III.4.1 Comparaison des approches Moyenne-Variance et
Moyenne-VaR
Pour faire cette comparaison, on illustre dans le tableau (10)
les caractéristiques des différents portefeuilles optimaux
sélectionnés par les deux approches :
Tableau 10 : Comparaison des approches Moyenne-Variance
et Moyenne-VaR
Approche
|
ó2
|
R
|
0.02%
|
0.04%
|
0.06%
|
0.08%
|
0.09%
|
0.1%
|
M-Variance
|
ó2(10)-4
|
0. 987
|
1.026
|
1.0607
|
1.3001
|
2.2677
|
2.335
|
M-VaR(99%)
|
ó2(10)-4
|
1.4478
|
1.4838
|
1.563
|
1.7390
|
1.858
|
1.8743
|
En comparant, les deux approches antérieures, on
constate que les portefeuilles sélectionnés par l'approche
Moyenne-Variance pour les espérances qui s'étalent de 0.02%
à 0.08% sont les plus optimaux en terme de risque ; par exemple, pour un
même taux de rendement espéré 0.08%, on enregistre une
variance de 1,3001.1 0-4 pour l'approche classique, mais pour
l'approche Moyenne-VaR, la variance est de 1,739.10-4.
Cependant, lorsque le taux de rendement espéré
dépasse la valeur 0.08%, les portefeuilles choisis par l'approche
Moyenne-VaR, sont plus efficients en terme de risque. En effet, si
l'espérance est équivalente à 0,1%, on enregistre une
variance de 2,335.10-4 pour l'approche classique, mais pour
l'approche Moyenne-VaR, la variance est plus faible de valeur
1,8743.10-4.
Donc on peut schématiser dans un plan (variance,
espérance) les frontières efficientes de deux approches, comme
suite :
![](Choix-des-portefeuilles-une-generalisation-de-lapproche-MV29.png)
Figure 16: Frontières efficientes
On constate que la frontière de l'approche Moyenne-VaR
est sous forme d'un arc, Cette frontière contient les portefeuilles
optimaux pour chaque niveau d'espérance choisie et un minimum VaR. Par
ailleurs, pour un niveau de taux de rendement inférieur à 0.0825%
on observe que la courbe de l'approche Moyenne-VaR (99%) est situé au
dessous de la frontière efficiente de l'approche classique. Par contre,
lorsque l'espérance dépasse 0.0825%, la courbe de l'approche
classique devient au dessous de la courbe qui est en rouge. Les deux courbes
ont un point d'intersection de valeur 0.0825%. Mais comment choisir la
meilleure approche ?
Selon sa préférence au risque et le niveau
d'espérance désiré, l'investisseur choisit les
portefeuilles adéquats en utilisant l'un de deux approches
antérieures. Le tableau suivant classe ces deux approches en fonction de
niveau de taux de rendement espéré :
Tableau 11 : L'approche adaptée selon le niveau
d'espérance désiré
Niveau d'espérance désiré par
l'investisseur
|
R < 0.0825%
|
R =0.0825%
|
R> 0.0825%
|
L'approche adaptée
|
l'approche Moyenne-Variance
|
Indifférent entre les deux approches
|
l'approche Moyenne-VaR
|
Cependant, quelle est l'approche adaptée lorsque le
niveau de confiance diminue à 90% ? Pour répondre à cette
question, nous calculons, dans le tableau 12, la variance des portefeuilles
optimaux pour deux niveaux de confiances á=99% ainsi á=90%. En
effet, les
portefeuilles optimaux sont construits en résolvant le
problème de l'optimisation MoyenneVaR ci-dessus, pour différents
niveaux de confiance. Ainsi, les résultats trouvés sont
enregistrés dans le tableau ci-dessous :
Tableau 12 : Variances des portefeuilles en fonction du
niveau de confiance
á
|
ó2
|
R
|
0.02%
|
0.04%
|
0.06%
|
0.08%
|
0.09%
|
0.1%
|
99%
|
ó2(10)-4
|
1.4478
|
1.4838
|
1.563
|
1.7390
|
1.858
|
1.8743
|
90%
|
ó2(10)-4
|
1.9159
|
1.9686
|
2.014
|
2.0743
|
2.092
|
2.1695
|
En comparant, les deux approches Moyenne-VaR(99%) et
Moyenne-VaR(90%), on constate que les portefeuilles sélectionnés
par la première approche sont plus optimaux en terme de risque ; par
exemple, pour un même taux de rendement espéré 0.1%, on
enregistre une variance1.8743.10-4 pour l'approche dont á =
99%. Mais, pour la deuxième approche, la variance est de
2.1695.10-4.
On peut conclure donc, que plus le niveau de confiance á
est élevé, plus qu'on a une chance d'avoir un portefeuille plus
efficace dont le risque est minimum.
En d'autres termes, on peut certifier ce résultat à
partir la figure (17) où on trace les deux frontières efficientes
pour á=99% ainsi á=90%.
![](Choix-des-portefeuilles-une-generalisation-de-lapproche-MV30.png)
Figure 17 : Frontières efficientes selon
á
Sur cette figure, nous distinguons deux frontières
d'efficiences différentes correspondant à á = 99% et
á = 90%. Ainsi, On constate que la courbe de l'approche Moyenne-VaR
(99%) se situe au dessus de la frontière efficiente de l'approche
Moyenne-VaR (90%).
III.5 L'approche Moyenne-Variance-VaR (99%) :
Afin de limiter les pertes potentielles, nous explorons
maintenant une moderne approche édité par Rockafellar et Uryasev
(2002) connue sous le nom approche Moyenne-VarianceVaR. Cette approche est plus
générale que les deux approches vues précédemment
puisqu'elle combine deux mesures de risque au même temps : la Variance et
la VaR.
Il intervient à notre esprit une question fondamentale :
comment un investisseur sélectionne le portefeuille le plus optimal ?
Dans ce sens, un portefeuille efficient, d'après
Rockafellar et Uryasev, est le portefeuille qui minimise la
variance et se borne le VaR à une valeur absolue maximale égale
à V. D'où, on peut définir ce modèle sous la forme
suivante :
Min X' i Ó X (51)
i
x
X' .
i
|
ô
|
=
|
1
|
)
|
=
|
R
|
S/c i i
X' . E (R VaR á V
=
Afin de résoudre ce système et trouver les
justes proportions de chaque action dans le portefeuille optimal, et
pourá =99%, on fixe deux valeurs pour V et on compare chaque
fois les résultats trouvés avec les résultats vus
auparavant.
À cet instar, on choisit pou la première valeur V =
0.756%. Ainsi, dans le tableau 13, nous comptons les poids des actions dans les
portefeuilles efficaces et ces variances :
Tableau 13 : Les proportions des actions dans les
portefeuilles optimaux á =99% et V=
0.756%.
Xi R
|
0.02%
|
0.04%
|
0.06%
|
0.08%
|
0.09%
|
0.1%
|
X1
|
0.0065
|
0.0623
|
0.0697
|
0.0244
|
0.0786
|
0.1079
|
X2
|
0.0470
|
0.0583
|
0.0703
|
0.0218
|
0.0565
|
0.0512
|
X3
|
0.0044
|
0.0084
|
0.0039
|
0
|
0
|
0
|
X4
|
0.0891
|
0.0163
|
0.0348
|
0.0009
|
0.0615
|
0
|
X5
|
0.0183
|
0.0269
|
0
|
0.0281
|
0.0698
|
0.0067
|
X6
|
0.0371
|
0.0284
|
0.0810
|
0.0794
|
0.0173
|
0.1091
|
X7
|
0.0755
|
0
|
0.0023
|
0.0655
|
0.0419
|
0.0578
|
X8
|
0.0232
|
0.0051
|
0.0384
|
0
|
0.0223
|
0.0353
|
X9
|
0.0887
|
0.0784
|
0.0021
|
0.0654
|
0.0551
|
0.0018
|
X10
|
0.1018
|
0.0333
|
0.0298
|
0.0777
|
0.0406
|
0.0440
|
X11
|
0.0108
|
0.0282
|
0.0669
|
0.0555
|
0.0663
|
0.0748
|
X12
|
0.0341
|
0.0913
|
0.0812
|
0.0913
|
0.0260
|
0.0426
|
X13
|
0
|
0.0088
|
0.0204
|
0.0504
|
0.0454
|
0.0080
|
X14
|
0
|
0.0645
|
0.0674
|
0.0567
|
0.0150
|
0.0344
|
X15
|
0.0707
|
0.0605
|
0.0436
|
0.0301
|
0.0402
|
0.1052
|
X16
|
0.0198
|
0.0804
|
0.0496
|
0.0787
|
0.0382
|
0.0737
|
X17
|
0.0784
|
0.0309
|
0.0443
|
0.0207
|
0.0480
|
0
|
X18
|
0.0111
|
0.0830
|
0.0532
|
0
|
0.0126
|
0.0397
|
X19
|
0.1447
|
0.1572
|
0.1556
|
0.1474
|
0.1662
|
0.1612
|
X20
|
0.1388
|
0.0778
|
0.0854
|
0.1061
|
0.0986
|
0.0467
|
ó2(10)-4
|
1.0056
|
1.0397
|
1.0566
|
1.0904
|
1.0931
|
1.1031
|
Comme pour l'approche classique, on remarque que plus le
niveau du rendement espéré est élevé, plus le
risque est grand. Mais l'évolution de l'espérance et de variance
n'est pas de même proportion, puisque cette dernière évalue
avec proportion très faible. En outre, pour une espérance de
0.02%, on a un portefeuille optimal où la variance est minimum de valeur
1.0056.10-4. Cependant, lorsque on augmente le taux de rendement
espéré à 0.1%, la variance de portefeuille efficace
augmente aussi et prendre une valeur de 1.1031.1 0-4.
De plus, on constate que, pour différents niveaux des
taux de rendement espérés, le poids de l'action Alcatel-Lucent
(X3) dans les plus part des portefeuilles, est presque nul. Cela est
expliqué, de faite que ce titre est plus risqué (on a
déjà montré ça dans le paragraphe « estimation
de VaR »).
![](Choix-des-portefeuilles-une-generalisation-de-lapproche-MV32.png)
Figure 18 : Frontière efficiente de l'approche
Moyenne-Variance-VaR pour V= 0.756%
La figure 18 illustre la frontière efficiente de
l'approche Moyenne-Variance-VaR (99%) quand V = 0.756%. On constate que cette
frontière n'est plus sous forme elliptique, puisque la variance
évalue avec une proportion très faible. En effet, Cette
frontière contient
les portefeuilles optimaux pour chaque niveau d'espérance
choisie et un minimum de variance dont la valeur de VaR est limitée
à 0.756%.
III.5.1 Comparaison des approches Moyenne-Variance,
Moyenne-VaR(99%) et Moyenne-Variance-VaR(99%)
Pour faire cette comparaison, on illustre dans le Tableau 14 les
caractéristiques des différents portefeuilles optimaux
sélectionnés par les trois approches :
Tableau 14 : Comparaison entre les trois
approches
Approche
|
ó2
|
R
|
0.02%
|
0.04%
|
0.06%
|
0.08%
|
0.09%
|
0.1%
|
M-Variance
|
ó2(10)-4
|
0. 987
|
1.026
|
1.0607
|
1.3001
|
2.2677
|
2.335
|
M-VaR(99%)
|
ó2(10)-4
|
1.4478
|
1.4838
|
1.563
|
1.7390
|
1.858
|
1.8743
|
M-V-V (99%)
|
ó2(10)-4
|
1.0056
|
1.0397
|
1.0566
|
1.0904
|
1.0931
|
1.1031
|
Il est donc visible, d'après ce tableau, que l'approche de
Markowitz reste encore plus performante que les deux autres approches, pour les
espérances qui s'étalent de 0.02% à
0.04% puisqu'elle permet de sélectionner les
portefeuilles les moins risqués. En effet, on constate que pour ces deux
taux de rendement espérés, les portefeuilles trouvés par
l'approche classique sont caractérisés par la variance la plus
faible.
