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Développement intégré des systèmes de production basés sur les techniques de collecte des eaux pluviales dans les régions montagneuses du Sud-Est de la Tunisie: Le cas du micro-bassin versant Rebiaa Zammour-Béni-Khédache - Tunisie

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par Mohamed KOUAKBI
Institut Agronomique Mediterranéen - Master of Sience 2025
  

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Chapitre 3. Problématique et objectif de l'étude

1. Problématique

Zammour fait partie de la région de Beni Khedache, région basée depuis longtemps sur l'activité agricole.

Dans la région de Zammour, l'arboriculture pluviale est une activité très développée et constitue l'un des pilliers de l'agriculture dans cette région. Développée, aussi bien, dans les montagnes et leurs piedmonts (derrière les ouvrages de collecte des eaux de ruissellement) que dans les plaines, cette arboriculture rencontre des difficultés notamment lors des années de sécheresse.

En effet, une sécheresse prolongée (plusieurs mois, voir une année ou plus) peut causer d'importants dégâts au patrimoine arboricole conduit en sec. Ces dégâts se manifestent par :

· Une faible croissance des arbres

· une baisse ou une absence totale de la production

· Une diminution de la réserve hydrique provoquant la mort des arbres

Par leur ingéniosité et leur emprise, les populations locales de cette zone ont su comment s'adapter avec leur environnement climatique et géographique en inventant des techniques appropriées qui ont permis à des générations multiples durant des siècles de survivre et de se protéger dans des conditions naturelles très hostiles.

Ces systèmes de rétention et de stockage d'eau, appelé Jessours, Fesguias et Majels, occupent les bas fonds et les cours d'eau inter-montagnes. Ils forment une chaîne tout au long des talwegs pour constituer des gradins sur les bassins appelés « chaaba ». On estime que plus de 400 000 ha sont aménagés en Jessours dans le sud tunisien (El Amami, 1984).

Cette agriculture, basée sur ces techniques, compte tenu des conditions socio-économiques et naturelles actuelles, malgré l'intervention des services de conservation des eaux et de sol (CES) du Ministère de l'agriculture, connaît des difficultés lors des années de sécheresse et des années de pluies torrentielles.

Le secteur agricole actuel de la région de Béni Khedache y compris Zammour parait incapable, de suivre le rythme accéléré des besoins du milieu rural.

Devant cette situation les eaux souterraines restent une alternative difficile et coûteuse.

La technique des Jessours (terminologie locale), Fesguias et des Mejels, connu depuis l'antiquité, permet l'exploitation des eaux de ruissellement pour une mise en valeur agricole.

Malheureusement, ce patrimoine de collecte d'eau est de nos jours menacé d'abandon et de destruction à cause d'une part des problèmes socio-économiques (l'émigration des jeunes, faiblesse de la productivité, faiblesse des revenus, et d'autre part des problèmes naturels régime pluviométrique irrégulier, sous dimensionnement des ouvrages de rétention).

Ces techniques présentent souvent des nombreuses défaillances (Chahbani, 1984,1997) dues aux :

· Mauvaise gestion de l'irrigation, l'irrigation par submersion caractérisée par un niveau d'évaporation très élevé d'une part et une technique très rudimentaire peu adéquate pour le puisage, le transport et la distribution de l'eau des Majels et Fesguias d'autre part.

· La construction des ouvrages CES sans aucune méthode de calcul pour la détermination des différents paramètres des unités hydrauliques (UHE)

· La fragilité des déversoirs traditionnels pour l'évacuation des eaux de débordement lors de ruissellement torrentiel

Ces défaillances ont été à la base d'un programme de recherche dans le domaine de conservation des eaux et des sols à l'Institut des Régions Arides (IRA), qui a permis la conception de nouvelles techniques appropriées. Faite sur trois scénarios de développement du système productif actuel pour l'optimisation de l'exploitation des eaux de ruissellement (S1, S2, S3), ces trois scénarios sont basés sur la probabilité d'apparition de trois types d'années (année sèche, année normale et année pluvieuse).

Ces nouvelles techniques permettent le drainage automatique des eaux de rétention des Jessours par un flotteur gravitaire, le puisage, le transport et la distribution gravitaire des eaux des Mejels et des fesguias, l'irrigation souterraine localisée utilisant les techniques appropriées (poches en pierres, diffuseurs en PVC enterrés) conçus pour l'arboriculture et finalement le foltteur évacuateur des surplus au moment des pluies torrentielles.

Deux questions centrales se posent ici : Quel est l'impact de cette technique innovatrice sur la production et la rentabilité économique de l'exploitation ?

Comme c'est déjà cité, les techniques traditionnelles souffrent de plusieurs problèmes et arrivent difficilement à satisfaire les objectifs de la mobilisation des eaux de ruissellement. Des tentatives d'innovations en matière de mobilisation et d'utilisation de l'eau (des techniques innovatrices).

Les investissements (installations de techniques innovatrices, aménagement et réhabilitation des ouvrages traditionnelles) vont-ils être acceptés par la population, et améliorer le freinage de l'exode rural (rentabilité économique et sociale) ?

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"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle