· Vérifier si l'eau potable que consomme les
populations de la zone de l'étude n'est en aucun cas dangereux pour la
santé ;
· Etudier les processus et procédés de
traitement des eaux par la SDE et les autres laboratoires d'analyses des eaux
;
· Déterminer la composition minérale et
organique de l'eau consommée par les habitants de la localité
;
· Enfin, déterminer les risques qu'encourent les
populations en consommant l'eau non traitée de la nappe
phréatique de la localité.
Hypothèses de recherche
Comme toute recherche qualitative, celle-ci vise à
élaborer des hypothèses dont l'analyse des résultats de
terrain permettrait d'infirmer ou de confirmer.
· La situation géographique du fleuve
Sénégal qui rend ses eaux internationales limite les
possibilités d'utilisations des eaux du lac de Guiers et affecte ainsi
l'approvisionnement de Dakar ;
· La vieillesse des canaux de distribution d'eau potable
est responsable des écarts de qualité de l'eau
déplorées par les populations de la zone de l'étude ;
· L'eau tirée de la nappe phréatique de la
banlieue de Pikine-Guédiawaye est polluée et affecte
minéralogiquement l'eau distribuée par la SDE ;
· Un service de bonne qualité et une eau
qualitativement distribuée est un moyen d'apaisement des contestations
sociales.
Justification du choix d'un tel sujet
Dans cet environnement de « monopole naturel » que
connaît la SDE au Sénégal qui pourrait être une
entrave à la qualité du fait de l'absence de concurrents,
l'implication des acteurs externes et de tous est importante.
C'est la raison pour laquelle la SDE s'est vue dans
l'obligation de se certifier ISO, non pas pour lutter contre la concurrence qui
n'existe pas, mais pour rassurer les consommateurs de la qualité de
l'eau qu'elle distribue.
Cependant, la certification ISO 9001 version 2000 de l'AFAQ
qu'a obtenue la SDE ne concernant pas la qualité du produit
(c'est-à-dire l'eau en elle même) doit obliger la SDE à
certifier le produit.
Un tel sujet se justifie dès lors qu'il cherche
à éclaircir les notions de qualité des eaux
destinées à la consommation humaine et de faire des comparaisons
scientifiques entre l'eau distribuée par la SDE d'une part et l'eau de
la nappe phréatique d'autre part avec les recommandations de l'OMS en
matière d'eau potable.
Discussion des concepts
La définition des concepts est une étape
clé de toute étude. Elle est essentielle pour l'analyse et
l'explication des données. En effet, une étude ne se justifie que
si on lui en a déterminé un contexte valable renfermant la
problématique. Cette problématique contient des concepts dont la
circonscription est fondamentale.
Dans le contexte de notre étude, la gestion, la
qualité et l'eau potable sont les concepts de base qui méritent
d'être définis, circonscrits et explicités.
La gestion désigne l'action ou la
manière de gérer, d'organiser quelque chose (le Larousse
1997).
Concernant les ressources en eau, le concept de gestion
inclut tous les rapports de pouvoir qui déterminent l'accès
à l'eau et le contrôle de son affectation et de son utilisation.
L'accès fait référence à l'aptitude à
disposer d'une chose sans pouvoir établir les paramètres de son
utilisation. Le contrôle donne le pouvoir de fixer les paramètres
de son utilisation et de prendre des décisions en ce qui concerne sa
gestion.
Contrôler une ressource signifie avoir la capacité
d'en déterminer l'utilisation, l'affectation et la jouissance
(BIT-ACOPAM).
Quand au concept d'eau potable, on peut dire
qu'est eau potable une eau dont la consommation est sans risque pour la
santé de l'homme à court, moyen ou long terme.
« Une eau potable est une eau devant satisfaire à
un certain nombre de caractéristiques la rendant propre à la
consommation humaine. Les standards de ce point de vue sont extrêmement
différents selon les usages et la situation.
Par exemples, des paramètres pouvant être
respectés sont :
· Paramètres organoleptiques (couleur,
turbidité, odeur, saveur) ;
· Paramètres physico-chimiques et chimiques naturels
(température, pH, conductivité, calcium, sulfates, potassium,
oxygène dissous...) ;
· Substances indésirables (nitrates, nitrites, fer,
cuivre, argent, ...) ;
· Substances toxiques (arsenic, cyanures, mercure,
plomb...) ;
· Paramètres microbiologiques (coliformes totaux,
coliformes thermo-tolérants, streptocoques fécaux...) ;
· Pesticides (Parathion, dieldrine...). »2
Concernant le concept de qualité,
Etienne Collignon3 donne à travers son article la
définition suivante : « c'est l'ensemble des
caractéristiques d'une entité qui lui confèrent l'aptitude
à satisfaire des besoins exprimés et implicites.
»
Entre autres définitions nous avons la suivante : «
la qualité est la recherche permanente de l'efficience. »
En plus, Tawfik et Chauvel disent : « la qualité est
difficile à évaluer, car elle est bien souvent subjective et
s'oppose à la notion de quantité...
La qualité d'un produit ou d'un service est
aujourd'hui synonyme de valeur d'emploi ou d'usage : si bien que nous pourrions
employer l'une pour l'autre les expressions qualité du service et
qualité du produit.
Cela signifie que la qualité n'est pas absolue mais
relative à un besoin ou une fonction. »4
2
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eau_potable
3 Encyclopédie de gestion, Y. SIMON et P.
JOFFRE, article d'Etienne Collignon 9ème éd,
Economica, p. 2781.
4 L. TAWFIK et A. M. CHAUVEL, gestion de la
production et des opérations, Editions HRW Ltée, p. 276
L'étude de la qualité de l'eau destinée
à être utilisée comme boisson par les collectivités
ne peut être bien faite que si les termes « qualité des eaux
superficielles et des eaux souterraines » d'une part et les « normes
de potabilité » sont bien explicités.
Pour Jean MARGAT : «les qualités des eaux
superficielles et des eaux souterraines ne sont généralement pas
évaluées sur la base d'une classification commune, moins parce
que les unes et les autres seraient dévolues à priori à
des utilisations distinctes (l'eau superficielle plutôt à
l'industrie ou à l'agriculture, l'eau souterraine plutôt aux
collectivités), car ce n'est jamais aussi simple, que parce que les
paramètres de qualité les plus déterminants
diffèrent : les indicateurs synthétiques tels que BDO, DCO
(demande biochimique et demande chimique en oxygène) ou matières
en suspension ne touchent que l'eau superficielle, la dureté et les
métaux (Fe, Mn et certains éléments traces micropolluants)
comptent davantage pour l'eau souterraine. Néanmoins certains
paramètres jouent dans les deux cas (salinité, nitrates,
polluants organiques, etc.)
Par ailleurs les qualités des eaux superficielles sont
plus variables dans le temps et nécessitent des références
temporelles homogènes (généralement les périodes de
basses eaux) mais sont plus faciles à interpoler dans le réseau
hydrographique.
Les qualités des eaux souterraines sont plus stables
dans le temps mais plus difficiles à interpoler : les variations dans
l'espace sont tantôt continues, tantôt discontinues, et souvent
tridimensionnelles, ce qui limite l'expression cartographique. »5
En ce qui concerne les normes de potabilité, on peut
dire « Les qualités se définissent suivants des
paramètres et des critères multiples, elles peuvent être
évaluées :
· Soit comme qualité particulière relative
à un secteur d'utilisation défini, donc à ses seules
exigences ou normes : par exemple la potabilité..... ;
· Soit comme qualité générale
rapportée à l'ensemble des utilisations....
Ainsi certaines normes d'usage industrielles peuvent être
plus exigeantes que les normes de potabilité (la grille de
qualité des eaux de la commission des communautés
européennes).
Méthodologie de l'étude
Comme tout travail qui se dit scientifique, la recherche
documentaire a été la première étape de ce travail,
ensuite se suivent les travaux de terrains (échantillonnage et guide
d'entretien). L'analyse et l'interprétation des données obtenues
ont constitué la dernière phase de ce mémoire.
5 J. MARGAT, les ressources en eau, Editions BRGM, p. 70 -72
Carte 1: Représentation des points
d'échantillonnage pour les paramètres physico-chimiques
et
chimiques.
-. La recherche documentaire.
Cette recherche a débuté par la revue de la
littérature existante en rapport avec le sujet et nous a conduit
à la visite des locaux de la bibliothèque centrale de l'UCAD,
celle de l'ENDSS, de la Banque Mondiale et surtout celle de l'OMS.
Cette recherche est complétée par la lecture des
revues, journaux et surtout par l'utilisation de l'internet.
-. Les guides d'entretien (questionnaire)
Nous avons procédé à des enquêtes
ciblées avec des guides d'entretien entre le 20 juin 2007 et le 7
juillet 2007. Pour cela un questionnaire de trois pages (annexe 3) à
était distribué à 250 ménages tous résidents
à Guédiawaye avec 50 questionnaires pour chaque C.A pour la
détermination des paramètres organoleptiques.
-. L'échantillonnage
Nous avons procédé sur le terrain à
l'échantillonnage d'ouvrages captant la nappe phréatique (les
« pompes Diambar ») et les robinets pour l'eau distribuée par
la SDE. L'échantillonnage (entre le 08 juillet et le 12 juillet 2007)
s'est déroulé en deux phases :
- Pour les paramètres physiques, nous avons
mesuré in situ avec un multiparamètre du département de
géographie pour relever la température, le pH et la
conductivité électrique de l'eau à analyser ;
- Pour les paramètres chimiques, nous avons
procédé à l'étiquetage des bouteilles en
polyéthylène et au prélèvement de l'eau de la nappe
par les « pompes Diambar ». Dans le cas du prélèvement
de l'eau de robinet, nous avons d'abord éliminé l'eau stagnante
dans les canalisations en ouvrant le robinet à un débit maximum
pendant 5 secondes, puis revenir à un débit moyen pendant 2
minutes et ensuite présenté la bouteille propre sous le robinet
et après la fermer hermétiquement avant de les envoyer le
vendredi 13 juillet 2007 au laboratoire d'hydrochimie de la faculté des
sciences et techniques de l'UCAD.
-. Le traitement de l'information
Il s'est fait avec les logiciels de traitement de texte
(Microsoft Word), le tableur Excel, le logiciel ARCVIEW 3.2a pour la
cartographie et le logiciel Scientific Workplace 5.5 pour écrire les
symboles mathématiques.