Mais, lorsque l'espérance dépasse 0.05%,
l'approche Moyenne-Variance-VaR (99%) dévient l'approche la plus
adaptée par l'investisseur. En outre, elle permet d'avoir des
portefeuilles optimaux dont leurs variances sont les plus minimums.
En d'autres termes, on peut certifier ce résultat à
partir la figure 19 où on trace les trois frontières efficientes
dans un même plan :
![](Choix-des-portefeuilles-une-generalisation-de-lapproche-MV33.png)
Figure 19 : Frontières efficientes des trois
approches
Par ailleurs, pour un niveau de taux de rendement
inférieur à 0.05%, on observe que la courbe de l'approche
Moyenne-VaR (99%) se situe au dessous de deux autres frontières, ce que
implique que pour un même espérance, cette approche donne des
portefeuilles très risqués contrairement à la courbe de
l'approche classique qui est plus rentable. Par contre, lorsque
l'espérance dépasse 0.05%, la courbe de l'approche
Moyenne-Variance-VaR(99%) est au dessus des autres courbes, de plus cette
courbe s'intersecte avec la frontière de Markotitz pour un
espérance de 0.05% .
Pour récapituler, on illustre un tableau où on
classe les trois approches selon la variance ainsi l'approche adaptée en
fonction de portefeuille sélectionné :
Tableau 15: L'approche adaptée selon le niveau
d'espérance désiré
Niveau d'espérance désiré par
l'investisseur
|
R < 0.05%
|
R =0.05%
|
R> 0.05%
|
L'approche adaptée
|
Approche Moyenne-Variance
|
Indifférent entre M-V-V (99%)
et Moyenne-Variance
|
Approche M-V-V (99%)
|
Néanmoins, comment varie la variance des portefeuilles
optimaux sélectionnés par cette dernière approche, lorsque
on augmente la borne de VaR (99%) de 0.756% à 7,5% ?
Pour répondre à cette question, nous calculons
dans le tableau 16, la variance des portefeuilles optimaux pour deux niveaux de
V (0.756% et 7,5). Ainsi, le résultat trouvé est
enregistré dans le tableau ci-dessous ;
Tableau 16 : Effet d'augmenter V sur la variance du
portefeuille
V
|
ó2
|
R
|
0.02%
|
0.04%
|
0.06%
|
0.08%
|
0.09%
|
0.1%
|
0.756%
|
ó2(10)-4
|
1.0056
|
1.0397
|
1.0566
|
1.0904
|
1.0931
|
1.1031
|
7.5%
|
ó2(10)-4
|
1.0354
|
1.0530
|
1.2438
|
1.3185
|
1.3651
|
1.4444
|
En conséquence, on constate que plus V est
élevé, c'est-à-dire plus on augmente l'intervalle de
variation de VaR, plus les portefeuilles efficients choisis par cette approche
sont risqués. Par exemple, pour un taux de rendement
espéré de 0.1%, le portefeuille optimal trouvé a une
variance de 1.103 1.10-4 lorsque V=0.756%. Par contre, en augmentant
V à une valeur 7.5%, la variance de portefeuille optimal accroît
à 1.444.10-4.
Ainsi, on peut certifier ce résultat à partir la
figure (20) où on trace les deux frontières des portefeuilles
efficients pour V=0.756% et V=7.5%.
![](Choix-des-portefeuilles-une-generalisation-de-lapproche-MV34.png)
Figure 20 : Frontière efficiente en fonction de
V
La figure 20, montre que chaque fois on diminue V, on trouve
des portefeuilles plus optimaux, puisque la frontière d'efficience pour
V=0.756% est situé au dessus de courbe de V=7.5%.
|