Connaissance, Développement, division internationale du travail. Quelle place pour les pays émergents? Le cas de la Chine et l'Inde( Télécharger le fichier original )par Erick ATANGANA Université Paris 1 Panthéon Sorbonne - Master Economie de l'industrie et des services 2006 |
Domestic ManufacturesDomestic and International Markets TL, PE, FDI + academic exchange PE, FDI, TL OEM R&D Institutes Capital Goods Industries Domestic ManufacturesDomestic MarketATL, SMP Source : (Lundvall et shulin Gu, 2006) Cette transformation a permis la mise en place d'une série d'initiatives qui ont favorisé la promotion de l'innovation. Nous résumons ici les cinq principales : · Création de centres d'innovation L'une des caractéristiques principales de ces centres est leur rôle de fournisseurs de services de base (essais, normes, informatisation). Ils sont aussi souvent associés à des clusters industriels. Mais parfois, ces centres d'innovation arrivent à dépasser leur rôle de simples fournisseurs de services d'appoint pour devenir fournisseurs de modèles et prototypes. Le centre de Xiqiao est un bon exemple avec son industrie des textiles de coton. Il y a 1670 entreprises dans les textiles (tissage, impression, broderie industrielle). On trouve à Xiqiao un total de 2600 machines à tisser. La taille des usines est petite et disparate et leur niveau technique est assez faible. Depuis, 1999, le centre a produit plus de 8000 motifs de textile conçus sur ordinateur dont la plupart sont utilisés par les entreprises. Un lien très fort existe entre le centre et les entreprises, notamment du fait que le centre sert d'intermédiaire pour tout ce qui concerne l'informatisation des entreprises. La clientèle du centre s'est aussi élargie au-delà du cluster industriel (Arvanitis, 2004). La deuxième caractéristique de ces centres d'innovation est leur adaptation aux conditions de l'industrie locale. Chaque centre d'innovation affronte des structures industrielles très différentes et la nature du secteur de production influence évidemment beaucoup leur fonctionnement. L'information est souvent au centre des préoccupations mais aucune expérience précédente de veille technologique ne permet aux employés des centres de vendre de l'information qui se limite dans la plupart des cas à des pages Internet et dans le meilleur des cas à des systèmes B2B. En fait, les demandes des entreprises en formation ou en gestion sont très au-delà de ce que ces centres peuvent fournir. La faiblesse des liens avec les universités et écoles techniques rend ce travail de connexion encore plus rare et difficile. · L'appui aux entreprises Ce sont les subventions et les aides qu'apportent les autorités aux entreprises pour faciliter leur entrée dans les marchés : financements directs, crédit d'impôts, facilitation de démarches, ouverture aux marchés publics. Ces appuis se décident surtout au niveau national et dans les domaines dits stratégiques et «sensibles». Au niveau local, les PME reçoivent non pas des financements directs mais des appuis en nature: paperasse administrative facilitée, autorisations d'exportations et d'importations, prix du terrain, aides à monter des collaborations avec des étrangers, promotion de l'information, promotion de la formation notamment des patrons de PME dans des domaines qui vont de la technique à la gestion. L'ensemble de ces mesures locales revient donc soit à promouvoir essentiellement l'infrastructure nécessaire au bon fonctionnement industriel, soit à faciliter les contacts avec les autorités. Une partie de cette politique est très visible et clairement affichée. Ce sont toutes les initiatives envers les entreprises de haute technologie, sous le chapeau du programme 86317(*) (initié en mars 1986) ou « super 863 » (en 1996). L'appui à certains domaines de haute technologie a permis de créer effectivement de nouvelles ressources technologiques. · Soutien à la création de clusters industriels ou systèmes productifs locaux La promotion des clusters industriels est l'une des formes principales de renforcement de la politique industrielle et technologique. Ce sont des secteurs industriels qui existaient auparavant et se consolident sur la base d'industries déjà installées. La plupart du temps, ces « clusters » industriels correspondent à des marchés assez anciens de pièces ou de produits spécialisés dans des secteurs traditionnels tels que le textile par exemple. Parfois, des clusters sont créés dans des secteurs modernes, sur la base d'industries d'assemblage. La dynamique initiale a surtout été le fait soit des investissements locaux (petites entreprises de village, entreprises d'état ou locales qui se sont reconverties) ou d'investissements de chinois de la diaspora, qui peuvent parfois être considérables. La nomination de clusters déjà existant en «clusters industriels» officiellement reconnus permet d'accéder à certaines ressources technologiques et à une priorité en termes politiques. Ce détail a une importance capitale pour les entreprises car elle ouvre l'accès à des ressources plus diversifiées (Arvanitis, 2004). · Redéploiement des anciens centres et unités de recherche Les anciens centres de recherche ou centres techniques sont transformés en entreprises. Cela passe par l'autofinancement et la nécessité de développer des ressources externes pour continuer à exister. Pour répondre à cette nouvelle donne, le moyen le plus simple est la vente de produits et parfois de services. Les centres mettent donc au point des séries de produits relativement faciles à concevoir et s'engagent dans la commercialisation. Cette attitude est la réponse à une injonction claire des tutelles. En outre elle vient après plus de vingt ans de réformes successives des danwei (unités) de recherche dans tous les domaines et particulièrement dans la métallurgie et la mécanique qui a été le pilier de l'industrialisation durant la période maoïste (Gu Shulin, 1999). · Création de parcs technologiques Les parcs technologiques ont joué un rôle important dans le développement de la communauté scientifique et technique chinoise. Ces parcs technologiques permettent aux sociétés de sciences et technologie de coopérer et d'interagir en les plaçant à proximité l'une de l'autre. 54 parcs technologiques ont été créés en Chine dans le cadre de ce programme.. Les parcs visent d'une part à faciliter le développement des entreprises domestiques, et à les aider à l'exportation, et d'autre part à attirer des entreprises étrangères et des investissements étrangers. Les entreprises installées dans les parcs bénéficient d'un système d'allègement fiscal avantageux. Ainsi, les sociétés high-tech ne paient aucune taxe sur les bénéfices pendant les trois premières années, 7% de 4 à 6 ans et 15% au-delà de 7 ans (le prélèvement habituel étant de 33%) (Arvanitis, 2004). Ces avantages fiscaux sont aussi valables pour les industries étrangères s'implantant sur les parcs. Leur imposition est moindre si les productions sont exportées. De plus, elles peuvent bénéficier d'aides à l'obtention de crédit, et des taux d'intérêt aménagés. En 2002, ces parcs technologiques employaient près de 3,5 millions de personnes, soit 25 fois plus qu'en 1991. Leur chiffre d'affaires annuel dépassait 1500 milliards de yuans, pour une augmentation annuelle moyenne de 60%, entre 1991 et 2002. Enfin, la valeur ajoutée des produits commercialisés atteignait 328,6 de milliards de yuans (Arvantis, 2004). Le parc de Zhongguancun à Pékin est le premier qui a été mis en place dans le cadre du programme. La chine a aussi développé la « Beijing Economic and Technology Development Area », considérée comme le principal centre de fabrication pour les multinationales. Le Central Business District et le parc technologique de Tianzhu devraient aussi attirer des investissements étrangers importants. Dans les autres régions, de nombreux parcs technologiques ont aussi été développés hors du cadre de ce programme. Dans les autres provinces, les parcs technologiques de Shanghai comptent parmi les plus avancés. Vient ensuite la zone de Xi'an, ayant généré 9.1 Milliards de yuans en 2001. La construction de la zone technologique de Xi'an prit 10 ans, mais à la fin de 2001, 4000 sociétés (dont 488 firmes étrangères) étaient en activité dans la zone (Arvanitis, 2004). Les réformes engagées par la Chine pour moderniser son système national d'innovation ont non seulement été un préalable pour répondre aux contraintes de marché liées à l'économie globalisée, mais elles ont aussi produit d'énormes résultats dont quelques-uns des plus significatifs viennent d'être énumérées. Cependant, malgré ces performances remarquables, le système d'innovation chinois présente encore quelques faiblesses dont il est important de rappeler. * 17 Le Programme 863 (qui tire son nom du mois de mars 1986 où il a été établi sur la proposition de quatre universitaires éminents) porte sur le développement, à moyen et à long termes, de la haute technologie. Il est né du désir de quelques chercheurs de maintenir un programme de recherche fondamentale de haut calibre à un moment où la politique était fortement axée sur l'application des sciences et de la technologie à des fins de croissance économique. Le but de ce programme est de regrouper dans les centres les jeunes scientifiques les plus brillants de chine, et aussi d'encourager les scientifiques chinois étudiant à l'étranger à revenir travailler dans ces centres. Source : http://www.idrc.ca/fr/ |
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