Partie III : Scénarios de
développement à partir du système productif actuel
1. Introduction
La comparaison des projets ou variantes d'un même projet
se base sur l'analyse de la nature des investissements et son classement parmi
les deux catégories suivantes :
· Les projets qui sont techniquement incompatibles ;
· Les projets qui sont techniquement compatibles.
Les projets sont techniquement incompatibles, la
réalisation de l'un exclut l'autre, c'est le cas de plusieurs variantes
exclusives d'un même projet.
Les projets sont compatibles si l'on peut techniquement en
envisager la réalisation simultanée.
Le projet de développement des systèmes des
jessours du micro-bassin Rebiaa est un projet à trois
scénarios ou trois variantes exclusives, donc le choix d'un
scénario exclut les autres. Donc ce projet peut être classé
dans la catégorie des projets techniquement incompatibles.
Le projet a pour but d'améliorer la production et la
valorisation des eaux de ruissellement, donc c'est un projet de production.
2. Hypothèses générales
Compte tenu de l'approche participative adoptée,
imposant d'impliquer les usagers locaux des ressources naturelles à
toutes les étapes de procédure de développement d'une part
et la nécessité d'apporter des solutions techniques
prouvées, acceptées par la population locale et viables d'autre
part, la conception des scénarios de simulation, de l'optimisation, de
l'exploitation des ressources en eaux de ruissellement dans le micro-bassin
versant Rebiaa à Zammour doit prendre en considération
les stratégies des acteurs locaux à court, à moyen et
à long terme. Le choix de scénarios repose sur les
hypothèses principales suivantes :
· Le problème de la région en terme de
mobilisation de la ressource eau est le délaissement des techniques
traditionnelles. Une réhabilitation accompagnée d'innovations de
ces systèmes va permettre une durabilité, la reproduction de ces
systèmes et l'amélioration du niveau de vie.
· Les ressources potentielles en eau de ruissellement ne
sont pas totalement exploitées à cause de la destruction des
unités hydrauliques élémentaires (UHE).
L'amélioration du niveau de maîtrise de ces ressources, en faisant
non seulement accroître la part récoltée mais aussi en
assurant une répartition intra-annuelle et inter-annuelle (en cas
d'excédent important) permettrait d'offrir des opportunités pour
l'intensification du système. L'irrigation est rendue possible
grâce à la
récolte et au stockage des eaux de ruissellement dans
des réservoirs (Fesguia ou Mejel). Les techniques
souterraines d'économie d'eau (poches en pierres, ect.) devront
accroître remarquablement l'efficacité de l'usage de l'eau
(water use efficiency) (Chahbani, 1992).
· La réalisation de l'analyse nécessite
une disponibilité abondante d'informations et des données
collectées soit par des enquêtes spécifiques auprès
de la population cible, soit par la consultation des études faites dans
la zones, soit en opérant des entretiens avec les services
techniques.
· La période considérée pour le
calcul est de trente ans, période jugée suffisante pour un
système agricole basée essentiellement sur l'arboriculture
(Sghaier et al, 2002) (tableau 12 en annexes).
· La production arboricole est estimée sur la
base des travaux menés par l'IRA et le CRDA dans les zones montagneuses
(tableau 28 en annexes) avec le type d'année.
· Les charges de l'exploitation sont en corrélation
avec le type d'année et estimées sur la base des enquêtes
aux près des exploitants (tableau 29 en annexes).
· Le taux d'actualisation retenu est celui estimé
par la banque centrale de la Tunisie pour l'année 1997 qui est de 10,8
%.
3. Prise en compte du risque
Etant donné l'irrégularité de
régime pluviométrique, la variabilité des rendements et la
variabilité des prix, on opère dans un contexte à des
nombreux éléments aléatoires, c'est le contexte des
régions montagneuses arides du sud-est tunisien.
En 1997, CHEN et BAKER ont introduit, dans un modèle de
programmation linéaire, la variabilité à travers la notion
de déviation ou les écarts obtenus en différentes
périodes par rapport au résultat moyen.
Ils ont également introduit le risque dans un
modèle de programmation linéaire au niveau des contraintes
moyennant un coefficient d'aversion au risque.
En Tunisie, EL AMAMI (1990) a tenté, moyennant un
modèle de programmation quadratique d'introduire le risque dans le
comportement de l'agriculteur vis à vis de l'irrigation d'appoint des
céréales. ZEKRI (1994) a introduit aussi le risque dans un
modèle de programmation multi-objectifs au niveau des contraintes.
