De la prise en compte à court et à moyen terme des effets du controle de gestion sur le pilotage de la performance dans une entreprise publique: Cas de la direction provinciale et la REGIDESO / Province orientale (de 2004 à 2006)( Télécharger le fichier original )par Blaise Pascal LUWANDJI OPESSE Institut supérieur de commerce de Kisangani - Licence 2007 |
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR, DE LA PRISE EN COMPTE À COURT ET À MOYEN TERMES DES EFFETS DU CONTROLE DE GESTION SUR LE PILOTAGE DE LA PERFORMANCE DANS UNE ENTREPRISE PUBLIQUE : Cas de la Direction Provinciale de la
Regideso/Province Orientale Par Blaise Pascal LUWANDJI OPESSE MEMOIRE Présenté en vue de l'obtention du grade de Licencié en Sciences Commerciales et Financières Option : Comptabilité Directeur : Prof. BOLINDA WA BOLINDA Encadreur : Ass. Jean J. MATETE OSAKO HERI Année Académique
2007-2008 Contacts : (+243)998 506 769 (Zain) ou (+243)818 878 880 (Vodacom) E-mail ou courriel : luwandji@ yahoo.fr ou berecfidus03@yahoo.fr (Ces contacts ainsi que cette photo ont été
ajoutés après la défense veuillez nous A notre chère épouse Jeanne LUWANDJI BOGEY ETALE A notre fils aîné Jacob-Israël LUWANDJI
OPESSE, Josué LUWANDJI Je dédie ce travail 2 Le présent travail que nous présentons en ce jour et qui couronne la fin de nos études Supérieures et Universitaires est le fruit des efforts et des contributions de plusieurs partenaires spirituels, moraux et scientifiques. Nous remercions ainsi infiniment Dieu, notre Père Céleste pour son amour inconditionnel envers nous tout au long du chemin parcouru et qui reste à parcourir dans cette vie. Nos remerciements profonds envers le Professeur BOLINDA WA BOLINDA, qui non seulement nous a encouragé personnellement à poursuivre notre formation à l'ISC-KISANGANI, mais aussi il a accepté de diriger ce travail en homme responsable malgré ses multiples charges ainsi que l'Assistant Jean Joseph MATETE OSAKO HERI, qui nous a encadré et qui a donné de son temps pour lire soigneusement ce travail d'une part et d'autre part il a mis ses moyens pour nous procurer des ouvrages modernes liés au domaine de notre recherche. Ces mêmes sentiments sont exprimés particulièrement à l'égard du Chef des travaux YAAYA LIOGALI pour sa parfaite collaboration dans l'enrichissement et la mise en forme de cette oeuvre ainsi qu'à tous nos enseignants qui nous ont soutenu d'une manière ou d'une autre tout au long de notre formation.. Nous serions ingrats si nous ne reconnaissons pas l'apport non moins important de Mr Déogratias LUPAYO, contrôleur de gestion de la REGIDESO/Province Orientale et les autres responsables de cette entreprise qui n'ont pas hésité de nous informer sur les questions de notre recherche. Notre coeur de gratitude est incliné envers Monsieur Jean Claude BULAYA qui a donné de son temps au delà de toutes ses obligations pour saisir et corriger ce travail en plusieurs reprises selon notre demande. Que nos frères et soeurs dans le Seigneur et ceux de notre famille terrestre ainsi que toutes nos connaissances sociales trouvent ici nos sentiments de gratitude pour leurs contributions spirituelles, mentales, physiques, matérielles et financières. Blaise Pascal LUWANDJI OPESSE INTRODUCTION0.1. Etat de la question La gestion des entreprises s'est considérablement développée ces dernières années en devenant un véritable défi pour les managers. C'est dans cette optique que les techniques perfectionnées ont été mises en place pour permettre ainsi l'adaptation des entreprises aux questions de l'heure. Le contrôle de gestion, un des outils de management des entreprises, s'est révélée comme l'une des techniques de gestion de pointe pour conduire les entreprises à prendre des meilleures décisions, utilisant aussi les ressources avec efficience, efficacité, profitabilité et économie au regard des objectifs fixés.( 1) Cette idée de comment un responsable peut utiliser, de façon optimale, des moyens mis à sa disposition pour atteindre les objectifs fixés tout en créant des valeurs, constitue une solution efficace recherchée par les techniques du contrôle de gestion. Le développement des entreprises au regard du management moderne s'inscrit dans les grandes préoccupations du 21ème siècle vu l'accroissement des besoins des collectivités qui sollicitent les biens et services offerts par ces entités socio-économiques. Ce vent n'épargne pas les entreprises congolaises. Nous trouvons dans le panier du gestionnaire, la politique de l'entreprise, l'une des plus jeunes sciences du management. Son objet est l'entreprise en tant qu'acteur de la vie économique et sociale. Elle vise à connaître les déterminants endogènes et exogènes de cet acteur afin d'expliquer ses comportements passés, de prévoir, et surtout d'orienter ses comportements futurs. Ses finalités en font ainsi la discipline la plus directement liée à la fonction générale d'entreprise, la plus utile à l'exercice du métier de dirigeant.(2) 1 LUSENDI, Cours de Contrôle de gestion, inédit, L2 Comptabilité, ISC-KISANGANI ,2006-2007 p.29 2 STRATEGOR, Politique Générale de l'Entreprise, Dunod, 4 è éd., Paris, 2005 p.4 En observant cependant les entreprises congolaises, surtout celles du secteur public et particulièrement la Direction Provinciale de la Regideso/Province Orientale qui fait l'objet de notre étude, nous observons des insuffisances de gestion justifiées par des déséquilibres internes et externes dans son existence. Cette tare,si l'on ne s'y penche pas à temps réel, cela risquerait de conduire à la perte de cette entreprise si sensible à l'existence humaine et à pollution les collectivités par des services de moindre qualité offerts par cette dernière. Parmi ces déséquilibres, nous notons :l'irrégularité et la faible qualité en fourniture d'eau potable dues à un stock très limités des produits chimiques, la multiplicité des conflits entre agents recouvreurs et abonnés Regideso par manque de motivation et d'un système fiable d'incitation à la participation à la valeur et enfin la confusion manifeste des responsabilités, transformant ainsi la grande partie du personnel, même ceux qui devraient administrer, en agents de recouvrement en vue de pallier aux difficultés de trésorerie qui semblent chroniques dans cette organisation. Le contrôle de gestion se retrouve comme un des outils efficace dans la politique générale de l'entreprise et notamment la direction des actions de l'entreprise voire de toute organisation vers les objectifs fixés dans un accompagnement stratégique par ses méthodes et instruments aux fins de la performance à court, à moyen et à long termes saisissant aussi toutes les opportunités de croissance durant le parcours. Il n'y a donc pas des raisons que la Direction Provinciale de la Regideso/Province Orientale souffre de cette dégradation de gestion. Cette question relative à la gestion des entreprises et notamment celle liée au contrôle de gestion a intéressé plus d'un chercheur en République Démocratique du Congo et sous d'autres cieux. C'est ainsi que LUSENDI, dans son cours de Contrôle de gestion, a comparé deux approches du contrôle de gestion, une traditionnelle et l'autre moderne. Il a précisé que le contrôle de gestion devrait être de plus en plus perçu comme un instrument d'aide à l'élaboration, puis à la mise en oeuvre de la politique générale de l'entreprise de manière à obtenir les résultats plus rapidement, facilement, efficacement et durablement d'une part et d'autre par à saisir les opportunités de croissance par une adaptation du milieu par la participation à la valeur et la motivation contrairement à la logique de sanctions et récompenses, de l'exactitude et de surveillance comme le veut l'approche traditionnelle. Ainsi le passage entre les deux approches du contrôle de gestion requiert un changement radical d'attitude, de culture et de cadre mental.(3) KUNGAMBULU et BWAMBISA, de leur coté en présentant leurs travaux de fin de cycle respectivement sur l'UNIBRA/KISANGANI et la REGIDESO/HAUT-ZAIRE(actuellement Province Orientale),ils s'étaient appuyés sur le contrôle de gestion en tant qu'instrument de la gestion budgétaire et financière et ont affirmé que ce denier permet de mesurer les écarts par rapport aux objectifs de gestion en vue de la performance.(4) Et particulièrement, le dernier a reconnu que le contrôle de gestion constitue un domaine récent, vaste et complexe qu'il faudrait continuer à explorer pour le développement de nos organisations.(5) La même passion autour de la question sous d'autres cieux, se manifeste chez Nicolas SARKOZY. Il a présenté un guide sur la démarche de la performance : Stratégie, Objectifs et Indicateur dans le cadre de la gestion publique en France. Il note que désormais les discussions de gestions se concentrerons sur les objectifs et sur le rapport coût/efficacité des politiques publiques afin que la démarche de la performance conduise vers les objectifs poursuivis, des résultats attendus et obtenus pour les périodes de fonctionnement et prendre des décisions efficaces au moyen des indicateurs fiables de gestion et assurer le pilotage de la performance en vue d'améliorer la dépense publique et orienter la gestion vers l'efficacité économique, la qualité de service et l'incitation au respect des valeurs.