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Investissement Direct Etranger au Maroc et politique d'attractivité

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par Sanae MAHRAZ
FSJES Meknes - Licence 2008
  

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3 Chapitre II : IDE au Maroc

Le Maroc, depuis son indépendance, n'a cessé d'encourager les investissements directs étrangers, et cela pour plusieurs raisons. Tout d'abord, les flux d'IDE varient toutefois fortement d'une année sur l'autre en raison des difficultés du Maroc à développer une dynamique indépendante des opérations de privatisation. À moyen terme, le tarissement progressif des privatisations pourrait donc entraîner une baisse des flux d'IDE. D'autre part, l'examen des secteurs d'activités vers lesquels se sont orientés les investissements étrangers au Maroc permettrait une meilleure connaissance du degré d'attractivité des différentes branches économiques.

3.1.1 I. flux de l'IDE au Maroc :

Les IDE au Maroc ont connu un essor important dû en grande partie au démarrage du processus de privatisation et à la conversion de la dette extérieure en investissement.

Toutefois, leur évolution se caractérise, à partir de 1996, par une certaine irrégularité. Après avoir enregistré un niveau élevé en 1997 (10,5 milliards de dirhams) en liaison avec la concession d'exploitation des centrales thermiques de Jorf Lasfar et la privatisation de la

SAMIR, les flux d'IDE à destination du Maroc ont accusé une baisse en 1998 et en 2000. Ils ont atteint un niveau record de 30,6 milliards de dirhams en 2001, grâce notamment à l'ouverture du capital de Maroc Telecom. Cette année,(2002) le Maroc a été, d'après le dernier rapport de la CNUCED, le deuxième pays destinataire d'IDE sur le continent africain, après l'Afrique du Sud (6,7 milliards de dollars).

Après avoir accusé une baisse de 70% en 1998, forte amélioration, en 1999, de la performance du Maroc comparativement aux autres pays émergents : 847 millions de dollars en 1999 d'IDE, contre 329 millions de dollars en 1998, en deçà cependant du niveau record atteint en 1997 (1,1 milliards de dollars). Ces évolutions s'expliquent en grande partie par le démarrage du processus de privatisation et par la conversion de la dette en investissement.

Toutefois, en l'absence d'opérations de privatisation en 2000, baisse des IDE au Maroc de 76% par rapport à l'année 1999, se situant ainsi à 201 millions de dollars.

Prise en considération, dans le projet de loi de finances 2002, de la privatisation de 16% du capital de Maroc Telecom et de la cession des participations de l'Etat dans certains organismes comme la Régie des Tabacs, la SOMACA et la Banque Centrale Populaire. Les recettes de ces privatisations seraient évaluées à 12,5 milliards de dirhams.

Les recettes des investissements étrangers1 se sont établies selon l'Office des changes à 13,9 milliards de dirhams (1,6 milliard de dollars) en 2004, soit un recul de 41,8% ou près de 10 milliards de dirhams par rapport à 2003, année marquée par la cession de 80% du capital de la Régie des Tabacs. Au total, les recettes des investissements étrangers ont contribué en 2004 à 3,2% du PIB et 13% de la FBCF contre respectivement 5,7% et 24,3% en

2003.

L'afflux d'IDE au Maroc en 2004 a été marqué essentiellement par la cession en bourse de 14,9% du capital de Maroc Telecom, qui entre dans le cadre de l'accord permettant à Vivendi l'acquisition de 16% supplémentaire de ce groupe.

Cette cession en bourse a connu un succès historique qui s'est manifesté à travers la forte demande de souscription des actions de Maroc Telecom et qui a totalisé pour la seule bourse de Paris (30% des titres offerts) 156 milliards de dirhams, soit 17,5 fois le montant alloué à cette place, provenant de 57 pays. Les plus fortes demandes des institutionnels à l'étranger émanent du Royaume Uni, des Etats-Unis, de la France, de la Suisse, du Benelux, de l'Allemagne, de l'Italie et des pays arabes du Golfe.

Les pays arabes ont représenté moins de 10% du total des IDE reçu au Maroc en 2006. Le 1er pays arabe investisseur en 2006 demeure le Koweït avec 983,5 Mds d'investissement, soit 3,86% du total des IDE reçu en 2006, suivi par les IDE des Emirats Arabes Unies avec 759 MDhs (2,98%) et l`Arabie Saoudite avec 322,1 M Dhs (1,26%).

La légère baisse, en 2006, des flux de l'IDE à destination au Maroc s'explique essentiellement par l'absence d'opérations remarquables de privatisation contrairement à l'année 2005 où ces flux provenaient dans une large mesure de recettes de privatisation.

Le Maroc a drainé un flux d'investissements directs étrangers (IDE) de l'ordre de 2,57 milliards de dollars en 2007 contre 2,4 milliards en 2006, selon le rapport 2008 de la CNUCED sur l'investissement dans le monde.

Il occupe ainsi la 4e position parmi les pays africains et la 1re destination des IDE au niveau des pays du Maghreb, enregistrant ainsi entre 2001 et 2007 d'importants flux qui lui ont permis de surpasser nettement les pays de la région.

La répartition des IDE au Maroc par pays d'origine fait ressortir une prédominance de ceux en provenance des pays de l'UE avec à leur tête la France.

Le flux d'investissement des 13 pays européens qui ont investi au Maroc en 2007 représente 73,5% du total des IDE. Les investissements arabes connaissent, pour leur part, une progression de plus en plus importante, atteignant 19,3% du total des investissements en 2007 contre 9,9% en 2006.

Concernant les investissements marocains à l'étranger, le pays est devenu de plus en plus un pays émetteur d'IDE notamment au niveau africain avec 652 millions de dollars investis à l'étranger en 2007, occupant ainsi la 3e place en Afrique. L'Afrique du Nord a attiré à elle seule 42% du total des IDE en Afrique, qui ont atteint le niveau record de 53 milliards de dollars en 2007.

En 2008 le commerce extérieur affiche un déficit abyssal de 20,5 milliards de DH ? fin mars 2008 (en augmentation de 127,5% par rapport au 1er trimestre 2007), les recettes provenant de l'étranger se portent au mieux. Elles augmentent de 42%, s'établissant à? 9,8 milliards de DH contre un peu moins de 7 milliards de DH de janvier à mars 2007.
En comparaison avec la moyenne des recettes des années 2003 à 2007, les rentrées engrangées sur le premier trimestre 2008 enregistrent une expansion de 84,6%. Sur le total des recettes réalisées, les investissements directs ?étrangers (IDE) se taillent la part du lion puisqu'ils pèsent pour 86,5% de l'ensemble.
En comparant les 20,521 milliards de dirhams enregistrés jusqu'à fin juillet 2008 avec les recettes générées au cours de la même période des quatre dernières années, l'Office des changes tempère cette chute du montant des recettes des investissements et prêts privés étrangers. «Comparativement à la moyenne des recettes de janvier à juillet des années 2003 à 2007, soit 16,702 milliards de dirhams, ces recettes ont affiché une progression de 22,9% ou de 3,819 milliards de dirhams», ajoute l'Office des changes dans sa dernière note sur les indicateurs mensuels des échanges extérieurs.
La répartition de ces recettes par nature d'opération consacre la prédominance des investissements directs qui représentent 81,6 % du total de ces recettes, suivis des investissements de portefeuille avec 15,6 %, selon la même source. Quant aux prêts privés, leur part n'a pas dépassé 2,8 %. En effet, les recettes des investissements et prêts privés étrangers gardent le même profil quant à leurs répartitions par nature d'opération.
Au cours de l'année précédente, les investissements directs ont totalisé 36,379 milliards de dirhams, devançant de loin les investissements de portefeuille avec 3,052 investissements de portefeuille et les prêts privés avec seulement 753 millions de dirhams. Selon toujours les dernières statistiques de l'Office des changes, les dépenses au titre des investissements et prêts privés étrangers ont totalisé 9,19 milliards de dirhams, soit une diminution de 22,1 % par rapport à fin juillet 2007. Dans ce montant global, les opérations de cession d'investissements directs ont représenté 73% du total des dépenses contre 51,7% un an auparavant. Les cessions d'investissements de portefeuille interviennent pour 17,2 % et les remboursements de prêts privés pour 9,8 %, selon les statistiques de cet Office.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo