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Impact du systeme comptable OHADa sur la gouvernance des entreprises camerounaises

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par Ibrahima HAMID
Université Ngaoundere - DEA 2003
  

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II- LES FONDEMENTS DU SYSTEME COMPTABLE OHADA

Selon les commentaires de l'Acte Uniforme fait par Souleymanou Sere (2001), les caractéristiques fondamentales du Système Comptable OHADA peuvent se résumer ainsi:

l'analyse des charges et produits par nature ;

la modélisation des états financiers ; cette modélisation précise les règles d'évaluation, de présentation et le format des états financiers auxquels, les entreprises sont tenues de se conformer.

l'adoption d'un plan de comptes normalisé ;

la séparation de la comptabilité financière de la comptabilité de gestion (facultative et qui préserve le secret des affaires).

Selon NZAKOU (2001), le Système Comptable OHADA est fondé sur deux notions : les principes comptables de base et les méthodes d'évaluation.

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A- LES PRINCIPES COMPTABLES FONDAMENTAUX ET L'IMAGE

FIDELE

Le Système Comptable OHADA énonce huit principes comptables généralement admis afin d'éviter des interprétations divergentes. Cependant, il faut noter que l'image fidèle n'est pas un principe de plus, mais plutôt c'est le but ultime de tous les principes. Le comptable est de ce point de vue invité à déroger à n'importe quel principe si une telle dérogation s'avère indispensable pour l'obtention d'une image fidèle.

1- L'affirmation des principes comptables fondamentaux

Ces principes sont implicitement énoncés et développés dans le Système Comptable actuel. Ce sont :

- le principe de prudence : pour éviter le transfert sur l'avenir des risques actuels, le Système Comptable OHADA décide d'affirmer ce principe avec beaucoup d'insistance, et ceci pour une appréciation raisonnable des évènements et des opérations à enregistrer ;

- le principe de la transparence : dont la mise en oeuvre permet à l'entreprise de donner une présentation claire et loyale de l'information. Ce principe a plusieurs autres appellations : régularité, sincérité... ;

- le principe de l'importance significative également appelé principe de l'importance relative. « les états financiers doivent révéler toutes les opérations dont l'importance peut affecter les évaluations et les décisions » (Norme n° 1 de l'IASC) ;

- le principe de l'instabilité du bilan d'exercice. Le bilan d'ouverture doit correspondre au bilan d'exercice. Le bilan d'ouverture doit correspondre au bilan de clôture ;

- le principe du coût historique : respect de la valeur nominale de la monnaie sans tenir compte des variations de son pouvoir d'achat. Le principe suppose que la monnaie est une unité de mesure stable ;

- le principe de la continuité d'exploitation, les états financiers doivent être construits et lus comme si l'entreprise devait continuer son exploitation ;

- le principe de la permanence des méthodes. Les méthodes d'évaluation et de présentation des états financiers doivent être identiques d'un exercice à l'autre ;

- le principe de la spécialisation des exercices attachant à chaque exercice les produits et les charges qui le concerne et uniquement ceux-là .

En outre, le Système Comptable OHADA a développé les applications les plus usuelles du principe de la prééminence de la réalité sur l'apparence sans pour autant l'adopter.

Tous ces principes ont pour but ultime, l'obtention d'une image fidèle de la situation patrimoniale, de la situation financière et de leur variation.

2- La finalité de l'image fidèle

L'article 3 de l'Acte Uniforme relatif au Droit Comptable stipule que : « la comptabilité doit satisfaire, dans le respect de la règle de prudence aux obligations de régularité, de sincérité et de transparence, inhérentes à la tenue, au contrôle, à la présentation et à la communication des informations qu'elle a traitées. Les dispositions du Système Comptable OHADA déterminent les conditions de sécurité relatives à l'établissement des états financiers (voir articles 4, 7, 8, 10, 11,12 et 13). Les principes comptables cités plus haut ont pour finalité de permettre la compréhension de l'objectif assigné aux états financiers, c'est donner du patrimoine de l'entreprise , de sa situation financière et de son résultat une « image fidèle », une présentation non trompeuse, loyale et claire ».

L'image fidèle ne constitue donc pas un principe de plus. C'est plutôt le but ultime de tous les principes devant concourir tous et de manière simultanée à l'obtention de cette image fidèle de la situation de l'entreprise, ainsi que de son résultat.

La finalité d'image fidèle est un aspect essentiel du modèle comptable. Elle transcende les notions de régularité et de sincérité des anciens plans comptables. Elle doit être vue sous l'angle des utilisateurs des états financiers. Elle conduit les dirigeants à exercer une responsabilité de production d'informations significatives dans l'état annexé, les choix opérés lorsque le Système Comptable OHADA offre des solutions alternatives.

Le respect des normes comptables du Système devrait aboutir à l'image fidèle. Et dans le cas contraire, le comptable devrait soit fournir des compléments d'information dans l'état annexé, soit déroger aux règles du Système Comptable OHADA dans certains cas extrêmes. Mais tout cela doit être indiqué et justifié (voir art 3 pour développement).

Toujours dans le cadre des fondements du Système Comptable OHADA, après avoir présenter les principes comptables fondamentaux et le but ultime de ces derniers, il importe pour nous de passer en revue les méthodes d'évaluation et de détermination de résultat.

B- LES METHODES D'EVALUATION ET DE DETERMINATION DU

RESULTAT.

La comptabilité financière a deux objectifs principaux : dresser la liste des biens et des dettes de l'entreprise et les évaluer afin de déterminer l'actif net ou capital ; déterminer le résultat que l'entreprise a dégagé à l'issue de ses activités.

