Paragraphe 2: La réglementation
Depuis 1996, un certain nombre de lois, de décret et
d'arrêtés ont été adoptés par la
présidence de la république ou par le ministre du commerce, de
l'artisanat et du tourisme en vue de réglementer l'activité
touristique, notamment:
- la loi n°96-023 du 7 juillet 1996 portant organisation de
l'activité touristique en Mauritanie ;
- le décret n°97-030 du 5 avril 1997 portant
réglementation de la profession de guide en Mauritanie;
- le décret n°98-026 du 16 mai 1998 fixant les
modalités d'agrément des établissements
d'hébergement et de restauration;
- l'arrêté n°258 du 30 juin 1998 fixant les
modalités de fonctionnement des commissions consultatives des
établissements d'hébergement et de restauration;
- le décret n°98-083 du 18 août 1998
déterminant les normes et modalités de classement des
établissements de tourisme;
- le décret n°2000-03 du 18 janvier 2000 fixant les
modalités d'application et de recouvrement de la taxe de promotion
touristique;
- le décret n°2000-05 du 16 février 2000
portant réglementation des agences et bureaux de voyage.
La réglementation existante est fortement
incomplète. Elle devrait être rapidement complétée
et adaptée en fonction des caractéristiques spécifiques du
tourisme mauritanien et des besoins réels en découlant. Mais une
fois adoptée, cette réglementation devra être rapidement
appliquée par l'organisation des contrôles nécessaires, ce
qui suppose un accroissement sensible des moyens de la D.T. consacrés
à cette tache. Il est en effet urgent et essentiel, pour l'avenir du
tourisme en Mauritanie, d'arrêter le plus rapidement possible la
prolifération d'entreprises de tourisme incontrôlées qui ne
sont en mesure que de rendre des services de mauvaises qualités aux
touristes. Il convient en outre de donner à ceux-ci des repères
reconnus internationalement (sous le forme d'étoile) pour
apprécier les conditions de confort dans les établissement
d'hébergement par rapport aux prix demandés.
Paragraphe 3: La valorisation et la conservation du
patrimoine culturel:
L'A.N.T. n'a eu, jusqu'à maintenant, aucune
activité dans ce domaine. Mais on peut remarquer que le décret
fixant les attributions du ministère de l'artisanat eu du tourisme
prévoit, dans son article 30, que «le service patrimoine et
aménagement touristique a pour attribution, en concertation avec les
institutions concernées, de faire connaître; valoriser,
préserver et promouvoir le patrimoine culturel par le biais de
tourisme». Outre les municipalités qui ont la possibilité
(dans la limite de leurs moyens) d'intervenir indirectement sur le potentiel
touristique, notamment par le ramassage des ordures, l'embellissement des
centre urbains, la réalisation d'infrastructures de toute nature, etc.,
la conservation et la mise en valeur des sites culturels potentiels sont sous
la responsabilité de la direction des arts et de la culture qui est
rattachée au ministère de la culture et de communication.
Depuis le début de 2001, la Mauritanie a
bénéficié d'un important projet d'un montant approximatif
de 1,4 milliards d'ouguiya cofinancé par la banque mondiale et le
gouvernement
mauritanien, le projet «sauvegarde et valorisation du
patrimoine culturel mauritanien » (P.S.V.P.C.M). Son objectif était
d'élaborer et de mettre en oeuvre une stratégie globale visant
à protéger et valoriser le patrimoine culturel mauritanien dans
toute sa diversité.
Paragraphe 4: La valorisation et la conservation du patrimoine
naturel
Les potentialités touristiques constituées par
l'exploitation des ressources écotouristiques du pays sont
placées sous la responsabilité du ministère
délégué auprès du 1er ministre et plus
particulièrement de:
- la direction du contrôle environnemental, dont la
fonction principale est d'assurer le contrôle de l'impact des projets de
différente nature sur l'environnement et, le cas échéant,
d'empêcher leur mise en oeuvre;
- la direction des aires protégées et du littoral
qui supervise la gestion des P.N.B.D et P.N.D et contrôle l'utilisation
du littoral dans une optique de développement durable.
Les modalités de gestion de ces trois entités
majeures pour le tourisme mauritanien sont analysées ci-dessous.
A : Le parc national du banc d'arguin
(P.N.B.D)
L'entité en charge de la valorisation et de la gestion
de P.N.B.D. s'est préoccupée depuis plusieurs années
déjà de son utilisation à des fins touristiques.
Dés 1991, une réflexion conduite en tenant compte des
caractéristiques très spécifiques du parc et des
résultats d'une étude de marché a conduit à
l'établissement de scénarios de valorisation et de mise en valeur
touristique du parc. Plusieurs missions et une étude conduite par un
bureau d'étude spécialisé à partir de 1995 ont
abouti à l'élaboration d'une stratégie pour le
développement de l'écotourisme dans le parc en juin 1999.
Cette stratégie, s'appuyant sur les points forts
découlant des attraits naturels du parc et des contraintes liées
à la fragilité des écosystèmes, a fixé les
règles suivantes pour les interventions à mettre en oeuvre en
matière de développement touristique:
- mise en valeur de la dualité désert-océan
et définition claire des clientèles cibles en accordant une
attention particulière aux nationaux;
- minimisation des impacts négatifs sur les populations et
les milieux, tout en optimisant les retombées positives,
économiques ou autres;
- respect de l'équité entre les communautés
du parc en terme de prise en charge d'activités comme de revenus ;
- mise en place d'un processus de suivi et d'évaluation
permettant de garantir la maîtrise et le contrôle des
activités.
Le P.N.B.D a été ouvert aux visites du public
depuis octobre 2001, moyennant un droit d'entrée assez faible, mais
toutefois dissuasif pour de nombreuses familles mauritaniennes. L'entrés
se fait par 3 points différents : au nord depuis NDB, au sud par
Noumghar depuis NKTT et au centre.
Pour favoriser le développement touristique durable du
P.N.B.D., l'entité de gestion est intervenue pour développer le
produit commercialisable sur deux aspects essentiels:
- d'une part, en accompagnant les initiatives locales, notamment
pour la création et la gestion de
campements touristiques;
- d'autre part, en réalisant des formations avec des
formateurs canadiens spécialisés portant sur le guidage de
groupe, la gestion, la planification des produits, etc. Les grandes
potentialités touristiques du parc en font, malgré les
limitations liées aux contraintes écologiques, un attrait
essentiel pour le tourisme mauritanien. Sa capacité de charge en nombre
de touristes n'a pas
encore été évaluée. Il est toutefois
certain que, pour le moment, c'est la capacité d'accueil et non la
capacité de charge qui constitue le facteur limitant.
B: Le Parc National du Diawling (P.N.D.)
L'exploitation de l'attraction touristique que constitue le
parc de dawling dans son état actuel peut être favorisée
par la présence du campement de Keur Macéne, exploitée par
la société M.K.H. Mais la présence d'une digue
empruntée par les voitures entre le barrage de diama et Rosso, qui longe
le parc à l'Est et à partir de laquelle de nombreux oiseaux
peuvent être vus, est un élément dissuasif pour
l'entrée dans le parc. Les gestionnaires du parc ont l'intention d'y
développer des activités écotouristiques grâce
à ;
- la multiplication de circuits dans le parc et dans ses
environs;
- la formation de guides accompagnateurs;
- la création d'un équipement devant être
gérer par un opérateur issu de la population résidant dans
le parc ou dans ses environs.
Les responsables de la gestion du P.N.D. se
préoccupent de plus en plus de son avenir touristique dans une
perspective de développement durable au bénéfice des
populations vivant à l'intérieur des limites du parc (de l'ordre
de 20000). En 2005, une étude a été réalisée
par un consultant allemand sur le développement de l'écotourisme
dans le P.N.D et sa zone périphérique. Elle propose notamment
à court terme:
- la sensibilisation et la formation des habitants des willayas
concernées par l'accueille et l'hébergement de touristes
étrangers;
- la création d'une boutique artisanale et d'un
écomusée à l'entrée du parc;
- la détermination de nouveaux circuits en liaison avec
les opérateurs touristiques et les populations concernées.
- Le développement de publication sur les
caractéristiques du parc à l'intention des touristes et de
visiteurs.
A long terme, cette étude préconise:
- le renforcement des moyens humains pour assurer la
coordination des actions entreprises par le P.N.D. en matière
d'écotourisme;
- le renforcement des infrastructures et des moyens
matériels;
- l'accroissement des moyens financiers;
- le renforcement du partenariat entre les différents
acteurs (responsables du P.N.D., opérateurs privés et
population).
Jusqu'à maintenant ces propositions n'ont pas
été mises en oeuvre, essentiellement par manque de moyens.
C: L'aménagement du littoral
Entre décembre 2004 et mars 2005, le secrétariat
d'état auprès du 1er ministre chargé de
l'environnement a fait élaborer le plan directeur d'aménagement
du littoral mauritanien (P.D.A.L.M.) par des bureaux d'études
spécialisés, avec les financements et l'appui technique de la
coopération française et de l'union mondiale pour la nature
(U.I.C.N).
Le P.D.A.L.M, qui intègre les principaux enjeux d'une
approche de développement durable appliquée au littoral (humain
et social, économique, écologique et insertion harmonieuse du
littoral dans les contextes national et régional), prend en compte le
principe de précaution, ce qui requiert une approche anticipative. Il
est prévu que, pour les secteurs du littoral qui sont soumis à
des dynamiques remarquables d'occupation et de mise en valeur ou pour la
prévention de risques particuliers ou prioritaires des documents de
planification détaillée, appelés directives
d'aménagement du littoral (D.A.L.), seront établis.
L'élaboration d'une D.A.L. serait requise en
particulier pour tout nouveaux projets ou pour l'extension d'un projet existant
susceptible de modifier substantiellement dans une zone donnée les
modalités d'occupation et/ou de mise en valeur du littoral.
Les D.A.L. seront élaborées sous la
responsabilité de l'Etat et à son initiative, sous
l'autorité du conseil interministériel d'aménagement du
littoral.
D'après le P.D.A.L.M., le développement soutenable
de l'activité touristique sur le littoral repose sur les piliers
suivants:
- la complémentarité avec les produits du
désert;
- le respect de la capacité de charge des sites;
- la professionnalisation des opérateurs;
- l'aménagement des sites;
- une politique raisonnée d'incitation et de
sécurisation des investisseurs.
Il résulte de cette énumération que la
mise en oeuvre du P.D.A.L.M. est largement antinomique avec le
développement, le long du littoral, d'un tourisme basé sur du
balnéaire pur, qui se caractérise le plus souvent par du tourisme
de masse et a des effets négatifs très importants sur
l'environnement terrestre et maritime.
Cette recommandation n'exclut pas des implantations très
limitées d'unités d'hébergements en quelques points de la
cote, à la condition qu'elles soient en harmonie avec le zonage du
littoral.
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