3-La restructuration du secteur
bancaire
Pour tenter de sauver le secteur les autorités
sénégalaises ont entamé un vaste programme
d'assainissement et de restructuration. L'objectif principal était de
doter l'économie du Sénégal d'un système bancaire
efficace, au service du développement économique.
Les grandes institutions financières à savoir la
Banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO), le Fond
Monétaire Internationale (FMI) et la Banque Mondiale furent d'ailleurs
sollicitées, afin qu'elles interviennent financièrement au plan
de redressement. Aussi il fallait une libéralisation du secteur afin de
favoriser la concurrence. Ce qui a entraîné un retour des
épargnants, ainsi qu'une augmentation des dépôts bancaires
et voir l'activité des banques s'accroître. Au même moment
il y'a eu une redéfinition du cadre juridique du secteur. La
surveillance des banques assurait ainsi la gestion optimale des ressources
monétaires avec la disparition des octrois dirigés des
crédits.
L'Etat intervenait donc uniquement pour surveiller le bon
fonctionnement des établissements de crédit et l'allocation des
ressources monétaires. La part des actions de l'Etat a été
même réduite à un maximum de 25%. Toutes ces initiatives
étaient prises pour assurer la stabilité financière du
secteur.
Et pour aboutir à cela, un certain nombre de
décisions ont été prises. Le principe opté par les
autorités consistait à appliquer des réformes sur les
banques selon leur situation propre.
Ainsi la première décision prise fut la mise en
liquidation et la disparition des banques insolvables, il s'agit de
l'Assurbank, la banque Nationale de développement du
Sénégal (BNDS), la Société financière
Sénégalaise pour le Développement de l'Industrie et du
Tourisme (SOFISEDIT), la Banque Sénégalo Koweitienne (BSK), la
Société Nationale de Banque (SONA Banque) et l'Union
Sénégalaise des Banques (USB) qui sera repris en partie par le
Crédit Lyonnais (CL).
D'autres banques ont continué à fonctionner mais
n'ont pu échapper à la réforme comme la Banque
Internationale d'Afrique de l'Ouest du Sénégal (BIAOS) qui est
devenue depuis 1963 la Compagnie Bancaire de l'Afrique Occidentale,(CBAO)
bénéficiant d'une injonction de liquidité. Tel a
été le sort de toutes les banques qui étaient au bord de
la faillite comme la Société Générale de Banques du
Sénégal (SGBS). La restructuration a surtout réussi
grâce à la dévaluation du franc CFA intervenue en 1994. En
effet elle a réduit considérablement la fuite des capitaux,
occasionnant en même temps le retour des épargnes. Les banques
voient alors leurs ressources s'accroître.
En somme on peut dire que l'objectif de redressement a
été atteint car le secteur bancaire sénégalais ne
cesse de croître au fur des années. Les chiffres de 2007 le
placent au second rang dans l'UMOA. Une présentation
détaillée nous permettra de bien comprendre le système
bancaire sénégalais.
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