1-Les règles d'évaluation

L'article 35 de l'Acte Uniforme relatif au Droit Comptable stipule que : « la méthode d'évaluation des éléments inscrits en comptabilité est sur la convention du coût historique et sur l'application des principes généraux de prudence et de continuité de l'exploitation. Cependant, il peut être procédé à la réévaluation des éléments dans les conditions fixées par les autorités compétentes, et dans le dispositions des articles 62 et 65 ».

Les méthodes d'évaluation ont un lien direct avec la pertinence des états financiers. A cet effet, le Système Comptable OHADA a consacré plusieurs dispositions développant ces méthodes d'évaluation (de l'article 35 à l'article 65).

Différentes méthodes d'évaluation sont susceptibles d'être appliquées entre autres :

- Le coût historique : coût d'acquisition ou de production, la valeur vénale à la date de clôture des comptes lorsque celle-ci est inférieure au coût d'acquisition ou de production (par respect au principe de prudence) ;

- Le coût historique indexé : valeur à la date de l'inventaire qui est constituée par la valeur vénale pour l'entreprise (cas de continuité d'exploitation) et par la valeur liquidative (cas de cessation d'activités)15.

Pour essayer de nous résumer, nous tenterons d'exposer, dans la mesure du possible, les différentes formes de valeurs admises par le Système Comptable OHADA. La valeur peut prendre plusieurs formes : la valeur d'entrée, la valeur actuelle, la valeur nette au bilan.

- La valeur d'entrée dans le patrimoine :

Pour l'inscription au bilan, la valeur retenue par le Système Comptable OHADA est le coût historique : le coût complet pour les biens produits.

- La valeur actuelle :

C'est la valeur actuellement qui est appréciée en fonction du marché, de l'utilité. Cette valeur est supérieur ou inférieur à la valeur d'entrée, rarement égale à cette valeur sauf pour les créances et dettes (en vertu du principe du coût historique).

La notion de la valeur actuellement qui est très importante dans la mesure où, si le coût historique est retenu pour l'enregistrement au bilan, sa connaissance permet de corriger cet enregistrement par la constatation des amortissements et des provisions.

- La valeur nette au bilan.

La valeur nette au bilan est toujours plus faible que la valeur d'entrée ou la valeur actuelle. La valeur nette retenue si la valeur d'entrée est plus faible que la valeur actuelle. Lorsque la valeur actuelle est plus faible que la valeur d'entrée, on adopte la valeur actuelle. Il consiste à maintenir la valeur d'entrée en montant brut et à constater les amortissements ou les provisions.

2- La détermination des résultats

L'article 31 de l'Acte Uniforme relatif au Droit Comptable stipule que : « le compte de résultat de l'exercice fait paraître les produits et les charges, distingués selon qu'ils concernent

15 Pour plus de précision sur les méthodes d'évaluation et sur le concept de coût historique, voir les articles 35 à 65 de l'Acte Uniforme relatif au Droit Comptable

les opérations d'exploitation attachées aux activités ordinaires, les opérations financières, les opérations hors activités ordinaires.

Le classement des produits et des charges permet d'établir des soldes de gestion dans les conditions définies par le Système Comptable OHADA. »

Il ressort de cette disposition, des innovations telles que :

- La dichotomie Activités ordinaires/Activités extraordinaires.

En effet, les activités ordinaires sont des activités relevant des affaires de l'entreprise y compris les activités connexes qu'elle fait à titre accessoire. Elle ne laisse en hors activités ordinaires que des événements extrêmement rares, tels que les changements significatifs de la structure de l'entreprise, l'évolution sensible de sa stratégie, les modifications importantes dans l'environnement économique et juridique ;

- Quatre niveaux d'analyse de la formation du résultat

· Opération d'exploitation/résultat d'exploitation

· Opération financière/ résultat financier

· Opération hors activités/ résultat hors activités ordinaires

· Autres opérations/ impôts sur le résultat et participation des travailleurs.

Aussi, dans le cadre de la détermination du résultat, l'article 59 de l'Acte Uniforme relatif au droit comptable stipule : « le résultat de chaque exercice est indépendant de celui qui le précède et de celui qui le suit, pour sa détermination, il convient de lui rattacher et de lui imputer tous les événements et toutes les opérations qui lui sont propres et ceux-là seulement ».

En bref, la détermination du résultat se fait soit par la différence produits/ charges ; soit par la différence capital fin de période/ capital début de période.

Tout au long de cette section, nous avons essayé de faire une présentation très générale du Système Comptable OHADA. Cette présentation nous a permit de décrire brièvement l'avènement du Système. L'avènement est précédé par les insuffisances marquées par les plans comptables qui étaient en vigueur. D'où l'ultime nécessité, de la naissance d'un nouveau système comptable, pour palier à ces insuffisances.

Par la suite, comme le Système Comptable OHADA a vu le jour, il était question de donner une définition à ce nouveau système, d'où l'exposition de ses composantes.

Enfin, connaissant le système de part ses composantes, nous avons jugé utile, de ressortir les caractéristiques fondamentales de ce système. Il s'agissait en fait de montrer sur quoi est fondé le Système Comptable OHADA. Ces fondements tournent autour des principes comptables fondamentaux et des méthodes d'évaluation et de détermination du résultat.

Cependant, sans perdre de vue que notre travail consiste à ressortir l'impact des disposition du Système Comptable OHADA sur la gouvernance des entreprises, dans la section suivante, nous essayerons de passer en revue les innovations « louables » du Système Comptable OHADA.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe