2.4. La guerre froide et l'effondrement du communisme
Le Président américain James Monroe (1758-1831),
a adressé au congres américain le 2 décembre 1823, une
message qui allait devenir en quelque sorte la feuille de route de la politique
étrangère des E.U. Dans un contexte de guerre en Amérique
latine, et de volonté expansionniste des européens, le discours,
appelé la doctrine Monroe, disait ceci : «Les continents
américains (...) ne peuvent plus être considérés
désormais comme susceptibles d'une colonisation future par aucune
puissance européenne. A l'égard des colonies ou
dépendances actuelles, s'il y proclamation
d'indépendance, toute intervention européenne sera
considérée comme la manifestation d'une disposition
inamicale à l'égard des Etats-Unis...».Dans son livre
Illustrious Prince, au chapitre V, Oppenheim, E. Phillips, mentionnait
que «L'ancienne Amérique avait une unique politique
étrangère, et celle- ci est de garder inviolable la doctrine de
Monroe».
En effet la doctrine Monroe était d'abord une
réponse aux efforts russes pour contrôler les côtes
occidentales de l'Amérique et aux menaces d'opérations
européennes visant à étouffer les mouvements
d'indépendance en Amérique latine. Cette doctrine a aussi
motivé une hostilité américaine à l'encontre de
tout regroupement, de toute unification spécifiquement
latino-américains. Par la suite, cette doctrine à visée
anticolonialiste s'est adaptée d'année en année, à
l'évolution de la situation internationale. Par exemple, en 1905, le
Président Roosevelt viendra ajouter que les E.U sont pour L'exercice
d'un « pouvoir de police internationale ».
Dès le 12 mai 1945, un mois après la mort du
président américain Franklin Roosevelt et quelques jours
après la capitulation de l'Allemagne, Winston Churchill écrit au
successeur de Roosevelt à la Maison Blanche, l'ancien
vice-président Harry Truman : «un rideau de fer est
tombé sur le front russe». On est alors au début de la
guerre froide. Une guerre dont les protagonistes sont les Etats-Unis et leurs
allies, et le bloc communiste. Viendra alors une autre version de la doctrine
de Monroe dite la doctrine de Truman qui visait «à apporter
une aide à la fois économique et militaire
à tout pays menacé par l'idéologie de communisme et de
totalitarisme». Cette doctrine repose sur le refus de
l'isolationnisme et sur la politique de « containment »
visant à endiguer l'expansion du communisme dans le monde. Le plan
Marshall et la création de l'OTAN que nous avions décrit plus
haut s'inscrivent dans ce cadre. L'Union soviétique riposte en
créant Le Kominform. Les soviétiques vont aussi orchestrer le
« coup de Prague» en 1948 qui assurera la montée en puissance
du communisme en Tchécoslovaquie. Puis vint la guerre de la Corée
en 1950, dans lequel le Nord communiste attaque le Sud démocratique.
Ensuite, en 1955, peu après la mort de Staline, le Pacte de Varsovie
verra la jour.
En janvier 1957, c'était au tour du président
Eisenhower de rééditer ce concept historique sous la forme de
«la doctrine Eisenhower» : «Aide militaire et
économique pour des pays en danger de devenir communiste».
Plusieurs actions communistes s'en suivront notamment la révolte
procommuniste en Irak en Août 1958, et surtout de l'arrivée de
Fidel Castro au pouvoir au Cuba, après un Coup d'Etat, le 1er janvier
1959.
Partout dans le monde, capitalistes et communistes
s'affrontent à travers des déclarations, des agressions verbales,
des menaces, des ultimatums, des complots et coup d'Etat. La construction du
mur de Berlin les 12 et 13 Août 1961, enflamma à nouveau les la
tension entre bloc occidental et communiste. Et bientôt en octobre 1962,
le monde devrait face à l'éminence d'une guerre nucléaire
avec la crise des fusées de Cuba. C'est Leonid Brejnev lui-même
qui apporta, dans son discours du 12 novembre 1968. la formulation de la
« doctrine » qui porte désormais son nom: «
Il est bien connu, camarades, qu'il existe des lois naturelles communes de la
Construction du socialisme et qu'en dévier peut amener à
dévier du socialisme lui-même, Et lorsque les forces
intérieures et extérieures hostiles au socialisme tentent de
renverser le développement d'un pays socialiste donné dans la
direction de la restauration du système capitaliste, lorsque le
socialisme est menacé dans un tel pays -- une menace pour la
sécurité du socialisme dans son ensemble -- il ne s'agit plus
alors simplement d'un problème pour le peuple de ce pays, mais d'un
problème commun pour tous les pays socialistes ».
En janvier 1980, sans toutes fois donner un nom à sa
déclaration, le président américain Jimmy Carter ferra une
mise en garde en ces termes : « Toute atteinte par une force
extérieure pour contrôler la région du golfe persique sera
considérée comme une attaque contre les intérêts
vitaux des Etats Unis, et une telle attaque sera repoussée par tous les
moyens nécessaires, y compris la force armée ». Ce
n'est qu'un autre visage de la déclaration de Monroe. Ainsi de 1923 (
doctrine de Monroe), à la déclaration de Carter en 1980, 157 ans
ce sont déjà écoulés. Mais l'histoire a toujours
prévalu aux destinées des relations internationales. Nonobstant,
le changement des acteurs, des lieux et mêmes des moyens utilisés,
le développement des relations internationales est fort en
référence avec le passé.
Finalement, quand le «Mur de la honte» vint à
tomber le 9 Novembre 1989 en Allemagne, et que le bloc communiste s'effondra
sous la Perestroïka de Mikhaïl Gorbatchev en 1990, le monde devint du
coup unipolaire, avec la montée d'une super-puissance: les Etats Unis
d'Amérique. En attendant de revenir dans le dernier chapitre de ce
travail sur les implications de l'histoire dans la configuration politique
actuelle du monde, «un monde qui voit unique», nous voudrions
évoquer quelques aspects de la crise du moyen orient.
2.5. Le proche orient et
Israël.
Pour éviter de se répéter sur l'Etat
hébreux, nous voudrions ici, considérer deux aspects de la crise
du moyen orient. Le point de vue biblique ou théologique, et une
série des événements qui mettent en relief l'impact de
l'histoire dans la conduite des affaires internationales.
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