B- Le secteur agricole toujours dominant.
Avec un secteur primaire évalué à
près de 56.5% ( Graphique 3 ) de la population active, Talata Volonondry
a une activité tournée résolument vers l'agriculture bien
que ce chiffre soit nettement inférieur à la moyenne nationale (
située aux alentours de 75-80% ). Ce chiffre démontre que
même à la porte de la Capitale, l'agriculture est toujours le
travail le plus pratiqué. D'ailleurs que faire d'autres ?
Représentation de la population de la commune
par secteur d'activités
1- L'agriculture jardinatoire dans un
périmètre réduit.
Talata a très peu de terrain de culture à cause
du relief qui se présente sous forme de collines à versants
convexes. Il a fallu s'adapter à cette situation. La population a alors
annexé les vallons certes de petites tailles, mais qui leur permettent
de survivre.
Dans cette otique, on n'a que très peu de surface pour
travailler. Les gens se sont mis à cultiver sur les bas des pentes. Ces
bas des pentes sont le domaine des légumineuses. Talata en produit une
assez grande quantité par rapport à la surface exploitée :
Cela est dû au fait que les gens s'occupent d'autant mieux de leur
plantation que celle-ci est de taille faible (Voir annexe pour la liste des
produits agricoles de Talata ).
.
Photo 3 : Bas de pente.
Les cultures des bas de pentes sont des compléments
nécessaires dans l'activité agricole des gens. Ici, on a des
taros, des pêchers etc.
Source : Cliché de l'auteur.
2- Une riziculture d'autosubsistance.
Talata en tout produit 1 145t de riz par an sur une superficie
évaluée à 1351 ha. Cette production est loin de satisfaire
le besoin local. Ce chiffre donne dans les 65.8kg/personne/an. Ce qui est
insuffisant. Il y a un déficit d'au moins 250t. Ce déficit, la
Commune le comble en s'approvisionnant dans l'arrière-pays de Talata (
Mangamila, Sadabe, etc. ).
Le système de la riziculture dans la Commune est encore
celle pratiquée par les générations d'avant. A peine si on
y a apporté quelques changements comme le « repiquage en ligne
». Il a fallu un assez long temps avant que les cultivateurs ne
l'adoptent.
Le problème principal de la région c'est
l'absence de mentor, un modèle sur lequel, les gens puissent prendre
exemple. Leur formation se fait sur le tas. A force de tâtonnements et
d'erreurs, ils préfèrent revenir aux méthodes
ancestrales.
Photo 4 : Les bas-fonds sont le domaine du riz.
Source : Cliché de l'auteur.
3- Les plantes à bulbes, de nouveaux
créneaux pour le développement.
Dans les années 60, la culture de l'ail et de l'oignon
a été introduite dans cette partie de Tana. Comme dans bon nombre
de région de l'Imerina, ces plantes étaient tabous. Après
la levée de l'interdiction, leur culture n'a cessé de s'affirmer
dans le paysage agricole.
Ces plantes sont surtout localisées dans le Nord-Ouest
de la Commune : D'Ambodiala à Ankadivoribe, parfois dans la
région d'Ambolo ( Nord-Est ). Ce sont des cultures qui ont beaucoup
d'exigence, surtout l'oignon. Les paysans s'y sont habitués. A en croire
les statistiques de la commune, Talata Volonondry produit
20t d'oignon par semaine. Ce qui en fait la principale
rentrée d'argent pour ceux qui les cultivent.
La culture de l'oignon tend aujourd'hui à se
généraliser dans la sous-région. C'est un créneau
sur lequel les paysans devraient miser pour dynamiser le secteur agricole. Pour
qu'ils puissent s'y investir à fond, il leur faudrait une structure pour
les appuyer, car aujourd'hui, les gens travaillent encore seuls.
Talata est un « pays » formé de chaînes
de collines massives. Cela n'a pas empêché les gens de s'y
installé, et ce depuis bien des générations. A preuve,
Ambohitrabiby avait été la résidence du Roi RALAMBO. Cette
installation « précoce » dans l'histoire nous incite à
regarder et analyser le passé de cette Commune. C'est un miroir vivant
dans l'évolution de l'occupation de l'espace à Madagascar.
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