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Gestion communautaire des ressources en eau et conflits d'usage dans la basse vallée de l'Ouémé

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par Setondji Yacin Wilfrid BOKO
Université d'Abomey-Calavi - Diplôme d'Etude Supérieure Spécialisée 2009
  

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CHAPITRE III-

RESULTATS, ANALYSE ET

SUGGESTIONS

3-1 Présentation et analyse des résultats

3-1-1 La gestion de l'eau dans la zone d'étude

La croissance démographique avec ses corolaires ont un impact grandissant sur l?environnement. La demande en eau a atteint les limites de l?approvisionnement et menace la qualité et la quantité d?une matière première essentielle aux secteurs économiques et sociaux de toutes sortes, à la vie et à la santé de l?espèce humaine. Cela se traduit par un regain d?intérr~t pour l?eau, dont on attend qu?il débouche sur un engagement concret pour la protection de cette ressource vitale.

Notons par ailleurs que la gestion de l?eau dans la zone d?étude peut être caractérisée par trois (03) variables : la diversité des acteurs concernés (une population, des habitants-relais, des décideurs politiques«~), l?intensité de leur implication et l?objet de la participation

Les acteurs concernés

On distingue quatre (04) types d?acteurs : les responsables communaux, les populations ou la communauté, les acteurs étatiques et les structures d?intervention sociales.

* Les responsables communaux

Depuis la mise en oeuvre de la décentralisation en décembre 2002, les communes, en tant que structure administrative territoriale décentralisée, ont la personnalité juridique et l?autonomie financière ; ce qui leur confère à ce titre les compétences pour exercer la maîtrise d?ouvrage dans le domaine de la fourniture de l?eau à la population.

A ce titre, les responsables communaux assistent les communautés dans la mise en place des organes de représentation et de défense de leurs intérêts notamment dans la préservation de la qualité et la disponibilité de la ressource eau.

Notre zone d?étude regroupe douze (12) communes, qui sont : Porto-Novo, Akpro-
Missérété, Dangbo, Djidja, Adjohoun, Bonou, Adja-Ouèrè, Ouinhi, Covè,

Zangnanado, Za-Kpota et Zogbodomey. Parmi toutes les communes, seuls les responsables des communes de Ouinhi et de Porto-Novo s?investissent dans la gestion des ressources en eau de leur localité. Pour le reste des localités, la gestion des ressources en eau est encore une affaire de l?Etat central en ce qui concerne l?approvisionnement de l?eau potable. En ce qui concerne les masses d?eau et autres sources naturelles exploitées par les populations, il n?y a pas une implication en tant que telle des autorités communales.

On constate que 83% des responsables communaux enquêtés donc 83% des communes du secteur d?étude ne s?impliquent pas dans la gestion de l?eau dans leur localité.

Il convient alors de se poser la question de savoir comment se fait alors la gestion de l?eau dans ces communes.

* Les populations

L?initiative des projets d?eau potable incombe toujours aux communautés qui en
expriment le besoin sous forme de demande de point d?eau adressée aux

communes. Toutefois, l?obtention des points d?eau potable reste subordonnée à la contribution financière des communautés à l?investissement initial. Les populations organisent également l?exploitation de ces points d?eau à travers la mise en place et le fonctionnement des organes de gestions qui sont chargés de veiller au bon fonctionnement de l?infrastructure.

Dans notre secteur d?étude, sur plus d?une centaine de personnes interrogées, précisément 120 personnes, il nous est rapporté que la gestion des ressources en eau est une affaire de groupes sociaux et de puissance financière.

Nous en avons pour preuve le fait que dans toute la basse vallée de l?Ouémé, les terres aux abords des plans d?eau appartiennent pour la plupart aux autochtones (PA) qui ont libre accès aux plans d?eau. Les rares plans d?eau dont l?accès n?est pas sur les terres des populations autochtones ont leurs abords occupés par de riches propriétaires terriens (PT ) qui en interdisent l?accès. Néanmoins, il existe certaines sources d?eau dont l?accès est libre. Il s?agit pour la plupart des sources artésiennes, des Puits Modernes (PM), des Forages équipés de Pompe à Motricité humaines (FPM), des Forages Contre Puits (FCP), des Sources Aménagées (SA) et des cours d?eau abritant des divinités (CD) qui sont au nombre de deux (02) dans le secteur d?étude à savoir le lac Az ili et le lac Hlan.

Ainsi sur 746 points d?eau dénombrés, on note le fait que :

- 9% constituent la Propriété des Autochtones (PA) soit 67 ;

- 6% ont leurs abords occupés par de riches Propriétaires Terrien (PT) soit

44 ;

- 23% des points d?eau sont constitués de Puits Modernes (PM) soit 176 ;

- 38% sont des Forages équipés de Pompe à Motricité humaines (FPM) soit 72 - 10% Forages Contre Puits (FCP) soit 281 ;

- 14% Sources Aménagées (SA) soit 104 ;

- Moins de 1%Cours d?eau abritant des divinités (CD): soit 2.

La figure suivante nous montre la manière dont les ressources en eau de la basse vallée de l?Ouémé sont gérées.

* Les acteurs étatiques

Les Services Départementaux de l?Eau représentent et jouent le rôle de l?Etat auprès des populations. A ce titre, ils recentrent leurs activités sur les fonctions de transfert des connaissances et de suivi. Ils veillent à l?application de la loi, au respect des normes de conception, de réalisation et d?exploitation des ouvrages. Ils apportent un appui-conseil aux communes pour la mise en oeuvre des programmes d?alimentation en eau. Les Services Régionaux de l?Eau fournissent aux communes la connaissance par inventaire et cartographie des ressources en eau localisées sur son territoire.

* Les structures d'intermédiation sociale

Elles interviennent à la demande des communes pour les tâches de promotion,
l?amélioration de la qualité de l?eau, l?assainissement et l?assistance à la
préparation des dossiers de projets. Les communes passent des contrats avec une

ou des structures d?intermédiation sociale. Ces structures sont aussi responsables parfois de a formation et des activités de promotion d?hygiène et la mise en place de l?entretien autour des points d?eau.

Nous pouvons citer l?ONG ALDIPE et l?ONG AERAM-R qui officient dans la basse vallée de l?Ouémé comme des structures d?intermédiation sociale en ce qui concerne les activités de promotion d?hyg iène et la mise en place de l?entretien autour des points d?eau.

Sur ce plan, il est à noter qu?avec la vastitude de la basse vallée de l?Ouémé, il faut qu?il y ait plus de structures d?intermédiation sociale pour mieux couvrir toute la zone et pour une meilleure connaissance des problèmes des populations

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery