femmes transformatrices
Paramètres
|
Situations théoriques
|
Réalités Songhaï
|
Ecart entre situations théoriques et
réalités Songhaï
|
Approches de solution
|
Formation
|
- Curriculum bien défini
|
- Apprentissage
|
- Objectif orienté uniquement
|
- Faire asseoir une bonne
|
|
avec le nombre de séance de formation ;
|
mécanique et sur le tas - Nombre de
|
vers la transformation du riz, - Non utilisation de la
vidéo
|
unité de formation des femmes
|
|
- Vidéo comme outil
|
participant : variable de
|
comme outil d'apprentissage ou
|
transformatrices ;
|
|
d'apprentissage ;
|
3 à 6 personnes suivant
|
de formation.
|
- Orienter la formation
|
|
- Nombre de participant :
|
la quantité du riz paddy
|
|
vers l'appropriation de la
|
|
variable.
|
à étuver.
|
|
technologie par les femmes transformatrices.
|
|
|
|
|
- Encourager l'utilisation de la vidéo comme outil
d'apprentissage
|
Utilisation de la
|
- Dispositif amélioré
|
- Dispositif amélioré
|
-
|
-
|
formation
|
d'étuvage du riz ;
|
d'étuvage du riz ;
|
|
|
|
- Suivi technique (appui songhaï)
|
- Suivi technique par le machiniste et le chef de l'usine
riz.
|
|
|
|
Dissémination de la
|
- Pratique de la formation
|
- Les transformatrices
|
- La formation n'est pas
|
- Le Centre Songhaï peut
|
formation
|
hors songhaï,
- Formation et prestation
|
n'exercent pas l'activité d'étuvage du
|
vulgarisée ;
- L'utilisation de la formation est
|
recruter les transformatrices à former
|
|
de service hors Songhaï
|
riz pour leur propre
|
limitée seulement au Centre
|
parmi les membres des
|
|
par les participantes ;
|
compte ni pour
|
Songhaï
|
organisations de
|
|
- Suivi des
|
prestation de service.
|
|
producteurs ou parmi les
|
|
transformatrices
|
- Aucun suivi post formation des transformatrices n'est fait sur
leur propre site
|
|
producteurs partenaires dudit Centredans la commercialisation du
riz paddy ;
|
|
|
|
|
- Le Centre Songhaï peut
|
|
|
|
|
Manifester aussi le
besoin d'achat du riz paddy étuvé pour susciter
des besoins en formation sur l'étuvage du riz.
|
|
Source : Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
A ce jour, le Centre Songhaï n'a pas encore fait asseoir
une unité digne de formation sur l'étuvage du riz. Ce qui limite
la formation d'un nombre élevé de transformatrices. Ce qui
explique la présence de deux ou trois femmes au niveau de l'unité
d'étuvage du riz. Ces femmes sont considérées non pas
comme des apprenantes mais comme des ouvrières. Il y a donc
nécessité pour le Centre Songhaï, s'il doit rester dans la
logique de sa vision, d'élaborer un programme de formation avec un
curriculum qui prendra en compte des phases théoriques avec
l'utilisation des auxiliaires de vulgarisation et des phases pratiques comme
l'indique le tableau ci-dessous.
L'un des responsables à la formation du nom de
Monsieur WANKPO Placide déclare : « A l'état actuel de
l'agriculture béninoise et vu le niveau d'information des producteurs,
une organisation des producteurs ou un paysan ne pourra pas se faire former sur
une innovation ou une technologie agricole sans un financement
extérieur ». Il stipule par là que l'Etat et les
institutions comme ADRAO doivent renforcer leurs stratégies de diffusion
du dispositif amélioré d'étuvage du riz auprès des
organisations des producteurs et des producteurs pilotent pour susciter
l'engouement chez la grande masse.
6.3.2. Formation des artisans et fabrication du
dispositif amélioré d'étuvage du riz
Le dispositif amélioré est fabriqué
directement à songhaï dans l'atelier de fonderie (fournit la
marmite en aluminium) et de soudure (fabrication du bac d'étuvage).
C'est le département mécanique regroupant plusieurs autres
ateliers qui fabrique le dispositif amélioré d'étuvage du
riz. Le Centre Songhaï a fabriqué son premier dispositif en 2005
après avoir acheté un spécimen sur le marché local.
C'est ce spécimen qui a servi à la duplication ou à la
reproduction de deux autres dont un a été vendu à 60.000
FCFA à un riziculteur des Collines qui était en visite à
Songhaï en 2006 et le second est utilisé avec le spécimen
acheté pour l'étuvage du riz dans le centre.
Le centre Songhaï n'a reçu aucune formation sur la
fabrication du dispositif amélioré d'étuvage. Mais avec le
savoir-faire de ses artisans, Songhaï fabrique bien le dispositif comme le
confirme Monsieur Adjassa Agossou l'un des forgerons experts dans la
fabrication du dispositif. Il a été plusieurs fois
sollicité par l'INRAB et l'ADRAO pour former de forgerons sur la
fabrication du dispositif amélioré. Il a pu qualifier le travail
de Songhaï parce qu'il collabore avec ce centre pour la fabrication de
petits matériels utilisés
dans l'élevage de volaille. Néanmoins, il
serait intéressant que ces artisans (ouvriers) soient formés sur
la technologie afin de garantir une meilleure qualité des dispositifs
à mettre sur le marché.
Le Centre Songhaï ne reçoit pas encore des
commandes de fabrication du dispositif amélioré parce qu'il
existe des forgerons un peu partout dans les villages qui fabriquent
correctement ses dispositifs.
Outre les innovations et les adaptations technologiques dans
la fabrication des machines et outils agricoles, le département
mécanique de Songhaï vise une production rentable par la
fabrication et la vente de machines et outils adaptés aux entrepreneurs
agricoles et para agricoles. Ainsi, en dehors du dispositif
amélioré, une gamme variée de matériels agricoles
se fabrique au Centre Songhaï sur commande locale et sous
régionale. Au nombre de ces matériels, nous pouvons citer des
décortiqueuses de riz, des presses pour l'extraction d'huile, des outils
pour l'élevage et le maraîchage etc.
Le Centre Songhaï serait un grand pôle de diffusion
ou de vulgarisation du dispositif amélioré d'étuvage du
riz si une bonne organisation s'opère dans le département
mécanique. Cette organisation consistera d'une part à faire
connaître le dispositif amélioré d'étuvage du riz
à ses clients nationaux et étrangers à qui il fournit les
matériels agricoles et d'autre part à mettre en réseau
tous les apprentis libérés du département mécanique
et leur faciliter l'accès au micro crédit d'installation. Par
manque de moyens, les apprentis libérés se convertissent en
conducteurs de taxi moto nous déclare un ancien apprenti de Songhaï
et conducteur de taxi moto à Porto- Novo.
6.3.3. Apport de financement
L'apport de financement au centre est nécessaire pour
renforcer certaines activités. Il s'agit en particulier de la
fabrication du dispositif, l'achat et le stockage du riz paddy. L'octroi de
crédit pourrait permettre au Centre Songhaï de fabriquer des
dispositifs améliorés et de les exposer aux différentes
foires agro-industrielles nationales et sous-régionales auxquelles il
participe. Le financement des activités pourrait aussi aider le Centre
Songhaï à revoir ses stratégies pour mieux acheter le riz
paddy et le stocker en période d'abondance.
6.3.4. Offre du riz paddy
L'approvisionnement en riz paddy pour l'étuvage est
assuré par trois sources. Il s'agit principalement de la production
interne de Songhaï. Le riz est produit sur les sites Songhaï de
Kinwédji dans le Mono, de Glazoué dans les Collines et de Parakou
dans le Borgou. La quantité de riz paddy provenant de ces sites avoisine
52Þ comme l'indique la figure 5. A cette quantité s'ajoute celle
provenant de la vallée de l'Ouémé (groupe riz de la
vallée) et des producteurs individuels des Collines organisés par
la Centrale d'achat de Songhaï.
Par ailleurs, dans sa politique de recherche de
matières premières, le Centre Songhaï a créé
une Centrale d'achat dont l'objectif est d'identifier des cibles de producteurs
et les accompagner dans la production de spéculations porteuses comme le
riz, le soja etc. en améliorant le rendement à travers l'apport
de semences de hautes performances telles que les variétés du riz
NERICA et de faire la collecte des productions et en assurer son
écoulement et sa transformation.
Achat dans la vallée de l'Ouémé
Fournisseurs des Collines
37,6%
10,4%
Production interne de Songhaï
52%
Figure 5 : Source d'approvisionnement en riz paddy
Source: Enquête de terrain, Mai - Juin 2007
6.3.5. Décorticage du riz
étuvé
Le décorticage du riz étuvé est la
dernière opération post-récolte et constitue
l'étape où le paddy étuvé est transformé en
riz comestible. Cette opération est assurée au Centre
Songhaï par une décortiqueuse à rouleau d'une
capacité d'une tonne par heure (1T/H) provenant de l'Italie et d'une
chaîne, c'est-à-dire une rizerie d'une capacité de quatre
tonnes par heure (4T/H) provenant de l'Inde.
