2.1.1.2. Les faiblesses du SNI chinois
- Pas d'effet systémique
Le degré des interactions et les effets
d'apprentissage entre les acteurs locaux du SNI chinois restent d'un niveau
très faible. La maîtrise et le transfert de technologie sont
surtout dominés par les technologies incorporées dans les
équipements, les machines et les composants importés. Il existe
rarement ou presque pas de politique d'innovation orientée pour un
secteur industriel précis. Que ce soit au niveau des centres
d'innovation, des gouvernements locaux ou dans la mise en place des parcs
technologiques, c'est l'entreprise qui est visée comme utilisateur
final. L'industrie ne joue pas son rôle de centre d'innovation pour
l'économie nationale en fournissant les méthodes nouvelles et les
moyens de production appropriés bénéfiques à tous
les acteurs de l'économie (Lundvall et Gu Shulin 2006). Les entreprises
sont donc obligées elles-mêmes de trouver leurs sources
d'approvisionnement technologique, elles s'orientent vers des clients
étrangers qui deviennent de fait les véritables fournisseurs de
technologie. Les Centres d'innovation sont souvent appelés à
jouer ce rôle mais il est difficile à définir tant le
niveau technologique des clients est faible. Leur manque d'expérience
dans la gestion de l'information technologique rend difficiles les
activités de veille technologique. Il paraît donc un peu
prématuré de parler de systèmes régionaux
d'innovation, moins encore d'un système national d'innovation
(Arvanitis, 2004).
- Pas assez de sources de financement de
l'innovation
Il y a assez peu de sources de financement de l'innovation.
Les fonds servent plutôt à créer des centres de recherche,
et des infrastructures. Quelques entreprises de capital-risque, se sont
créées, principalement à Pékin et Shanghai mais pas
dans les centres industriels du pays. De plus, les entreprises sont
réticentes à s'engager dans le soutien d'activités de
R&D de longue haleine (Arvantis, 2004). Le court terme est leur horizon et
cela même pour des grandes entreprises. Les entreprises chinoises
préfèrent plutôt s'insérer dans le marché
de « l'imitation », que d'investir dans des projets
lourds de R&D, dont elles n'ont pas l'assurance que l'effort de recherche
sera rentabilisé et suffisamment protégé par un
système de propriété intellectuelle solide.
- Une intégration verticale plutôt
qu'horizontale sur la chaîne de valeur
La Chine est intégrée verticalement sur la
chaîne de valeur technologique, ce qui peut être un frein à
la maîtrise totale du processus de production et à l'acquisition
de technologies. Elle se positionne en effet sur une/ou plusieurs parties de la
chaîne de valeur, mais pas en amont et en aval (Lemoine et Unal-Kesenci,
2002). Les firmes chinoises sont également intégrées
verticalement entre-elles.
L'intégration verticale des firmes chinoises tire son
origine de l'ancien système de planification soviétique, qui a
survécu malgré les réformes. Principalement à cause
de la volonté du gouvernement chinois de contrôler des secteurs
industriels dits « sensibles ». L'objectif était en
quelque sorte de contrôler la production et de la placer sous
l'autorité du pouvoir central.
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