SECTION II: Caractéristiques des nouveaux
produits bancaires islamiques par rapport aux autres produits bancaires
traditionnels:
Pour mieux comprendre le contenu de ces nouveaux produits
bancaires, il vaut mieux faire une petite comparaison, entre ces derniers et
les autres produits dit traditionnels assimilables :
« Ijara wa Iqtinaa » et le contrat de
leasing : comme on a vu dans la première sous partie,
« Ijara wa Iqtinaa » est très proche du leasing, sur
beaucoup de points à savoir :
1 : Il s'agit dans les deux cas
de l'acquisition d'équipement au profit d'un client les ressources
financières ne lui permettent pas de faire face à un
investissement déterminé.
2 : Il s'agit aussi dans les
deux cas d'un contrat de location, c'est-à-dire que le bien reste
propriété de la banque qui le donne en location au client pour un
période déterminée.
3 : Dans le
ta'jir, comme dans le leasing le client a l'option d'achat du bien à la
fin de la durée du contrat pour une unité monétaire
symbolique.
4 : Dans les banques islamiques,
comme dans les banques classiques, il s'agit là de l'un des plus chers
modes de financement
Mais à l'instar de ces points de convergences, il y en
a pas mal de points de divergences qui apparaissent essentiellement dans le
principe de résiliation du contrat de location avant son terme. En effet
dans l'orthodoxie du droit musulman le bénéficiaire du ta'jir
peut le résilier avant l'échéance de la dernière
traite, contrairement au leasing, où le bénéficiaire est
tenu de respecter l'échéancier et ce n'est qu'à cette date
qu'il peut soit : lever l'option d'achat du bien, ou refuser de lever
l'option d'achat, ou bien convenir sur la base résiduelle de cession,
d'un nouveau loyer échelonné dans le temps. Toutefois la
différence qui a de la taille c'est que « Ijara wa
Iqtinaa » pose sur le principe de la marge
bénéficiaire alors que le leasing sur les taux
d'intérêt qui sont prohibées par la charia.
La Murabaha et le crédit -acheteur :
la Murabaha est souvent comparer avec le crédit-acheteur
qu'on utilise souvent dans le domaine
du commerce international. Dans le crédit-acheteur la banque accorde
à un acheteur un prêt d'un montant déterminé qu'il
remboursera à des échéances déterminées.
Tant dans le crédit-acheteur que dans la
Murabaha , il y a l'avantage pour le fournisseur d'être payé
directement et au comptant.
Néanmoins le crédit-acheteur est
un crédit financier qui porte sur le moyen de paiement, alors que
dans la Murabaha il y a un contrat commercial (vente) et un financement
à terme. De même dans le crédit acheteur la banque est
étrangère au contrat commercial, alors que dans la Murabaha la
banque est une partie intégrante.
Al Moucharaka : la principale distinction entre al
moucharaka et les autres crédits de financement, c'est la notion de
risque. Dans al moucharaka la banque va devenir associée avec le client,
non seulement dans les gains mais aussi dans les pertes, alors que dans le
crédit conventionnel elle ne connaît que la réception des
intérêts. Ainsi présentées, les produits bancaires
alternatifs vont certainement contribuer au développement que
connaît le Maroc durant ces dernières années.
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