Une bonne organisation d'approvisionnement en riz paddy et
l'appui aux groupements des producteurs pour l'étuvage en vue d'acheter
aussi du riz paddy étuvé ferait de Songhaï une grande
entreprise de décorticage du riz au Bénin car il est le seul
à disposer actuellement des équipements de telle envergure dans
notre pays.
A l'état actuel, les équipements de
décorticage du Centre Songhaï semble être sous
utilisés. Vu les capacités de ces équipements et la
quantité du riz paddy décortiquée qui varie de 15 à
17 tonnes par an, on est en droit de se dire qu'il reste beaucoup à
faire.
6.3.6. Commercialisation du riz
étuvé
La commercialisation est une activité aussi
nécessaire que la production agricole. La production est la
création d'utilité et la commercialisation contribue
essentiellement à rendre un produit plus utile ou plus disponible aux
consommateurs (Aboudou, 2004).
Le riz étuvé au Centre Songhaï est vendu
principalement sur le marché Nigérian, le Nigeria étant un
gros consommateur du riz étuvé. Ainsi, plus de 75 X de la
production de l'année 2006 ont été destinées au
marché Nigérian. Notre étude vient renforcer celle
réalisée par le Comité de Concertation des Riziculteurs du
Bénin en 2004 qui mentionnait l'existence d'un marché
d'écoulement important du riz étuvé au Nigeria dont la
demande est de plus de 70.000 tonnes par an. Le Centre Songhaï dispose
aussi des boutiques dans nos principales villes et un relais au Nigeria pour la
commercialisation des produits `made in songhaï' dont le riz
étuvé vendu à un prix variant entre 325 Fcfa et 350 Fcfa
le kilogramme. La figure 6 ci- après montre le marché
d'écoulement du riz étuvé.
Marché local: 25%
M
Figure 6: Marché d'écoulement du riz
étuvé Source: Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
7. ETAT DES LIEUX SUR LA PRATIQUE DE L'ETUVAGE DE RIZ
DANS LES VILLAGES PARTENAIRES DE SONGHAI DE LA VALLEE DE L'OUEME
Ce chapitre de diagnostic de la pratique d'étuvage est
l'une des étapes qui précède l'élaboration du plan
d'action. Prenant en compte les avantages de l'étuvage, nous avons voulu
analyser les enjeux qui entourent la filière afin d'appréhender
les raisons fondamentales qui poussent les producteurs à vendre leur
paddy au Centre Songhaï alors qu'ils peuvent eux-mêmes organiser
l'étuvage et augmenter la valeur ajoutée au riz produit.
Ainsi, nous faisons l'état des lieux de deux villages
de Dangbo et d'un village d'Adjohoun sur l'adoption du dispositif
amélioré d'étuvage du riz. Notre choix s'est porté
sur les villages de Hêtin-Sota, Yokon dans la commune de Dangbo et de
Houêda dans la commune d'Adjohoun parce que d'une part, ce sont des
villages qui sont membres du groupe riz de la vallée qui est un
partenaire de Songhaï et d'autre part, ils sont des villages ayant les
plus hauts rendements en riz paddy selon une étude effectuée par
le Projet d'Appui au Développement Rural de l'Ouémé et du
Plateau (PADRO) en 2006. Il est important de rappeler que les riziculteurs de
ces villages sont parmi les 98 producteurs ayant bénéficié
de la formation financée par le PADRO en Août 2006 sur
l'étuvage du riz.
7.1. Situation observée dans les
villages
L'étuvage du riz n'est pas encore une activité
connue de tous les producteurs des villages étudiés comme
l'indique le tableau 5. Ce dernier présente les différences
liées à la connaissance et à la pratique de
l'étuvage dans les trois villages. Les participants à la
réalisation de ce tableau sont les membres des groupements villageois de
Hêtin-Sota, Yokon et Houêda.. Le nombre total de ces participants
sont respectivement 24 ; 11 et 25 pour les villages de Hêtin-Sota, Yokon
et Houêda.
Tableau 5: Situation des villages sur la connaissance
et la pratique d'étuvage
Villages
|
Hêtin-Sota
|
Yokon
|
Houêda
|
|
(n=24)
|
(n=11)
|
(n=25)
|
Paramètres
|
|
|
|
Producteurs ayant reçu la formation donnée par le
PADRO sur l'étuvage du riz
|
37X
|
36,36X
|
40X
|
Producteurs ayant entendu parler de l'étuvage sans
recevoir une formation
|
50X
|
54,54X
|
56X
|
Producteurs n'ayant jamais entendu parler de
l'étuvage
|
12,5X
|
9,09X
|
4X
|
Producteurs pratiquant l'étuvage du riz après la
formation de PADRO
|
12,5X
|
0
|
8X
|
Producteurs exprimant le besoin de formation sur
l'étuvage du riz
|
100X
|
100X
|
100X
|
|
Source : Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
D'une manière générale, il n'existe
aucune femme transformatrice qui exerce l'activité d'étuvage du
riz de façon indépendante sans être membre d'un groupement
villageois. Il faut noter que l'étuvage du riz n'était pas une
pratique des producteurs de la vallée. Cette activité a
commencé timidement après la formation de 2006.
L'analyse du tableau montre clairement que le besoin en
formation sur l'étuvage du riz est fortement exprimé dans les
trois villages. Ceci se justifie par la connaissance que disposent les
producteurs sur les avantages liés à l'étuvage. Ce dernier
constitue une solution alternative pouvant aider à réduire le
taux de brisure lors du décorticage du riz. Les responsables des
groupements expriment vivement leur regret pour n'avoir pas associé
activement les femmes à cette formation qui relève des
activités féminines.
Il faut également dire que la sélection des
apprenants n'a pas suivi une logique dans ce sens que la plupart de ceux qui
ont été formés sont des hommes responsables des
groupements. Ces producteurs ne se sentent pas trop comptables vis-à-vis
des autres
producteurs car une formation reçue doit être
restituée à la grande base. Dans les trois villages
étudiés, les producteurs ayant reçu la formation n'ont
formé aucun de leur membre pour des raisons inavouées. On
remarque également que ces producteurs formés n'ont pas
été suivis dans l'application de la formation. Ce qui serait
à l'origine de l'utilisation très limitée de cette
formation.
Les quelques femmes qui s'exercent à l'étuvage
dans les villages déclarent n'avoir pas les moyens nécessaires
pour s'acheter leur propre dispositif et sont soumises au seul dont dispose
leur groupement.
7.2. Critères d'appréciation du riz
étuvé
Les critères majeurs de choix pour les consommateurs
du riz étuvé que nous avons pu rencontrer dans notre zone
d'étude sont le goût, le manque d'impureté (la bonne
qualité du riz étuvé) et la forte capacité de
gonflement. En plus de ces critères, s'ajoutent pour les
transformatrices et les responsables du Centre Songhaï le critère
prix de vente élevé du riz étuvé.
7.3. Perception des atouts et contraintes liés
à l'utilisation du dispositif
Tableau 6 : Perception des atouts et contraintes
liés à l'utilisation du dispositif
Transformatrices
|
Atouts du dispositif
|
Contraintes liées à l'utilisation du
dispositif
|
Hêtin-Sota, Yokon et Huêda
|
- Rendement élevé au décorticage ;
- Faibles taux d'impuretés et de brisures du riz
|
- Petite capacité du bac
d'étuvage ;
- Coût d'acquisition élevé du dispositif;
- Forte consommation en bois de chauffe ;
- Méthode artisanale
|
Songhaï
|
- Rendement élevé au décorticage ;
|
- Petite capacité du bac d'étuvage ;
- Méthode artisanale
|
|
Source: Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
8. ELABORATION D'UN PLAN D'ACTION DE FORMATION DES
PRODUCTEURS SUR L'ETUVAGE DU RIZ
8.1. Introduction
Pour contribuer de façon efficace et efficiente
à la vulgarisation du dispositif amélioré d'étuvage
du riz et apporter une approche de solution aux multiples problèmes
identifiés lors de notre diagnostic participatif avec les membres de
l'Union des Riziculteurs de l'Ouémé et du Plateau (URIZOP) l'ex
Groupe riz de la vallée, nous avons élaboré ce plan
d'action de formation. Un tel plan de formation aidera l'URIZOP à
atteindre l'un de ses objectifs lié à l'amélioration de la
qualité du riz. La mise en exécution de ce plan permettra
à Songhaï de s'approvisionner aussi en riz paddy
étuvé.
8.2. Contexte et justification
Le diagnostic participatif effectué avec les membres
de l'URIZOP en général et les groupements de Hêtin-Sota, de
Yokon et de Huêda en particulier révèle que le besoin en
cette formation est vivement exprimé par les producteurs. Cette
formation portant sur l'étuvage du riz s'avère nécessaire
pour améliorer la qualité du riz afin qu'il soit
compétitif sur le marché local et régional qui devient de
plus en plus exigent.
8.3. Les objectifs et la démarche
méthodologique
L'élaboration de ce plan d'action de formation
s'inscrit dans une approche d'orientation des actions de formation en vue d'une
dynamisation de l'URIZOP d'une part et d'un renforcement des activités
des groupements constituant l'URIZOP d'autre part.
L'objectif général poursuivi par cette
formation est de renforcer les capacités techniques des riziculteurs de
Hêtin-Sota, Yokon et Houêda sur l'étuvage du riz. De
façon spécifique, il s'agira de former les producteurs de riz sur
la technique améliorée d'étuvage.
La méthodologie retenue pour la formation est
l'approche participative basée sur l'utilisation des outils de
l'andragogie. Avant de commencer la formation, nous ferons un brainstorming au
cours duquel les producteurs qui s'essayent déjà à
l'étuvage vont
partager leurs expériences avec les participants. C'est
suite à cet échange que suivront les étapes successives de
la formation proprement dite.
8.4. Groupe cible
Les participants à la formation proviendront pour la
première année des villages de Hêtin-Sota, de Yokon dans la
Commune de Dangbo et de Huêda dans la commune d'Adjohoun. Selon une
étude effectuée par le Projet d'Appui au Développement
Rural de l'Ouémé et du Plateau (PADRO) pour la campagne agricole
2005/2006 portant sur le recensement des riziculteurs du groupe riz de la
vallée, les riziculteurs provenant de ces trois villages sont au nombre
de 60 personnes soit 14% de l'ensemble des riziculteurs des Communes d'Adjohoun
et deDangbo et se repartissent comme suit :
Hêtin-Sota : 24 producteurs
Yokon : 11 producteurs
Houêda : 25 producteurs
La statistique de ces trois villages a été
confirmée lors de cette recherche et plus précisément
pendant notre phase de terrain dans les mois de Mai et de Juin 2007.
8.5. Cadre logique de la formation
Il s'agit d'un tableau synoptique comportant d'une part
l'objectif global, l'objectif spécifique, les résultats attendus
et les activités et d'autre part les indicateurs objectivement
vérifiables, les sources de vérification et les suppositions
Tableau 7: Cadre logique
LIBELLE
|
INDICATEURS OBJECTIVEMENT VÉRIFIABLES
|
SOURCES DE VÉRIFICATION
|
SUPPOSITIONS IMPORTANTES
|
Objectif global: Renforcer
les capacités techniques des riziculteurs sur l'étuvage du
riz
|
Le riz produit est de bonne qualité
|
Rapports d'activités des UCP, de l'URIZOP, du CeRPA
|
Mise à disposition des
ressources nécessaires à
l'exécution du plan de formation
|
Objectif spécifique : Former
les producteurs de riz sur la technique
améliorée d'étuvage du riz.
|
82% des producteurs
d'Adjohoun et de Dangbo sont formés et
maîtrisent en 2010 la technique améliorée d'étuvage
du riz
|
Rapports d'activités des UCP, de l'URIZOP, du CeRPA
|
Le financement est mobilisé
avec une implication active des producteurs autour de la
filière
|
Résultats attendus
Résultat 1:
Les producteurs maîtrisent la technique
d'étuvage.
|
Le taux de brisure est réduit et le riz local est
compétitif sur le marché
|
Rapports d'activités des UCP, de l'URIZOP, du CeRPA et
de la Chambre de Commerce et d'Industries du Bénin ;
La demande du riz local sur le marché béninois
|
L'étuvage est maîtrisé par les
riziculteurs
|
|
Résultat 2: Le riz local est
compétitif sur le marché
|
Le taux d'importation du riz a diminué de 5%
|
Rapports d'activités de la
Chambre de Commerce et
d'Industrie du Bénin
|
Les populations préfèrent le riz local au riz
importé
|
Activité 1 : Formation sur
l'étuvage du riz
|
60 producteurs sont formés en 2008, 120 en 2009 et 180
en 2010
|
Rapports d'activités des UCP, du CeRPA
|
Le financement est mobilisé
|
Activité 2 : Suivi de la mise
en oeuvre de formation
|
Tous les producteurs identifiés
pour la formation sont tous présents à toutes
les sessions de formation
|
Rapports d'activités des UCP, du CeRPA
|
Le financement est mobilisé
|
Activité 3 : Evaluation de la
formation
|
90% des producteurs formés
maîtrisent la technologie.
|
Rapports d'évaluation
|
Le financement est mobilisé et le plan d'action est
exécuté
|
|
Source: Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
Tableau 8 : Programmation triennale
Activités
|
Responsables
|
Moyens
|
Période d'exécution
|
|
Matériels
|
Financiers
|
2008 Trimestre
|
2009 Trimestre
|
2010 Trimestre
|
|
2
|
3
|
4
|
1
|
2
|
3
|
4
|
1
|
2
|
3
|
4
|
Activité 1. Formation sur
l'étuvage du riz
|
Formateur et facilitateurs
|
360 producteur
s + 3 Chargés
de la formation
|
Materiel didactiqu e
Fournitur es
|
- Entretien des
producteurs - Frais de prestation formateurs
- Frais du matériel didactique et fournitures
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Activité 2. Suivi de la mise en oeuvre de formation
|
Président UCP
|
Membre UCP
|
Fiche de suivi
|
Frais d'entretien Frais de déplacement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Activité 3. Evaluation de la
formation
|
Agent du CeRPA/Ouémé
|
agent de l'ADRAO et de l'UCP
|
Fiche d'évaluati on
|
Frais d'entretien Frais de déplacement
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Source: Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
Tableau 9 : Evaluation du coût de programme de
formation (en milliers de F CFA)
Activités
|
Désignation
|
2008
|
2009
|
2010
|
|
PU
|
Montant total
|
Montant sollicité
|
Qté
|
PU
|
Montant total
|
Montant sollicité
|
Qté
|
PU
|
Montan t total
|
Montan t sollicité
|
Activité 1:
|
1.1. Frais d'entretien des riziculteurs
|
60p ×2j
|
2
|
240
|
240
|
120p ×2j
|
2
|
480
|
480
|
180p ×2j
|
2
|
720
|
720
|
Formation sur l'étuvage du riz
|
|
2f×2
|
25
|
100
|
100
|
3f×2
|
25
|
150
|
150
|
4f×2
|
25
|
200
|
200
|
|
Forfait
|
-
|
165
|
165
|
Forfa it
|
-
|
325
|
325
|
Forfa it
|
-
|
485
|
485
|
|
60 p+2 f
|
8
|
496
|
496
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Total 1
|
|
1 001
|
955
|
1 405
|
Activité 2:
|
2.1. Frais de déplacement et d'entretien
|
2p×2j
|
5
|
20
|
20
|
2p×2j
|
5
|
20
|
20
|
3p×2j
|
5
|
30
|
30
|
Suivi de la mise en oeuvre de formation
|
|
|
20
|
20
|
30
|
Activité 3 :
|
3.1. Frais de déplacement et d'entretien
|
3p×2j
|
25
|
150
|
150
|
3p×2j
|
25
|
150
|
150
|
3p×2j
|
25
|
150
|
150
|
Evaluation de la formation
|
|
Forfait
|
-
|
80
|
80
|
Forfa it
|
-
|
240
|
240
|
Forfait
|
-
|
400
|
400
|
Total 3
|
|
230
|
390
|
550
|
Total Général
|
1251
|
1365
|
1985
|
|
Source: Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
Tableau 10 : Récapitulatif du coût de programme de
formation (en milliers de F CFA)
Année
|
2008
|
2009
|
2010
|
TOTAL
|
Montant sollicité
|
1 251
|
1 365
|
1 985
|
4 601
|
|
Source: Enquête de terrain, Mai - Juin
2007
8.6. Conclusion partielle
La mise en exécution de ce plan de formation permettra
de promouvoir l'étuvage du riz dans la vallée de
l'Ouémé en général et dans les Communes d'Adjohoun
et de Dangbo en particulier. Elle permettra aussi d'améliorer les
revenus des riziculteurs et de contribuer à la réduction de la
pauvreté.
Une chose est de disposer d'un plan d'action, une autre est
d'avoir des ressources nécessaires pour sa mise en oeuvre. A cet effet,
de commun accord avec les UCP d'Adjohoun et de Dangbo avec l'appui de l'URIZOP,
nous allons procéder à la diffusion de ce plan d'action au niveau
des divers partenaires au développement et des services
spécialisés de l'Etat pour la mobilisation des ressources
nécessaires à son exécution.
9. CONCLUSION GENERALE ET SUGGESTIONS
9.1. Conclusion générale
Cette recherche sur l'organisation de l'étuvage du riz
au Centre Songhaï de Porto- Novo est une contribution à une
meilleure connaissance des stratégies et mécanismes mis en place
par Songhaï pour la promotion du riz étuvé au Bénin
avec l'utilisation du dispositif amélioré d'étuvage. Elle
a l'avantage d'identifier le rôle du Centre Songhaï et ses
partenaires dans l'organisation de la filière du riz étuvé
et les facteurs d'ordre technique et organisationnel pouvant constituer un
tremplin ou un frein à la promotion de cette filière. Elle
contribue également à la connaissance du système
post-récolte du riz dans la vallée de l'Ouémé et
l'état des lieux sur l'adoption du dispositif amélioré
d'étuvage du riz.
Après l'analyse des résultats obtenus, il
apparaît qu'autour de l'étuvage au Centre Songhaï se
développent d'autres activités que l'utilisation de l'outil
Enterprise Web a fait ressortir. Il s'agit de l'offre du dispositif
amélioré, de l'offre du riz paddy, de la formation des femmes
ouvrières (transformatrices), de la formation des jeunes ouvriers
(artisans), du décorticage, du conditionnement, de la commercialisation
du riz étuvé. Le renforcement de ces activités est une
condition importante pour une bonne organisation et une bonne promotion du riz
étuvé. Il est à noter que la formation, telle qu'elle se
fait au Centre Songhaï est `mécanique' et basée sur la
routine. Ce qui ne permet pas convenablement à l'apprenant de
s'approprier de la technologie en vue de sa diffusion. Aussi la vidéo
réalisée depuis 2005 par l'ADRAO en partenariat avec le Centre
Songhaï pourra servir d'outil de formation pour améliorer la
connaissance des transformatrices.
L'analyse des acteurs intervenant dans la promotion du riz
étuvé en partenariat avec le Centre Songhaï montre que
plusieurs acteurs interviennent dans la promotion de la filière du riz
étuvé. Au rang de ces acteurs, on distingue le groupe des
organisations internationales, le groupe des organisations paysannes, des
organisations non gouvernementales locales et les individuels, le groupe des
transformatrices et acteurs connexes, et enfin le groupe des consommateurs.
Plusieurs acteurs sont impliqués dans la promotion du riz
étuvé avec le Centre Songhaï. Toutefois, il n'y a pas une
bonne synergie d'action entre ces derniers. Ainsi, on note que la relation
existant entre les
acteurs est beaucoup plus une relation horizontale,
c'est-à-dire relation acteurs et Songhaï. Pour la durabilité
et l'efficacité des actions, il est nécessaire de
développer aussi des relations qui regroupent tous les acteurs dans un
creuset de concertation.
Le Centre Songhaï dispose de beaucoup d'atouts pour
être un pôle de décorticage du riz en général
et du riz étuvé en particulier au Bénin s'il redynamise
ses stratégies d'action, car à l'état actuel, ses
équipements de décorticage sont sous utilisés. Il est donc
indispensable qu'un environnement approprié émerge au sein des
acteurs afin d'instaurer une bonne politique commerciale du riz
étuvé.
Il ressort également de cette recherche que la pratique
d'étuvage du riz n'est pas encore une activité bien connue de
tous les riziculteurs de la vallée de l'Ouémé et les
quelques uns qui en ont entendu parler et/ou l'exercent déjà
souhaitent être formés sur cette technologie pouvant les aider
à réduire le taux de brisure au décorticage et à
augmenter la valeur marchande du riz en améliorant la qualité.
Les critères majeurs de choix pour les consommateurs
du riz étuvé que nous avons pu rencontrer dans notre zone
d'étude sont le goût, le manque d'impureté (la bonne
qualité du riz étuvé) et la forte capacité de
gonflement. En plus de ces critères, s'ajoutent pour les
transformatrices et les responsables du Centre Songhaï le critère
prix de vente élevé du riz étuvé.
9.2. Suggestions
Au regard des résultats de cette étude, il est
nécessaire et important de procéder
à quelques suggestions pour améliorer la
vulgarisation ou la diffusion de la technologie d'étuvage du riz afin
d'améliorer la qualité du riz local pour qu'il soit
compétitif sur le marché. Il s'agira de :
Mettre en place une unité de formation des
femmes transformatrices ;
La formation, telle qu'elle se fait actuellement au Centre
Songhaï est `mécanique' et basée sur la routine. Ce qui ne
permet pas convenablement à l'apprenant de s'approprier de la
technologie en vue d'une éventuelle diffusion. Il serait souhaitable de
créer une entité de formation sur l'étuvage avec un
curriculum bien établi qui va comporter des phases théoriques
avec l'utilisation des auxiliaires de vulgarisation et des phases
pratiques. Cette unité de formation pourrait
être délocalisée sur le site Songhaï des collines
(Savalou) oû l'étuvage s'exerce déjà comme une
activité principale de certaines femmes. Elle suscitera l'engouement
chez les femmes à se faire former ou de se spécialiser dans
l'utilisation du dispositif amélioré d'étuvage du riz.
Cela permettra la promotion ou la vulgarisation de la technologie et par
conséquent permettra à Songhaï d'acheter aussi du riz paddy
étuvé en vue de mieux utiliser ses usines et satisfaire la grande
demande du Nigeria en riz étuvé.
Organiser des séances de formations sur
l'étuvage aux femmes transformatrices
Pour aider les femmes à mieux s'approprier des
technologies liées à l'étuvage, des séances de
formations doivent être organisées afin de permettre au Centre
Songhaï de rester dans la logique de sa création. Lorsqu'on
considère toutes les unités agricoles du Centre Songhaï,
c'est seulement l'unité d'étuvage qui ne reçoit pas des
apprenants en techniques d'étuvage.
Organiser des séances officielles de
projection et de remise des vidéos sur l'étuvage
amélioré du riz ;
Afin de mieux montrer l'intérêt de la
vidéo projection sur la qualité de la formation des femmes
transformatrices, il apparaît recommandable que l'ADRAO organise des
séances officielles de remises des vidéos cassettes sur
l'étuvage du riz oû tous les acteurs concernés seront
présents. Ceci permettra d'éveiller la conscience des divers
responsables chargés de son utilisation a en faire un bon usage
plutôt qu'un objet de bureau.
Sécuriser les conditions d'achat du paddy par
des contrats écrits ;
Les expériences réalisées montrent qu'il
est souhaitable pour le Centre Songhaï et les producteurs de
sécuriser les conditions de commercialisation par des contrats
écrits et bien établis car les producteurs sont tous conscients
de ce qu'ils gagnent en vendant le riz paddy, donc si la vente du riz est
garantie avec le Centre Songhaï, le producteur, dans ces conditions
actuelles, a intérêt à vendre le paddy même à
125 FCFA le kilogramme. Ce qui va permettre au Centre Songhaï de bien
s'approvisionner en riz paddy dans la vallée.
Avoir une synergie d'action entre les
partenaires
Le manque de concertation entre les structures ou instituts
partenaires de Songhaï fait que leurs appuis financier, technique ou
institutionnel se convergent presque tous sur la production et oublie les
autres aspects très importants de la filière tels que
l'étuvage. Une concertation entre ces partenaires pourra permettre de
répartir les rôles et aussi de définir des
stratégies communes d'intervention.
Mettre en place dans le département
mécanique de Songhaï une nouvelle stratégie de marketing et
de formation;
Le Centre Songhaï serait un grand pôle de
diffusion ou de vulgarisation du dispositif amélioré
d'étuvage du riz si une bonne stratégie s'opère dans le
département mécanique. Cette stratégie permettra à
faire connaître le dispositif amélioré d'étuvage du
riz à ses clients nationaux et étrangers à qui il fournit
déjà les matériels agricoles et à mettre en
réseau tous les apprentis libérés du département
mécanique et leur faciliter l'accès au micro crédit
d'installation.
Améliorer le volume du bac
d'étuvage
Des collaborations avec le Centre du riz pour l'Afrique
(ADRAO) et le Programme de Technologie Agricole et Alimentaire (PTAA) de
l'Institut National des Recherches Agricoles du Bénin seraient à
développer pour explorer les possibilités d'une augmentation du
volume du bac d'étuvage. La petite capacité du bac
d'étuvage est l'une des contraintes majeures relevées par les
femmes transformatrices et les membres des organisations paysannes qui
connaissent le dispositif.
Former les femmes transformatrices à la
construction du foyer amélioré ; Des actions
doivent être engagées vers la formation des femmes à la
construction du foyer amélioré. Des actions de recherche doivent
être aussi orientées vers une amélioration de la technique
actuelle de construction du foyer amélioré. De ce fait, la mise
en oeuvre de foyer amélioré fonctionnant avec les sous produits
de la transformation du riz permettra de réduire les besoins en bois de
feux et par ricochet atténuer les risques de déforestation.
Aider à la mobilisation des ressources
nécessaires à l'exécution du plan d'action issu de cette
recherche ;
L'exécution de ce plan d'action va contribuer de
façon efficace et efficience à la vulgarisation du dispositif
amélioré d'étuvage du riz et apporter une approche de
solution aux multiples problèmes identifiés lors de notre
diagnostic participatif avec les membres de l'Union des Riziculteurs de
l'Ouémé et du Plateau (URIZOP), l'ex Groupe riz de la
vallée.
10. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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|