Sghaier et Chahbani, 1996 ont introduit le risque en prenant
en compte la probabilité d'apparition de différents types
d'années (année sèche, année normale et
année humide) L'introduction du risque dans les modèles de
simulation de l'analyse coût/bénéfice s'est
effectuée en introduisant la probabilité d'apparition de trois
types d'année sur une période de 30 ans de la station de Beni
Khédache.
La succession chronologique de différentes
catégories d'années pluviométriques a été
respectée parce que les rendements, les prix et les recettes sont en
fonction de la pluviométrie et du stade végétatif de
l'arbre.
Ainsi les probabilités respectives d'avoir une
année sèche, normale et humide sont de 13 %, 40 % et 47 %
(tableau 12 en annexes).
4. Présentation des scénarios
les scénarios proposés sont :
> Scénario 1 : Stratégie
d'amélioration de l'exploitant avec contraintes, c'est un
scénario qui simule la stratégie des agriculteurs en prenant en
considération leurs contraintes socio-économiques. C'est un
scénario intermédiaire qui part des projets autonomes des
exploitants sans aucune intervention technique ;
> Scénario 2 : Stratégie
d'amélioration des exploitants sans contraintes. Il s'agit de simuler la
stratégie des exploitants si les contraintes socio-économiques du
scénario 1 sont résolues ;
> Scénario 3 : Scénario
technique, il tente de traduire un aménagement technique
intégré du micro-bassin versant en tenant compte des
stratégies des exploitants manifestées au niveau des
scénarios 1 et 2.
Dans ce scénario certains UHE seront équipés
par :
> des évacuateurs tubulaires des eaux de
débordement de telle sorte que le déversement des unités
puisse se faire sans risque de destruction lors des pluies torrentielles ;
> la variante des poches en pierres sera utilisée pour
les arbres productifs ;
> des citernes d'eau seront préconisées. Ces
citernes sont à programmer dans les UHE à grands impluviums. Le
dimensionnement de ces citernes a été effectué en fonction
de la surface de leur impluvium et de telle sorte qu'elles puissent être
remplies au moins une fois durant les années sèches.
Les citernes sont à installer dans les UHE suivant : 7,
9,12, 23, 27, 29, 40, 48, 52 et 53 (Fig 18 et 19 en annexes)
Le potentiel de stockage d'eau durant les différents types
d'années pluviométrique est présenté dans les
tableaux 20 et 21.
4.1. Evaluation comparative des scénarios
(technique)
Les scénarios S1, S2 et S3 traduisent respectivement le
projet des agriculteurs et le point de vue technique. Il préconise le
maintien du même nombre des jessours que celui de la situation actuelle
de référence. Celui-ci donne une idée sur la concordance
entre le point de vue exploitant et chercheur.
Malgré, le maintien des jessours, il y a des
changements au niveau des exploitations à envisager. Les exploitants
recommandent au niveau du scénario S2 d'éliminer les Jessours 3
pour être fusionné avec 4, fusionner 1 et 2 en un seul jesr et
fusionner aussi les jessours 40, 41, 42 et 43 en deux jessours seulement. Cette
fusion se fait proportionnellement aux impluviums de ces jessours. Mais ce
changement au niveau des unités hydrauliques qui semblent augmenter la
capacité de rétention, va engendrer avec les pluies torrentielles
la destruction des barrages.
Concernant la superficie utile (SAU), seul le scénario
technique recommande un agrandissement par des aménagements
appropriés, qui porte la SAU de 2,33 ha à 2,83 ha au niveau des
exploitations 2, 5 et 6.
Le nombre des citernes reste équivalent à la
situation de référence (20 citernes) avec une capacité de
390 m3 pour le scénario S1 et S2. le scénario
technique préconise d'ajouter 10 autres citernes portant la
capacité de stockage d'eau de 380 m3 soit 97,43 % en plus
(tableau 28).
Sur le plan de l'effectif arboricole, des changements majeurs
sont proposés par les exploitants et le scénario technique S3. En
effet, l'orientation des exploitants est vers l'augmentation de certaines
espèces en intercalaire avec les oliviers comme les figuiers et les
vignes. Le tableau 30 montre les caractéristiques des différents
scénarios.
Tableau 30: Caractéristiques techniques
des différents scénarios
Caractéristiques techniques
|
Situation actuelle
|
Scénarios proposés
|
S1
|
S2
|
S3
|
Nombre de jessours
|
62
|
62
|
62
|
62
|
Superficie cultivée en ha
|
2,33
|
2,33
|
2,33
|
2,83
|
Effectif arboricole
|
380
|
380
|
420
|
434
|
Nombre des citernes
|
20
|
20
|
20
|
30
|
Capacités des citernes m3
|
390
|
390
|
390
|
770
|
Nombre de poche en pierre
|
-
|
-
|
120
|
200
|
Nombre d'évacuateur tubulaire
|
-
|
-
|
2
|
8
|
Densité arboricole (pieds/ha)
|
163
|
163
|
180
|
152
|
D'après les résultats du tableau 28, on constate
que malgré l`accroissement de la SAU, la densité arboricole
diminue dans le scénario 3.
Par ailleurs, l'analyse du scénario 2 montre une
adhésion variable de la part des exploitants aux innovations techniques
proposées. L'acceptabilité des exploitants est remarquable
surtout vis à vis des techniques d'irrigation souterraine.
Certains d'entre eux sont moins convaincus du rôle du
tube évacuateur dans la protection des jessours contre la destruction.
Ils croient au rôle des évacuateurs traditionnels
(Menfess ou Masraf). (voir photo ci-dessous).
Déversoir traditionnel (Menfess)
Photo 13 : Déversoir traditionnel
4.2. Evaluation économique des
scénarios
L'estimation des coûts d'investissement et des charges
d'exploitation est basée sur les données de nos enquêtes et
sur les normes adoptées par les services techniques agricoles (tableau
31 en annexes)
Les normes techniques de production sont issues des
données sur la région et sur le micro- bassin versant et des
cahiers des charges adoptées par les services (tableau 28 en annexes),
par contre les prix seront ceux du marché local (tableau 29 en
annexes).
4.2.1- Les investissements de trois scénarios
Tableau32: Les investissements actualisés
Scénarios
|
Investissement actualisé (DT)
|
Investissement sans actualisation
|
I= 10,8 %
|
S1
|
9194
|
11060
|
S2
|
10450
|
12700
|
S3
|
19555
|
24030
|
Avec :
i = 10,8 % taux d'actualisation national (banque centrale,
1997)
Les investissements pour les scénarios S1 et S2 semblent
acceptables par les
agriculteurs par rapport à S3, ce dernier va rencontrer
les problèmes suivants : - la capacité d'autofinancement des
exploitants est limitée ;
- les exploitants doivent investir un montant de 24030 DT
(valeur non actualisée) durant quatre années pour une superficie
agricole qui ne dépasse pas les trois hectares ;
- Absence des organismes et des institutions qui peuvent financer
et subventionner la réalisation de S3.
4.2.2- Charges d'exploitations
Tableau 33 : Les charges actualisées
Scénarios
|
Charges d'exploitations
|
Charges d'exploitations actualisées
(DT)
|
I= 10,8 %
|
S1
|
24655
|
7623
|
S2
|
25830
|
9176
|
S3
|
28805
|
9033
|
Le classement des charges d'exploitations de trois
scénarios selon leur valeur par rapport aux recettes donne les valeurs
non actualisées suivantes :
- 11,12 % de la valeur de production pour S1 ;
- 9,91 % de la valeur de production pour S2 ;
- 9,17 % de la valeur de production pour S3.
D'après ces données, on remarque une
augmentation des rendements et une stabilisation de la production pour S3, ce
qui influe sur la valeur des charges d'exploitation par rapport aux
recettes.
Les valeurs des charges d'exploitation sont élevées
pour S1 et S2 vu la pratique d'une agriculture en sec. La valeur des charges
pour S3 est acceptable suite à l'irrigation d'appoint
régulière des arbres fruitiers et les charges d'entretien des
nouveaux équipements.
4.2.3- Charges totales (investissement + charges
d'exploitation) Tableau 34 : Les charges totales
actualisées
Scénarios
|
Charges totales
|
Charges totales actualisées (DT)
|
I= 10,8 %
|
S1
|
35715
|
16817
|
S2
|
38530
|
19626
|
S3
|
52835
|
28588
|
Les valeurs des charges totales font apparaître
l'importance des investissements pour S3. Donc c'est un problème
d'autofinancement. Par contre, les autres scénarios ont un taux
d'investissement acceptable par rapport à la valeur des charges totales
(valeurs non actualisées)
- 30,96 % de la valeur de la charge totale pour S1 ;
- 32,96% de la valeur de la charge totale pour S2 ;
- 45,48 % de la valeur de la charge totale pour S3.
4.2.4- Les recettes
Le projet de développement des systèmes des
jessours du micro-bassin versant Rebiaa est un projet qui vise
l'amélioration des productions, donc le projet qui assure les meilleures
productions est à choisir et le tableau suivant présente les
recettes de trois scénarios.
Tableau 35 : Les recettes actualisées
Scénarios
|
Recettes
|
Recettes actualisées
|
I= 10,8 %
|
S1
|
221566
|
60033
|
S2
|
260433
|
66785
|
S3
|
314067
|
83329
|
Le scénario technique S3 augmente les rendements des
spéculations végétales (tableaux 36, 37 et 38 en
annexes).
4.2.5- Critère de la somme des flux financiers
actualisés (VAN)
La technique de l'actualisation nous permet de pondérer la
valeur de flux monétaire en fonction de l'année où ils
apparaissent. C'est aussi d'apprécier de façon plus
précise la valeur actuelle des flux des coûts et des recettes
apparaissant sur une longue période.
Pour comparer divers projets, La méthode la plus simple
est de comparer la valeur actuelle de leurs échéanciers (Guide
pratique d'analyse de projets Manuel Bridier, Serge Michailof, 1984) :
Tableau 39 : La valeur actualisée
nette
Scénarios
|
VAN
|
I=10,8 %
|
S1
|
39003
|
S2
|
42562
|
S3
|
49406
|
Fig. 20 : Répartition des bénifices nets de
trois scénarios
8000,00 6000,00 4000,00 2000,00 0,00 -2000,00 -4000,00 -6000,00
|
|
Série1 Série2 Série3
La comparaison porte sur les trois scénarios,
d'après les résultats le choix portera sur le scénario
dont le flux financier actualisé cumulé est le plus
élevé.
D'après le tableau 39, le scénario 3
présente pour un taux d'actualisation (i = 10,8 %) une valeur
actualisée nette de 49406 (DT). On remarque que les valeurs du VAN ne
sont pas élevées au niveau du scénario technique à
cause des grands investissements d'infrastructure à rentabilité
éloignée (tableau 40, 41 et 42 en annexes). On constate que ce
scénario présente une VAN négative due essentiellement aux
conditions climatiques sévères qui ont régné au
début de la réalisation du projet et ont, en conséquence
inhibé la production et augmenté les charges.
4.2.6- Critère du taux de rentabilité
interne TRI
a) définition
Le taux de rentabilité interne est un taux d'actualisation
qui annule la somme des flux financiers actualisés (positifs ou
négatif)
n Rt Cet It
- -
Tel que : 0
=
1 (1 ) n
t
+ i
=
Le taux de rentabilité interne donne une indication sur
le taux maximum d'intérêt que le projet peut supporter, si la
totalité des besoins de financement est couverte par des emprunts et le
tableau ci-après donne une idée sur les variations du TRI selon
les 3 scénarios :
Tableau 43 : Le taux de rentabilité
interne
Scénario
|
TRI %
|
S1
|
32,8
|
S2
|
23,6
|
S3
|
18,6
|
Le critère TRI est utilisé pour choisir entre les
projets incompatibles, d'après le tableau 43 le scénario 1
présente un taux de rentabilité le plus élevé, donc
le plus préférable.
Théoriquement, le TRI est un outil critiquable, donc on ne
peut pas juger que le scénario technique S3 qui a un TRI de 16,74 % est
non acceptable vu la nature des investissements d'infrastructure (citerne
d'eau, poche en pierre et évacuateur tubulaire).
Les deux autres scénarios se caractérisent par
des faibles investissements par rapport au scénario technique et par une
mauvaise contribution à la valorisation des eaux de ruissellement sur le
plan :
- Augmentation de l'exploitation et la valorisation des eaux
de ruissellement ; - Protection des jessours contre la destruction pendant les
pluies torrentielles ; - L'économie de l'eau par l'irrigation d'appoint
;
- Amélioration de la production des arbres fruitiers ;
- Protection des infrastructures qui se trouvent à la
partie avale.
Ce scénario3 présente donc un grand
intérêt sur le plan social et économique ce qui se traduit
par une amélioration du niveau de vie de la population locale à
long terme vus les infrastructures installées dans le micro-bassin. De
plus ce scénario prend en considération la protection de
l'environnement.
Par contre, les deux autres scénarios donnent des
avantages à courts termes liés aux types d'années
(années sèches, années normales et années
pluvieuses).
4.2.7- Test de sensibilité de la solution de base
aux différents scénarios
Tableau 44 : Test de sensibilité
Scénarios
|
TRI
|
VAN
|
Solution de base
|
S1
|
32,8
|
39003
|
S2
|
23,6
|
42562
|
S3
|
18,6
|
49406
|
|
- TA +2%
|
32,8
|
31485
|
|
- TA-2%
|
32,8
|
49293
|
S1
|
- Recette - 10%
|
5,8
|
33585
|
|
- Charge +10%
|
19,1
|
38315
|
|
- TA +2%
|
23,6
|
33722
|
|
- TA-2%
|
23,6
|
54782
|
S2
|
- Recette - 10%
|
2,7
|
36534
|
|
- Charge +10%
|
8,46
|
41733
|
|
- TA +2%
|
18,6
|
38886
|
|
- TA-2%
|
18,6
|
63940
|
S3
|
- Recette - 10%
|
1,57
|
41885
|
|
- Charge +10%
|
12,8
|
48590
|
Le tableau de sensibilité réalisé montre
que les résultats sont sensibles à une variation des recettes et
des charges de #177; 10 % (voir tableaux 45, 46, 47, 48, 49, 50, 51, 52, 53,
54, 55 et 56 en annexes).
4.2.8 - Choix d'un scénario
Le développement durable est le progrès
économique obtenu sans érosion du capital naturel, c'est à
dire que les actifs écologiques sont maintenus constants tandis que
l'économie poursuit les objectifs sociaux jugés appropriés
(Pearce, future, 1988).
Un développement qui détruit les ressources
naturelles dont il dépend ne mérite pas le nom d'un
développement (Commission mondiale de l'environnement et du
développement, 1987). La méthode de la valeur actuelle nette et
celle du taux de rentabilité interne, apparemment équivalentes,
toutefois une divergence importante qui entraîne dans certains cas des
résultats contradictoires. Cette divergence provient de l'écart
entre le taux d'actualisation (méthode de la valeur actuelle nette) et
le taux de rentabilité interne. L'utilisation de la méthode de la
valeur actuelle au taux t implique le réinvestissement des cash flows
à ce même taux tous au long de la durée du projet.
L'utilisation de la méthode du taux de rentabilité interne
suppose
de la même manière que les cash flows sont
réinvestis à un taux égal aux taux de rentabilité
interne lui même.
L'analyse comparative de trois scénarios
révèle que le scénario1 et 2 ont pour VAN ( 39003 DT,
42562 DT) sont sensiblement inférieures à celle du
scénario 3 ( 49406 DT). Dans ce cas le scénario 3 est
préféré. Le scénario 1 est le plus profitable avec
un taux de rentabilité TRI de 32,8 % et une VAN de 39003 DT, il
présentait l'avantage de générer des cash flows
immédiatement, ce qui est incontestablement un avantage par contre le
scénario technique offre le niveau de rentabilité le plus bas
18,6 %,. Ceci est du aux lourds investissements qu'il engage.
Sur le plan technique, économique et environnemental le
scénario technique semble offrir plus d'opportunité pour
l'amélioration et le développement durable. Parmi les avantages
de ce scénario, une rentabilité meilleure mais plus lointaine et
un moyen pour protéger les jessours au moment des inondations et une
prise en compte des années de sécheresse par le stockage d'une
quantité importante pour l'irrigation d'appoint à travers les
poches en pierre.
Les inconvénients de ce scénario sont
liés essentiellement au niveau élevé d'investissement
envisagé, ceci poserait probablement le problème de
financement.
Le scénario intermédiaire, semble
également offrir une bonne position entre les deux scénarios 1 et
3, mais il ne donne aucun avantage comme celui du scénario 1 sur le plan
valorisation et protection du patrimoine.
Finalement, le choix dépend en fait de l'investisseur lui
même et de sa patience.
|