Professeur : KINTAMBU MAFUKU Encadreur : Ass. Didier MASALU M.
Travail présenté en vue de l'obtention du titre
de gradué en sciences économiques.
UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES ECONOMIQUES ET DE GESTION B.P. 832
KINSHASA XI
Le rôle des petites et
moyennes
entreprises(PME)/
industries(PMI) dans la
réduction de la pauvreté
à
Kinshasa
C as de la commune de Masina
EPIGRAPHE
« Quand Dieu vit notre travail, il en fut très
content; mais lorsqu'il regarda notre salaire, il pleura amèrement
».
DEDICACE
A mon père Mathodi Lumengu-lwa-Nzenda Claude ;
A ma mère Kutanga Kibangu Générose ;
A mes frères et soeurs : Ir. Guillaume, Prudence, Bibiche,
Pacha, Fillette, Biko et Yves. Tous de la famille Mathodi.
A mes neveux et nièces : Ken, Splendide et Carmen ;
Ce travail est le fruit de vos pénibles efforts
N-evtce Mekt (Ai, Lv. vtkb v.
AVANT PROPOS
La fin de chaque cycle universitaire est sanctionnée
par un travail de fin de cycle. C'est ainsi que le présent travail est
le fruit de nos quatre ans passés au graduat en Sciences Economiques de
l'Université de Kinshasa.
Nous ne pouvons entrer dans le vif de ce travail sans
témoigner nos sincères gratitudes au Professeur Kintambu Mafuku
et l'Assistant Didier Masalu Mbwensi qui ont accepté de nous encadrer
malgré leurs multiples occupations.
Nos remerciements s'adressent également à nos
parents qui ont accepté de supporter toute notre formation malgré
nos fautes et manquements à leur égard et à tous ceux qui
ont contribué de loin ou de près à l'élaboration du
présent travail. Il s'agit particulièrement de : Christian Otchia
Samen, Christovic Waminuku, Ibrahim Nginamau, Freddy Niengi, Eric Matondo, Dave
Tshituni, Bibiche kifoto, Hélène Ngalula, Dolly Nkalu, Etienne
Mukongo, René Kimbamako, Joël Thalu, Eugene Mambimbi, Bahidir Fumu,
Venant Kiribuni, Trésor Bunani, Blanche Kiuka, Francine Mangala, Junior
Muhono, Arthur Yamba, Noël Yanika, Théthé Taliba, Yowela
Bosongo, Enel Paluku, Olivier Ntumba, Delson Vambi, Fisher Mubenga, Shari
Mulongo et tous les autres qui nous restent très chers.
O. INTRODUCTION 0.1. PROBLEMATIQUE
La pauvreté est aujourd'hui d'actualité dans
tous les coins du monde. Ce vocable est applicable dans tous les pays
d'Amérique latine, d'Amérique noire, du monde arabe et d'Asie.
Depuis quelques décennies, la communauté de
bailleurs de fonds a tenté d'accompagner les efforts de redressement des
Etats pauvres en proposant des modèles prêts à porter sous
formes des plans de redressement économique, de programme d'ajustement
structure (P.A.S.), programme d'ajustement des secteurs sociaux (P.A.S.S.),
etc.
L'élaboration de tous ces plans et programmes n'a
donné aucun résultat probant du fait d'une participation
légère des gouvernements et du mauvais diagnostic des
problèmes réels des populations.
Réduire moitie, entre 1990 et 2015, la proportion de la
population dont le revenu est inférieur à un dollar
américain par jour et par personne est aujourd'hui l'un des objectifs du
millénaire (OMD) si pas le premier préconisé par l'ONU.
D'où la création des initiatives telle que l'initiative PPTE
(pays pauvres très endettés) pour accéder aux facilites
pouvant permettre de réduire la pauvreté dans les pays pauvre. Et
au niveau national, l'élaboration du DSRP (document des
stratégies de réduction de la pauvreté qui est une vision
à long terme du développement et de la réduction de la
pauvreté), est devenu une condition pour accéder aux nouveaux
crédits auprès des institutions de Bretton woods.
En effet, la République Démocratique du Congo
(RDC), pays vaste avec ses 2 345 095 km2 de superficie, dotée
des ressources du sol et du sous-sol (scandale géologique) est
aujourd'hui parmi les plus pauvres du monde.
