Contribution des Ecoles Normales Primaires au processus de l'Education Pour Tous( Télécharger le fichier original )par Jean-Baptiste NDAGIJIMANA Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest - Maîtrise 2005 |
3.1.2.1. ORGANISATION DES ÉCOLES NORMALES PRIMAIRES.Les Ecoles Normales, par leur appellation, ont des normes à suivre. L'intérêt pédagogique est le centre de leur structure. Ainsi, Monsieur l'Abbé Jean-Baptiste de la Salle fut préoccupé par la formation des maîtres d'écoles laïcs depuis 1679. L'oeuvre de la formation des maîtres urbains est prospère avec l'augmentation considérable des maîtres religieux. De nouvelles Ecoles Normales sont fondées pour préparer les enseignants des écoles primaires de la campagne. Cette formation privilégie les élèves-maîtres laïcs. Ils doivent se soumettre au régime de l'internat. La formation des élèves-maîtres s'est toujours donnée en exigeant qu'ils vivent ensemble pendant leur formation. Les écoles normales sont soumises au régime de l'internat. Dans la politique éducative de M. Jean-Baptiste de la Salle, l'école normale n'est pas uniquement un établissement d'instruction, il ne vise pas seulement à faire acquérir des connaissances tout en mettant à profit l'enseignement par l'éducation intellectuelle et morale des élèves, mais l'École Normale doit faire des éducateurs. M. Jean-Baptiste de la Salle affirme que « le maître [...] est presque un prêtre, et sa vocation comme un sacerdoce, il doit être éduqué dans un séminaire»75(*). Ce régime d'internat visait plusieurs objectifs pour former véritablement un maître d'école:
Bref, pour donner au futur instituteur cet ensemble de dispositions mentales et d'inclinations du coeur qui doivent constituer sa physionomie morale, il n'est pas trop de quelques années de vie commune, d'astreinte à des exercices appropriés, sous l'affectueuse et ferme direction de guides dévoués.76(*) Après Jean-Baptiste de la Salle, le système d'internat fut adopté par plusieurs écoles normales dans les différents pays. En Belgique, la loi de 1842 créa les deux écoles Normales de Nivelles et de Lierre exigeant que les élèves de ces écoles normales soient externes mais après quelques années des difficultés de la formation sont nombreuses ; les écoles normales de l'État furent ainsi soumises à l'internat complet. Tout le monde reconnaît l'importance de vivre ensemble pendant la formation des futurs enseignants ; le Cardinal Sterckx, en 1848, sans toutefois donner plus de précision, affirme que « ni en France, ni Allemagne, les auteurs qui ont plus écrit sur l'éducation, des élèves-instituteurs sont unanimement d'avis qu'ils doivent être formés, pendant plusieurs années, dans des internats et que ces établissements, pour atteindre leur but, ne doivent pas contenir un trop grand nombre d'élèves »77(*). Ce régime d'internat est maintenu dans les écoles normales primaires au Rwanda, Kenya, Tanzanie, Ouganda, etc. Les élèves-maîtres doivent vivre ensemble pendant trois ans. Bref, le régime d'internat considère les points les plus importants : « destinés à vivre dans le monde, les futurs instituteurs doivent connaître le monde. Le recul dans lequel nous les maintenons leur permettra de le juger avec plus de vérité et d'objectivité ». Formant les éducateurs, la formation intellectuelle est renforcée par le savoir-vivre ensemble parce qu'ils sont « destinés au même métier, tendant au même but, il est bon qu'ils soient ensemble pendant la formation »78(*) * 75 Maximin, p. 56 * 76 Cf. Maximin, p. 56 * 77 ibid. p. 57 * 78 Ibid., p. 59 |
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