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Effet de la dette extérieure sur la croissance économique au Bénin

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par Gbènoukpo Modeste Arnaud DEDEHOUANOU
Université d'Abomey-Calavi - DEA en Economie 2009
  

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3-Aspects méthodologiques

La confirmation de nos hypothèses respectives se fera à partir de régressions économétriques. Pour cela, nous allons spécifier nos modèles, préciser les sources de nos données et ensuite le choix de la méthode économétrique appropriée pour nos estimations.

a- Cadre de base

Pour parvenir à la vérification de nos hypothèses nous partons de travaux empiriques. Le modèle de base est celui-ci.

tcroist = á0 + á1(pibh)t-1 + á2vtet + á3apdt + á4ltinvpt +á5ouvct + á6deficit + á7servdettt + á8encdettt + á9encdettt² + á10lpopt +á11ltinvpt +á12surendt +á13Fcapt +åt

Ce modèle analytique proposé par Odjo et Oshikoya (1995) et repris par Alain Y. (2006) faire ressortir les differents canaux par lesquels la dette extérieure influence la croissance économique.

b- Spécification du modèle

Les nouvelles théories de la croissance ont engendré une forte reprise des analyses empiriques, et notamment économétrique sur le lien entre dette et croissance. Toutefois, peu d'analyses portent spécifiquement sur la croissance des pays les plus pauvres. La plupart des analyses mettent en général l'accent sur une « particularité » africaine qui se matérialise par le fait que la variable muette attachée aux pays africains est significative. Ojo et Oshikoya (1995) trouvèrent que la croissance africaine s'explique positivement par le taux d'investissement, négativement par le taux de croissance de la population, positivement par les exportations, positivement par le taux de change réel. Cette spécificité a été analysée en détail par Collier et Gunning (1997). Ils conclurent que quatre facteurs jouent un rôle important dans la faible performance africaine en terme de croissance : faible ouverture du marché des biens (du fait de nombreuses distorsions), manque de capital social (fractionnement socio ethnique, respect des contrats), risques élevés (notamment au niveau de l'inflation) et faible performance des services publics. La faiblesse du secteur financier joue également un rôle mais moins important.

Pour cerner les effets de la dette, nous avons ajouté au modèle de croissance standard quatre variables communément utilisées : la valeur nominale et la valeur actuelle nette de l'encours de la dette publique extérieure, et chacune de ces valeurs exprimée en pourcentage du PIB et en pourcentage des exportations de biens et de services. En principe, la valeur actuelle nette de la dette rend compte du degré de concessionnalité des prêts dits de longue période, d'amortissement et de taux d'intérêt inférieurs à ceux du marché et donne donc une meilleure idée de la charge escomptée des futurs paiements du service de la dette que la valeur nominale de la dette.

Les causes déterminantes de la croissance économique dans le long terme selon la littérature économique sont données par la croissance de la population économiquement active, la croissance de la technologie et la croissance du capital physique (investissement). Dans ce travail, on pose la dette extérieure comme une variable de contrôle qui affecte indirectement la croissance à travers l'investissement. Le modèle empirique que nous utilisons pour estimer les effets de la dette sur la croissance est de la forme tcrois=f(Y,ç) ou Y sont les variables explicatives et tcrois la variable dépendante et ç le terme d'erreur .

Le choix des variables du modèle prend en compte les réalités politiques, économiques et financières du pays. Aussi convient-il de souligner que la transformation logarithmique de certaines variables répond à un double souci. D'abord il s'agit d'éviter les problèmes liés aux effets de grandeur, ensuite de faciliter les interprétations avec des élasticités entre les variables explicatives (Bourbonnais 1998). Enfin dans le souci de simplifier le nombre de variables afin de les coller aux réalités économiques et suite à l'indisponibilité de ces variables, il sera procédé à la modification du modèle. Ce faisant, la forme fonctionnelle retenue est la suivante :

tcroist = á0 + + á1vtet + á2lapdt + á3ltinvpt4ouvct + á5tdb + á6servdettt + á7encdettt + á8encdettt² + åt (I)

Où les différentes variables représentent ce qui suit :

· tcrois: le taux de croissance réelle par habitant du PIB ;

· vte : les variations des termes de l'échange ;

· tdb :taux du déficit du solde budgétaire de l'administration centrale ;

· lapd : l'indicateur de l'aide publique au développement de tous les bailleurs de fonds(en logarithme)  ;

· tinvp : taux d'investissement public;

· ouvc : un indicateur de l'ouverture commerciale (les exportations et les importations en pourcentage du PIB) ;

· Servdett : le total du service de la dette publique en pourcentage des exportations ;

· encdett : les variables indicatives de l'encours de la dette en valeur nominale soit en pourcentage des exportations soit en pourcentage du PIB ;

· encdett² : ces mêmes variables de l'encours de la dette mais cette fois-ci élevée au carré ;

· åt représente les perturbations aléatoire et suit une loi normale de moyenne nulle et de variance constante.

Nous avons introduit des variables de contrôles car il n' y a pas que la dette qui influe sur la croissance. Il s'agit du taux d'investissement qui reflète l'impact du facteur capital humain et capital physique dans le processus de production ; son signe doit être positif.

Les termes de l'échange sont mis pour capter les effets de chocs extérieurs dans ces économies surtout que la plupart est dépendante et exportatrice des matières premières ; et ces économies sont pratiquement vulnérables à ces chocs mais le signe attendu est positif. Le solde budgétaire est inclus pour voir l'impact des politiques du gouvernement et du budget sur la croissance et doit avoir un signe positif. L'indicateur de l'ouverture commerciale avec un signe positif est introduit pour stimuler la productivité à travers les transferts des connaissances et des bénéfices efficients ; l'aide au développement publique est modélisée pour voir son importance dans ces économies et doit avoir un signe positif. Enfin, pour faire la distinction entre l'effet d'éviction de la dette et la thèse du surendettement (debt overhang), nous avons utilisé le service de la dette rapporté aux exportations et les indicateurs de la dette au premier et second degré. Le ratio service de la dette sur exportation doit avoir un signe négatif pour illustrer cet effet d'éviction tandis que pour l'existence de la thèse du surendettement, il faut que le signe du coefficient de la dette soit positif et celui de la dette au carré négatif. Ainsi, le pic de notre équation quadratique va identifier le niveau du stock de la dette où l'impact marginal de la dette sur la croissance devient négatif.

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon