b/- Projection des
variables-modalités sur le plan factoriel (1,2) de l'AFCM.
L'examen du graphique IV.1 permet de mettre en relief deux
groupes de femmes célibataires caractérisées selon leurs
comportements sexuels. Le premier groupe est composé des femmes
identifiées à la partie négative du premier axe factoriel.
Le second groupe est délimité par le côté positif du
premier axe factoriel et le coté négatif du deuxième
axe.
Les femmes des régions du Nord du Congo, de niveau
d'instruction primaire, des conditions de vie des ménages basses, et
d'âge compris entre 15-19 ans à l'enquête, faisant partie
intégrante du groupe 1 (GROUP1 sur le graphique IV.1), sont bien parties
pour avoir une mauvaise appréhension des modes de prévention du
Sida et donc des comportements sexuels à haut risque. L'examen complet
de ce groupe nous édifie encore plus. Comme en aurait pu s'attendre, ces
femmes ont évidemment une mauvaise connaissance des modes de
prévention du Sida. Ceci est encore beaucoup plus édifiant si
nous examinons les comportements sexuels. En effet, ces femmes d'ethnie
Sangha et celles d'origine étrangère n'ont pas
utilisé le préservatif au dernier rapport sexuel.
Graphique IV 1: Premier plan factoriel de l'analyse
des correspondances multiples
1AXE HORIZONTAL( 1)--AXE VERTICAL( 2)--TITRE:AFCM SUR EDS COG
(2005)
NOMBRE DE POINTS : 46
==ECHELLE : 4 CARACTERE(S) = .163 1 LIGNE = .068
AXE 2
+---------------------------------------+-------PNRE--------------------+
0 01
! ! RURA
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! TRAD !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
! 0 01
! SUD PROTMOYE!
! 0 01
! !
! 0 01
! ! TOUJ
! 1 01
! ETRG ! SEMN
! 0 01
! PRIM SXPR OUIPCHOM
! 1 01
0
+-----------------------------------JCDMESHI----KONG----CHQJ------------+ 4
01
! XNPRPARF
! 1 01
! JAMS JAMA NONP!
! 0 01
! SNIV INDEAGE3
! 1 01
! BAS AUTR BONN
CADR ! 0 01
! !
! 0 01
! !
GROUP2 ! 0 01
! GROUP1 !
! 0 01
! RLOC !
! 0 01
! TEKE
! 0 01
! !
! 0 01
MOVA !
! 0 01
! !
! 0 01
! !
BZVL ! 0 01
! NORD ! MBOC
URBA ! 0 01
! !
SUPE! 0 01
! SGLK !
! 0 01
---------------------------------------+-------------------------------+ 0
01
0
AXE 1
NOMBRE DE POINTS SUPERPOSES : 8
CDOM(TOUJ) AGE2(CHOM) PART(ESHI) SECD(KONG) ELEV(CHQJ)
AGE1(JCDM)
CATH(PARF) PREC(SNIV)
1FIN NORMALE DU PROGRAMME ANCORR
PLACE MEMOIRE DEMANDEE : 10000
PLACE MEMOIRE UTILISEE : 2392
Le deuxième groupe (GROUP2 sur le graphique) est celui
des femmes célibataires résidant à Brazzaville, de niveau
d'instruction secondaire ou supérieur, vivant dans les habitations de
confort élevé et regardant chaque jour la
télévision. Ces conditions sont nécessaires pour que ces
femmes aient de bonnes connaissances du Sida et de ces modes de
prévention et partant, des comportements sexuels à risque
minimal. Ces femmes célibataires, vivant dans de bonnes conditions,
cadres pour la plupart, ont une bonne connaissance des modes de
prévention du Sida. En plus d'avoir connu une sexualité tardive
(après 16 ans), ces femmes ont pris soin d'utiliser le
préservatif au cours du dernier rapport sexuel. Ce sont pour beaucoup
d'entre elles, les femmes de religion catholique appartenant aux ethnies
Mbochi, Téké et Kongo. Elles avaient
l'âge compris entre 20 et 39 ans au moment de l'enquête.
Enfin, un examen complet de ce graphique permet de classer les
célibataires par rapport aux deux comportements à risque mis en
évidence dans cette étude. Remarquons que, même si les
célibataires identifiées dans le groupe 1 c'est-à-dire le
groupe propice aux comportements sexuels à risque, n'ont pas
utilisé le préservatif au dernier rapport sexuel, elles se sont
cependant bien comportées par rapport au multipartenariat sexuel. A
contrario, les célibataires identifiées dans le groupe2 favorable
à la bonne conduite en matière de comportement sexuel ont certes
utilisé le préservatif au dernier rapport sexuel mais avaient par
ailleurs connu plus d'un partenaire sexuel, douze mois avant
l'enquête.
En somme, l'analyse descriptive a permis d'identifier les
associations entre nos variables dépendantes et les comportements
sexuels étudiés et de regrouper les femmes célibataires en
fonction de leurs caractéristiques, ce qui nous à permis de faire
les observations suivantes :
Dans le cas du multipartenariat sexuel des 12 derniers mois,
le niveau d'instruction, l'âge, l'occupation, la fréquence
d'exposition à la radio, la connaissance de modes de prévention
du Sida et la précocité des premiers rapports sexuels sont les
caractéristiques des femmes célibataires qui lui sont
associées. Les femmes des niveaux supérieur, d'âge compris
entre 20-34 ans , essentiellement des cadres du secteur formel, écoutant
chaque jour la radio et disposant de bonnes connaissances sur le Sida, avaient
avoué avoir connu plus d'un partenaire sexuel dans les 12 mois ayant
précédé l'enquête.
Dans le cas de la non-utilisation du condom au dernier rapport
sexuel, les analyses ont montré que l'exposition à la radio et
à la télévision, la région de résidence, le
milieu de socialisation, l'ethnie, le niveau d'instruction, l'activité,
les conditions de vie et les connaissances des modes de prévention du
Sida étaient les caractéristiques associées à
l'utilisation du condom au dernier rapport sexuel appréhendées
lors de l'EDSC1 2005.
Nous avions retenu quatre hypothèses dans cette
étude. Après l'analyse bivariée, la quasi-totalité
d'entre elles a été vérifiée. L'hypothèse
selon laquelle le niveau d'instruction influence positivement les comportements
sexuels des célibataires n'est vérifiée que pour la
non-utilisation du condom au dernier rapport sexuel puisque les proportions des
célibataires n'ayant pas utilisé le condom baissent avec le
niveau d'instruction. En revanche, le niveau d'instruction agit
négativement sur le multipartenariat sexuel des 12 derniers mois. Plus
la célibataire s'instruit, plus elle multiplie les partenaires sexuels.
L'hypothèse selon laquelle : Plus les célibataires disposent
d'une bonne connaissance des modes de prévention du Sida, plus elles
adoptent des comportements sexuels à risque minimal, n'est
vérifié que pour la non-utilisation du condom au dernier rapport
sexuel. Tout comme le niveau d'instruction, la connaissance de modes de
prévention du Sida réduit l'occurrence de la non-utilisation du
condom au dernier rapport sexuel. Par rapport au multipartenariat sexuel, le
constat reste le même que celui du niveau d'instruction. La connaissance
de modes de prévention du Sida aurait donc un effet négatif sur
le multipartenariat sexuel. L'hypothèse selon laquelle les conditions de
vie déterminent les comportements sexuels des célibataires
c'est-à-dire, plus elles sont élevées, plus les
célibataires disposent d'un pouvoir de décision sur leur
sexualité et partant, des pratiques sexuelles à risque de
contamination des IST/SIDA faibles. Cette hypothèse n'est
vérifiée, que pour l'utilisation du condom au dernier rapport
sexuel. Cette relation n'est pas aussi lisible car les célibataires de
niveau moyen se sont plus engagées dans le multipartenariat que celle
des conditions de vie basses. Mais d'une façon générale,
les célibataires de niveau de vie élevé ont moins de
partenaires sexuels que celles des niveaux inférieurs de l'indicateur
des conditions de vie des ménages. L'hypothèse sur les
médias était que l'exposition aux sources d'information relatives
à l'éducation sexuelle, aux activités sexuelles à
risque et aux moyens de prévention influençait positivement les
comportements sexuels. Les deux principales sources d'information ici retenues
étaient la télévision et la radio. D'après nos
résultats, l'exposition à la télévision n'a aucune
signification sur le multipartenariat sexuel des célibataires mais
présente une relation positive avec l'utilisation du condom. Cette
relation serait donc vérifiée seulement pour ce qui concerne
l'utilisation du préservatif au dernier rapport sexuel. Quant à
l'exposition à la radio, les résultats ont affirmé son
association avec le multipartenariat sexuel et la non-utilisation du
préservatif. Cette association serait négative, dans le cas du
multipartenariat et positive, dans le cas de la non-utilisation du condom au
dernier rapport sexuel.
L'association n'étant pas la causalité, les
corrélations dégagées à ce stade de l'analyse
peuvent être fallacieuses. C'est la raison pour laquelle nous
poursuivrons nos analyses dans le but d'identifier parmi toutes les
caractéristiques associées, celles qui sont des
déterminants des comportements sexuels des célibataires et qui
peuvent servir de leviers en faveur d'une action politique visant le changement
de comportement en matière de sexualité. Dès lors,
l'analyse multivariée explicative nous édifiera sur ce point et
fera l'objet du chapitre suivant.
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