CHAPITRE I-
PROBLEMATIQUE
OBJECTIFS HYPOTHESES -
PRESENTATION DU SECTEUR
D'ETUDE ET CLARIFICATION
DES CONCEPTS
1-1 Problématique
Tout effort d?émancipation politique sera
dénué de sens tant que les populations intéressées
demeureront dans un état de stagnation économique aussi
désespérant que celui qui existe dans certaines de nos
communautés rurales. La difficulté initiale paraît rtre
celle de devoir briser le cercle vicieux de l?immense misère de la masse
rurale.
Les stratégies de développement mises en oeuvre
depuis les deux dernières décennies n?ont pas permis de juguler
efficacement la pauvreté et les crises auxquelles sont
confrontées les populations. Cette dernière s?est plutôt
accrue (Banque Mondiale, 1996).
En effet, la plupart des programmes et projets de
développement qui ont été élaborés n?ont pas
connu les résultats escomptés (PNUD, 1998).
Au BENIN, les expériences de développement
connues jusqu?ici montre que l?Etat avait joué un rôle trop
prépondérant qui n?a malheureusement pas permis aux populations,
aux communautés de s?identifier pleinement aux actions initiées
à leur profit (PNDC,1998). Les raisons explicatives d?une telle
situation sont diverses et variées. La non implication et la
non participation des bénéficiaires locaux depuis leur phase de
conception jusqu?à celle de réalisation sont identifiées
comme les principaux facteurs de l?échec des projets et programmes de
développement (SARDAN, 1995).
Depuis des décennies, la région de la basse
vallée de l?Ouémé et d?autres régions au sud du
BENIN fait l?objet d?une forte immigration des populations d?éleveurs
transhumants venant non seulement du nord du pays, mais aussi des pays
limitrophes. Ces éleveurs sont en grande partie des pasteurs peuls. Ces
populations ont quitté leurs régions d?origine pour subvenir aux
besoins de leur bétail. Selon l?idée reçue ces flux
migratoires vers le sud sont les conséquences directes de la
dégradation des terres en général, et de la
sécheresse en particulier. Aujourd?hui,
dans de nombreux villages dans la basse vallée de
l?Ouémé on retrouve des « campements peuls ».
Cependant, la coexistence entre les groupes d?agriculteurs et
les pasteurs peuls est devenue de plus en plus problématique depuis les
années 1980 (Hagberg 2000). Les disputes, dues aux dégkts dans
les champs, à l?accès aux points d?eau et aux passages des
troupeaux, sont fréquentes. Les disputes sont parfois
transformées en conflit violent entre agriculteurs et les pasteurs.
Ainsi, on a assisté à plusieurs conflits
violents dont certains émanaient de groupes d?agriculteurs prits
à tirer sur n?importe quel Peul ou boeuf qu?ils rencontraient. Ces
éclats de violence entre agriculteurs et pasteurs peul font aussi partie
des enjeux politiques régionaux. Les ressources matérielles
(finances, terres, bétail) et politiques (relations des acteurs «
bien placés » au sein de l?État) sont souvent
mobilisées par les acteurs lorsqu?un conflit violent éclate dans
un village. Parfois ces enjeux politiques dépassent les
frontières nationales.
Cet état de chose est à cause de la manière
dont les ressources en eau sont gérées. Dans notre secteur
d?étude qui est la basse vallée de l?Ouémé , la
ressource eau, malgré son existence en termes de quantité
constitue une source de problèmes aux communautés locales.
Tous, nous savons que l?eau, c?est la vie. Sa rareté et
les déficits critiques liés à la satisfaction
équitable des besoins sont souvent source de tragédie. Aussi, la
pérennisation des ressources en eau est devenue un sujet
d?intérr~t national dans le cadre du développement durable et de
la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE).
En effet, des diverses utilisations des ressources en eau au
BENIN, on note les contraintes suivantes:
une gestion sectorielle des ressources en eau,
caractérisée par une multiplicité des centres de
décision ;
une faible implication des acteurs et des usagers dans la prise
de décision ;
une inexistence d?une stratégie globale pour une bonne
gestion des ressources en eau;
une menaces pour la protection et la préservation des
autres espèces et
l?absence d?un code de gestion de l?eau et conflits entre les
différents acteurs.
Dans notre pays, pleins de travaux se sont consacrés
à la gestion des ressources en eau. Mais, très peu
d?études se sont consacrées au règlement et la gestion des
conflits entre agriculteurs et pasteurs.
Cette étude vise à analyser les
problématiques bien connues de la gestion des ressources en eau et celle
de la coexistence entre agriculteurs et pasteurs.
Au BENIN, la coexistence de ces deux catégories
d?acteurs sociaux est reconnue comme étant à la fois
conflictuelle et consensuelle. Sa nature varie aussi bien dans le temps (entre
le présent et le passé) que dans l?espace (d?un village à
l?autre) et d?un contexte à l?autre (entre les activités dites de
développement et la vie quotidienne dans le village).
Les rapports entre agriculteurs et pasteurs au Sahel ont
même été caractérisés comme étant
The Economics of Cain and Abel (Van den Brink et al. 1995) en
faisant allusion aux rapports bibliques entre le cultivateur Caïn et le
pasteur Abel dans le but d?identifier les droits de propriété
agro-pastoraux afin de promouvoir les politiques de développement
appropriées.
De quelle manière se fait donc la gestion des
ressources en eau dans la basse vallée de l?Ouémé ? Quels
sont les conflits auquel on assiste ? Quels sont les mécanismes qui sont
mis en place pour la résolution de ces conflits ?
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