1-
Introduction.......................................................................................
2
2- Définition
........................................................................................
3
3- Composition chimique du
lait.................................................................
3
4- Variations de la composition chimiques du lait en fonction
des espèces............... 4
5- Le lait et les produits laitiers, véhicules d'agents
d'infection ou d'intoxication ...... 5
5-1- Le
milieu...........................................................................
5
5-2- Sources d'infection et de
contamination....................................... 5
5-3- La chaleur, destructrice des germes
pathogènes.............................. 6
6- Type et distribution des poussées
épidémiques............................................
7
7- Recherche et déclaration des maladies transmises par
le lait............................. 9
7-1- Etude des poussées
épidémiques................................................
9
7-2- Déclaration des infections d'origine
alimentaire.............................. 10
8- Maladies à virus et à
rickettsies..............................................................
12
8-1-
Entérovirus.........................................................................
12
8-2-
Adénovirus.........................................................................
12
8-3- Virus de l'hépatite
infectieuse................................................... 13
8-4- Virus de l'encéphalite à
tiques.................................................. 13
8-5- Virus de la fièvre
aphteuse...................................................... 14
9- Infections et intoxications
bactériennes....................................................
14
9-1-
Charbon...........................................................................
14
9-2-
Botulisme.........................................................................
15
9-3-
Brucellose........................................................................
15
10- Champignons
pathogènes..................................................................
16
11- Infections
parasitaires......................................................................
16
12- Agents sensibilisateurs spécifiques et non
spécifiques ................................ 17
12-1-
Antibiotiques...................................................................
17
12-2- Allergie au
lait.................................................................
18
13- Substances toxiques et autres substances
étrangères.................................. 19
13-1-
Insecticides....................................................................
19
13-2- Agents de conservation et
désinfectants................................... 20
13-3-
Radionucléides................................................................
20
13-4- Substances aromatiques et produits médicamenteux
excrétés à la qualité
du
lait....................................................................................
21
13-5- autres facteurs nuisibles à la qualités du
lait ................................ 22
14- déclaration de la santé canada concernant la
consommation de lait cru............. 23
15-
résume.........................................................................................
24
16-
conclusion....................................................................................
25
annexe...........................................................................................
26
bibliographie....................................................................................
38
1- Introduction
Les vertus nutritives du lait sont connues depuis
longtemps. Il ne parait donc pas nécessaire de les exposer ici. Mais le
lait devient facilement un propagateur efficace de nombreux agents
pathogènes. La collecte et la distribution générale du
lait, devenues de pratique courante au début du siècle dans les
pays en voie d'industrialisation rapide, ont accru ce potentiel de transmission
des maladies et le problème, qui ne posait autrefois qu'à
l'échelon de groupes restreints consommant le lait de quelques animaux,
devient dès lors un problème de masse. Sa résolution
pratique, dans les pays économiquement avancés, grâce
à la mise au point et à l'adoption de mesures efficaces de lutte
contre les zoonoses ainsi qu'à l'application de principes
d'hygiène dans la production et la distribution du lait, est
succès marquants des services de santé publique de ces pays. Ce
succès ne peut néanmoins être durable que grâce
à une surveillance constante de la santé du cheptel laitier et
à des contrôles appropriés en tous les points de la
chaîne de production, de l'instant où le lait quitte le pis de la
vache à celui où il atteint la bouche du consommateur.
L'accomplissement effectif de ces taches par les services atonaux,
déjà difficile dans les pays dotés d'un système de
production et de distribution bien organisé et mécanisé
résultant de plusieurs dizaines d'années d'efforts, l'est bien
plus, alors que les dangers sont bien plus grands, dans les régions
moins développées où font défaut la tradition,
l'expérience, le personnel compétent et les fond
nécessaires pour assurer le bon fonctionnement d'un système de
contrôle du lait. Il faut pourtant trouver les moyens de surmonter ces
difficultés dans ces régions car la production laitière y
a été remarquablement augmentée au cours des dix
années, souvent grâce à l'emploi d'un équipement
moderne, afin de remédier aux carences alimentaires dont souffre la
population.
Bien que les problèmes
d'approvisionnement en lait sain ne se posent pas à la même
échelle dans les pays industrialisés et dans les régions
en voie de développement, ils représentent des analogies
fondamentales. Dans les deux cas, lorsqu'on recourt à un système
très mécanisé avec des services de vaste distribution,
à partir d'un centre, le plus petit relâchement de l'attention,
à l'un quelconque des maillons de la chaîne ferme consommateur,
peut conduire à un désastre.
L'agent pathogène : Celui-ci peut
appartenir à l'une des catégories suivantes : a)
micro-organismes des maladies transmissibles_ virus, rickettsies,
bactéries, protozoaires et autres parasites_ et leurs toxines ; b)
agents sensibilisateurs spécifiques ou non spécifiques ; c)
substances toxiques_ insecticides, produits de conservation,
radioéléments,...
Le présent chapitre traite surtout des
agents et des produits des agents pathogènes (toxines) transmis par le
lait. Il laisse de coté la question des allergies individuelles à
l'égard de protéines spécifiques et n'envisage que
superficiellement celle de l'hypersensibilité attribuée chez
certains sujets à du lait de médiocre
qualité. Il étudie rapidement certains aspects des
problèmes que posent les produits chimiques toxiques, les
radioéléments et les insecticides.
Loin de chercher à approfondir tous les
aspects des maladies transmissibles que peut propager le lait, on à
limité l'étude aux connaissances les plus récentes sur les
principales de ces maladies, sur les caractéristiques les plus
importantes de leur transmission et sur les moyens de prévenir cette
transmission tant dans les Etats industrialisé que dans les
régions en voie de développement.
2- Définition
Le lait est le produit
élaboré par les glandes mammaires des femelles de
mammifères après la naissance du jeune. Le lait
est le produit intégral de la traite totale et ininterrompue d'une
femelle laitière bien portante, bien nourrie et non surmenée. Il
doit être recueilli proprement et ne doit contenir de colostrum.
Le colostrum est le produit secrété par la
mamelle la première semaine après le part. C'est un liquide
visqueux, acide, salé, jaune à odeur forte et goût
amer. Il est très riche en immunoglobulines (anticorps), 200 g/l
de protéines solubles. Le colostrum est également très
riche en matières grasses (50-60 g/l) et en vitamine A. Chez le veau, le
colostrum est quasi indispensable à la survie, car les anticorps ne
peuvent passer la barrière placentaire. Chez le chien 90% des anticorps
proviennent du colostrum.
Le terme "lait" (sans autre précision) désigne
le lait de vache. Le lait provenant d'une autre espèce doit être
désigné par une dénomination "lait de + nom de
l'espèce", par exemple lait de chèvre. C'est une disposition
légale.
3- Composition chimique du lait
Le lait est un mélange complexe constitué
à 90% d'eau et qui comprend :
- une solution vraie : sucre + protéines solubles +
minéraux + vitamines hydrosolubles - une solution colloïdales :
protéines, en particulier les caséines - une émulsion
: matières grasses
La densité du lait est de 1,030 à 1,034. Le
pH du lait est proche de la neutralité : 6,6 à 6,8.
Matière sèche (MS)
|
125 à 135
|
|
Humidité
|
900 à 910
|
|
Glucides
|
48 à 50
|
Lactose
|
Matières azotées totales (MAT)
|
31 à 38
|
Lait standard : 32
|
N non protéique
|
0,01 à 1,2
|
urée : 0,3 à 0,4
|
Lipides
|
35 à 45
|
Lait standard : 40
|
Cendres
|
7 à 7,5
|
Calcium : 1 à 1,4 Phosphore : 0,8 à 1,1
Magnésium : 0,12 Fer : 0,6 mg/l
|
Composition chimique
moyenne du lait de vache (en
g/l)
|
4- Variations de la composition chimique du lait en
fonction des espèces
Il existe des variations assez importantes de la composition
chimique du lait en fonction de l'espèce, en particulier en ce qui
concerne le taux de matière sèche. Certaines de ces variations
sont en relation avec la vitesse de croissance du jeune.
|
Matière sèche (MS)
|
Matière protéique
|
Lipides (MG)
|
Lactose
|
Cendres (MM)
|
Calcium (Ca)
|
Phosphore (P)
|
Vache
|
132
|
35
|
38
|
50
|
7,2
|
1,25
|
0,95
|
Chèvre
|
115
|
34
|
35
|
45
|
8
|
1,35
|
1
|
Brebis
|
185
|
60
|
70
|
45
|
8,7
|
1,9
|
1,5
|
Buffle
|
174
|
38
|
77
|
48
|
7,8
|
1,8
|
1,8
|
Jument
|
105
|
25
|
16
|
61
|
4,5
|
1
|
0,6
|
Ânesse
|
100
|
20
|
14
|
62
|
4
|
|
|
Truie
|
183
|
60
|
66
|
54
|
9,5
|
2,2
|
1,5
|
Chienne
|
246
|
112
|
96
|
31
|
7,3
|
2,8
|
2,2
|
Chatte
|
271
|
95
|
68
|
100
|
7,5
|
1,35
|
0,7
|
Lapine
|
287
|
123
|
131
|
19
|
21
|
5
|
5
|
Femme
|
|
13
|
39
|
70
|
2
|
0,3
|
0,15
|
|
5- Le lait et les produits laitiers, véhicules
d'agents d'infection et d'intoxication
5-1- Le milieu
Le lait est un excellent milieu de culture et de protection
pour certains germes, en particulier pour les bactéries
pathogènes dont la prolifération dépend essentiellement de
la température ainsi que des micro-organismes rivaux et de leurs
métabolites. Plusieurs bactéries pathogènes importantes
(Mycobacteruim Tuberculosis, Brucella) ne se multiplient
pas librement dans le lait, et les virus n'y cultivent pas ; le pouvoir
pathogène de ces agents dépend donc du degré initial de
contamination du lait, de sa dilution ultérieure, de son traitement, du
temps qui s'écoule avant sa consommation et d'autres facteurs. Au
-dessous de 10-20°C l'activité de la plupart des pathogènes
est inhibée ; pour profiter de cette propriété, on
refroidit le lait en attendant de le soumettre au traitement thermique. Aux
températures qui favorisent la multiplication des micro-organismes, la
prolifération des saprophytes peut déborder la croissance des
pathogènes, mais ceux-ci survivent souvent et restent dangereux à
moins qu'ils ne soient détruits par la chaleur. Lorsque le lait est
produit dans des mauvaises conditions d'hygiène et qu'il n'est pas
refroidi, les principaux contaminants engendrent généralement de
l'acide lactique et le font aigrir rapidement. Or, cet acide a un effet
inhibiteur sur les bactéries pathogènes, et l'on a montré
que certains streptocoques producteurs d'acide lactique sécrètent
des substances analogues aux antibiotiques, également capables d'inhiber
dans une certaine mesure les organismes pathogènes ; mais il est
impossible de se fier à ces transformations pour assurer la
salubrité du lait. Produit dans d'excellentes conditions
d'hygiène, le lait peut être presque totalement dépourvu de
germes qui feraient aigrir, si bien que certains micro-organismes
pathogènes (Salmonella, Staphylocoques) qui cultivent mal en
présence d'acide lactique, peuvent y proliférer abondamment
lorsque les conditions de températures sont favorables.
Le vieillissement, au cours duquel la plupart des
pathogènes périssent ou sont éliminés par les
saprophytes et leurs métabolites (par exemple, par formation d'acide)
est mis à profit dans la fabrication de certains produits
laitiers ; il contribue, mais suffit rarement, à l'obtention d'un
produit sain. La tendance au recours à la pasteurisation comme stade de
fabrication de tous les produits laitiers est donc souhaitable
5-2- Sources d'infection et de
contamination
Les agents infectieux du lait proviennent de l'animal
laitier, du manipulateur humain ou du milieu ils peuvent être
excrétés directement du pis dans le lait ou provenir de la peau
et des muqueuses soit de l'animal, soit du trayeur, et contaminent le lait et
les ustensiles laitiers. Lorsqu' ils sont pollués les approvisionnements
en eau constituent l'une des principales sources externes d'infection du lait
a' la ferme et parfois même au centre de pasteurisa ion insectes,
rongeurs, matériaux sales et engrais jouent tous un rôle dans
cette pollution
Les phases les plus critiques sont celles qui suivant la
pasteurisation, car un seul porteur humain peut alors recontaminer de grandes
quantités de lait (par exemple pendant la mise en bouteilles ou en
cartons, ou au cours de la distribution en vrac dans les crémeries).
5-3- La chaleur, destructrice des germes
pathogènes
L'examen du problème de l'inactivation thermique des
micro-organismes pathogènes est essentiel dans toute discussion sur la
transmission des maladies par le lait. De nombreux chercheurs ont
signalé les variables à prendre en considération dans les
études de laboratoire sur les techniques d'inactivation thermique
destinées à une mise en application commerciale dans le
traitement du lait.
Parmi ces variables figurent : l'origine et l'état
physiologique du germe, la nature du milieu de culture, la durée
réelle du traitement thermique, la précision des thermocouples
utilisés,...
En pratique, le traitement thermique du lait a un double
but : détruire les germes pathogènes et autres
micro-organismes indésirables, améliorer la conservation du lait.
C'est la destruction ou l'inactivation des germes pathogènes qui nous
intéresse ici. Pour obtenir, on a mis au point divers
procédés qui consistent à exposer le produit à une
certaine température pendant un certain temps et qui doivent obtenir la
destruction de tous les micro-organismes pathogènes connus. Mais la
résistance thermique de l'enterotoxine staphylococcique pose plusieurs
problèmes car il faut éviter une multiplication massive des
staphylocoques producteurs de cette toxine avant et pendant le traitement du
lait ou des produits laitiers. De nombreuses expérimentations sur la
destruction des germes pathogènes selon différentes courbes
durée température ont précédé l'adoption des
diverses techniques de pasteurisation, et les résultats empiriques de la
pasteurisation commerciale ont amplement justifié la confiance mise en
ces méthodes. On a souvent déclaré qu'aucune
poussée épidémique n'a pu être imputée
à du lait convenablement pasteurisé. Cette assertion est valable
si par l'expression « convenablement pasteurisé » en
entend que les trois conditions suivantes ont été
remplies :
1- Le lait a été convenablement refroidi et
conservé avant la pasteurisation de façon à
prévenir la formation d'entérotoxine staphylococcique
thermostable ;
2- Les appareils de pasteurisation ont fonctionné
correctement ;
3- Des précautions ont été prises pour
éviter toute contamination après pasteurisation
Mal heureusement, il arrive souvent qu'une ou plusieurs de ces
conditions ne soient pas remplies et de nombreuses infections sont dues
à ce manque de précautions.
L'expérience acquise durant de nombreuses années
semble cependant confirmer que les techniques de pasteurisation actuellement en
usage, et surtout de celles qui impliquent l'emploi de hautes
températures, suffisent pour assurer une protection convenable, en
dépit de certains possibilités théoriques de survie des
virus révélées par les travaux de laboratoire.
De nombreuses études sur l'inactivation thermique des
bactéries pathogènes ont été effectuées au
cours des ans. Nevot et ses collaborateurs ,ont récemment
réexaminé l'ensemble de la question. Le tableau 2 résume
les résultats qu'ils ont été obtenus à la suite
d'une étude de laboratoire destinée à établir les
combinaisons durée- température capables d'assurer la destruction
des principaux germes pathogènes. Dans leurs expériences, des
suspensions de bactéries de culture étaient mises d'une part dans
du sérum physiologique, d'autre part dans du lait cru et dans du lait
stérilisé ; dans quelques cas, des tissus animaux
infectés furent utilisés à la place des cultures. Le
tableau 2 donne les principaux résultats de ces expériences. Pour
obtenir des renseignements plus détaillés, il convient de
consulter la monographie de ces auteurs.
L'inactivation thermique des virus pathogènes en
relation avec les problèmes de pasteurisation n'a pas encore
été très étudiée. Woese a passé en
revue les considérations théoriques applicables à
l'inactivation thermique des virus, mais les températures qu'il
envisageait étaient plus basses que celles auxquelles font appel les
techniques de pasteurisation. La plupart des virus pathogènes connus
semblent être inactivés par les techniques courantes, ce qui,
rapproché de l'absence relative de maladies observée chez les
consommateurs de lait pasteurisé, milite en faveur de
l'efficacité de la pasteurisation. Cependant, certaines souches virales
pathogènes survivent aux températures de pasteurisation.
6- Type et distribution des poussées
épidémiques
Les principaux microbes et toxines microbiennes auxquels
peuvent être certainement ou vraisemblablement imputées des
maladies transmises à l'homme par le lait sont
énumérés au tableau1.
