Analyse des articles parus dans 2 médias français a propos de la centrafrique entre 1979 et 2003( Télécharger le fichier original )par Didier Martial PABANDJI - NDACKA Université Panthéon Assas Paris II - Diplôme de l'Institut Français de Presse de l'Université Panthéon Assas Paris II 2008 |
III. LES JOURNALISTESLes journalistes font partie des professionnels des médias qui font l'objet d'un statut juridique protecteur. Ce statut est destiné à garantir leur liberté d'expression et leur indépendance. « Issu d'une loi du 29 mars 1935, initialement codifiée aux articles L. 761-1 à L. 761-16 du Code de travail, le statut professionnel des journalistes figure aujourd'hui, pour l'essentiel, aux articles L. 7 111-1 à L. 7 114-1 de ce code. Certaines dispositions particulières se trouvent dans d'autres textes »3(*). Par ces mots on souligne la complexité du statut des journalistes en France. Toutefois, le Code du travail, définit le journaliste comme suit : « est journaliste professionnel toute personne qui a pour activité principale, régulière et rétribuée, l'exercice de sa profession dans une ou plusieurs entreprises de presse, publications quotidiennes et périodiques ou agences de presse, et qui en tire le principal de ses ressources »4(*). Cette précision juridique permet de savoir que les journalistes qui travaillent dans les deux magazines que nous analysons répondent aux critères et définitions du code du travail. L'Express et Le Nouvel Obs, étant deux des grands hebdomadaires français, la sélection et le recrutement des journalistes qui y travaillent se font de manière rigoureuse en tenant compte des règlementations en vigueur. Pour être certain de ce fait, nous avons demandé confirmation auprès de la direction des ressources humaines des deux hebdomadaires. Et il en ressort que 70% des personnels sont des professionnels des médias avec un nombre significatif d'années d'expériences de travail dans le milieu. Même si 30% d'entre eux ont été formés sur le tas, leurs expériences rendent efficaces et efficients leur travail. Une grande moitié de ces journalistes qui travaillent pour ces deux hebdomadaires sont des ressortissants des 12 écoles de journalisme reconnues par la profession en France. La problématique de notre recherche sur ces journalistes était aussi de savoir s'ils connaissent et maîtrisent les sujets qu'ils traitent. Nous nous sommes demandés aussi, comment ces journalistes collectent, analysent, traitent et publient les articles sur la RCA. Pour avoir une réponse concluante à cette problématique, nous avons discuté quelques minutes avec Elisabeth Schemla, journaliste et écrivaine française, spécialiste du Moyen orient. Elle a travaillé d'abord à L'Express dans la première moitié de 1970 avant de rejoindre Le Nouvel Obs au moment où le premier magazine avait été racheté par Goldsmith Jimmy. Au sein du Nouvel Obs, où elle a travaillé une vingtaine d'années, elle a occupé différents postes. Du grand reporter à la rédactrice en chef, elle a traité des sujets de société en défendant les causes des femmes. Son reportage sur la RCA publié dans Le Nouvel Obs le 09 janvier 19875(*) sur la pandémie du SIDA à Bangui nous a permis de l'identifier. Schemla a reçu trois des plus grands prix français du journalisme pour son travail sur ces sujets de société. Elle nous raconte que lorsqu'elle avait rédigé l'article sur la pandémie du sida en Centrafrique, elle s'y était rendue en mission. Et cette mission lui a permis de découvrir et de connaître la RCA et les réalités africaines. Elle a rencontré les personnes vivant avec le VIH-SIDA et celles qui ne savent pas qu'elles ont le sida. Elle connaît donc assez bien la RCA. Et son va-et-vient entre les deux hebdomadaires que nous étudions fait d'elle une référence pour notre analyse. Après un désaccord sur la question israélo-palestinienne, elle quitte en mars 1996 la rédaction en chef du Nouvel Observateur, et rejoint une nouvelle fois L'Express en tant que directrice-adjointe de la rédaction, aux côtés de Denis Jeambar. Elle fonde et dirige un journal en ligne d'information sur le Proche-Orient, qui fermera en 2006 après avoir été en pointe sur des sujets comme le racisme sur internet et le retour de l'antisémitisme. En revanche, cette journaliste n'est qu'un exemple de ceux qui vont sur le terrain, qui font des recherches et qui essaient de rendre compte du réel. Il se développe de plus en plus en Occident, une nouvelle forme de journalisme qui ne se contente que des dépêches d'agence, comme celles de Associated Press, Agence France Presse ou Reuters pour faire des moutures et rédiger des articles. Il y a de forte chance que ces « journalistes de bureau » donnent des informations à peine juste, sans connaissance des réalités sur le terrain. Le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) a sûrement facilité la tâche aux journalistes tout en négligeant le côté du terrain qui constitue l'originalité. Dans l'analyse quantitative que nous avons faite, nous avons constaté qu'à partir de l'année 2002, il y a une augmentation du nombre des articles sur la RCA, avec des photos à l'appui. Ceci s'explique par le développement des NTIC et le réseau d'agences de presse qui aident les journalistes dans la collecte des informations. * 3 Coll. Dirigée par Alain Nonjon, Médias, information et communication, Ed. Ellipses, Paris 2009, p201 * 4 Code du travail, article L. 7 111, alinéa 1er. * 5 Voir Annexe tableau des articles du Nouvel obs |
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