B. ORGANISATION SOCIALE
1 - LE POUVOIR TRADITIONNEL
Le village Ndokama, visiblement ne présente pas une
organisation sociale bien structurée. Pendant nos enquêtes, il
nous a été amené de constater que, même s'il y a un
chef du village, et malgré le fait que les populations acceptent tous
appartenir au village de Ndokama, il en demeure moins que l'intégration
ou le sentiment d'appartenance à la tribu n'est véritablement pas
encré. Car, les populations ne se sentent pas pleinement sous
l'autorité du chef du village.
D'autre part l'organisation sociale de ce village rentre dans
le cadre de l'organisation des peuples Bantou dont ils appartiennent. Chez les
Bassas, c'est la tribu. Et le chef ici n'a pas un plein pouvoir
décisionnel. Le chef n'a pas une influence réelle sur son peuple.
Le chef est surtout l'auxiliaire de l'administration publique, il assiste
l'autorité administrative dans la transmission de ses ordres. Il existe
tout de même une structure de la chefferie.
ORGANIGRAMME DE LA CHEFFERIE DE
NDOKAMA
CHEF DU VILLAGE DE 3e Degré
NOTABLE N°1 Adjoint N°1
au Chef/Secrétaire Général
CHEF DE BLOC N°1
NOTABLES
CHEF DE BLOC N°2
CHEFS DE FAMILLES. Populations
PATRIACHES
CHEF DE BLOC N°3
Source 1 7ravarx 17n9 kr17ian ks, U) - AESE 43ème
promotion. IPD #177; AC juin 2007
2 - LE POUVOIR ADMINISTRATIF ET
POLITIQUE.
L'action de l'administration est peu observée dans le
village, d'après les enquêtes que nous avons menés, il en
ressort que le village ne reçoit pas régulièrement les
visites de l'autorité administrative et communale. 80% de personnes
enquêtées déclarent n'avoir jamais reçu ces derniers
dans le village. Le village Ndokama n'a pas de conseillé
représenté au sein du conseil municipal à Yabassi, on
remarque tout de même le passage de certains fonctionnaires
d'agriculture, de l'environnement et de la gendarmerie.
Sur le plan politique il n'y a pas une véritable
adhésion aux différents partis politiques. Tous les villageois se
retrouvant parfois dans tous les partis politiques. Il existe un comité
de base du RDPC dont nous n'avons pas pu identifier les membres du bureau. On a
aussi l'UPC et le MANIDEM. Le RDPC reste majoritaire lors des
différentes élections.
En somme l'action administrative et économique est
très peu visible, on se sera attendu qu'elle soit efficace. Nous
assistons à une forte mobilisation sur le plan religieux.
3 - LE POUVOIR RELIGIEUX
La religion occupe une place prépondérante dans
le village, si on ne s'en tient qu'à la prédominance des
différents ministères de culte. On dénombre environ six
édifices religieux le long des 15km de route que traverse Ndokama. Les
églises les plus représentatives sont :
- N.B.C (Native Baptist Church)
- U.E.B.C (Union des Eglises Baptiste du Cameroun)
- Eglise Catholique
- Plein Evangile
- Témoins de Jéhovah.
|
Une Cohabitation parfaite
|
D'après l'ancien d'église (UEBC) avec qui nous
avons eu un entretien, la cohabitation entre les différentes religions
est presque pacifique, elle concerne surtout les congrégations
protestantes entre elles. Les chrétiens de l'UEBC assistent parfois au
culte de la NBC avec qui ils ont une alliance
Le financement de l'église vient surtout des
contributions des fidèles. Ils prennent en charge le pasteur et sa
famille. La prédominance de l'église dans le village est un
aspect significatif dans l'appréhension des habitudes quotidiennes des
populations.
4 - LES ASSOCIATIONS ET ORGANISATIONS DE
DEVELOPPEMENT
L'action des organisations de développement est
animée par des GICS, Associations entraide et le comité de
développement du village.
Nous avons trois GICS :
- Le GIC PRONDOKAMA (Progrès de Ndokama)
- Le GIC PJM (Progrès des Jeunes Mariés)
- Le GIC ELITE (Emprunte Légale des initiatives des
travailleurs de
l'Extérieur)
Nous avons noté que ces GICS sont d'ordre familial, seul
le GIC PRONDOKAMA a déjà reçu un apport
extérieur pour le financement de
ses activités. Il est régulièrement suivi
par les techniciens de l'agriculture. Il a pour activité principale, la
production du miel. Il fait aussi de l'élevage porcin.
Le GIC Elite quand à lui possède une palmeraie bien
entretenue et une petite unité de transformation d'huile de palme. Il a
une production d'environ 300 Litres d'huile de palme environ toutes les deux
semaines. Ces GIC déplorent le manque de moyens financier et technique
pour la réalisation de leur projet. Ils ont tous besoin des formations
et des séminaires pour le renforcement de leur capacité.
- Le comité de Développement
Il existe à Ndokama, un comité de
développement qui est l'objet de discorde entre les élites et les
populations du village, il est sujet d'une lutte d'autorité entre ce
comité (géré par l'élite extérieur) et la
chefferie. Ce comité aujourd'hui ne tient plus de réunion. La
construction du centre de santé qui a été initié
est arrêtée. Le comité est resté inactif.
Les associations se limite à quelques regroupement de
femmes dans le but de s'entraidée. Une forme de mutuelle au niveau du
village.
5 - L'HABITAT.
L'habitat est en majeur partie fait en bois. La remarque que
nous avons pu faire c'est que la population exploite les arbres en forêt
pour se construire car cela leur revient moins cher. Les planches sont souvent
données en compensation de la rente forestière qu'elles auraient
pu prélever chez les exploitants. On rencontre aussi quelques maisons
construites en dur et en terre battue.
TABLEAU N°2 &$ 5 $ &7 ( 5 ,67 ,4 8 ( TI (
0 efE $ °,7 $ 7 DE
NDOKAMA EN 2007
7 \ Se deKEEiNaN
|
Nombre
|
Fréquence
|
Maisons en planche avec tôle
|
132
|
88,59%
|
Maisons en terre battue
|
02
|
1,34%
|
Maisons en durs avec tôle
|
08
|
5,37%
|
Maisons en planche avec tôle en natte
|
07
|
4,70%
|
Total
|
149
|
100%
|
Source 1 7ravarx 17n9 kr17ian ks, U) - AESE
42ème promotion. IPD #177; AC juin 2007 6
-- LES HABITUDES ALIMENTAIRES
L'agriculture étant l'activité principale, les
populations se nourrissent
essentiellement des produits de champ. A NDOKAMA on mange
surtout du manioc ceci sur toutes ses formes. Ils transforment les tubercules
en bâton de manioc (bobolo). Le repas le plus prisé demeure le
mintoumba. Il s'agit des tubercules de manioc écrasé,
pétri avec de l'eau et de l'huile de palme qu'on emballe dans des
feuilles vertes cueillies en forêt, qu'on fait cuire. Il se consomme avec
les sauces de Mbongo Tchobi fait avec du gibier (singe, rat,
porc-épic).
L'alimentation, bien quelle ne soit pas diversifié
reste tout de même équilibrée. Car on mange deux à
trois fois par jour. On y consomme régulièrement des fruits
(orange, ananas, fruits sauvage de forêt). La viande aussi constitue un
aliment qu'on retrouve régulièrement dans les plats.
7 - LES US ET COUTUMES
Les populations de NDOKAMA sont de la tribu bassa en
majorité. On les appelle les « bassa ba yabassi »
c'est-à-dire « les bassa de yabassi ». De nos jours, on
assiste à plusieurs influences extérieures, comme la religion
chrétienne l'administration publique moderne etc... qui ont fait presque
disparaître les us et coutumes de cette population. Aujourd'hui les rites
funéraires, la pratique de la dot traditionnelle, les danses
folkloriques etc.... sont presque inexistantes car la plupart des populations
nous ont fait savoir qu'il ne célébrait plus aucun rite
ancestral. Que les manifestations funéraires étaient
laissées aux soins de l'église nous n'avions pu avoir de
l'information sur ces us et coutumes que part des personnes
âgées.
- Le Mariage
Autres fois à un certains âge, un homme se devait
de prendre femme, ceci se passe par une certaine démarche. Il fallait
rencontrer personnellement sa future compagne et procéder plus tard
à la reconnaissance des deux familles (toquer la porte).
- La dot
Il s'agit ici d'une cérémonie significative pour
réunir les deux conjoints. Pour doter sa femme le jeune doit
prévoir de l'huile de palme du tabac du vin, du sac de sel, du poisson
fumé et de l'argent en espèce. Et il s'en suit la
négociation du mariage entre les deux familles.
|