CONCLUSION
En définitive, la République Centrafricaine a
fait l'objet de beaucoup d'articles dans les magazines Nouvel Obs et
L'Express. La méthode du traitement des informations sur ce
pays a été faite de différentes manières et selon
la ligne éditoriale de chaque journal. De 1979 à 2003, Le
Nouvel Obs a publié 71 articles ou brèves sur la RCA et a
fait mention de ce même pays dans ses lignes 275 fois au total.
L'hebdomadaire a d'ailleurs envoyé un reporter spécialement
à Bangui pour la rédaction d'un article sur la pandémie du
Sida, en la personne d'Elisabeth Schemla. Quant à L'Express qui
a cumulé un total de 20 articles consistants sur la RCA, on note les
mêmes intérêts. Le paradoxe est que certains
événements de même importance (coup d'Etat ou trouble
militaire) sont traités par les hebdomadaires, alors que d'autres ne le
sont pas. Ce qui a permis de comprendre que la plupart des sujets
traités ou articles publiés touchent aux intérêts de
la France ou des troupes françaises sur place. Les articles sont donc
publiés de manière intéressée et pour
l'intérêt des lecteurs français.
Le Nouvel Obs a un effectif total d'articles sur la
RCA plus élevé que celui de L'Express. Il y a des
années entières pendant lesquelles L'Express n'a pas
écrit une seule ligne sur la RCA, alors que chez son concurrent, au mois
tous les ans, il y a un article sur le pays de Bokassa. Les analyses sur les
sujets traités ne sont pas souvent approfondies. Elles sont faites juste
pour illustrer une question liée à la France où aux pays
frontaliers à la Centrafrique. Il s'agit des traitements avec une vision
souvent binaire, stéréotypée et caricaturée. Les
sujets ne sont ni traités à fonds ni traités de
manière objective. Les conséquences sont de nos jours les
idées reçues de ces pays d'Afrique qui ne sont plus que le reflet
de la pauvreté, de la misère, de la guerre. Alors que dans la
réalité, il se passe beaucoup de choses positives en Centrafrique
et que personne n'en parle. Il existe des efforts, des améliorations des
conditions de vie dans ces pays d'Afrique, un cheminement progressif vers le
développement. Mais comme personne n'en parle, personne ne saura non
plus. La RCA occupe une place importante en Afrique, géographiquement,
économiquement, que stratégiquement.
La question de l'image de la RCA en France se pose car les
médias français n'arrivent pas à restituer les faits tels
qu'ils sont, ni ne parviennent pas à rédiger des articles sur des
événements positifs qui ont lieu en Centrafrique. La presse ne
s'intéresse qu'aux drames, catastrophes humanitaires, conflits
armés, massacre inter ethnique etc. Il en découle simplement que
l'opinion publique ne retient que ces maux et se font une idée
erronée de l'Afrique. Ainsi, lorsqu'on parle de la Centrafrique, le
public ne pensera qu'à la mutinerie, à la corruption dans les
affaires minières. Parallèlement, quand on parlera du Rwanda, le
public ne fera allusion qu'au génocide. On rejoint les
différentes théories sociologiques ou les théories de la
réception sur le pouvoir des médias sur nos façons
d'appréhender le réel et de concevoir l'actualité.
|