(6) Thierry NOBRE, a fournit les résultats d'une enquête menée sur 86 petites et moyennes entreprises françaises autour de l'application des méthodes et outils de contrôle de gestion. Il a aboutit à la conclusion que ces méthodes et outils, notamment le calcul des coûts, la fixation des prix et le pilotage de la performance, leur applicabilité était fonction de l'effectif des salariés, et l'usage d'une grande 3 LUSENDI, Op.cit p.97 4 KUNGAMBULU, Le contrôle de gestion dans l'entreprise. Cas de l 'Unibra Siège de Kisangani (1985-1986), TFC inédit, ISC-KISANGANI, 1987-1988 5 BWAMBISA, Le Contrôle de gestion dans l'entreprise. Cas de la Regideso/Haut Zaire, TFC inédit, ISC-KISANGANI ,1985-1986 6 SARKOZY,N (2004), La démarche de la performance :Stratégie, Objectifs et Indicateurs. P. 1,50 prudence de la part de chercheur était nécessaire. Néanmoins, il constata avec amertume qu'il y a eu un grand décalage entre les entreprises qui adhèrent aux pratiques modernes et celles qui sont restées stationnaires. Il serait important de passer à la sensibilisation auprès des entreprises au sujets des évolutions.(7) La thèse d'Isabelle SOMMERLAT sur Incitation et contrôle en univers multi-institutionnel : Nature et rôle des outils d'aide à la décision. Application à l'amélioration de la qualité de service dans les transports urbain en France. Nous a montré que les questions d'incitation et de contrôle étaient au coeur de nombreuses situations de gestion. Son étude analyse la nature, les conditions de conception et de la mise en place et les critères d'efficacité de dispositif d'incitation et de contrôle dans ce type d'univers multidimensionnel appuyé sur un certains nombre d'outils d'aide à la décision des critères de gestion ainsi que des modèles d'incitation afin d'améliorer la qualité de service d'atteindre les résultats attendus et d'assurer le progrès tout en intégrant la performance dans une analyse multicritère.(8) Après tous ces exposés et débats des chercheurs autour de la question sur le contrôle de gestion, pendant que nous épousons les considérations des uns et des autres ,nous voulons aussi compléter la vision de KUNGAMBULU et BWAMBISI, en s'intéressant dans ce domaine pour vérifier selon les différentes théories autour de deux approches du contrôle de gestion, laquelle est pratiquée par la Direction Provinciale de la Regideso/Province Orientale et savoir si par cette voie, cette dernière pourra être en mesure de lutter contre ces insuffisances et déséquilibres observés sur la pratique de la gestion et enfin orienter le système vers la performance, la création des valeurs et l'équilibre des moyens humains, matériels et financiers dans une stratégie cohérente. 0.2. Problématique L'une des causes majeures des difficultés que rencontrent les entreprises congolaises pour s'adapter au rythme sans cesse croissant et plus rapide de l'évolution économique et technologique à l'échelle tant national qu'international, réside dans le fait que bon nombre de ces entreprises, privées ou 7 NOBRE,T (2001), Méthodes et outils de contrôle de gestion dans les PME. P.1,145 8 SOMMERLAT,I (2002),Incitation et contrôle en univers multi institutionnel :Nature et rôle des outils d'aide à la décision. Application à l'amélioration de la qualité de service dans les transports urbain en France, Thèse LASMADE, Université de Paris, p.1,26 publiques, petites, moyennes ou grandes, ne sont pas bien gérées ou dirigées mais seulement administrées, c'est-à-dire soumise à un schéma routinier. Or, une entreprise ne peut progresser et prospérer que si elle a des dirigeants qui savent l'organiser et gérer son patrimoine. L'organisation et la gestion d'une entreprise appellent de la part de ses dirigeants un certain nombre des préoccupations dont: la recherche de l'amélioration des performances et des résultats à court, moyen et long terme, la mise en place des systèmes d'exploitation provoquant une rentabilité croissante et durable, la recherche du plus grand profit, la capacité de se maintenir et de se développer sur le marché tant national qu'international dans un environnement économique en pleine concurrence et compétitivité( 9) Ainsi ces préoccupations sont en train de stimuler les gestionnaires des entreprises à mettre en place, si pas revoir, des techniques et des formules plus solides et adaptées au temps et à l'espace aux fins de : gagner dans les affaires, opérer un choix rationnel des objectifs, sélectionner des façon optimale les moyens humains, matériels et financiers et décider de leur utilisation convenable au sein d'une stratégie cohérente de l'organisation et de la gestion d'une part, et d'un niveau supérieur de quantité et de qualité de l'activité d'autre part. C'est à ce point qu'on parle de création des valeurs.(10 ) Nous trouvons, donc, en amont des principes solides et sains d'une bonne organisation et d'une bonne gestion en terme de planification, de suivi, de mesure et d'orientation, et en aval la prospérité ou le progrès interne et externe de l'entreprise en terme de satisfaction des clients internes et externes, respect délais, réductions des coûts, l'amélioration de la qualité des prestations et enfin la saisie des opportunités. C'est cela fonctionner à la satisfaction et non à la figuration. Notre étude consiste donc à vérifier sur base des théories modernes du contrôle de gestion, si la Direction Provinciale de la Regideso/Province Orientale, applique une des approches et à quoi celle-ci pourra conduire la situation socio- économique de l'entreprise et au besoin proposer des solutions palliatives. 9 NKOY,JR., Cours de gestion budgétaire, Inédit,G3 ISC-KISANGANI,2000-2001 p. 10 Idem Pour ce faire, cette recherche s'articule autour des questions ci- dessous :
I.1.1.2. Des approches managériales
Les effets de décision proviennent de l'accomplissement de certaines circonstances dont on ne peut mesurer les probabilités d'avènement Outils : matrices pour différentes options de choix, matrices des coûts, matrice des indicateurs de performance périodiques, des tableaux de bord 31 O'BRhEN, J., Les systèmes d'information de gestion, Ed. Renouveau, Ed, hnc, Montréal, 1995, P.6 32 BRENNMANN et SEPARh, S., Op cit., P.91 pour le suivi d'activités et des processus. Ces derniers réduisent l'incertitude liée à la complexité d'environnement.
Un certain nombre de données sont maîtrisées par les concurrents, traitées et analysées pour permettre de déterminer les probabilités de réalisation de certaines hypothèses Outils ; modèles de théorie de jeux I.1.2.3. Types d'application et rôles du contrôle de gestion La typologie de contrôle de gestion repose sur la stratification à trois niveaux. Niveaux de la stratégie, de la tactique et tâches et opérations courantes. A chacun de ce niveau correspond un type spécifique d'application du contrôle de gestion qui intègre les processus et les décisions en ce schéma : Décision action résultat. Avant de présenter la matrice trilogique de fonctionnement de ces différents niveaux, nous avions désiré préciser ce qui suit : - Le contrôle de gestion stratégique est formé des processus et systèmes qui permettent à la direction d'arrêter et d'ajuster les choix des missions dans les domaines d'activité et facteurs clés de succès. - Le contrôle de gestion tactique vise à garantir d'abord la qualité des décisions et des actions qui interviennent dans le domaine tactique. C'est-àdire par référence à des résultats que l'entreprise cherche à atteindre à un horizon de l'ordre de l'année. - Le contrôle de gestion courante ou d'exécution concerne des tâches élémentaires répétitives, tâches qui sont bien connues en raison de répétitivité. Elles sont donc programmables. Il y a un automatisme des tâches. Ci-dessous, la matrice de fonctionnement proposée par LUSENDI Tableau n° 1: La matrice de type de fonctionnement
Source : LUSENDI, p.31 Les auteurs se disputent sur les rôles dévolus au contrôle de gestion. Toutefois, sans se mêler à leurs discussions, nous tenons à préciser que les rôles à retenir dans ce domaine sont fonction de l'approche du contrôle de gestion retenu par l'entreprise. Selon que l'approche est traditionnelle ou moderne, les rôles aussi diffèrent.(33) Pour Henri BOUQUIN, un des grands pionniers du contrôle de gestion moderne, il suggère et identifie les rôles du contrôle de gestion à 4 niveaux, à savoir : - Planifier (on entend la position du marché, la vision, les objectifs, les ressources, les coûts et les moyens de les évaluer). L'étape fondamentale et essentielle. - Permettre un suivi en temps réel et efficace (on entend l'usage des tableaux de bord, des corrections pertinentes des actions). Il s'agit de garder le système sur la trajectoire normal. - Motiver ou animer (il s'agit de l'incitation ou de la stimulation par des clés de performances par objectifs individuels ou collectifs, un renforcement des capacités pour élargir la vision, ...) - Mesurer les performances (Il est question de savoir sur les actions menées par rapport aux moyens, nous ont conduit aux objectifs fixés avec économie, efficience, efficacité et profitabilité) En pratique, tous ces rôles que ce soit du contrôle de gestion ou du contrôleur de gestion, ils sont regroupés en trois catégories au coeur même de la gestion moderne. (34) Il s'agit de : - Rôle informationnel : ce qui implique la planification, l'administration et l'animation des systèmes ; - Rôle relationnel : ce qui implique l'aide à la décision, Conseiller du prince et la co-production des résultats ; - Rôle organisationnel : pris comme l'architecte-renovateur de systèmes. 33 C. ALAZARD et SEPARI, S. Le contrôle de gestion Epreuve n°7, 5ème Ed., Dunod, Paris, 2001, P.286 34 CHIAPELLO, E. et all, Contrôle de gestion : Organisation et mise en oeuvre, 2ème Ed, Dunod, Paris, 2002, P.2 L'application du contrôle de gestion au sein du système entreprise abouti de façon idéale à la performance. Autrement dit l'obtention du résultat prévu ou désiré ou même supérieur à celui prévu et à celui de la période précédente. La performance désigne ainsi donc la réalisation, l'accomplissement, l'exécution. Quatre grands aspects pourront signifier la performance qui est la finalité du contrôle de gestion. Il s'agira de vérifier si les actions menées par les responsables ont permis : - L'Economie : le fait de se procurer les ressources nécessaires à moindre coût - L'Efficience : la minimisation des moyens employés pour atteindre un résultat donné. Il s'agit des rapports sous forme des ratios - La Profitabilité : la part d'un résultat sur les coûts engagés ou sur la production réalisée - L'Efficacité : la capacité à obtenir un résultat/ Cela est fonction des instruments de gestion employés pour planifier, suivre et évaluer les actions de gestion. I.1.2.4. Contrôle de gestion : Phases, étapes et procédures 1) Des phases L'exercice des responsabilités est lié à la stratégie, à la gestion (tactique) et à l'exécution des tâches ou opérations courantes par le responsable. Le contrôle de gestion se propose trois phases (avant -* pendant -* et après l'action) de la manière ci-dessous :
- d'observer le déroulement en cours au moyen des indicateurs de performance, des critères de gestion et clignotants
préalablement établis ; sa trajectoire normale vers les objectifs ou non ; - d'anticiper l'avenir pour évaluer le chemin restant à parcourir de façon à prendre des mesures correctives si nécessaire en cas de dérive. HENRI BOUQUIN précise qu'il convient de noter que ces décisions ou mesures à prendre concernent l'ajustement des moyens aux situations nouvelles mais pas un changement des objectifs initialement définis. En plus, la capacité du pilote dépend beaucoup de la compétence qu'il a d'identifier les actions correctives à partir des informations dont il dispose. (35) c) Post-évaluation : c'est la mesure des performances atteintes. Il s'agit des objectifs atteints ou non et le pourquoi en fonction des indicateurs de performance qu'on s'est préalablement fixés. Cette étape a pour but de ne pas répéter les erreurs constatées et juger les actions menées et les décisions prises pour savoir si les responsables ont une marge de manoeuvre et s'ils ont agit avec économie, efficience, profitabilité et efficacité. Alors il sera possible de se prononcer s'il y a eu performance ou contre- performance. 2) Des étapes et procédures A ce point précis, il est question de savoir si les opérations enregistrées ont respecté la politique définie par les dirigeants de l'entreprise et en outre si elles sont conformes aux intérêts actuels et futurs de l'entreprise. En pratique, le contrôle de gestion implique : - Analyser de façon critique toutes les opérations de l'exploitation permettant de déceler les anomalies de toute nature ; - Comparer des résultats enregistrés aux objectifs fixés par la Direction Générale ; - Etudier spécialement si les résultats réels sont conformes ou non, la politique fixée, favorables ou non à l'avenir et corrélativement proposer des mesures pour remédier au carences ou erreurs décelées. 35 BOUQUIN, H., Op cit, p.36 De ce contenu, il ressort une procédure de contrôle de gestion divisée en 6 étapes essentielles :
Celle-ci est menée par le responsable. Elle a pour but de remettre le responsable dans le bon chemin en situation de dérive, de rapprocher la situation à la norme. Un conseil, un ordre, ou le propre diagnostic du responsable peut être à l'origine de cette action corrective tout comme une auto-correction par le chef de service lui-même. 6. Correction des normes Le but consiste à modifier, à l'actualiser de manière à la rapprocher des réalisations constatées. Ce souci du réalisme, d'adaptation des normes aux possibilités fait que cette phase soit très importante. Il convient de signaler que l'actualisation des normes doit être menée avec prudence. C'est utile de tenir compte des effets environnementaux voir psychologiques et sociaux. I.1.2.5. Approches du contrôle de gestion Le débat autour de la pratique du contrôle de gestion tend à remettre en cause la question du rôle même du contrôleur la question du rôle même du contrôleur de gestion et de la comptabilité de management en tant que système d'information. Comme dit précédemment, les rôles du contrôle de gestion peuvent prendre différentes formes suivant l'approche de gestion qui prévaut dans une entreprise. LUSENDI signale à cet effet que deux approches surgissent. L'une dite contrôleuse au sens restrictif du terme et dominante et fait intervenir le contrôle de gestion à posteriori et l'autre dite de guidage ou de coaching et d'émergence met en avant une intervention à priori du contrôle de gestion. (36) La première s'inscrit dans une logique policière de détection, de surveillance, de récompense et de punition (sanction) en se basant sur une information exacte sur les coûts ou les quantités. L'entreprise se présente comme un ensemble des ressources dont il faut suivre la trace et est appuyée par une structure organisationnelle de pyramide par fonction. Cette forme de contrôle de gestion est dite traditionnelle et est entraînée à japper aux moindres écarts, gardien de la conformité et champion des comparaisons à des standards signalant les gestionnaires sur les résultats, les écarts par rapport aux résultats attendus et il intervient à posteriori une fois les résultats connus. 36 LUSENDI, Op cit, p. 97 La deuxième approche dite de contrôle de gestion de guidage ou de coaching ou à priori renouvelé, s'inscrit quant à elle dans une logique de direction et de gestion de conduite, de stimulation, d'incitation et il requière une information sur les origines ou les causes des coûts et intègre d'autres aspects non quantitatifs. L'entreprise y est vue comme un ensemble d'activités liées au processus, eux- mêmes déclenchés par ces facteurs dont on recherche la maîtrise par l'identification des causes. Cette approche, retourne dans une structure organique fondée sur les processus. Cette forme de contrôle de gestion est dite moderne et évoluée. Elle a pour rôle de diriger et d'orienter en tant que guide et pilote en indiquant les risques et les opportunités mais elle laisse quand même au gestionnaire le choix final de décider en intervenant à priori. C'est ainsi que certains auteurs qui se sont mêlés dans ce débat n'ont pas manqué de donner leurs opinions autour de la question, comme cela pourra être indiqué dans cette suite. Hugues BOISVERT cité par LUSENDI, symbolise la première approche dite traditionnelle par le Chien policier et la seconde dite moderne et évoluée par le Chien guide. (37) Henri BOUQUIN de son côté s'amuse en disant qu'il préfère être guidé par un chien qui laisse à son maître le choix de décider après leur avoir montré les risques plutôt qu'un chien qui décide même à la place de son maître au risque de détruire l'essentiel.(38) Pour Jean Chevalier, le contrôle doit être fait à temps utile et si possible au cours même des opérations. Le contrôle qui vient trop tard n'a plus qu'un caractère documentaire. Il est un peu comme l'autopsie que le médecin légiste pratique après un crime. Il ne change rien. Pour clore cette question, il nous revient de comprendre que le contrôle de gestion doit être perçu de plus en plus comme instrument d'aide à l'élaboration et à la mise en oeuvre de la politique générale de l'entreprise. C'est beaucoup plus l'idée de direction et de conduite que de détection et de surveillance. 37 LUSENDI, Op cit, p.37 38 BOUQUIN, H., Op cit, p. 48 Actuellement, les gestionnaires ne sont plus collés uniquement aux résultats mais aussi à la mesure de la performance dans l'ensemble du système pour la création des valeurs. Non seulement le contrôle à posteriori les intéressent mais aussi la mise en place d'un système permanent d'information en temps réel en qualité, en quantité, en délai et en opportunités en vue d'une décision tout au long du processus stratégique et/ou opérationnel. C'est cela le pilotage. Retenons enfin que le passage entre ces deux approches de contrôle de gestion requiert un changement d'attitude, de culture et de cadre mental. C'est la difficulté majeure qu'éprouve le contrôleur traditionnel ou classique de travailler plus rapidement et facilement en contrôleur gestionnaire. Dans le tableau ci-dessous, Henri BOUQUIN circonscrit les tâches essentielles qui régissent les deux approches.
Traditionnelle Moderne et évoluée I.1.2.6. Contrôle de gestion : Méthodes et Outils Les méthodes ainsi que les outils ou techniques du contrôle de gestion retenus et évoqués ci-bas, à titre illustratif pourront être exploités dans un choix justifié par les dirigeants des entreprises et surtout par leur capacité à donner à ces dernières des informations utiles dont ils ont besoin. C'est ainsi que les auteurs convergents leurs points de vue sur trois catégories de méthodes, à savoir : - Celles liées à la fonction des coûts Il s'agit des méthodes analytiques qui s'efforcent d'établir une relation entre coûts et résultats et établir une évaluation et un contrôle à partir de cette relation. C'est question de mieux connaître la relation moyen - résultats et améliorer l'efficience. - Celles liées à la pratique de l'évaluation et sont dites méthodes synthétiques Elles se caractérisent avant tout par l'acteur de l'évaluation et font souvent appel à des techniques issues des premières méthodes. Ces méthodes recherchent donc l'efficacité. - Et enfin celles qui évitent l'évaluation. Elles sont destinées à faciliter, à alléger, voire à éviter l'évaluation ; le plus souvent par les modes de contrôle à priori ou faisant appel à des structures et à des modes d'organisation particuliers. Section 3 : Le Pilotage de la performance I.1.3.1. Notion sur le pilotage de la performance Si le pilotage est un art de conduire un système et que la performance est la réalisation ou l'accomplissement ou l'exécution d'un programme ou d'une planification selon les objectifs fixés, alors le pilotage de la performance serait l'art ou la façon de conduire un système de manière à réaliser ses objectifs prévus ou désirés. Pris dans le contexte de l'entreprise en tant que système, le pilotage de la performance est fait d'observer le déroulement des activités et des processus en cours, de fait le point sur la situation présente et d'analyser l'avenir pour évaluer le chemin restant à parcourir de façon à prendre à temps les décisions correctives en sorte que le système entreprise poursuive sa trajectoire normale vers les objectifs assignés d'une part et profiter de tout aspect avantageux liés à ces objectifs. Ce concept passe par un ensemble d'informations dont les critères de gestion, les indicateurs de performance et des paramètres pouvant permettre l'évaluation de la performance dans un modèle de causalité. La performance est un indicateur du potentiel de dynamique, de résultat futur. Elle présente une connotation positive. Quand cela n'arrive pas, on parle de contre performance. Le contrôle de gestion a donc pour objectif d'améliorer voire de pérenniser la performance de l'entreprise en passant par une étape obligée : la satisfaction du client et la maîtrise des coûts. (39) La performance d'une entreprise est l'association de son efficience et de son efficacité. L'efficacité pour une entreprise consiste à obtenir des résultats dans le cadre des objectifs définis et l'efficience correspond à la meilleure gestion possible des moyens, des capacités en relation avec les résultats. La performance oblige donc une vision globale interdépendante de tous les paramètres internes et externes, qualitatifs et quantitatifs, techniques et humains, physiques et financiers de la gestion. Le pilotage de la performance aura comme objectifs de définir et de mettre en place des critères de gestion et des indicateurs de performance à suivre et à évaluer au moyen des outils spécifiquement de manière à rendre l'entreprise plus performante, c'est-à-dire meilleurs que ses concurrents tant dans sa stratégie que dans son organisation. |
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