II- L'union pour aller de l'avant.
L
a Commune a ses faiblesses générées
surtout par les installations humaines dans la Région. Il faudrait que
les gens redéfinissent la
symbiose qui existait entre eux et leur monde. Avec une
population croissante et une Capitale en quête de nouveaux espaces, les
responsables auront fortes à faire. Il leur faudrait dès
maintenant mettre en place une politique apte à juguler toutes ces
choses.
A- La cohésion clanique, base d'une
communauté de départ.
Dans la Région d'Avaradrano, la notion de « Grande
famille » est encore vivace. Les gens se définissent volontiers
à partir de leurs ancêtres communs. Dans Talata, presque tous les
gens se connaissent. C'est une situation qu'on devrait exploiter. Ils ont les
mêmes regards portés sur la vie quotidienne.
1- Un développement concrétisé
à la base.
Le développement durable qui est initié
aujourd'hui s'appuie sur le local. Dans la Commune où les gens ont
à peu près les mêmes aspirations, il serait plus facile de
mener à bien ce plan. Ce dont on aurait besoin, serait un meneur pour
les guider. Une personne modèle qui donnerait l'image d'un «
chevalier des temps modernes » défiant toutes les
règles désuètes d'hier. Il assoirait une nouvelle base un
point de départ où chacun est maître de son destin.
Dorénavant, le salut vient des efforts fournis et non plus des aides
escomptées.
2- L'approche participative, une initiative à
mettre en place.
Pour aller de l'avant, les gens ont besoin d'un guide. Le
guide n'est qu'un modèle. Il faudrait qu'ils soient conscients que rien
ne se fait autour d'eux s'ils restent spectateurs. Il faudrait qu'ils
participent à la vie active de la communauté.
C'est le but avoué de la nouvelle constitution.
Désormais, la richesse, c'est le travail dans la diversité. Le
but commun est le développement durable de l'île.
B- Des points d'ancrage visibles dans l'espace.
L'installation humaine dans le Nord d'Antanarivo ne date pas
d'hier. Elle remonterait à des centaines d'années. Cela pour
aboutir à une gestion de l'espace plus ou moins cohérente suivant
les besoins de la communauté.
1- Les pistes carrossables.
Toute la Commune est serpentée par des pistes
tracées dans la latérite rouge. Ces pistes s'étalent sur
près de 2 34km ( Figure 6 ). Toutes les localités, du moins leur
chef lieu sont desservies. Le seul problème se pose en saison de pluie
où ces routes deviennent impraticables. Elles sont glissantes.
Même en saison sèche, elles ne sont guère
empruntées. L'arrière-pays de Talata ne connaît point le
transport à part celui des marchandises. Ce sont les collecteurs et
leurs gros engins motorisés qui s'y risquent. Les gens vont à
pied, parfois à bicyclette.
2- Le marché hebdomadaire du mardi.
La vie de la commune est morne sans ce marché qui
réveille chaque mardi les Mandiavato ( Ceux qui marchent sur le
roc ) et les gens d'alentours. Bien qu'instauré par les rois
d'autrefois, ce marché a pu se maintenir dans l'espace des
échanges de la sous-région. Il a su se diversifier en prenant
exemple sur ce qui se fait dans la Capitale. La nouvelle mode comme partout
ailleurs à Madagascar, c'est la friperie, au point de porter ombrage aux
produits artisanaux locaux ( Les confections artisanales deviennent de plus en
plus rares ).
3- Une scolarisation de base proche de la population.
Chaque fokontany a son EPP. C'est une aubaine, car ainsi les
écoliers ne sont pas obligés de parcourir de grandes distances
pour étudier. Le seul problème c'est le nombre d'enseignants qui
manquent cruellement. Ainsi, dans certaines localités, on n'a que 1 ou 2
maîtres d'écoles pour s'occuper de toutes les classes.
Ce problème devrait être résolu d'ici peu
avec la promesse d'une nouvelle redistribution des postes d'enseignants au
niveau de l'Etat.
Figure 5 : Les réseaux routiers de la commune.
Source : Fond de carte F.T.M. / Enquête personnelle / OTIV
4- Des Centres de Santé de Base ( CSB )
opérationnels.
La santé est une des priorités dans la lutte
contre la pauvreté. Un corps malade ne peut fournir l'énergie
pour le travail. C'est d'autant vrai qu'en milieu rural, c'est le muscle qui
produit les efforts. La grande majorité des agriculteurs n'ont de
matériels de travail autre que leurs bêches.
Les maladies courantes sont presque les mêmes que celles
qui sévissent dans les autres parties de Madagascar. Les principales
sont : le paludisme, la diarrhée, les maux de dents et les maux
d'estomac. Ces troubles sont surtout causés par l'insalubrité de
la région et une mauvaise nutrition.
Talata a deux CSB pour y faire face. Les gens consultent
volontiers les médecins selon leur dire. Il n'empêche que certains
vont encore auprès des guérisseurs traditionnels.
Un autre phénomène, on voit fleurir dans la
commune, des cabinets de médecins libres. On estime aujourd'hui qu'il y
a 1 médecin pour 2900 personnes dans la Région. Malgré ce
chiffre, les Notables et autres gens riches viennent dans la Capitale pour se
soigner.
C- Antananarivo, ville d'écoulement des
produits et d'approvisionnement.
La Commune a un avantage certain à cause de la
proximité de la capitale. La distance étant faible, les gens
peuvent y aller facilement et y discuter de leurs affaires.
1- Les tongolo, un noyau de culture de
spéculation.
Quand la commune a adopté la culture des plantes
à bulbe, notamment l'oignon, elle ne s'attendait certainement pas au
succès de cette culture. C'est une culture exigeante dont le rendement
est plus que bénéfique pour ceux qui la pratiquent. Aujourd'hui
elle tend à se généraliser. C'est d'autant mieux car elle
pourrait tirer la commune du marasme dans lequel elle a évolué
pendant de longues années.
2- Un approvisionnement facilité par la
proximité de la capitale.
de 3.500Fmg à la sortie de la crise. Certes il a connu
une hausse de 133% mais c'est encore à la portée des bourses.
Ainsi, il est facile pour les agriculteurs d'y écouler leurs produits ou
d'y chercher de nouveaux intrants. La coopérative qui relie Talata
à la Capitale possède une trentaine de voitures dont chacune fait
au moins 3 allers-retours par jour.
3- La Nationale 3 de plus en plus
fréquentée.
Depuis sa réhabilitation au début des
années 90, cette portion de route s'est ouverte de plus en plus au
marché des échanges ( Figure 5 ). Maintenant, elle est même
utilisée par les gens qui veulent aller à Ambatondrazaka. Par
ailleurs, elle sert de moyen de desserte pour la région Nord-Est du
Faritany d'Antananarivo.
Talata a de grands atouts à faire valoir dont la
proximité de la Capitale, des infrastructures certes en mauvaises
état, mais qui a le mérite d'exister etc. Il y a des
problèmes à résoudre. La commune pourrait y faire face,
avec l'aide de tous les acteurs de la Région. Ces acteurs sont les
sociétés civiles et tous ceux qui habitent la commune, car il
faut l'entr'aide de tous pour avancer.
|