Dans de nombreux pays économiquement
avancés, certaines maladies dues au lait contaminé :
fièvre typhoïde, diphtérie, salmonelloses, streptococcie
(angine, scarlatine), fièvre Q, brucellose et tuberculose ont
pratiquement disparu soit qu'elles aient été
éliminées de la population animale (brucellose, tuberculose, soit
que leur fréquence ait été considérablement
réduites parmi la population humaine (typhoïde, diphtérie),
soit que leur transmission ait été évitée par un
traitement thermique et un contrôle sanitaire efficaces des produits
laitiers ; dans les pays en voie de développement où cet
heureux résultat n'a pas encore été atteint, on peut
craindre la répétition des épidémies successives
qu'on connues, au début du siècle, les pays maintenant
avancés . Mais cette répétition est évitable
à condition de mettre à profit les connaissances récemment
acquises concernant les facteurs de transmission des maladies et surtout en
appliquant au lait cru, soit en vrac dans un centre de traitement, soit dans
des dispositifs de conception simple à l'usage familial, des techniques
d'inactivation thermique économiquement praticables.
Les flambées épidémiques
classiques comme celles que causent les staphylocoques toxigènes, les
streptocoques, les bacilles de la typhoïde et d'autres
salmonella, ne sont généralement pas difficiles à
localiser si l'on entreprend des recherches épidémiologiques, car
l'affection clinique se manifeste par l'accumulation de cas sur une
période de temps relativement courte. Il est beaucoup plus difficile, et
même souvent impossible, de déceler l'origine des maladies comme
la brucellose, la tuberculose et l'hépatite infectieuse parce que leur
période d'incubation est beaucoup plus longue et plus variable.
La prévision d'épidémies
spécifiques dans différentes régions est en outre
compliquée par l'existence de différences dans l'état
d'immunité des populations, prises dans leur ensemble, et divers groupes
d'âge, abstraction faite des variations, individuelles chez l'hôte
et chez l'agent infectieux. Ainsi, le tableau épidémique
résultant de la contamination (après pasteurisation)
d'une masse de lait par des bacilles typhoïdiques ou diphtériques
dans une collectivité aux pratiques sanitaires insuffisantes, sera-t-il
totalement différent de celui qu'on observera dans une communauté
où le degré d'hygiène est très élevé,
et qui depuis longtemps est soustraite à tout contact naturel avec ses
germes pathogènes. En général, on peut dire que dans les
zones où l'hygiène est médiocre et où les maladies
transmissibles par l'intermédiaire du tractus digestif sont
endémiques, les nourrissons, les enfants et les adultes
présentent souvent une immunité acquise à ces maladies.
Cette immunité peut être temporaire (salmonellose, dysenterie
bacillaire) ou de longue durée (diphtérie) selon les variations
de souche et la nature antigénique du germe infectant. Les programmes de
vaccination des divers pays contre des maladies telles que le choléra et
la typhoïde affectent aussi le potentiel épidémique des
affections véhiculées par le lait. Finalement, à
très peu d'exceptions prés, on dispose de connaissances
insuffisantes pour établir avec certitude les causes microbiennes de
nombreuses entérites mal définies et d'autres maladies
apparemment contractées par la voie digestive.
En raison de ces variables et du manque de
connaissances précises sur les maladies, dans la plupart des pays, il
serait inutile de vouloir appliquer à la prévision des
épidémies des méthodes complexes. Tout ce que l'on peut
dire, c'est que si l'on insère un traitement thermique dans la
chaîne d'infection, le tableau épidémiologique ne
présente plus que des maladies dont l'homme est le principal
réservoir (voir tableau 1) ; mais en l'absence de ce traitement, on
observe toutes les maladies énumérées au tableau1.
Il est probable que ce tableau devra être
profondément remanié dans les prochaines années. Il
apparaît de plus en plus évident que les entérovirus (dont
font partie les virus de la poliomyélite et les virus Coxsackie) et
certaines souches de Escherichia coli jouent un rôle
considérable en tant que germes pathogènes. On sait qu'ils sont
universellement répandus, mais ils ont fait l'objet de recherches
particulières (peut être à la faveur de la disparition dans
les collectivités d'autres germes pathogènes intestinaux). Ceux
de ces germes pathogènes transmis par le lait proviendraient surtout des
manipulateurs humains, après la pasteurisation. On observera
probablement bientôt, dans les pays les plus avancés, un
changement réel des types d'affections causées par le lait,
à moins qu'il ne soit pas déjà produit. Mais dans les pays
en voie de développement, il se pourrait que l'on doive ajouter les
entérovirus à la liste des nombreux agents encore mal
définis qui causent des maladies intestinales.
Dans ces pays où la contamination des
approvisionnements en lait, tant avant qu'après le traitement thermique,
est beaucoup plus forte que dans les pays très avancés, le seuil
d'infection de l'homme est plus facilement atteint.
7- Recherche et déclaration des maladies
transmises par le lait
Seules les plus dramatiques des épidémies
de maladies à transport laitier frappent l'esprit des populations. Comme
dans le cas des autres maladies à transport alimentaires, en raison du
manque déplorable de systèmes de recherche et de
déclaration dans la plupart des pays, l'ampleur réelle du
problème reste conjecturale. On admet généralement, par
exemple, que les troubles gastro-intestinaux sont peut être la principale
cause de morbidité dans les pays en voie de développement et
qu'ils posent encore un très grave problème dans les pays les
plus industrialisés, mais le rôle du lait dans ces affections,
sauf dans les cas d'épidémies bien définies, est loin
d'être clair. On s'efforce de remédier à ce manque
d'informations dignes de foi. A ce sujet, il convient de mentionner la
conférence technique européenne sur les infections et les
intoxications alimentaires, organisée par l'OMS. Les recommandations
formulées dans le rapport de cette réunion méritent la
plus large diffusion. Une autre publication, intitulée procedure for
the investigation of food borne disease outbreaks (méthode
d'étude des épidémies de maladies à transport
alimentaire) est également très utile.
7-1- Etude des poussées
épidémiques L'expression
« poussée épidémique » s'entend de
deux ou plusieurs cas épidémiologiqument associés et le
terme « épisode » est applicable aussi bien à
un accident familial ou autre, qu'à un cas unique (sporadique).
Lorsqu'on procède à l'étude
épidémiologique d'une poussée épidémique, il
convient d'établir une liste complète des cas avec les
indications suivantes (âge, occupation, caractères cliniques,
date et heure du premier symptôme et caractère des
symptômes). De plus, il faut consigner tous les aliments
ingérés et, si plusieurs ou de nombreux individus sont atteints,
rechercher la source d'infection commune (par exemple un lot de poudre de lait
ou de lait en bouteille). On dressera également la liste du personnel
chargé de la manipulation du lait à la ferme, au centre de
pasteurisation et aux points de distribution, en indiquant les
antécédents médicaux récents et anciens de chacun
des membres de ce personnel. On notera les signes de troubles intestinaux, de
prurit, les ulcérations, les infections suppurantes et autres et, s'il y
a lieu, on fera des prélèvements par frottis. On relèvera
l'état et la disposition des installations sanitaires des centres de
manipulation et de distribution, ainsi que les méthodes d'utilisation
adoptées. Si l'on suspecte une ferme, on devra reconstituer l'histoire
vétérinaire détaillée des animaux, en portant une
attention particulière aux cas récent de mammite. On recueillera
aseptiquement des échantillons globaux de lait d'un ou plusieurs
animaux. Ces échantillons seront immédiatement refroidis et
maintenus au frais jusqu'à leur arrivée au laboratoire d'analyse.
Lorsque les recherches auront permis de concentrer les soupçons sur un
ou plusieurs animaux, on prendra des échantillons séparés
de chaque animal. On prélèvera, pour l'examen
bactériologique, des frottis de tous les ustensiles et de tout le
matériel utilisé à chacun des stades du traitement. Tous
les échantillons suspects, qu'il s'agisse de lait ou de produits
laitiers du jour, voire de plusieurs semaines, devront être
envoyés au laboratoire pour examen. Il conviendra de transmettre
également des échantillons de sang, de vomi et de fèces
des personnes atteintes.
Les mesures indiquées ci-dessus s'imposent
particulièrement en cas d'épidémies aigues, mais la
plupart sont aussi applicables aux incidents moins bien définis (par
exemple, au cas de brucellose). Bien entendu, si l'on décèle, au
cours des recherches, une maladie spécifique comme la fièvre
typhoïde, on peut orienter en conséquence les recherches
épidémiologiques et les travaux de laboratoire.
Les mesures nécessaires doivent être prises d'une
manière aussi peu arbitraire que possible et sans aucun recours à
des sanctions, de manière à obtenir une collaboration totale de
tous les intéressés.
7-2- Déclaration des infections
d'origine alimentaire
La déclaration des infections et intoxications
alimentaires, y compris celles causées par le lait et les produits
laitiers, doit être exigée par les services nationaux qui,
à leur tour, doivent signaler les cas selon la classification type
suivante :
A/ Infection alimentaires
1) Bactériennes
Charbon (062)
Dysenterie bacillaire (shigellose) (045)
Brucellose (044)
Choléra (043)
Infection à colibacilles
Diphtérie (055)
Fièvres paratyphoïdes (041)
Infections à Salmonella, autres que la
typhoïde et les paratyphoïdes (042.0)
Streptococcie (049.2)
Tuberculose (011,012....etc.)
2) A virus et à Rickettsia
Fièvre aphteuse (096.6)
Hépatite infectieuse (092)
Fièvre du Queensland (108)
Encéphalite à tiques (082.0)
3) A protozoaires
B/ Intoxication alimentaires d'origine
bactérienne
Botulisme (049.1)
Toxémie staphylococcique d'origine alimentaire
(049.0)
C/ Maladies d'origine alimentaire dues à
une contamination massive par certaines
bactéries
Clostridium perfringens
D/ Maladies d'origine alimentaire à
étiologie incertaine
Maladies à Escherichia (certaines souches),
Proteus, Pseudomonas, etc.
E/ Intoxications alimentaires dues à des poisons
chimiques
Indiquer la cause lorsqu'elle est connue ; parmi ces
poisons figure les phytotoxines (N960), des composés chimiques
inorganiques et organique (N964-N967) et les substances radioactives.
Que ce soit à l'échelon local, national ou
international, les services sanitaires aurait intérêt à
adopter systématiquement cette manière de faire pour aboutir
à une meilleure compréhension des problèmes que posent les
maladies à transport laitier et, partant, des moyens de les
résoudre. L'expérience acquise au Royaume-Uni pendant les
dernières années justifie cette conviction.
8- Maladies à virus et à rickettsies
Si l'on excepte l'encéphalite à
tique, l'importance des virus dans les maladies laiteuses est mal connue, en
raison de l'insuffisance des données épidémiologiques et
du manque (jusqu'à une époque récente) de technique de
laboratoire permettant d'identifier nombre d'agents viraux transmis par la voie
orale. Cependant, au cours des dix dernières années, les
connaissances sur les affections virales ont considérablement
progressé dans les pays économiquement avancés ; mais
beaucoup reste à faire en ce qui concerne la détermination des
voies de transmission, des doses infectieuses et de la survie des agents
lorsqu'ils sont exposés à la chaleur et à d'autres
conditions de milieu.
La contamination imputable aux manipulateurs humains
est de loin la plus importante des sources possibles d'infection virale pour
l'homme, mais il faut penses également aux virus identiques ou
étroitement apparentés responsables de l'infection du cheptel
laitier.
8-1-
Entérovirus
Le groupe de ces virus, qui prolifèrent dans le tractus
gastro-intestinal de l'homme et des animaux, comporte plus de 50 types
distincts. Seuls certains d'entre eux se sont avérés
pathogènes pour l'homme, notamment les virus de la poliomyélite
et les virus coxsackie. On a montré que certains autres membres de ce
groupe provoquent de graves épidémies de "diarrhées
estivales" chez les nourrissons et chez les enfants. Ces entérovirus
sont répandus dans le monde entier et l'on estime que c'est surtout par
la voie orale qu'ils infectent l'organisme. On a soupçonné le
lait d'être responsable de quelques cas de poliomyélite, les
examens de laboratoire montrent que les techniques de pasteurisation sont
satisfaisantes pour inactiver les virus de la poliomyélite. Les virus
coxsackie mis en suspension dans le lait semblent être plus
résistants aux traitement HTST habituels, certaines souches survivant
aux plus faibles températures utilisées (environ 71C°
pendant 15 secondes); les virus en suspension dans la crème sont encore
plus résistants. Les entérovirus souvent excrétés
dans les fèces de personnes cliniquement saines, peuvent sans doute
provoquer une contamination massive des réserves de lait. Ainsi, le lait
cru et le lait contaminé après pasteurisation jouent très
probablement un rôle dans la dissémination de ces virus et
propagent vraisemblablement les maladies correspondantes.
8-2- Adénovirus
On a identifié une vingtaine de types différents
d'adénovirus. Comme dans le cas des entérovirus seuls
quelques-uns d'entre eux sont des agents infectieux avérés.
L'appareil respiratoire semble être leur voie habituelle de
pénétration mais on a montré que certains d'entre eux sont
excrétés dans les fèces. Comme celui des
entérovirus, leur transport par le lait est vraisemblablement
responsable de nombreux cas de maladies.
8-3- Virus de l'hépatite
infectieuse
Le virus est sans aucun doute transmis par la voie buccale et
peut être rejeté par des individus convalescents ou cliniquement
sains. Sa thermo-résistance est mal connue; on sait qu'il survit
à 56C° pendant 30 minutes. L'hépatite infectieuse doit
être considérée comme l'une des plus graves maladies
virales dont le lait peut être un important propagateur. On doit
remarquer que, dans certaines circonstances (pollution initiale importante par
des matières organiques, clarification insuffisante avant chloration)
même la verdunisation de l'eau ne suffit pas pour assurer l'inactivation
du virus. Ainsi, outre qu'elle peut être transmis par contamination
manuelle directe, l'infection peut être propagée par un
approvisionnement en eau défectueux dans un centre de traitement ou de
distribution du lait.
8-4- Virus de l'encéphalite à
tiques
Dans ses foyers naturels, le virus de l'encéphalite
circule parmi des hôtes vertébrés par l'entremise des
tiques et d'autres acariens, mais l'homme peut être infecté par la
voie cutanée, à la suite de morsures de tiques ou par la voie
orale, notamment après ingestion de lait non thermo traité
provenant de chèvres infectées.
La présence de ce virus a été mise en
évidence dans le lait de chèvre naturellement infectée de
trois régions au mois de l'URSS où la maladie est
endémique. Il est excrété d'une façon continue de 2
à 6 jours après l'infection; sa concentration atteint dans le
lait d'un animal infecté des valeurs plusieurs centaines de fois
supérieures à celle du sang. Ce phénomène peut
être dû à la multiplication du virus dans le pis ou à
sa filtration et à sa concentration dans la pie.
Le virus ne semble pas avoir été isolé du
lait de vaches naturellement infectées, bien qu'il l'ait
été tant après infection expérimentale par des
tiques qu'après inoculation sous-cutanée. Dans le premier cas, le
virus a été décelé dans le lait les 3e
et 4e jour après la contamination; dans le second, du
2e au 6e jour après l'inoculation massive.
Chez la brebis également le virus a été
décelé dans le lait du 3e au 7e jour
après une contamination expérimentale par des tiques. Les
concentrations virales du lait de brebis peuvent approcher celles du lait de
chèvre.
On a également décelé ce virus dans la
crème, le beurre et les caillés préparés à
partir de lait infecté.
La contamination per os des humains par le lait cru
de chèvre provoque généralement une affection du type
méningo-encéphalite bibasique. La durée d'incubation (4-7
jours) est plus courte qu'après infection par des morsures de tiques
(8-20 jours).
8-5- Virus de
la fièvre aphteuse
Le virus passe dans le lait durant la phase de
généralisation de la maladie; plus tard, les vésicules du
pis et de trayons peuvent crever durant la traite et contaminer fortement le
lait. Heureusement, du point de vue de la propagation de la maladie, les
animaux atteints cesse souvent de donner du lait.
Le lait provenant de fermes contaminées doit être
thermo traité convenablement si son ramassage a été
autorisé. Le virus de la fièvre aphteuse ne semble pas survivre
aux conditions de la pasteurisation, bien que des travaux récents aient
mis en évidence que dans certaines circonstances qui le
protégent, le virus résiste assez bien à la chaleur et
à d'autres facteurs, il serait donc utile de réétudier la
question de la pasteurisation à l'aide des techniques virologiques
modernes, on connaît des cas de transmission de la maladie par le lait
cru entre les animaux de différentes fermes, c'est également pour
cette raison que le traitement thermique du lait est nécessaire,
à moins que ne soient adoptées des mesures plus rigoureuses,
telles que l'abattage des animaux atteints.
9- Infections et intoxications bactériennes
9-1- charbon
La contamination de l'homme par la bactéridie
charbonneuse résulte presque toujours de l'ingestion de viande
insuffisamment cuite d'animaux infectés plutôt que de la
consommation de leur lait, il est vrai que chez la vache bacillus anthracis
peut passer du sang dans le lait, mais ce passage semble exiger une forte
bacillémie, qui ne se produit qu'à l'approche de la mort, aussi
le bacille n'a-t-il généralement été
décelé que dans des échantillons de lait
prélevés juste avant ou après la mort, les agents
infectieux persistent rarement dans le lait des animaux rétablis, dans
les cas aigus, la lactation cesse ou l'aspect du lait est si anormal que sa
consommation devient improbable, il faut cependant craindre que les
sécrétions des animaux atteints ne viennent souiller de bacilles
du lait sain, faute de précaution suffisantes dans les étables
touchées par la maladie.
Le Comité mixte FAO/OMS d'experts de l'hygiène
du lait a recommandé que « lorsque le charbon est
effectivement présent dans un troupeau, les plus grandes
précautions soient prises pour éviter la contamination possible
du lait par l'environnement », il faut aussi rejeter le lait des
animaux suspects, c'est-à-dire de ceux qui présentent une
élévation de température, le reste du lait doit être
pasteurisé ou convenablement traité par la chaleur,
l'idéal serait de ne pas utiliser le lait d'un troupeau infecté
tant que deux semaines ne se sont pas écoulées après
l'observation du dernier cas clinique, mais cette mesure serait indûment
stricte du point de vue économique et le Comité a formulé
sa recommandation après avoir pesé les risques relativement
faibles de contamination de l'homme si les précautions
préconisées sont prises.
Etant donné que les animaux qui ont reçu les
vaccins à base de spores vivantes couramment en usage peuvent
excréter des bacilles vivants (atténués) dans leur lait,
il est généralement conseillé de rejeter le lait des
animaux qui font une réaction post-vaccinale générale et
de traiter par la chaleur le lait des autres animaux du troupeau, on peut parer
à cette difficulté en vaccinant les vaches, les chèvres et
les brebis en dehors des périodes de lactation.
9-2- botulisme
Le lait et les produits laitiers ne sont pas rarement en cause
dans le botulisme, Mayer a analysé l'historique d'un grand nombre
d'épisodes enregistrés dans diverses parties du monde, le lait et
les produits laitiers n'airaient joué un rôle que dans 8 des 541
intoxications isolées ou groupées enregistrées aux
Etats-Unis, le fromage, blanc ou autre avait été incriminé
dans 6 cas, le lait en boite dans 2 cas.
Les spores extrêmement résistantes de
clostridium botulinum et de cl. Parabotulinum sont largement
répandues dans le sol et contaminent fréquemment le lait et les
produits laitiers, elles ne risquent guère d'être détruites
par la pasteurisation ni par les autres traitements thermiques habituels, on a
constaté qu'elles restent viables dans le fromage,
généralement en l'absence des toxines correspondantes, les
facteurs responsables de leur inhibition dans le lait et dans le fromage sont
mal connus, bien que l'acidité du lait et de quelques produits laitiers
puisse jouer un rôle important.
Le lait et les produits laitiers étant très
rarement à l'origine de ce type important d'intoxication chez
l'homme.
9-3- brucellose
La brucellose est un des exemples classiques de zoonose
transmise par le lait, son épidémiologie a été
éclaircie par la Mediterranean Fever Commission de la Royal Society of
London, cette commission a établi que l'origine de l'infection humaine
était la chèvre de Malte, a cette époque, l'île
comptait 20.000 de ces animaux dont 50% étaient contaminés et
dont 10% donnaient du lait infecté, des que l'on se mit à
pasteuriser le lait frais fourni à la garnison de Malte, la
fréquence de la maladie chez les soldats diminua de 90%, la maladie
était donc bien véhiculée par le lait, depuis lors, on a
montré que la contamination directe de l'homme se fait par contact avec
des tissus animaux et des sécrétions infectées ou par
inhalation de matériel sec pollué et on considère
maintenant que ce mode de transmission est plus important dans certaines
régions que la propagation par le lait.
10- Champignons pathogènes
Quelques champignons pathogènes peuvent infecter les
tissus mammaires et être excrétés en grand nombre dans le
lait, certaines espèces signalées comme pouvant provoquer la
mammite chez les animaux sont également capables de susciter divers
états pathologiques chez l'homme, on n'a jusqu'à présent
signalé chez celui-ci aucune infection de ce genre d'origine
laitière, mais la présence dans le lait et les produits laitiers
de ces champignons pathogènes pour l'homme constitue un danger en
puissance, bien que non avéré, certaines observations permettent
de penser que l'usage répandu de la pénicilline et d'autres
antibiotiques contre la mammite bactérienne a conduit à un
accroissement de l'incidence de la mammite d'origine fongique.
Nocardia asteroides serait la cause d'une mammite du
bétail, on a constaté que ce champignon est excrété
dans le lait quatre mois et demi durant, des poussées
épidémiques de ce type de mammite ont été
signalées aux Etats-Unis, au cours de l'une d'elles, 28 vaches (18%)
d'une exploitation laitière ont été atteintes, on a
observé depuis lors d'autres troupeaux infectés, dont un à
Hawai. Des cas isolés d'infection ont également été
signalés : chez une vache et chez une chévre, le
micro-organisme résiste à la pasteurisation à
740C pendant 15 secondes et à 640C pendant 30
minutes ; il détruit en 30 minute par un traitement à
660C.
11- Infections parasitaires
Il est certain que quelques unes des affections parasitaires
de l'homme transmissibles par les aliments peuvent être
véhiculées par le lait ; tel est notamment le cas des
affections au cours desquelles le stade infectant du parasite peut être
propagé par les manipulateurs de lait : Kystes amibiens et autres,
oeufs de Taenia solium et de Enterobius. Mais les
caractéristiques épidémiologiques de ces infections sont
telles qu'il est difficile sinon impossible de déceler les causes de
transmission des agents infectieux au lait ; et c'est sans aucun doute la
raison pour laquelle la littérature des maladies à transport
laitier ne signale pas de cas infectieux de ce type.
Toxoplasma gondii est à notre connaissance, le
seul parasite animal qui excrété dans le lait de vache, soit
infectieux pour l'homme ; mais on ignore si les humains peuvent etre aussi
infectés par l'intermédiaire du lait, la contamination du lait et
des produits laitiers par des sols infectés d'oeufs de Ascaris
ou de Trichuris, ou de larves d'helminthes, semble possible bien
que difficile, de bonnes techniques sanitaires, le traitement thermique du lait
et l'adoption de mesures d'hygiène par les manipulateurs de lait
devraient convenablement prévenir la transmission de ces infection.
12- Agents sensibilisateurs spécifiques et non
spécifiques
12-1- Antibiotiques
les laits vendus dans les pays industriels renferment assez
fréquemment des résidus provenant des antibiotiques
utilisés pour le traitement des animaux laitiers, ces produits sont
fréquemment administrés par voie parentérale ou orale, et
parfois en complément de la ration alimentaire, mais c'est la perfusion
intra mammaire contre la mammite qui est principalement responsable de la
pollution du lait et des produits laitiers, cela explique aussi que la
pénicilline se trouve plus fréquemment dans le lait mis en vente
que d'autres antibiotiques comme la streptomycine, la
chlorotétracycline, l'oxytétracycline, la bacitracine, la
néomycine, le chloramphénicol et la polymyxine, dans de rares
cas, des personnes peu scrupuleuses, ou ignorantes des conséquences de
leur acte, ajoutent délibérément des antibiotiques au lait
pour arrêter la multiplication bactérienne.
Dans certains pays, on a étudié
systématiquement la teneur du lait en résidus d'antibiotiques,
l'examen de milliers d'échantillons de lait cru ou pasteurisé a
montré que la proportion de ceux de ces laits contenant de la
pénicilline atteignait parfois 11.6%, mais qu'elle était le plus
souvent comprise entre 3 et 5%.
La présence de résidus d'antibiotiques dans le
lait pose deux sortes de problèmes, en premier lieu, ces résidus
créent des difficultés au cours de la fabrication des produits
qui nécessitent un caillage, une maturation, le développement
d'un arome et d'autres processus tributaires de l'activité microbienne,
car celle-ci est inhibée par la présence des antibiotiques, le
principal danger réside cependant dans les réactions nuisibles
chez les personnes hyper sensibilisées à la pénicilline ou
à d'autres antibiotiques, de plus , le consommateur de lait cru peut se
trouver exposé à des agents pathogènes provenant du pis et
résistant aux antibiotiques, l'existence d'un tel danger n'est toutefois
par prouvée à l'heure actuelle.
Du point de vue des réactions
d'hypersensibilité, c'est la pénicilline qui est au premier plan,
car les autres antibiotiques se trouvent beaucoup moins souvent dans le lait et
sont considérés comme des allergènes faibles.
Cette menace pour la santé publique est suffisamment
grave dans certains pays pour justifier le rejet sur le marché des lots
de lait contenant des résidus de pénicilline, le comité
mixte FAO/OMS d'experts de l'hygiène du lait a recommandé que
« le lait destiné à la distribution soit rejeté
pendant les 72 heures au moins et, si possible, les 96 heures qui suivent le
traitement » par la pénicilline, afin de surmonter certaines
des difficultés administratives évidentes que suscite
l'application de cette recommandation, le comité a en outre instamment
recommandé que « les préparations d'antibiotiques ne
soient administrées que sous surveillance
vétérinaire ».
Le traitement thermique du lait a peu d'effet sur sa teneur en
pénicilline et les observations de plusieurs chercheurs,
résumées par Marth et Ellickson, montrent que la pasteurisation
n'élimine pas la pénicilline du lait et des produits laitiers, il
en subsiste même après ébullition pendant 60 minute et
passage à l'autoclave pendant 15 à 30 minute sous 2
atmosphère, la pénicilline n'est pas inactivée par
dessiccation et peut donc se trouver dans le lait en poudre.
12-2- Allergie au lait
L'absorption de lait ou de produit laitiers semble parfois
suivie de troubles gastro-intestinaux non spécifiques, qu'il est
impossible d'attribuer avec certitude aux causes spécifiques
examinées dans la suite du présent chapitre.
On pense généralement que les cas isolés
sont dus à une sensibilité des sujets atteints aux
protéines du lait (allergie du lait).
Le lait de vache peut causer des réactions allergiques
chez les nourrissons et les jeunes enfants, dans certains pays 66%. Les signes
et symptômes observés sont les suivant : eczéma,
pylorospasme, coliques, diarrhée et apathie. Plus rarement, on constate
de la toux, une impression d'étouffement, des halètements, de
l'asthme, du rhume de cerveau, des éternuements et de la
toxémie.
Les symptômes disparaissent rapidement par retrait du
lait de vache dans le régime et alimentation de l'enfant au lait de
soja, aux potages, etc.le lait longuement bouilli (3 à 6 heurs) est
préférable au lait pasteurisé,car il semble que les
propriétés allergéniques résident dans la fraction
albuminique qui coagule par la chaleur, ce serait la raison pour laquelle on
observe plus rarement des cas d'allergie dans les pays chauds,ou le lait est
soumis à une ébullition prolongée avant d'être
consommé par les enfants et les adultes , les enfants sensibles au lait
de vache tolèrent ou ne tolèrent pas le lait d'autres
animaux ; beaucoup ne sont pas incommodés par le lait
concentré.
L'allergie aux laits et aux produits laitiers n'est pas rare
non plus chez les adultes, lorsqu'elle se manifeste par des désordres
gastro-intestinaux, le sujet apprend vite à éviter le lait, mais
lorsque une dermatite bénigne, le rôle étiologique du lait
peut rester obscur.
13- Substances toxiques et autres substances
étrangères
13-1 Insecticides
Au cours de ces dernières années, les
insecticides d'origine végétale les plus coûteux (derris et
pyrèthre) ont été pratiquement supplantés par des
insecticides synthétiques organiques de haute efficacité.
L'utilisation agricole en grand de ces composés dans les pays
économiquement avancés a fait naître certains
problèmes, notamment celui que pose l'apparition des insecticides dans
le lait, avec tous les risques qu'elle comporte pour la santé du
consommateur. Les deux principales sources de contamination du lait
sont :
*/ les insecticides appliqués aux vaches et dans les
étables contre les mouches, les poux ; les tiques et d'autres
ectoparasites.
*/ les insecticides de traitement des plantes et des graines
fourragères pour les protéger de la vermine. Dans les deux cas,
une certaine proportion de ces insecticides est absorbée par la vache et
partiellement excrétée dans le lait.
Ces insecticides de synthèse appartiennent à
deux groupes chimiquement distincts ; les hydrocarbures chlorés ont
été découverts les premiers et employée à
grande échelle dans les champs. Marth et Ellickson ont récemment
passé en revue l'utilisation de ces produits dans la pratique
laitière : ils ont constaté que lorsqu'ils sont
appliqués dans les étable et sur les vaches, tous les
insecticides suivants apparaissent dans le lait : hexachlorure de
benzène, DDT, dieldrine, dilan, lindane, méthoxychlore, perthane
et TDE (Rhothane ou DDD), les teneurs du lait varient de 0,5 p.p.m pour le
méthoxychlore et le perthane à 33,6 p.p.m pour le DDT. En
général, les résidus disparaissent du lait quelques jours
après l'application, mais dans certains cas ils subsistent longtemps
à de faibles taux, après avoir donne à des vaches des
aliments traités aux insecticides, on a retrouvé dans leur lait
des résidus d'hexachlorure de benzéne, de chlordane, de DDT, de
dieldrine, d'endrine et de toxiphéne, à des taux allant de 0.05
p.p.m, (endrine ) à 26 p.p.pm, DDT.
Kastli, déclare que lorsqu'un hydrocarbure
chloré est ingéré avec le fourrage, la proportion
excrétée dans le lait va de 0.5 à 20%.
Le second groupe des insecticides de synthèse est celui
des organophosphorés, on les utilise surtout contre les mouches et les
autres insectes résistants au DDT et aux autres hydrocarbures
chlorés, d'après les rapports publiés, Marth et Ellickson
,ont conclu que les insecticides organophosphorés n'apparaissent
généralement pas dans le lait après avoir
été appliqués dans les étables ou sur le fourrage,
dans ce dernier cas ,on pense qu'ils seraient détruits dans le rumen de
l'animal, les insecticides du groupe des hydrocarbures chlorés
constituent donc le principal danger pour la santé des consommateurs de
lait et de produits laitiers.
En raison de leur affinité pour les graisses, ces
insecticides se fixent sur les lipides du lait, si bien que le beurre provenant
de lait contaminé contient une proportion considérablement plus
élevée d'insecticides que le lait lui-même.S mith, Hoskins
et Fullmer, ont trouvé 65 p.p.m de DDT dans du beurre venant d'un lait
qui n'en contenait que 2,3 p.p.m .
Schechter,Pogorelskin et Haller,ont signalé la
présence de 456-534 p.p.m de cet insecticide dans du beurre
fabriqué avec du lait qui n'en contenait que 3 à 26 p.p.m. On
trouve également de fortes concentrations de ces insecticides dans la
créme et les fromages provenant de lait pollué ; ils
s'accumulent dans les tissus graisseux du corps' d'où le risque d'effets
cumulatifs.
13-2- Agents de conservation et
désinfectants
On ajoute parfois au lait certains agents et des
bactériostatiques pour prolonger sa conservation et empêcher ou
masquer la fermentation acide et la décomposition qui résultent
de pratiques défectueuses, parmi ces additifs figurent l'eau
oxygénée, la formaline, l'acide borique et le borax, l'acide
benzoïque et les benzoates, les sels alcalins, l'acide salicylique, le
dichromate de potassium, les hypochlorites, la chloramine et les
composés d'ammonium quartenaire, les produits de ces deux derniers
groupes sont souvent introduits dans le lait après avoir
été utilisés dans les solutions de rinçage du
matériel et des ustensiles laitiers, tous les produits indiqués
tendant à masquer des pratiques anti-hygiéniques, mais leur usage
ne constitue nullement une garantie contre les micro organiques
pathogènes, en outre, certains d'entre eux ( formaline, acide borique )
peuvent être extrêmement toxiques, même en faible
quantités, exception faite pour l'eau oxygénée, leur
emploi comme bactériostatiques intentionnels doit être fermement
prévenu et vigoureusement condamné.
13-3- Radionuclides
Les possibilités de retombée de produits
radioactifs provenant des essais d'armes nucléaires et de l'utilisation
de l'énergie atomique ont, pour ainsi dire, ajouté une nouvelle
dimension au potentiel du lait en tant que vecteur de maladies, la
détection des Radionuclides dans le lait et l'évaluation de la
teneur du lait en produits radioactifs constituent des problèmes
très particuliers, dont s'occupent de nombreux organismes nationaux et
internationaux et qui ne seront pas examinés ici, des groupes
spéciaux d'experts des Nation Unies périodiquement rapport
à ce sujet et des cours sont organisés conjointement par l'Agence
internationale de l'Energie atomique (AIEA), la FAO et l'OMS, ainsi que par des
organismes nationaux, pour former des hygiénistes alimentaires et
notamment du personnel de contrôle laitier.
La FAO a publié une étude du problème des
radionuclides dans les aliments en général, y compris le lait.
En ce qui concerne le lait, les radionuclides actuellement
considérés comme les plus dangereux sont le strontium-90 et
l'iode-131, mais l'importance éventuelle d'autres élément
comme le césium-137, fait l'objet d'une attention constante, le
strontium-90 a une longue période (environ 28 ans), après
ingestion, il se concentre dans le squelette, ce point est important chez
l'enfant qui consomme de grandes quantités de lait, l'iode-131 a une
courte période (environ 8 jours) ; mais il se concentre dans le
volume relativement faible de la thyroïde.
