2.2 - Les implications économiques de
l'étude
Les résultats interpellent les Etats à dynamiser
le secteur privé et à réformer efficacement le
système fiscal.
Les Etats à faible niveau développement
financier n'auraient pas de secteur privé dynamique ; ou alors celui-ci
est lésé dans le financement. Dans ces conditions, l'Etat est le
seul agent à même de relancer l'activité économique.
Il est contraint en utilisant l'instrument budgétaire de creuser ses
déficits comme le souligne l'approche keynésienne. Une telle
approche en elle-même n'est pas si dangereuse. Mais c'est plus la
qualité des dépenses engagées qui fait problème. Si
l'Etat entame des dépenses non productives ou non créatrices de
richesses, il ne peut donc efficacement assurer son équilibre
budgétaire à long terme. Le déficit continuerait à
persister. Les finances des Etats africains sont fortement dépendantes
du système financier lorsque celui-ci est sous-développé.
Les Etats à fort développement financier réussiraient
à dynamiser leur secteur privé. Celui-ci s'emploierait de
manière efficace à relancer l'activité économique.
Les administrations publiques s'occuperaient alors uniquement aux
activités traditionnelles des collectivités publiques. Ils
peuvent alors travailler à rationaliser leurs déficits. Loin de
recommander de freiner le développement de l'activité
financière, nous pensons que les pays de la CEMAC ont
intérêt à encourager l'expansion de leur système
financier. Celui-ci donnerait un coup de fouet à l'activité
économique. Les gouvernements s'occuperaient alors à discipliner
leurs budgets.
La deuxième explication que nous suggère cette
étude tient au fait que les Etats de la CEMAC n'auraient pas un
système fiscal satisfaisant. Les Etats des pays africains auront
abondamment profité de la répression
financière et du sous développement du système financier
pour se procurer des revenus faciles. Ils auront alors négligé de
perfectionner leur système de collecte des ressources conventionnelles.
A la suite de la libéralisation financière, ils n'ont pas pu
s'ajuster et compenser la perte de revenus. Ils n'ont pas su réformer
leur système fiscal pour y faire face. Cette perte de revenu ne les aura
pas incité à plus de rigueur budgétaire. De nouvelles
sources de revenus n'auraient pas été envisagées, et les
déficits se seraient ainsi creusés. Loin d'exiger que le
système financier soit maintenu dans le sous développement, nous
proposons que les pays de la CEMAC doivent s'employer à moderniser leur
système fiscal. Réformer la fiscalité devrait permettre
à l'Etat d'engranger de revenus au- delà de ceux perçus
par la répression. Les pays qui ont un système financier bien
développé auront nécessairement développé
une fiscalité efficace, qui permettra aux finances publiques de ne plus
dépendre du système financier.
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