En RDC, la pauvreté s'est accentuée durant la
décennie 1970-1980. Après avoir accusé une
légère amélioration (7%) au cours de la période
1960- 1970, le PIB par tête d'habitant a accusé un mouvement vers
la baisse au cours de la deuxième décennie (1970-1980). La
dégradation a été accentuée davantage par la
transition politique des années 901. Depuis cette
année, en dépit de tous les efforts fournis par les organismes de
lutte contre la pauvreté, le gouvernement et les chercheurs, la
pauvreté s'accentue avec imminence et évolue plus que
proportionnellement à l'augmentation du revenu en République
Démocratique du Congo(RDC).
Face à cette situation, les congolais ont adopté
une nouvelle stratégie de survie qu'est le refuge dans le secteur des
petites et moyennes entreprises informelles.
De tout ce qui précède, on se permet de se poser
les questions suivantes :
1. les PME ont-elles contribuées à la
réduction de la pauvreté à Kinshasa ;
2. quelle est la durée de vie réelle des PME
kinoises ?
3. quelles sont les catégories des PME dominantes
à Kinshasa et quelles en sont les causes ?
Notre travail se donne comme objectif de fournir une vue
générale sur le rôle des PME sur la réduction de la
pauvreté à Kinshasa.
0.2. HYPOTHESE DU TRAVAIL
Les hypothèses du présent travail sont les
suivantes :
1. les PME kinoises n'ont pas réduit sensiblement la
pauvreté ;
2. A long terme, les PME ne constituent pas un moyen de lutte
contre la pauvreté ;
1 PNUD, Raport sur le dévelopement
humain, 2000, p.29
3. les ménages investissent dans le secteur qu'ils
trouvent rentable un moment donné.
0.3. DELIMITATION DU SUJET
Notre domaine d'investigation étant très
étendu, on a jugé bon restreindre notre champ d'étude dans
la commune de Masina au cours du mois de décembre de l'année 2005
sur les PME et/ou PMI telles que les boutiques, les cabines de
téléphoniques, les fonderies d'aluminium, les pharmacies,...
0.4. INTERET DU SUJET
Aujourd'hui, l'économie kinoise est dominée par
les PME informelles. Ces dernières sont caractérisées par
des moyens financiers très limités, lesquels doivent être
utilisées efficacement pour permettre la survie des familles.
Malheureusement, les PME évoluent dans un environnement ne facilitant
pas leur croissance.
Ainsi, dans le souci de participer à
l'amélioration du bien être kinois, nous avons choisi
d'étudier le rôle de ces PME dans les transactions quotidiennes
des ménages et aussi appeler d'une manière ou d'une autre le
pouvoir public à s'impliquer activement pour l'expansion et
l'évolution de ces entreprises.
0.5. METHODOLOGIE DU TRAVAIL
Pour réaliser cette étude, nous avons fait recours
à la technique ocumentaire d'une part et à un questionnaire
d'enquête d'autre part.
Nous avons procédé par une enquête sur
terrain grâce à laquelle nous avons recueilli les données
sur un échantillon tiré dans certains quartiers de la commune de
Masina auprès des entrepreneurs qui ont accepté de
répondre à nos questions.
Estimant que ces résultats peuvent être
généralisés sur l'ensemble de cette commune, nous
analyserons ces données à l'aide des tableaux, graphiques et
techniques statistiques pouvant nous permettre de tirer certaines
conclusions.
0.6. CANEVAS DU TRAVAIL
Outre l'introduction, notre travail sera divisé en
trois chapitres dont le premier portera sur la définition des concepts
et la présentation du cadre d'analyse, le deuxième analysera la
pauvreté à Kinshasa et le troisième enfin observera le
rôle des micro-entreprises dans la réduction de la
pauvreté. Après ces chapitres viendront respectivement une petite
conclusion et des recommandations.
Chapitre I : DEFINITION DES CONCEPTS ET PRESENTATION DU
CADRE D'ANALYSE
Section 1: DEFINITION DES CONCEPTS
1.1. Les petites et moyennes entreprises (PME)
Pour bien aborder cette section, nous commencerons par
définir le terme « entreprise » pour une meilleure
compréhension de notre thème.
1.1.1. Entreprise
Ce terme est souvent employé en droit fiscal congolais,
elle vise toute organisation professionnelle constituant une entité
économique d'exploitation. Elle est aussi définie comme toute
activité ou unité de production à but commercial (biens et
services)2
1.1.2. Les Petites et Moyennes Entreprises « PME »
L'appellation PME recouvre une panoplie de définitions.
Néanmoins, le nombre de salariés dans une entreprise semble
être retenu comme critère de définition.
En général, une PME compte moins de 500
salariés. Mais dans beaucoup de pays, le seuil le plus bas est (100
à 300 salariés). Suite aux confusions des pays par rapport au
critère à retenir pour classifier les PME, il est retenu un
classement qui obéit à la convention globale suivante :
2 Larousse, dictionnaire universel, 1996.
1.
|
Micro entreprise :
|
1 à 4 salariés ;
|
2.
|
Très petite entreprise :
|
5 à 19 salariés ;
|
3.
|
Petite entreprise :
|
20 à 99 salariés ;
|
4.
|
Moyenne entreprise :
|
100 à 500 salariés.
|
|
Les Petites et Moyennes Entreprises congolaises contribuent
à la réduction des inégalités sociales, font vivre
les populations surtout les plus démunies. Elles produisent des biens et
offrent des services à des coûts réduits permettant
à toutes les couches sociales d'en bénéficier. Elles
valorisent les ressources humaines et les matériels locaux.
1.1.3. Caractéristiques des PME
Les PME congolaises sont caractérisées par :
1. La gestion est confiée à une seule personne,
responsable qui est en même temps le chef ou le propriétaire de
l'entreprise. Il assure toutes les fonctions qui sont
généralement assurées dans la grande entreprise par de
personnes distinctes ;
2. Le patrimoine de l'entreprise n'est pas distinct de celui
de l'exploitant ;
3. Absence de comptabilité ou la tenue d'une
comptabilité élémentaire.
1.1.4. Type des PME en RDC
Il y a deux types de PME qui sont :
1. Celles oeuvrant dans l'économie structurée ou
PME formelles, groupées dans la plupart au sein de l'OPEC (office de
promotion des PME congolaises) ;
2. Celles oeuvrant dans le secteur non structuré de
l'économie ou PME informelles. Ce sont des activités productrices
des biens matériels ou immatériels, qui s'exercent hors les
normes légales : par définition, les entreprises du secteur
informel ne sont pas déclarées et ne déclarent pas leur
main d'oeuvre. Elles sont donc illégales parce qu'elles ne respectent
pas les règles de leur existence et de leur fonctionnement.
Le secteur informel en RDC occupe à l'heure actuelle
25% de la population active. Le reste de cette population active, soit 75% se
réfugient dans d'autres activités parmi lesquelles, les
activités agricoles d'autosuffisance.
Le secteur informel comprend les activités
ci-après3 :
1. Les petites ou très petites entreprises qui
fonctionnent sur un modèle des activités modernes : les
activités de restauration, de réparation, de
transformation,...
2. Les activités spécifiques commerciales :
petites boutiques, petits vendeurs, coiffeur, porteurs, etc.
3. les activités de menus services : laveur de voitures,
cireurs, coiffeurs, porteurs,...
4. Les activités de type traditionnel, cultuel, spirituel
ou psychologique : guérisseurs, féticheurs, marabouts, pasteurs,
charlatans,...
Un grand nombre de demandeurs d'emploi transitent par ce
secteur salarié. Ils ne peuvent accepter de quitter ce secteur pour
l'emploi salarié que si les salaires proposés dans le secteur
salarié sont nettement supérieurs aux revenus retirés dans
les activités informelles.
3 Kazadi Nduba, J., Politique de
rémunération, (notes de cours), FASEC, UNIKIN, 2000, p.31.
1.2. La Pauvreté
La pauvreté est un concept complexe et multidisciplinaire
du fait de la complexité de l'existence humaine.
1.2.1. Définition
La pauvreté est un certain niveau de manque ou
d'insuffisance dans l'existence ou le bien être de l'homme.
Hormis cette définition, on peut définir la
pauvreté selon plusieurs approches :
1. Approche monétaire ou économique : C'est le fait
de ne pas remplir les
conditions de vie de suite au manque de revenu monétaire
utile à la satisfaction des besoins.
1.1. Pauvreté absolue : ici, on se donne un minimum en
dessous duquel on est pauvre. C'est-à-dire l'individu frappé par
la pauvreté absolue peut ou ne pas l'être comparativement à
la société dans laquelle il vit. Donc cela dépend de sa
conception propre. En 1998, le déficit de la pauvreté absolue
(monétaire) s'élevait à 70%.
1.2. Pauvreté relative : c'est le fait d'avoir moins
que les autres membres de la société où l'on vit. Cette
approche tient compte des spécificités de chaque
société notamment les inégalités entre les membres
et les inégalités au niveau international. Elle rend arbitraire
la détermination du seuil de la pauvreté.
1.3. Pauvreté subjective : ici, tout pauvre
perçoit sa situation au sein de la société dans laquelle
elle vit. On se donne des vues sur la pauvreté. Cette approche ne permet
pas de saisir réellement la pauvreté dans la
société.
2. Approche des besoins humains de base : c'est le fait
(qu'un individu ou un ménage) de vivre à un moment donné
dans un état d'insatisfaction des besoins nécessaires pour le
bien-être.
2.1. Pauvreté alimentaire : elle se définit en
termes de carence alimentaire dans la consommation de ménage
exprimé en tout autre nutriment. Selon le FAO, est pauvre toute personne
qui consomme moins de 2 400 Kilocalories par jour.
La pauvreté alimentaire s'est accentuée tout au
long de la période post coloniale du fait de l'abandon du secteur
agricole au profit du secteur minier.
3. Approche de la capacité : Selon cette approche, la
pauvreté est un déficit d'opportunités et des
capacités qui empêchent à un individu ou à une
société de mener une existence viable et/ou d'atteindre les
performances acceptables.
Le PNUD appelle ce déficit d'opportunité et de
capacité pour y accéder pauvreté humaine. La
pauvreté se manifeste aussi par le fait que les pauvres ne participent
pas à la prise des décisions qui affecte leur vie civile, sociale
ou culturelle. Le manque de liberté politique et d'opportunités
de choix constituent, au même titre que le manque de revenu ou de
satisfaction des besoins de base, une partie intégrante des
insuffisances d'une vie humaine descente. Le manque observé dans ces
différents aspects de vie humaine peut être durable ou dû
à des facteurs fondamentaux. Il s'agira de la pauvreté
structurelle. S'ils sont attribuables à des événements
exceptionnels, tels que les catastrophes naturelles ou la guerre, la
pauvreté est alors conjoncturelle.
4. Mesure de la pauvreté : outre les calculs, nous
pouvons utiliser les approches suivantes pour mesurer la pauvreté :
4.1. Ampleur de la pauvreté
Il existe plusieurs méthodes pour calculer cette
ampleur de la pauvreté. La méthode la plus simple donne comme
résultat le nombre absolu de personnes ou des ménages pauvres.
C'est l'indice numérique de pauvreté qui a l'avantage de
clarté mais ne permet pas la comparaison dans le temps dès que
l'évolution démographique est quelque peu importante. Une
variante de l'indice numérique donne l'indice de la pauvreté :
pourcentage de la population pauvre par rapport à la population totale.
Cependant les deux méthodes ne donnent aucune idée du
degré de gravité de la pauvreté. L'indice
volumétrique (déficit de la pauvreté ou brèche de
pauvreté) mesure le transfert de ressources qu'il faudra opérer
pour porter le revenu de toute personne pauvre au niveau du seuil de
pauvreté exactement au niveau du seuil de pauvreté, ce qui
reviendrait donc à éliminer totalement la pauvreté.
4.2. Le profil de pauvreté
Une approche plus dynamique de la pauvreté est possible
grâce à l'établissement de profils de pauvreté qui
tiennent compte des éléments relatifs au cycle de vie des
personnes. Une telle approche permet de cibler les politiques sur les groupes
spécifiques dont on aurait établi la vulnérabilité.
Une autre approche dynamique de la pauvreté consiste à
l'étude de la mobilité c'est-à-dire des fluctuations
autour du seuil de la pauvreté.
4.3. évaluation de la pauvreté non
monétaire
On se sert ici de tous les éléments qui sont
considérés comme constitutifs de la pauvreté, soit comme
cause, soit comme conséquence, les
deux étant en interaction permanente. Il s'agit des
différents indicateurs du bien-être : santé,
éducation, emploi, logement, etc.
Le PNUD a réussi à agréger plusieurs de
ces indicateurs en un indicateur unique, l'indice de développement
humain (IDH) celui-ci se concentre sur trois éléments :
Espérance de vie, l'alphabétisation et le revenu pour jouir des
conditions de vie convenables. L'intérêt de cet indicateur est de
mettre en évidence le fait qu'un degré relativement
élevé de développement humain peut être obtenu
malgré la faiblesse de revenu national. En 1997, le PNUD a introduit un
autre indicateur composite, relatif à la pauvreté humaine (IPH).
Selon une étude du milieu de l'année 1980 dans les grandes villes
de la RDC, la pauvreté frappe près de 80% de la population
urbaine.
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