13-4- Substances aromatiques et produits
médicamenteux excrétés dans le lait
Nombreuses sont parmi les plantes fourragères et les
herbes que le bétail mange celles qui peuvent donner au lait une odeur
suffisamment perceptible pour le rendre désagréable et même
nauséabond pour certaines personnes, la famille des
crucifères* est bien connu à cet
égard.
Un certain nombre de produits administrés aux animaux
laitiers à doses thérapeutiques sont excrétés dans
le lait en quantités minimes, pendant des temps variables, ils peuvent
nuire aux consommateurs, surtout aux enfants et adultes affaiblis qui boivent
des quantités relativement importantes de lait ( comite mixte FAO /OMS
d'experts des additifs alimentaires),parmi ces produits figurent : des
sels contenant de l'iode, du mercure, du plomb, du cuivre, de l'arsenic,
l'acide salicylique et l'acide borique, l'alcool, le chloroforme,
l'éther, la morphine, la phénothiazine, le séné, la
rhubarbe, l'aloès, la colchicine, l'huile de croton, la férule,
l'isoniazide** .
La phénothiazine excrétée dans le lait le
rosit après quelques heures d'exposition à l'air et fait souvent
croire au consommateur à la présence de sang.
Certains des produits précités (colchicine,
huile de croton) peuvent avoir une action cathartique sur le consommateur de
lait, alors que d'autres (aloés, rhubarbe, phénothiazine et
séné) modifient le goût et la couleur du lait, il faut
autant que possible écarter pendant au moins 48 heures (et de
préférence 96 heures) après la dernière
administration, le lait des animaux auxquels l'un quelconque de ces produits a
été administré, si on constate de mauvaises odeurs
provenant du fourrage, il faut supprimer de l'alimentation la plante
incriminée, le lait affecté ne doit pas non plus servir à
la fabrication de beurre ou de crème car ceux-ci conservent les aromes
nuisibles.
13-5-Autres facteurs nuisibles à la
qualité du lait
Outre les agents pathogènes, les poisons
végétaux, les allergènes et les odeurs
indésirables, d'autres facteurs peuvent nuire à la qualité
du lait et même provoquer des nausées et d'autres réactions
indésirables chez le consommateur.
*/ le sang
la présence de sang dans le lait, accompagnée ou
non d'autres altérations visibles, peut être un signe de mammite,
de charbon, etc. ces affections ayant déjà été
examinées plus haut, il ne sera ici question que de la présence
de sang dans le lait, en l'absence d'infection.
Des quantités variables de sang peuvent se mêler
au lait d'un ou plusieurs trayons d'une vache apparemment normale, l'origine
peut en être une hémorragie à l'intérieur du tissu
mammaire ou dans les acini par suite de lésions causées par des
ruades, des coups de sabot ou de corne.
*/ troubles
digestifs
le déclin de la sécrétion lactée
est souvent le seul effet, sur le pis, des troubles digestifs chez la vache,
dans certains cas cependant le lait prend une saveur salée ou
amére, devient plus fluide et a tendance à cailler en quelques
heures, il possède souvent des propriétés irritantes et
peut causer des troubles gastro-intestinaux chez les enfants et chez les
adultes hypersensibles, le lait des vaches nourries d'aliments moisis,
fermentés ou décomposées peut provoquer des troubles
analogues, on ignore toutefois si ceux-ci résultent d'une
excrétion dans le lait de substances nocives ou d'une contamination par
le milieu ambiant.
*/ morsures et piqûres
venimeuses
les animaux laitiers peuvent être mordus par des
reptiles venimeux ou piqués par des arthropodes : abeilles,
guêpes, scorpions, araignées et centipédes, ils peuvent
alors présenter divers signes de toxémie, en particulier,
à moins que la sécrétion lactée ne soit totalement
interrompue, du sang ou du liquide d'oedème dans le lait, en cas de
morsure par un serpent, on observe parfois un afflux sanguin abondant dans la
glande mammaire ou des hémorragies localisées , mais il
n'est pas prouvé que les venins soient excrétés dans le
lait ni que le lait devienne toxique pour le consommateur.
*/ pollution ordinaire ou bactérienne
anormalement forte
le lait de médiocre qualité contient
souvent des particules de fumier ou d'autres substances
étrangères : débris fourragers, poils de rongeurs et
de bovins, insectes et fragment d'insectes, sable, etc, et de très
nombreuses bactéries, tous les laits contiennent un certain nombre de
bactéries de levures et de moisissures provenant surtout de
l'atmosphère, généralement leur nombre est faible, mais
lorsque la manipulation est faite sans soin et le stockage sans refroidissement
elles se multiplient et le lait peut en contenir des quantités
considérables, cette multiplication se fait aussi parfois lorsque le
lait a été contaminé après pasteurisation ou autre
traitement thermique, et n'a pas été conservé au froid.
Bien que le lait traité par pasteurisation soit sans
danger du point de vue infectieux, il pourrait provoquer, selon certains des
troubles gastro-intestinaux chez le nourrisson, les enfants et les sujets
hypersensibles, certaines « diarrhées estivales »
lui ont été attribuées, mais sans preuves absolues.
Pour prévenir tous les risques précités,
s'imposent : la plus grande propreté dans la production et dans la
manipulation du lait, un refroidissement suffisant pendant le stockage et le
transport et des précautions constantes pour éviter toute
recontamination après le traitement.
14- Déclaration de Santé Canada
concernant la consommation de lait cru
En raison des cas récents de maladies liées
à la consommation de lait cru, Santé Canada désire
rappeler aux Canadiennes et aux Canadiens que la consommation de lait cru (non
pasteurisé) augmente le risque de contracter une maladie grave d'origine
alimentaire comme l'E. coli. La vente de lait cru est strictement bannie par le
Règlement sur les aliments et drogues depuis 1991.
Depuis le 15 avril 2005, quatre nouveaux rapports de cas d'E.
coli O157:H7 en Ontario pouvant être liés à la consommation
de lait cru (non pasteurisé) ont été
déclarés. Les symptômes du colibacille (E. coli) sont
accompagnés de graves coliques et diarrhées (parfois
hémorragiques). Ils peuvent également être
accompagnés de fièvre et de vomissements. La majorité des
patients se rétablissent en moins de dix jours; cependant, chez un
faible pourcentage de patients, notamment les jeunes enfants et les personnes
âgées, l'infection peut entraîner de graves
complications.
En raison de ces préoccupations de santé, le
Règlement sur les aliments et drogue requiert que tout lait vendu au
Canada soit pasteurisé, ce qui signifie que le lait cru a
été chauffé afin d'en éliminer les bactéries
présentes qui peuvent causer la maladie. Le lait cru est un lait qui n'a
pas été traité pour en assurer l'innocuité et
provient directement d'un animal en lactation, généralement d'une
vache, et a été refroidi à la ferme à des
températures de réfrigération.
Dans le lait se trouvent aussi des facteurs de croissance, tel
que l'IGF ou la lactoferrine. Ceux-ci vont notamment agir au niveau de la
muqueuse intestinale, en renforçant les capacités de
défense du système immunitaire. Ces composés permettraient
également le renouvellement de la paroi intestinale. Enfin, ils seraient
responsables en partie du bon développement de la muqueuse de l'intestin
grêle. De plus, le lait facilite la digestion. Ainsi, les
dérivés glucidiques du lait (lactose mais aussi lactulose,
lactitol...) aident au développement d'une flore intestinale de
qualité. La dégradation de la caséine est à
l'origine de composés régulateurs de la motricité
intestinale, qui, de plus, stimulent la sécrétion
pancréatique (meilleure digestion et maintien du pH dans l'intestin).
Enfin, les protéines du lait favorisent l'assimilation par l'organisme
de minéraux (calcium) et oligo-éléments (fer, zinc...),
Halte à l'hypertension et au stress
Autre vertu, le lait a également un effet favorable sur
la pression artérielle. Certains composés du lait (peptides), ont
un effet anti-hypertenseur (démontré chez l'animal). En effet,
ils agissent en inhibant l'enzyme de conversion de l'angiotensine, hormone qui
intervient dans le contrôle de la pression artérielle.
De nombreux médicaments destinés aux hypertendus
sont basés sur ce mécanisme. De manière
générale, certains composés du lait ont aussi un effet
réducteur sur le stress. Certains peptides ont ainsi une action sur le
système nerveux. De plus le lait contient beaucoup cystéine, un
acide aminé qui permet la formation du glutathion, une des hormones
responsables du stress. Cet aliment contient également du tryptophane,
précurseur d'un neuromédiateur bien connu, la sérotonine
(très important dans le comportement ou le sommeil).
La réputation d'"aliment santé" que
possède le lait ne semble donc pas usurpée. Alors n'oubliez pas
de consommer un produit laitier à chaque repas par exemple
15- Résumé
De ce qui précède, il ressort qu'afin de tirer
le meilleure parti possible des avantages nutritionnels qu'offrent le lait et
les produits laitiers, les collectivités doivent prendre des mesures
organisées et systématiques pour prévenir qu'ils soient
avancés ou en voie de développement rapide, de nouvelles
recherches pures et appliquées sont nécessaires pour combler les
importantes lacunes qui subsistent dans nos connaissances sur le lait en tant
que vecteur possible d'infection, notamment virale, sur son rôle dans la
variabilité du tableau de distribution des maladies infectieuses, et sur
les conditions de vie et les ressources dans le monde entier, faute de
procéder à ces recherches et d'exercer une surveillance constante
des phases dangereuses de la manipulation, du traitement et du stockage du
lait, il serait impossible de conserver au lait produit dans de bonnes
conditions d'hygiène et convenablement thermo traité, la
confiance qu'à juste titre on lui accorde actuellement.
16- Conclusion
Le lait est un aliment qui, sans conteste, éloigne le
médecin ! Outre ses qualités nutritionnelles certaines, ses
vertus protectrices sont nombreuses : il facilite en général
la digestion, protège contre les infections.
Présent dès les premiers moments de la vie, le
lait possède de nombreuses qualités. Consommé tel quel ou
sous forme de fromages, de yaourts... il reste un aliment incontournable.
Doctissime fait le point sur les qualités nutritionnelles des produits
laitiers, "nos amis pour la vie"
La consommation de lait non pasteurisé (aussi
appelé lait cru) peut causer de légers malaises, des maladies
graves prolongées et même la mort. Les bactéries
pathogènes qu'on trouve dans le lait non pasteurisé comprennent
la bactérie E. Coli O157, la salmonelle et la campylobactérie. La
bactérie E. Coli O157 est la même bactérie qui a
causé l'éclosion à Walkerton, en Ontario.
La pasteurisation est un procédé fait pour
détruire les bactéries logées dans certains liquides. Elle
détruit les bactéries pathogènes et celles qui causent la
détérioration des aliments, Il est maintenant utilisé dans
la plupart des pays du monde, pour améliorer la propreté, le
goût et la sécurité de l'aliment, rallonger la vie de
l'aliment et garder sa qualité.Les températures de pasteurisation
se situent à 65C et plus. Les liquides sont chauffés pendant
près de trente minutes, puis on les refroidit rapidement pour garder
leur fraîcheur. Par la suite, il faut réfrigérer rapidement
l'aliment pour éviter la multiplication des bactéries restantes.
Lorsque que l'on porte attention à ce qui est inscrit sur les pintes de
lait, on peut remarquer qu'il est écrit «lait
pasteurisé» nous assurant ainsi de la qualité du produit, La
pasteurisation est un processus par lequel le lait est chauffé. En
Ontario, la norme minimale de pasteurisation exige que le lait soit
chauffé à 72 degrés Celsius pendant 16 secondes à
l'usine de transformation des produits laitiers. Ce procédé
détruit les bactéries qui peuvent provoquer des maladies. Le lait
vendu à l'épicerie a été pasteurisé.
Tableau n°1 : Maladies transmissibles à
l'homme par le lait
maladies
|
Principales sources d'infection
|
homme
|
Animaux laitiers
|
Milieu
|
Virales
1. Infection à adénovirus
2. Infection à entérovirus (y compris les virus
de la poliomyélite et les virus coxsackie)
3. Fièvre aphteuse
4. Hépatite infectieuse
5. Encéphalite à tiques
Rickettsiennes
1. Fièvre Q
Bactériennes
1. Charbon
2. Botulisme (toxine)
3. Brucellose
4. Choléra
5. Colibacillose (souches pathogènes d'E. coli)
6. Infection à clostriduim perfringens
(welchii)
7. diphtérie
8. entérite (non spécifique, due à une
grande surabondance de germes tués ou vivants : colibacilles,
proteus, pseudomonas, welchii,...
9. leptospirose
10. listériose
11. fièvres paratyphoïdes
12. fièvre de Haverhill
13. salmonelloses (autres que la typhoïde et les
paratyphoïdes)
14. dysenterie bacillaire
15. gastroentérite due à lentérotoxine
staphylococcique
16. infections streptococciques
17. tuberculose
18. fièvre typhoïde
A protozoaires
1. Amibiase
2. Balantidiase
3. Giardiase
4. Toxoplasmose
Helminthiques
1. Entérobiase
2. Téniase (infestation par Tænia
solium)
Autres
Réactions de sensibilité aux antibiotiques,
toxicoses causées par les insecticides, les toxines
végétales, les radionucléides et autres métaux
lourds, les produits de conservation et autres substances
étrangères.
|
x
x
x
X
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
x
|
x
x
x
x
x
x
X
X
x
x
x
x
x
x
x
|
X
x
x
x
X
x
x
|
Espèces bactériennes
|
Durée (en secondes) du traitement à la température
indiquée (C°)
|
58°
|
60°
|
62°
|
65°
|
68°
|
70°
|
72°
|
75°
|
78°
|
80°
|
Salmonella typhosa
S. schottmuelleri
S.hischfeldii
S.typhi-muruim
S.enteritides
S.dublin
S. anatum
Brucella melitensis
B.abortus
B.suis
Mycobacterium tuberculosis hominis
Myco. Tuberculosis bovis
Staphylococcus pyogenes
Streptococcus group A (Lancefield)
Corynebacteruim diphteriae
Escherichia coli
|
_
_
_
_
_
_
_
_
_
_
_
_
_
_
43-45
_
|
76-82
106-115
65-70
135-198
_
_
_
175-210
170-175
225
_
_
1080-1330
180-192
28-31
125
|
36-42
66
35
88-90
135-140
140
85
90-100
55-105
120
105-145
115-150
690
135-144
20-21
47-48
|
17-19
24-27
15
36-40
67-70
60-65
40-43
32-55
20-43
55-56
17-32
25-40
58-63
65-70
9-10
18
|
_
_
_
13-14
25-26
24-25
18
_
_
_
_
_
_
_
_
_
|
6-7
5-6
4-5
7-8
13
11-13
9
22-29
15-25
25
10-17
6-11
12-15
8-10
3
_
|
4-5
4
3
6
8
6-7
6
18-20
12-18
17
8-12
4-8
10-11
5-7
2
7
|
2-3
3
2
4
5
2-3
4-5
10-12
8-9
9
5-8
2-5
5-7
4-5
2
4
|
_
2
_
_
_
2
_
_
_
5-6
3-5
2-3
3-5
3
_
3
|
2
2
_
2
2
_
2
2-4
2-3
4
2-3
2
3-4
2
2
2
|
Tableau N°2 : Traitements thermiques
nécessaires à la destruction des bactéries
pathogènes du lait
Infections
bactériennes
Allergie du
lait
Mélange du lait
Le lait de consommation
Segment de marché : Le lait par
type de conservation
Le lait par teneur en matière
grasse
Question aux consommateurs : "De quelle
façon buvez-vous de préférence votre
lait ?»
Question aux consommateurs : "À quelle
fréquence consommez-vous du lait ?»
Question aux consommateurs : "Pour vous, le lait
est-il un aliment ou une boisson ?»
Pasterisation
Photo du fond ancien
Sites web
-
www.vet-luon.fr/ens/nut/webBromato/cours/cm lait /introlai.html
-
www.verritable.camembert.free.fr/pages/lait_cru_définition.htm
-
www.hydroponicsearch.com/spelling/simplesearch/query_term_lait/database-!/strategy-exact.
-
www.emploi.trovit.com/offres-emploi/definition-agroalimentaire-lait.
- www.crieur.com/fr.php.
Documentaires
- Abdussalam, M.bull.off.int.Epizoot.45, 466
- Abinanti, F.R, Pub.Hlth Rep.(wash), 76,897
- Agence,G , lgiene mod, 49,853
- American Public Health Association, standard methods for the
examination of dairy products.
- Arnijo, R.amer.J.publ.Hlth,47,1093
- Babudieri, B.Giorn.Mal.inf.parassit,6,449
- Betts, A.O.Vet.Rec,64,640
- Britt.med.J,1,822
- Clain, N.W.ann.Allergy, 9,195
- FAO/OMS Groupe mixte d'experts de la brucellose.org,
mond.santé sér.rapp.techn, 37
- FAO/OMS Comité d'experts de l'hygiène du
lait.org.mond.santé ser rapp.tech, 197
- Zimmerman, M.C. Arch, Dermat, 79
|