RECOMMANDATIONS
De l'analyse de nos résultats il ressort que la dette
a effectivement contribué à l'évolution de la croissance
économique. Même si son effet a été faible et
quelque fois, elle a amené la population à
bénéficier des fruits générés par des
investissements qu'elle produit. Ceci nous conduit à la formulation des
recommandations tant à l'endroit des pays donateurs qu'au niveau
national.
ü Au niveau des bailleurs de
fonds
L'augmentation du taux croissance et donc le
développement ne pourraient être atteints sans une
efficacité accrue de l'assistance extérieure. Pour cela, les
dispositifs de prêts doivent connaître une profonde mutation. Il
s'agira essentiellement de :
Ø Harmoniser la dette par la démultiplication
des stratégies et des mécanismes de décaissement. Cela
contribuerait à une gestion des capacités, qui sont d'ailleurs
limitées, en réduisant les coûts de transaction ;
Ø Améliorer la prévisibilité des
flux de la dette, cela favoriserait une meilleure politique de dépenses
à long terme ;
Ø Repenser la conditionnalité de la dette et
réduire la nombreuse et longue procédure d'octroi. L'adaptation
des instruments de la dette aux besoins du pays se traduira par la prise en
compte des priorités du pays et surtout celles des pauvres .Tout ceci a
une grande responsabilité des gouvernants envers les citoyens.
Ø Augmenter la dette mais centrée sur les
résultats. Cette augmentation est nécessaire pour une
amélioration considérable des services d'éducation de
santé et des infrastructures de désenclavement dans les zones
rurales agricoles moteur de la croissance économique. Il est important
de noter que cette hausse doit tenir compter de la capacité d'absorption
du pays afin d'éviter les problèmes d'instabilité
macroéconomique comme l'inflation et le « syndrome
hollandais ».
Ø Améliorer la qualité de la dette et
amener les pays donateurs à consentir des efforts pour lever les
obstacles aux échanges internationaux en réduisant ou en
supprimant les subventions accordées à leurs producteurs, en
particulier dans le domaine du coton.
Ø Pour la réalisation des objectifs, un
surcroît de la dette sera important, mais la qualité en est une
autre. L'efficacité de la dette dépendra aussi bien des donateurs
que du pays bénéficiaire de la dette.
Ø Elaborer les projets en tenant compte des
réalités socio économiques du pays et associer toujours
cadres de ces pays bénéficiaires ce qui évitera sans doute
certains éléphants blancs et une gestion rationnelle des
crédits alloués.
Ø Diluer les conditionnalités pour relever
à un niveau acceptable le taux de consommation des crédits.
ü Au plan national
Nos résultats démontrent l'importance de la
dette extérieure en matière de l'augmentation du niveau de la
croissance économique.
-Au niveau de l'exécutif
Ø Assurer toujours son service de la dette. Nos
résultats comporte cette solution puisque le
désintéressement régulier de ses engagements financiers
contribue à baisser le taux de croissance du PIB.
Ø Une pleine maîtrise de l'approche du budget
programme.
Ø Promouvoir la démocratie et la bonne
gouvernance et veiller à une meilleure utilisation de la dette. Ceci
créera davantage de confiance de la part des bailleurs de fonds et une
facilité accrue dans la mobilisation de la dette extérieure.
Ø Bien choisir et renforcer les capacités de
ceux qui négocient des projets nationaux devant les bailleurs de
Fonds.
Ø Négocier plus des bourses de formation
auprès des partenaires. Cette solution favorisera davantage le
renforcement des connaissances et une innovation accrue. Ce qui se traduit par
un meilleur transfert de technologie.
Ø Elargir l'appareil de production, multiplier les
secteurs exportateurs et réduire la vulnérabilité aux
chocs, par exemple à une détérioration des termes de
l'échange.
Ø Contribuer à l'amélioration du
rendement des agents pour un service public de qualité.
Ø Contribuer à rendre opérationnel tous
les services du Ministère en charge de la dette.
Ø Inciter les cadres des différents
ministères à relever le taux de consommation des crédits
alloués.
-Au
niveau du législateur
Ø Renforcer le cadre macroéconomique afin
d'assurer une meilleure capacité d'absorption de la dette et
éviter les effets pervers du syndrome hollandais.
Ø Renforcer les politiques d'Aide Publique du
Développement. L'étude comporte bien cette proposition. Le
secteur de la santé et celui de l'éducation reçoivent une
partie des ressources. Il importe de veiller à une meilleure gestion des
ressources financières et leur élargissement en ciblant
principalement les couches les plus défavorisées. La gestion
saine des ressources passera par :
Ø Une priorité accordée à
l'investissement relativement au fonctionnement dans l'affectation des
ressources.
Ø Créer un environnement institutionnel qui
favorise une liberté économique de la population.
Ø Voter des lois qui protègent efficacement les
droits de propriété et qui favorisent un accès
équitable aux biens et services publiques.
Ø Contrôler l'action de l'exécutif et
veiller au strict respect des lois de la constitution cela pourrait sans doute
éviter des gaspillages inutiles et une bonne gestion de la dette.
La mauvaise gestion du service de la dette antérieure
et l'absence d'une discipline financière rigoureuse on
entraîné un accroissement considérable des poids de la
dette. Ceci a rendu l'adoption du PAS tout à faire inévitable.
L'objectif fondamental du PAS est d'assainir la situation de l'économie,
pour y parvenir, il est nécessaire d'un côté de rendre les
structures de production, de prise de décision et de gestion plus
flexible, et plus adaptées aux exigences de l'effectivité et de
l'évolution de l'environnement économique national et
international. La capacité de gérer effectivement la dette
extérieure dépend essentiellement de la liberté des
autorités concernées par cette gestion, de choisir et de prendre
des décisions tels que les moments d'intervention les montants et les
devises à emprunter et le remboursement par anticipation. Sans une
maîtrise effective des différentes variables de la dette et des
conditions d'emprunts, il serait difficile de penser à une gestion
valable de la dette. L'essentiel dans cette gestion est qu'il ne faut jamais
laisser le taux de croissance de la dette dépasser le taux de croissance
du PIB. L'agrégat macroéconomique qui suit cette variable est le
ratio de la valeur actuelle de la dette sur la recette d'importations. Ceci au
regard de la contrainte réelle que représente la hausse des taux
d'intérêts internationaux, l'appréciation de l'Euro par
rapport au dollar et la baisse des cours internationaux du coton.
En somme, il s'agira pour la
société entière de savoir ce que l'on peut avec ou sans la
dette extérieure pour valoir ce que l'on veut, ajouter au patrimoine du
renouveau démocratique celui de la croissance du PIB par habitant.
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