CONCLUSION GENERALE
. La recherche scientifique est une démarche qui requiert
un esprit spécial pour
accéder à l'objectivité. Après
avoir présenté tour à tour le passage de la conaissance
commune au nouvel esprit scientifique, la quintessence de la recherche
scientifique et les étapes d'élaboration de l'objectivité
en science, il sied de présenter en les recapitulants les resultats de
notre analyse
L'esprit scientifique, que nous propose Bachelard, est celui
qui conduit à l'épistème, la science, ou connaissance
méthodiquement fondée. L'esprit scientifique se veut critique et
rationaliste, il fait du chercheur un ascétique de la
rationalité, procédant en dépassant la dimension critique
pour la dimension créative. Mais celle- ci suppose la
«rectification». L'esprit scientifique procède par la
complémentarité de la critique et de la rectification. Et c'est
cette complémentarité, comme esprit synthétique, qui
constitue le nouvel esprit scientifique.
Pour Bachelard, le réel reste une connaissance fuyante.
La raison doit l'élucider en dépassant le réalisme
immédiat, le réalisme étant entendu comme un lieu de
lecture et un «champ d'investigation». Dans ce champ, l'erreur ou le
phénomène imprévisible qui se rencontre au cours de
l'expérience, démontre les limites du déterminisme, et
corrobore l'indéterminisme. Mais l'indéterminisme ne nie pas, et
ne supprime pas l'existence des causes déterminantes. Alors Bachelard,
fait dire selon le nouvel esprit scientifique, que la mise en commun des faits
prévisibles et des faits imprévisibles, est incontournable. Elle
permettra la connaissance probable, connaissance intermédiaire reliant
le déterminisme et l'indéterminisme. Cette mise en commun est
l'exigence de l'esprit objectif.
L'objectivité pour l'auteur, est un lieu
d'émergence de l'esprit scientifique. Elle suppose que l'on a rompu avec
l'objet immédiat et que l'on a refusé la séduction du
premier choix. Cela revient à dire, qu'il faut accepter la rupture entre
la connaissance sensible et la connaissance scientifique. Par cette rupture, on
arrivera à dépasser les «obstacles», à se
démarquer de la doxa pour une connaissance objective. Pour ce, toute
connaissance doit subir une transformation rectifiante, reconstruisante.
Bachelard suggère alors la compréhension du nouvel esprit
scientifique, comme une conversion des structures de connaissance
présupposées: il s'agit de «rectification»,
«correction» des erreurs premières. L'esprit
scientifique se manifeste en vainquant, ou en surmontant ces erreurs. A ces
erreurs, qui entravent la clarté cognitive ou vont à l'encontre
de l'esprit scientifique on oppose un «non», une
«négation dynamisante», permettant un dialectique de la
connaissance, une négation qui inclut ce qu'elle nie.
La dialectique bachelardienne est une conscience de
complémentarité et de coordination des concepts dont la condition
logique n'est pas le moteur. Bachelard réforme ainsi, et élargit
aussi le cadre dialectique de la connaissance, en faisant de la dialectique un
lieu de révision où s'intègre la conception
antérieure, mais à l'intérieur d'une nouvelle conception:
il n'y a plus contradiction, il y a seulement contraction.
Enfin pour Bachelard l'esprit scientifique d'après le
nouvel esprit scientifique, reste un concept complexe. Il est complexe dans la
mesure où, pour le comprendre il nécessite d'être
inséré dans un système complexe des pensées et
d'expériences.
|