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Analyse des articles parus dans 2 médias français a propos de la centrafrique entre 1979 et 2003

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par Didier Martial PABANDJI - NDACKA
Université Panthéon Assas Paris II - Diplôme de l'Institut Français de Presse de l'Université Panthéon Assas Paris II 2008
  

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PARTIE III : PROBLEMES ET PERSPECTIVES

I. UN DEFICIT QUALITATIF ET QUANTITATIF

Dans le tableau récapitulatif de tous les articles publiés dans le Nouvel Obs et L'Express, nous avons listé et résumé tous les titres parus sur la Centrafrique. Ainsi, parmi ceux-ci, on retrouve des brèves, des moutures, des articles et quelques reportages. Il apparaît alors qu'il y a un déficit en terme de qualité de traitement des informations ou de l'actualité sur la RCA. Le déficit qualitatif se situe au niveau de la façon de traiter et d'aborder les thèmes concernant ce pays. L'on se rend bien compte que le travail n'est pas approfondi et que les journalistes eux-mêmes ne disposent pas d'assez de connaissances ou de données sur le pays. Ils ne sont donc pas bien placés pour faire une bonne analyse qualitative. La plupart du temps, la rédaction se contente des informations fournies par les personnalités diplomatiques ou consulaires, les militaires français sur place. Du coup, la vision des faits et des événements est française. Car un français ne peut pas relater un événement en Centrafrique comme un Centrafricain. Il tiendra compte de ses origines, des intérêts de son pays et inversement. Nous distinguons alors deux déficits dans la qualité du traitement des événements en RCA.

Premièrement, le déficit qualitatif se situe au niveau des sources. Comme nous avions stipulé, les sources de la majorité des journalistes tant de L'Express que du Nouvel Obs sont des sources diplomatiques, officielles ou Internet. Dans tous les articles parcourus et résumés, pas une seule fois, les journalistes ont donné la parole à la partie civile de manière significative. Le centrafricain n'a pas la parole, personne ne demande son avis sur les faits qui se sont déroulés. Il ne peut ressortir aucune objectivité lorsque les choses sont faites de manière unilatérale.

Deuxièmement, le déficit qualitatif se situe au niveau du contenu. Il y a un grand marasme dans le contenu des articles publiés. Dans le total des 71 papiers du Nouvel Obs et les 20 de L'Express, leur contenu est très stéréotypé. De l'absence de l'analyse à celle d'un article sans grande précision de chiffres, de pourcentages, les papiers sont pratiquement vides et inintéressants. Il faut noter que 95% des articles publiés font nécessairement allusion à la France, à un grand homme politique français ou aux ressortissants français. La France et les Français sont le centre où gravite l'actualité de la RCA. En d'autres termes, si on publie des papiers sur la RCA, c'est parce qu'il y a un français ou la France qui est impliquée. On arrive à la conclusion que les informations ne sont pas publiées pour la Centrafrique, mais pour la France. L'exemple significatif est le nombre élevé des articles publiés en 1979 pendant le règne de Bokassa. Ceci parce que son homologue français de l'époque était à la une des médias. Le contenu est déficitaire, car l'actualité est traitée par asymétrie.

En ce qui concerne le déficit quantitatif, référons-nous à l'analyse quantitative que nous avions faite dans la première partie. Il en ressort qu'entre 1979 et 2003, nous dénombrons 24 années, et donc 1536 semaines en moyenne. Ce qui implique qu'il y a eu 1 536 parutions du Nouvel Obs et de L'Express. Le nombre est peu significatif pour traiter des informations sur la RCA. Ainsi, on ne compte que peu d'articles sur ce pays. Le pire est que ce petit nombre d'articles sont plus concentrés sur la France que sur le pays lui-même. Il semble alors que les événements en RCA ne sont qu'un iceberg pour traiter des problèmes en profondeur de la France, de la diplomatie française et de la coopération française avec ses anciennes colonies. En peu d'articles, on écrit encore peu de choses sur la RCA. Les conséquences directes de cette attitude atypique à la presse européenne et notamment française est que la population a une culture internationale étriquée et stéréotypée. Les gens ne s'attardent que sur les préjugés et les idées reçus. La RCA serait bien connue en France aujourd'hui si les médias et les deux hebdomadaires avaient accompli leur mission de journaliste.

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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry