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Etude de la qualité de l'eau de robinet et de celle de la nappe phréatique dans les différentes Communes d'Arrondissement du département de Guédiawaye, Dakar, Sénégal

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par Cheikh Fall
Université Cheikh Anta Diop Dakar, département de Géographie - Maitrise 2007
  

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B- Objectifs spécifiques :

· Vérifier si l'eau potable que consomme les populations de la zone de l'étude n'est en aucun cas dangereux pour la santé ;

· Etudier les processus et procédés de traitement des eaux par la SDE et les autres laboratoires d'analyses des eaux ;

· Déterminer la composition minérale et organique de l'eau consommée par les habitants de la localité ;

· Enfin, déterminer les risques qu'encourent les populations en consommant l'eau non traitée de la nappe phréatique de la localité.

Hypothèses de recherche

Comme toute recherche qualitative, celle-ci vise à élaborer des hypothèses dont l'analyse des résultats de terrain permettrait d'infirmer ou de confirmer.

· La situation géographique du fleuve Sénégal qui rend ses eaux internationales limite les possibilités d'utilisations des eaux du lac de Guiers et affecte ainsi l'approvisionnement de Dakar ;

· La vieillesse des canaux de distribution d'eau potable est responsable des écarts de qualité de l'eau déplorées par les populations de la zone de l'étude ;

· L'eau tirée de la nappe phréatique de la banlieue de Pikine-Guédiawaye est polluée et affecte minéralogiquement l'eau distribuée par la SDE ;

· Un service de bonne qualité et une eau qualitativement distribuée est un moyen d'apaisement des contestations sociales.

Justification du choix d'un tel sujet

Dans cet environnement de « monopole naturel » que connaît la SDE au Sénégal qui pourrait être une entrave à la qualité du fait de l'absence de concurrents, l'implication des acteurs externes et de tous est importante.

C'est la raison pour laquelle la SDE s'est vue dans l'obligation de se certifier ISO, non pas pour lutter contre la concurrence qui n'existe pas, mais pour rassurer les consommateurs de la qualité de l'eau qu'elle distribue.

Cependant, la certification ISO 9001 version 2000 de l'AFAQ qu'a obtenue la SDE ne concernant pas la qualité du produit (c'est-à-dire l'eau en elle même) doit obliger la SDE à certifier le produit.

Un tel sujet se justifie dès lors qu'il cherche à éclaircir les notions de qualité des eaux destinées à la consommation humaine et de faire des comparaisons scientifiques entre l'eau distribuée par la SDE d'une part et l'eau de la nappe phréatique d'autre part avec les recommandations de l'OMS en matière d'eau potable.

Discussion des concepts

La définition des concepts est une étape clé de toute étude. Elle est essentielle pour l'analyse et l'explication des données. En effet, une étude ne se justifie que si on lui en a déterminé un contexte valable renfermant la problématique. Cette problématique contient des concepts dont la circonscription est fondamentale.

Dans le contexte de notre étude, la gestion, la qualité et l'eau potable sont les concepts de base qui méritent d'être définis, circonscrits et explicités.

La gestion désigne l'action ou la manière de gérer, d'organiser quelque chose (le Larousse 1997).

Concernant les ressources en eau, le concept de gestion inclut tous les rapports de pouvoir qui déterminent l'accès à l'eau et le contrôle de son affectation et de son utilisation. L'accès fait référence à l'aptitude à disposer d'une chose sans pouvoir établir les paramètres de son utilisation. Le contrôle donne le pouvoir de fixer les paramètres de son utilisation et de prendre des décisions en ce qui concerne sa gestion.

Contrôler une ressource signifie avoir la capacité d'en déterminer l'utilisation, l'affectation et la jouissance (BIT-ACOPAM).

Quand au concept d'eau potable, on peut dire qu'est eau potable une eau dont la consommation est sans risque pour la santé de l'homme à court, moyen ou long terme.

« Une eau potable est une eau devant satisfaire à un certain nombre de caractéristiques la rendant propre à la consommation humaine. Les standards de ce point de vue sont extrêmement différents selon les usages et la situation.

Par exemples, des paramètres pouvant être respectés sont :

· Paramètres organoleptiques (couleur, turbidité, odeur, saveur) ;

· Paramètres physico-chimiques et chimiques naturels (température, pH, conductivité, calcium, sulfates, potassium, oxygène dissous...) ;

· Substances indésirables (nitrates, nitrites, fer, cuivre, argent, ...) ;

· Substances toxiques (arsenic, cyanures, mercure, plomb...) ;

· Paramètres microbiologiques (coliformes totaux, coliformes thermo-tolérants, streptocoques fécaux...) ;

· Pesticides (Parathion, dieldrine...). »2

Concernant le concept de qualité, Etienne Collignon3 donne à travers son article la définition suivante : « c'est l'ensemble des caractéristiques d'une entité qui lui confèrent l'aptitude à satisfaire des besoins exprimés et implicites. »

Entre autres définitions nous avons la suivante : « la qualité est la recherche permanente de l'efficience. »

En plus, Tawfik et Chauvel disent : « la qualité est difficile à évaluer, car elle est bien souvent subjective et s'oppose à la notion de quantité...

La qualité d'un produit ou d'un service est aujourd'hui synonyme de valeur d'emploi ou d'usage : si bien que nous pourrions employer l'une pour l'autre les expressions qualité du service et qualité du produit.

Cela signifie que la qualité n'est pas absolue mais relative à un besoin ou une fonction. »4

2 http://fr.wikipedia.org/wiki/Eau_potable

3 Encyclopédie de gestion, Y. SIMON et P. JOFFRE, article d'Etienne Collignon 9ème éd, Economica, p. 2781.

4 L. TAWFIK et A. M. CHAUVEL, gestion de la production et des opérations, Editions HRW Ltée, p. 276

L'étude de la qualité de l'eau destinée à être utilisée comme boisson par les collectivités ne peut être bien faite que si les termes « qualité des eaux superficielles et des eaux souterraines » d'une part et les « normes de potabilité » sont bien explicités.

Pour Jean MARGAT : «les qualités des eaux superficielles et des eaux souterraines ne sont généralement pas évaluées sur la base d'une classification commune, moins parce que les unes et les autres seraient dévolues à priori à des utilisations distinctes (l'eau superficielle plutôt à l'industrie ou à l'agriculture, l'eau souterraine plutôt aux collectivités), car ce n'est jamais aussi simple, que parce que les paramètres de qualité les plus déterminants diffèrent : les indicateurs synthétiques tels que BDO, DCO (demande biochimique et demande chimique en oxygène) ou matières en suspension ne touchent que l'eau superficielle, la dureté et les métaux (Fe, Mn et certains éléments traces micropolluants) comptent davantage pour l'eau souterraine. Néanmoins certains paramètres jouent dans les deux cas (salinité, nitrates, polluants organiques, etc.)

Par ailleurs les qualités des eaux superficielles sont plus variables dans le temps et nécessitent des références temporelles homogènes (généralement les périodes de basses eaux) mais sont plus faciles à interpoler dans le réseau hydrographique.

Les qualités des eaux souterraines sont plus stables dans le temps mais plus difficiles à interpoler : les variations dans l'espace sont tantôt continues, tantôt discontinues, et souvent tridimensionnelles, ce qui limite l'expression cartographique. »5

En ce qui concerne les normes de potabilité, on peut dire « Les qualités se définissent suivants des paramètres et des critères multiples, elles peuvent être évaluées :

· Soit comme qualité particulière relative à un secteur d'utilisation défini, donc à ses seules exigences ou normes : par exemple la potabilité..... ;

· Soit comme qualité générale rapportée à l'ensemble des utilisations....

Ainsi certaines normes d'usage industrielles peuvent être plus exigeantes que les normes de potabilité (la grille de qualité des eaux de la commission des communautés européennes).

Méthodologie de l'étude

Comme tout travail qui se dit scientifique, la recherche documentaire a été la première étape de ce travail, ensuite se suivent les travaux de terrains (échantillonnage et guide d'entretien). L'analyse et l'interprétation des données obtenues ont constitué la dernière phase de ce mémoire.

5 J. MARGAT, les ressources en eau, Editions BRGM, p. 70 -72

Carte 1: Représentation des points d'échantillonnage pour les paramètres physico-chimiques et
chimiques.

-. La recherche documentaire.

Cette recherche a débuté par la revue de la littérature existante en rapport avec le sujet et nous a conduit à la visite des locaux de la bibliothèque centrale de l'UCAD, celle de l'ENDSS, de la Banque Mondiale et surtout celle de l'OMS.

Cette recherche est complétée par la lecture des revues, journaux et surtout par l'utilisation de l'internet.

-. Les guides d'entretien (questionnaire)

Nous avons procédé à des enquêtes ciblées avec des guides d'entretien entre le 20 juin 2007 et le 7 juillet 2007. Pour cela un questionnaire de trois pages (annexe 3) à était distribué à 250 ménages tous résidents à Guédiawaye avec 50 questionnaires pour chaque C.A pour la détermination des paramètres organoleptiques.

-. L'échantillonnage

Nous avons procédé sur le terrain à l'échantillonnage d'ouvrages captant la nappe phréatique (les « pompes Diambar ») et les robinets pour l'eau distribuée par la SDE. L'échantillonnage (entre le 08 juillet et le 12 juillet 2007) s'est déroulé en deux phases :

- Pour les paramètres physiques, nous avons mesuré in situ avec un multiparamètre du département de géographie pour relever la température, le pH et la conductivité électrique de l'eau à analyser ;

- Pour les paramètres chimiques, nous avons procédé à l'étiquetage des bouteilles en polyéthylène et au prélèvement de l'eau de la nappe par les « pompes Diambar ». Dans le cas du prélèvement de l'eau de robinet, nous avons d'abord éliminé l'eau stagnante dans les canalisations en ouvrant le robinet à un débit maximum pendant 5 secondes, puis revenir à un débit moyen pendant 2 minutes et ensuite présenté la bouteille propre sous le robinet et après la fermer hermétiquement avant de les envoyer le vendredi 13 juillet 2007 au laboratoire d'hydrochimie de la faculté des sciences et techniques de l'UCAD.

-. Le traitement de l'information

Il s'est fait avec les logiciels de traitement de texte (Microsoft Word), le tableur Excel, le logiciel ARCVIEW 3.2a pour la cartographie et le logiciel Scientific Workplace 5.5 pour écrire les symboles mathématiques.

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984