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Le secteur du micro crédit au maroc, evaluation et etude de cas

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par Mohamed Faska
Université Moulay Ismail Méknes - Licence en sciences économiques 2006
  

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Conclusion générale :

Au Maroc, l'année 2005, proclamée année internationale du microcrédit par l'Assemblée Générale des Nations Unies, est le bon moment pour penser sur la micro finance.

Le microcrédit s'est avéré être un véritable vecteur de développement socio-économique, malgré son jeune âge dans notre pays.

A travers ce travail, on a essayé de traiter le ·microcrédit· d'une façon globale au niveau de la première section, et particulièrement dans le cas de Maroc dans le cadre de la deuxième partie.

Le microcrédit présente une réalité diverse, et recèle d'immenses potentialités de développement.

Sans rappeler des différents éléments et résultats analysés durant ce travail, on va essayer de placer l'accent sur un ensemble de suggestions et recommandations.

Généralement, de telles recommandations peuvent être articulées autour de trois aspects : les aspects juridiques et institutionnelles, les produits et services offerts, les mécanismes et sources de financement:

-Les aspects juridiques et institutionnels : le cadre légal régissant le secteur de la micro finance, la loi 18-97 en fait, contient des atouts certains (la spécialisation des AMC en matière de microcrédit et son résultat sur le développement d'un savoir-faire en la matière, l'émergence d'institutions pérennes grâce à l'obligation de viabilité imposé par la loi, un renforcement des assises financières des AMC grâce à l'exonération de la TVA, une transparence accrue grâce à l'approbation du plan comptable et la supervision confiée récemment à Bank Almaghrib), mais présente aussi de sérieuses entraves au développement des AMC (le statut d'association limite l'accès des AMC à certaines ressources de financement, l'interdiction de mobiliser l'épargne d'offrir d'autres types de produits et services financiers privent encore les AMC de la possibilité de diversifier leurs produits et d'accéder à des ressources financières importantes, la non détermination du taux d'intérêt plafond risque d'engendrer certains abus). D'où la nécessité de renforcer les atouts et d'endiguer les entraves. En effet, une amélioration du cadre réglementaire actuel pourrait être réalisée à travers, notamment :

Ø l'élargissement du champ d'action des AMC, afin de répondre aux besoins des pauvres en termes d'épargne, d'assurance et de transfert d'argent. Le but est de diversifier les produits offerts et d'accéder à autres sources de financement ;

Ø un statut avancé pour le secteur et une capitalisation des associations remplissant les critères de performance. Cela dans le but de satisfaire les besoins financiers des AMC ;

Ø et la fixation du taux d'intérêt maximum appliqué par le secteur ;

A côté de ces axes, une contractualisation des rapports Etat-AMC dans le cadre d'un contrat-programme favoriserait la réalisation des objectifs de l'INDH et le développement des AMC.

-Les produits et services offerts : le secteur de la micro finance au Maroc se caractérise par sa structure oligopolistique, sa forte croissance et son hétérogénéité. Malgré les amendements de la loi 18-97, le secteur reste encore largement dépendant du crédit solidaire et est concentré dans les zones urbaines et périurbaines. Une véritable diversification des produits offerts et une meilleure implantation géographique des AMC passent, entres autres, par :

ü le renforcement des capacités institutionnelles des AMC (management, gouvernance et assistance technique) ;

ü un accompagnement des bénéficiaires par la conception et la mise en place de prestations de services susceptibles de les aider à faire aboutir leurs projets (formation, conseil et orientation, etc.) ;

ü un maillage territorial en parfaite harmonie avec la nouvelle carte de pauvreté. Cette carte fait apparaître les régions et les localités où l'ampleur et l'intensité de la pauvreté sont les plus préoccupantes, d'où la nécessité de les cibler prioritairement ;

ü la réalisation des études de grande envergure se rapportant à la population cible (les profils variés des pauvres, les vulnérables...) et ses besoins en terme de produits et services financiers ;

ü la mise en place d'une base de données actualisées et variées, afin de s'y référer en toute recherche scientifique sur le secteur, et d'éviter le caractère disparate et lacunaire des données statistiques.

-Mécanismes et sources de financement : toute stratégie de financement du secteur devrait tenir compte du développement inégal des AMC. D'où la nécessité de mesures spécifiques aux grandes (afin de leur permettre d'accéder aux ressources financières à long terme), aux moyennes (afin de renforcer leur assises financières) et aux petites associations (des subventions afin de renforcer leur management et gouvernance, notamment).

La satisfaction des besoins en financement et d'assistance technique du secteur, nécessiterait la conception et la mise en oeuvre des instruments novateurs de financement tels que :

§ la création d'un fonds de financement national dédié au microcrédit, qui satisferait au moins partiellement les besoins en financement et assistance technique. Les efforts en cours pour créer ce fonds sont salutaires ;

§ la mise en place d'un fonds de garantie marocain dédié aux AMC, qui faciliterait l'accès aux prêts bancaires à moyen et long terme ;

§ l'autorisation des AMC les plus transparentes et les plus performantes à la collecte de la petite et la micro épargne ainsi qu'à l'accès aux marchés de capitaux. Ces deux instruments permettraient aux AMC d'avoir les moyens nécessaires pour satisfaire leur besoin en financement, diversifier leurs produits et augmenter le nombre des bénéficiaires ;

§ et la mise en oeuvre de la technique de titrisation qui permettrait aux AMC d'améliorer leurs résultats comptables et de financer une part de leurs activités.

Enfin, quel que soit le degré de perfection de ces instruments de financement et de ces éléments de réforme, ils ne peuvent donner les résultats escomptés sans l'existence d'un environnement institutionnel et socioéconomique favorable et d'une stratégie bien définie. Cette dernière devrait promouvoir les AMC et l'efficacité de l'action sociale au Maroc. Il s'agit de trouver des réponses adéquates au dilemme traditionnel consistant à mieux concilier l'économique (la viabilité financière des AMC) et le social (la réduction de la pauvreté, l'amélioration des conditions de vie de la population démunie et la contribution à la cohésion sociale).

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius