WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse des articles parus dans 2 médias français a propos de la centrafrique entre 1979 et 2003

( Télécharger le fichier original )
par Didier Martial PABANDJI - NDACKA
Université Panthéon Assas Paris II - Diplôme de l'Institut Français de Presse de l'Université Panthéon Assas Paris II 2008
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

II. ANALYSE QUALITATIVE

Après une analyse du nombre ou des effectifs des papiers publiés sur la RCA, il importe maintenant de rentrer dans le contenu pour comprendre la façon à laquelle les deux hebdomadaires français ont traité les informations sur ce pays. La RCA est une ancienne colonie de la France. A ce titre, l'Hexagone a des liens étroits avec Centrafrique dans le cadre des accords de coopération et d'assistance. Au-delà donc de la considération de la RCA comme un pays comme tous les autres, et qui peut faire l'objet d'un papier journalistique, il y a ce lien avec la France à ne pas négliger. D'ailleurs le nombre considérable des articles parus dans les deux magazines en 1979 fait la lumière sur cette hypothèse. L'année 1979 est la fin de l'empire centrafricain, et donc du règne de Jean Bedel Bokassa qui a des liens d'amitié avec l'ancien président français Valérie Giscard d'Estaing. Pour cela, les médias français avaient focalisé un projecteur particulier sur le déroulement du renversement et de la chute de Bokassa à Bangui. Il s'en est suivi de l'exil de ce dernier en France, puis refugié à Abidjan en Côte d'Ivoire avant le début des polémiques sur le don du diamant à Valérie Giscard d'Estaing et l'affaire Delpey, proche ami de Bokassa et travaillant à l'époque pour l'Elysée. Le Nouvel Obs et L'Express ne pouvaient que s'intéresser à la Centrafrique pour comprendre son lien avec la France et la suite de l'affaire du diamant entre Bokassa et Giscard d'Estaing.

Le deuxième sujet qui a intéressé les médias français et qui les a poussé à parler de la RCA est les troupes françaises manoeuvrant à l'étranger. Bangui compte de centaines d'hommes français qui tiennent une armada militaire d'intervention dans la sous région (comme ce fut le cas pour la guerre du Tchad). Des jaguars français décollent de l'aéroport de Bangui pour des opérations militaires dans la sous région. Ce même effet réapparaît en 1996 et 1997 pendant la mutinerie en Centrafrique où la France avait soutenu l'ancien président Ange Félix Patassé. Pendant ces interventions de la défense des intérêts de la France, de la protection des ressortissants français etc, l'armée française avait perdue deux hommes sur le terrain. En outre, le voyage de François Mitterrand à Bangui en 1983 a augmenté le nombre des articles diffusés sur la RCA, même si L'Express n'a rien dit sur ce sujet à cette année là.

De tout ce qui précède, il en ressort que la qualité et la façon du traitement des informations sur la République Centrafricaine est stéréotypée et orientée sur un angle français. En parcourant les articles publiés, l'on se rend compte facilement que les journalistes français se sont intéressés à la RCA que parce que le sujet touche la France. C'est la « Loi de proximité » qui consiste à ne traiter que les sujets qui touchent le lectorat, qui intéressent le lectorat pour vendre et faire du chiffre d'affaire. Le professionnalisme laisse la place au marketing.

Par ailleurs, les papiers publiés sur la RCA concernent pour la plupart des faits qui se sont déroulés à la frontière. Le nom du pays est mentionné pour expliciter, faire allusion aux pays frontaliers. Les grands articles du Nouvel Obs en 1986 concernaient le Tchad. Et comme la RCA est frontalière au Tchad, le nom du pays y est mentionné à ce titre.

Les informations sont traitées de manière superficielle avec des clichés. Dans la majorité des analyses, les journalistes soulignent la pauvreté dans ce pays, les différents problèmes d'infrastructure auxquels ce pays se confronte. Sur l'ensemble des 91 articles publiés tant dans Le Nouvel Obs que L'Express de 1979 à 2003, aucun ne fait état d'un constat positif, d'un développement, ou de l'amélioration de la situation dans ce pays. Il n'existe pas non plus une analyse approfondie des sujets traités. Les articles ne mentionnent presque jamais la situation géographique, sociodémographique, historique de la RCA. Pratiquement tous les sujets sont orientés sur l'économie et la politique. Et la politique en comparaison ou en lien avec la France.

Les sujets abordés dans les pages de ces deux hebdomadaires concernant la Centrafrique sont d'ordre militaire, politique et économique. Le paradoxe est qu'en Centrafrique, il y a eu de nombreux troubles militaro-politiques. Mais les deux magazines n'ont parlé que des événements qui impliquent la France ou l'armée française. L'exemple le plus probant est le cas du coup d'Etat du général André Kolingba en 1981, quand il a chassé du pouvoir David Dacko que la France a installé au pouvoir après avoir chassé Bokassa en 1979. Ce putsch n'a pas été mentionné dans les colonnes du journal L'Express, même si Le Nouvel Obs l'a souligné. Le Nouvel Obs conserve néanmoins une qualité de traitement d'informations relativement objective par rapport à L'Express. Car, il s'efforce de traiter des informations sur tous les sujets de société, même si ces sujets sont en lien étroit avec la France. Par exemple, le magazine a réalisé un reportage sur les avancées du virus du SIDA à Bangui le 09 janvier 1987. Le sujet a été traité avec un accent particulier sur les efforts des médecins et chercheurs de l'Institut Pasteur de Bangui, qui est un institut français. Il faut noter toutefois que ce magazine a publié au moins dans chacune des années un article sur la RCA. Les articles étant rédigés par des journalistes, nous allons maintenant comprendre quel journaliste rédige ces différents articles, de leur milieu à leur formation.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo