CHAPITRE III-
RESULTATS, ANALYSE ET
SUGGESTIONS
3-1 Présentation et analyse des résultats
3-1-1 La gestion de l'eau dans la zone
d'étude
La croissance démographique avec ses corolaires ont un
impact grandissant sur l?environnement. La demande en eau a atteint les limites
de l?approvisionnement et menace la qualité et la quantité d?une
matière première essentielle aux secteurs économiques et
sociaux de toutes sortes, à la vie et à la santé de
l?espèce humaine. Cela se traduit par un regain d?intérr~t pour
l?eau, dont on attend qu?il débouche sur un engagement concret pour la
protection de cette ressource vitale.
Notons par ailleurs que la gestion de l?eau dans la zone
d?étude peut être caractérisée par trois (03)
variables : la diversité des acteurs concernés (une population,
des habitants-relais, des décideurs politiques«~),
l?intensité de leur implication et l?objet de la participation
Les acteurs concernés
On distingue quatre (04) types d?acteurs : les responsables
communaux, les populations ou la communauté, les acteurs
étatiques et les structures d?intervention sociales.
* Les responsables communaux
Depuis la mise en oeuvre de la décentralisation en
décembre 2002, les communes, en tant que structure administrative
territoriale décentralisée, ont la personnalité juridique
et l?autonomie financière ; ce qui leur confère à ce titre
les compétences pour exercer la maîtrise d?ouvrage dans le domaine
de la fourniture de l?eau à la population.
A ce titre, les responsables communaux assistent les
communautés dans la mise en place des organes de représentation
et de défense de leurs intérêts notamment dans la
préservation de la qualité et la disponibilité de la
ressource eau.
Notre zone d?étude regroupe douze (12) communes, qui
sont : Porto-Novo, Akpro- Missérété, Dangbo, Djidja,
Adjohoun, Bonou, Adja-Ouèrè, Ouinhi, Covè,
Zangnanado, Za-Kpota et Zogbodomey. Parmi toutes les communes,
seuls les responsables des communes de Ouinhi et de Porto-Novo s?investissent
dans la gestion des ressources en eau de leur localité. Pour le reste
des localités, la gestion des ressources en eau est encore une affaire
de l?Etat central en ce qui concerne l?approvisionnement de l?eau potable. En
ce qui concerne les masses d?eau et autres sources naturelles exploitées
par les populations, il n?y a pas une implication en tant que telle des
autorités communales.
On constate que 83% des responsables communaux
enquêtés donc 83% des communes du secteur d?étude ne
s?impliquent pas dans la gestion de l?eau dans leur localité.
Il convient alors de se poser la question de savoir comment se
fait alors la gestion de l?eau dans ces communes.
* Les populations
L?initiative des projets d?eau potable incombe toujours aux
communautés qui en expriment le besoin sous forme de demande de point
d?eau adressée aux
communes. Toutefois, l?obtention des points d?eau potable
reste subordonnée à la contribution financière des
communautés à l?investissement initial. Les populations
organisent également l?exploitation de ces points d?eau à travers
la mise en place et le fonctionnement des organes de gestions qui sont
chargés de veiller au bon fonctionnement de l?infrastructure.
Dans notre secteur d?étude, sur plus d?une centaine de
personnes interrogées, précisément 120 personnes, il nous
est rapporté que la gestion des ressources en eau est une affaire de
groupes sociaux et de puissance financière.
Nous en avons pour preuve le fait que dans toute la basse
vallée de l?Ouémé, les terres aux abords des plans d?eau
appartiennent pour la plupart aux autochtones (PA) qui ont libre accès
aux plans d?eau. Les rares plans d?eau dont l?accès n?est pas sur les
terres des populations autochtones ont leurs abords occupés par de
riches propriétaires terriens (PT ) qui en interdisent l?accès.
Néanmoins, il existe certaines sources d?eau dont l?accès est
libre. Il s?agit pour la plupart des sources artésiennes, des Puits
Modernes (PM), des Forages équipés de Pompe à
Motricité humaines (FPM), des Forages Contre Puits (FCP), des Sources
Aménagées (SA) et des cours d?eau abritant des divinités
(CD) qui sont au nombre de deux (02) dans le secteur d?étude à
savoir le lac Az ili et le lac Hlan.
Ainsi sur 746 points d?eau dénombrés, on note le
fait que :
- 9% constituent la Propriété des Autochtones (PA)
soit 67 ;
- 6% ont leurs abords occupés par de riches
Propriétaires Terrien (PT) soit
44 ;
- 23% des points d?eau sont constitués de Puits Modernes
(PM) soit 176 ;
- 38% sont des Forages équipés de Pompe à
Motricité humaines (FPM) soit 72 - 10% Forages Contre Puits (FCP) soit
281 ;
- 14% Sources Aménagées (SA) soit 104 ;
- Moins de 1%Cours d?eau abritant des divinités (CD): soit
2.
La figure suivante nous montre la manière dont les
ressources en eau de la basse vallée de l?Ouémé sont
gérées.
* Les acteurs étatiques
Les Services Départementaux de l?Eau
représentent et jouent le rôle de l?Etat auprès des
populations. A ce titre, ils recentrent leurs activités sur les
fonctions de transfert des connaissances et de suivi. Ils veillent à
l?application de la loi, au respect des normes de conception, de
réalisation et d?exploitation des ouvrages. Ils apportent un
appui-conseil aux communes pour la mise en oeuvre des programmes d?alimentation
en eau. Les Services Régionaux de l?Eau fournissent aux communes la
connaissance par inventaire et cartographie des ressources en eau
localisées sur son territoire.
* Les structures d'intermédiation
sociale
Elles interviennent à la demande des communes pour les
tâches de promotion, l?amélioration de la qualité de
l?eau, l?assainissement et l?assistance à la préparation des
dossiers de projets. Les communes passent des contrats avec une
ou des structures d?intermédiation sociale. Ces
structures sont aussi responsables parfois de a formation et des
activités de promotion d?hygiène et la mise en place de
l?entretien autour des points d?eau.
Nous pouvons citer l?ONG ALDIPE et
l?ONG AERAM-R qui officient dans la basse vallée de
l?Ouémé comme des structures d?intermédiation sociale en
ce qui concerne les activités de promotion d?hyg iène et la mise
en place de l?entretien autour des points d?eau.
Sur ce plan, il est à noter qu?avec la vastitude de la
basse vallée de l?Ouémé, il faut qu?il y ait plus de
structures d?intermédiation sociale pour mieux couvrir toute la zone et
pour une meilleure connaissance des problèmes des populations
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