CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE RECHERCHE
Les deux principales stratégies de recherche en
sciences de gestion sont l'approche par les variables dite méthode
hypothético-déductive et l'approche par les cas ou méthode
holistico-inductive. Un petit rappel des spécificités de chacune
de ces approches nous permettra de bien nous orienter vers celle que nous avons
choisie pour notre étude.
SECTION I : Méthode de recherche
Après une relative présentation des
méthodes hypothético-déductives et holistico-inductive,
nous procéderons á une justification du choix de notre
méthode de recherche.
I le choix de la méthode hybride ou comparaison
inter-sites17
Nous présenterons dans ce paragraphe en premier lieu les
stratégies de recherches en sciences sociales et en second lieu
justifier le chois de notre méthode de recherche.
1- les stratégies de recherches en sciences
sociales
Deux grandes orientations dominent la recherche en sciences de
gestion : la construction (méthode holistico-inductive) ou le test d'un
objet théorique.
17 Méthode combinant aussi bien la
méthode hypothético-déductive et holistico-inductive.
Cette méthode est aussi appelée méthode hybride.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
Si le chercheur a une idée claire et précise de
ce qu'il cherche, sa recherche s'oriente vers la vérification
(méthodes hypothético-déductives). La plupart du temps,
cette stratégie vise à tester des hypothèses issues de
théories. Comme le chercheur se doit d'amasser un grand nombre de cas
afin d'appliquer les outils statistiques adéquats et d'aboutir à
des résultats significatifs, la connaissance concrète des cas ne
dépasse pas la définition et l'opérationnalisation des
variables.
En revanche, si le chercheur ignore une grande partie de sa
recherche, sa démarche est exploratoire, caractéristique de la
construction théorique [Thiétart et al, 2003].
La méthode qualitative cherche notamment à explorer un
phénomène en profondeur, à en comprendre la structure et
le rôle du contexte sur son fonctionnement [Hlady-Rispal 2002,
Miles et Huberman 2003].
2- Pourquoi la méthode hybride
Les méthodes et les théories ont une relation de
dépendance mutuelle [Langley, 1999]. Les choix
implicites ou explicites du chercheur ne sont jamais neutres. La vision du
monde ou le paradigme auquel souscrit le chercheur va orienter sa
démarche et va le guider dans son processus de sélection des
méthodes adéquates [Soumaya Ben Letaifa,
2006].
En amont du travail de recherche, il y a une conception de la
réalité, est-elle donnée ou construite ? Cette vision de
la réalité, conjuguée à l'objet de la recherche
(problématique), et à l'objectif de la recherche (construire ou
tester) vont déterminer la démarche (expérimentation,
ethnographie, théorie enracinée, etc.) et l'approche à
adopter (qualitative ou quantitative ou les deux ensemble). Ainsi, donc pour ce
qui nous concerne aussi bien l'approche déductive qu'inductive prise
individuellement ne satisfont pas á notre méthodologie de
recherche.
Ayant un échantillon très réduit de
population à étudier (quatre entreprises), ceci rend
l'approche déductive absolument impertinente pour ce travail, d'autant
plus
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
que nous n'avons ni l'intention, ni la prétention de
généraliser nos résultats. De plus, nous voulons dans ce
travail comprendre : comment la comptabilité par activité
contribue á la performance des entreprises qui l'utilisent? Donc nous ne
mesurons pas mais on cherche á comprendre.
Pour ce qui de l'approche inductive, á partir du moment
où nous avons une contrainte de taille et d'une importance capitale pour
ce type d'approche, á savoir l'observation
participante18 [Oumar AKTOUF, 1987] il nous sera
difficile de l'appliquer toute seule. D'ailleurs le fait d'étudier plus
d'un cas fait qu'il sera extrêmement difficile de faire des stages ou
d'assister aux réunions (observation participante) de toutes les
entreprises de notre échantillon. Ceci á cause non seulement du
temps qui nous est imparti mais aussi des moyens très limités
dont nous disposons pour effectuer ce travail de recherche.
La décision du nombre de cas découle de
l'équilibre entre les objectifs de la recherche, la saturation
théorique et la faisabilité en termes de durée. L'objectif
peut être de nature confirmatoire ou exploratoire: plus la recherche est
exploratoire, plus le nombre de cas nécessaire est réduit : ce
qui correspond á notre travail. Les deux approches donc pris
séparément ne nous permettent pas d'effectuer notre travail de
manière convenable ce qui explique le choix de l'approche hybride ou la
comparaison inter-site d'après [D'Amboise, 1996].
Nous allons donc faire une étude exploratoire portant sur
quatre cas.
Cette méthode hybride que nous allons utiliser aura
plus une orientation qualitative que quantitative du fait que nous ne voulons
ni vérifier, ni tester une théorie. Par contre, nous cherchons
á appréhender le lien qui existe entre la comptabilité par
activité et la performance des entreprises qui l'utilisent. C'est
pourquoi nous utiliserons plus l'observation, les entretiens, la documentation
mais aussi le questionnaire.
18 L'observateur participant partage la vie, les
activités et les sentiments des personnes, dans une relation de face
à face. Il est un élément normal (non forcé, non
simulé, non étranger à) dans la culture et dans la vie des
personnes observées. Omar Aktouf, Méthodologie des Sciences
sociales et approche...(1987) page ; 150
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
Avant de passer au paragraphe suivant, il nous importe de
présenter brièvement la méthode hybride ou comparaison
inter-sites comme nous l'avons fait avec les autres approches.
En comparant les méthodes qualitatives et les
méthodes quantitatives, [Grawitz, 1993 : 321] pose une
question fondamentale : «Vaut-il mieux trouver des éléments
intéressants dont on n'est pas certain, ou être sûr que ce
que l'on trouve est vrai même si ce n'est pas intéressant ?
».
Répondre á cette question suppose faire un choix
ou bien trouver un compromis entre les deux approches [D'Amboise,
1996]. La méthode hybride est une combinaison des approches
quanti-quali. C'est une méthode qui prône une
complémentarité entre ces deux stratégies de recherches
afin que la validité des résultats s'en trouve renforcée.
Ce qui permet á [Yin, 1984] de dire «cette
approche qui est de plus en plus privilégiée par les chercheurs
des sciences sociales et de l'administration consiste à étudier
sur le terrain le phénomène d'intérêt, mais en
travaillant avec un nombre restreint de cas (ou sites) » ce qui correspond
á notre étude. Donc selon [Yin, 1984],
l'approche à cas multiples (ou comparaison inter-sites) est une forme
d'étude empirique portant sur un phénomène actuel pris
dans son contexte réel, où les frontières entre le
phénomène et son contexte sont floues et dans laquelle le
chercheur puise à plusieurs sources d'information.
Cette approche convient particulièrement bien lorsque
le chercheur se pose des questions impliquant un « comment » ou un
« pourquoi » plutôt qu'un « qui » ou un «
combien ».
Le choix des cas à étudier sera guidé par
certaines considérations (plan de recherche, cadre conceptuels...)
plutôt que par une logique d'échantillonnage statistique. C'est ce
que Yin appelle une logique de reproduction ou réplication pour d'autres
auteurs. D'ailleurs, la multiplication des études de cas permet de
mettre en oeuvre ce principe de réplication :
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
Le développement de résultats
cohérents, au travers de cas multiples et même d'études
multiples, peut alors être considéré comme une conclusion
très robuste » [Yin, 1993 ;pp
34].
Par ailleurs, la comparaison inter-sites n'est pas sans
faiblesses. On lui reproche entre autres de générer des
théories trop complexes ou alors trop particulières au
phénomène et au contexte étudiés.
Nous pouvons finalement conclure que les démarches de
recherche en sciences sociales ont connu une profonde mutation.
Il les propositions et le modèle de
recherche
Dans le but de mieux orienter notre recherche et surtout pour
une meilleure exploitation de nos données, nous allons formuler des
propositions qui vont nous permettre de comprendre non seulement les objectifs
de la mise en place d'une comptabilité par activité mais aussi de
voir les leviers ou indicateurs sur lesquels s'appuient la CPA pour mener les
entreprises qui l'utilisent vers la performance souhaitée. Ainsi nous
avons quatre propositions.
1- Les propositions de notre étude
> Proposition 1 :
La Comptabilité Par Activités (C.P.A) ou ABC
permet aux entreprises une meilleure maîtrise de leurs coûts
(performance financière).
> Proposition 2 :
La méthode ABC\ABM permet aux entreprises de
répondre aux attentes de leurs clients (satisfaction du client en terme
de qualité du service et produit, délais de livraison,
prix...).
> Proposition 3 :
L'ABC\ABM permet á ces entreprises de mettre en place des
politiques d'innovations de leurs produits et services.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
> Proposition 4 :
La comptabilité par activité permet aux ressources
humaines de ces entreprises de s'impliquer plus dans leur fonctionnement.
Pour appréhender la contribution de la CPA à la
performance de ces entreprises, nous nous sommes basés sur un
récapitulatif des différents indicateurs du TBP de Kaplan et
Norton pris par Hélène Bergeron dans un de ses articles (voir
document n°4 en annexes). Les indicateurs de ce tableau de bord,
constituent pour nous une orientation dans le cadre de la recherche.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
2-La démarche de recherche
DEMARCHE DE RECHERCHE
Comment la comptabilité par activité ou
méthode ABC contribue à la performance des entreprises
sénégalaises qui l'utilisent ?
QUESTIONS SPECIFIQUES DE LA RECEHRCHE
> La méthode ABC\ABM a-t-elle permis á ces
entreprises de maîtriser leurs coûts et donc de contribuer á
leur performance financière?
> L'abc\abm a-t-elle contribuée á une plus
grande prise en compte des besoins de la clientèle ?
> La méthode ABC\ABM a-t-elle permis á ces
entreprises de mettre en place des politiques d'innovations ?
> L'abc\abm a-t-elle permis de mieux impliquer le personnel
de ces entreprises dans leur gestion ?
Méthode de recherche:
Logique qualitative
Echantillon : Etude de quatre (04)
entreprises Sénégalaises
Analyse de données :
Analyse de contenu utilisée.
METHOLOGIE DE RECHERCHE
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
SECTION II : les outils de travail utilisés
Dans cette section nous allons premièrement
présenter les étapes de la recherche et deuxièment aborder
les méthodes d'analyses des données.
I Les étapes de la recherche
Nous entrons ici dans ce que l'on appelle la phase de terrain
de la recherche. Cette phase est ainsi nommée car, à partir de
là, le chercheur quitte son bureau et met fin aux phases dites de
préparation, c'est-à-dire de réflexion et de
conceptualisation préliminaires. Dorénavant, il s'agit
d'exécuter le plan préparé, en commençant par
délimiter la nature, le nombre, les caractéristiques... des
objets ou individus qui seront soumis à l'observation (interview,
questionnaire, tests, mesures, essais ...) [Omar Aktouf,
1987].
1-L'échantillonnage
« On désigne par « population »
l'ensemble indifférencié des éléments parmi
lesquels seront choisis ceux sur qui s'effectueront les observations.».
[Aktouf. O., 1987, p.71].
La population mère de notre étude correspond aux
entreprises exerçant leurs activités sur le territoire
sénégalais (pouvant évoluer dans l'industrie, les
services, le BTP ou la distribution).
Dans ce paragraphe, nous allons procéder à une
description des différentes étapes qui nous ont permis d'aboutir
à des résultats qui seront ultérieurement
présentés.
D'abord comment avons-nous choisis notre échantillon ?
Notre échantillon a été choisi à partir de trois
sources que sont :
a) Processus d'échantillonnage
La reconduction de l'échantillon des mémoires de
deux collègues de la troisième promotion. Ces derniers
(Boniface BAMPOKY et Abdou DIATTA) ont mené des études sur des
entreprises de différents secteurs qui
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
ont pour la plupart d'entre eux un système d'analyse
des coûts ou comptabilité analytique. C'est d'ailleurs, ce
critère qui nous a poussés á choisir leurs
échantillons comme notre base de départ. Ainsi pour le premier,
il a identifié quatre (04) entreprises ayant une comptabilité par
activités ou méthode ABC et sept (07) qui avaient un
système d'analyse des coûts. Pour le second, il a conclu dans son
étude qu'il y avait que quatre (04) entreprises disposant d'une
comptabilité analytique. Ce qui nous donne un échantillon de
départ de quinze (15) entreprises.
> Ensuite nous nous sommes déplacés non
seulement vers l'A.N.S.D19 mais aussi vers la chambre de commerce de
Dakar puis nous avons procédé à des recherches sur
internet pour y recueillir quelques entreprises et renforcer notre
échantillon. A l'issue de cette phase, nous avons pu enrichir notre
échantillon de trente (30) entreprises qui pour nous disposaient d'une
comptabilité analytique compte tenu de leurs chiffres d'affaires.
> Et enfin, nous avons clôturé notre
échantillonnage par les connaissances. C'est-à-dire qu'au fur et
à mesure que nous déposions nos questionnaires, nous en profitons
pour exposer notre travail à certains de nos collègues, parents,
amis...afin qu'ils nous mettent en relation avec soit un contrôleur de
gestion, un DAF, un chef comptable ou toutes autres personnes pouvant nous
aider dans notre recherche. Cette dernière étape a
clôturé notre échantillonnage en y ajoutant douze (12)
autres entreprises. Ce qui porte notre population à cinquante-sept (57)
entreprises à étudier. Cependant il est à préciser
que dans cette population de cinquante-sept (57) entreprises, seules
quarante-trois (43) ont finalement accepté de prendre part à
notre étude.
19 Agence Nationale de la Statistique et de la
Démographie
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
b) Justification du choix des cas
étudiés
Notre recherche ne concernant que les entreprises qui
appliquent la méthode ABC, notre échantillon final n'est
composé que de quatre (04) entreprises sélectionnées parmi
les quarante trois (43) effectivement étudiées. Le choix de cette
sélection est basé sur les possibilités de recueillir le
maximum d'informations concernant notre sujet de recherche. Car comme le dit
[D'Amboise, 1996] : « ... le chercheur holistico-inductif, lui,
sélectionne les unités prioritairement en fonction de la richesse
de l'information qu'il s'attend d'y recueillir. Il se souciera également
que les unités choisies génèrent un maximum d'informations
et, surtout, qu'elles lui permettent de mettre au jour des faits
nouveaux». C'est ce qui explique le choix définitif des quatre (04)
entreprises retenues comme échantillon. En effet, il a été
possible dans ces structures, d'avoir en plus du questionnaire un ou deux
entretiens avec les personnes concernées par la recherche.
2-la démarche de collecte de
données
A mi-parcours de cette première étape, nous
avons enclenché la seconde, qui consistait à l'envoi ou
dépôt de questionnaires auprès des entreprises de
l'échantillon suivant leur localisation. Pour rappel, toutes les
entreprises de notre échantillon sont toutes dans le département
de Dakar et Pikine.
Cette seconde étape, est l'une des plus difficiles
compte tenu des moyens financiers qu'on a mobilisé pour le transport, le
téléphone, l'envoi par la poste, l'achat d'enveloppes, la
photocopie etc....Mais aussi du temps d'attente qu'il fallait, pour voir
accepter notre questionnaire sans compter des arguments concernant la
confidentionnalité des réponses de l'enquête.
Au coeur de cette étape, nous avons commencé
à récupérer certaines réponses car il faut signaler
que le dépôt de questionnaire (au mois d'avril et mi-mai 2008)
coïncidait avec la date buttoir pour les entreprises concernant leurs
dépôts d'états financiers auprès du Fisc. Cette
étape est aussi l'une des plus importante
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
car avoir son questionnaire est une chose, une autre est de
pouvoir le déposer en est une autre, c'est-à-dire le faire
accepter par les concernés.
Nous avons pour administrer ce questionnaire aux entreprises
recouru à trois modes opératoires différents que sont :
n L'envoi par voie postale :
Il a concerné dans notre échantillon les
entreprises relativement éloignées pour lesquelles nous avons
jugé que l'envoi postal coûte moins chère que le
déplacement. Ce mode d'administration n'a malheureusement pas
donné de résultats puisque les entreprises (en l'occurrence les
personnes ciblées) semblaient se réfugier derrière le
prétexte facile qu'elles n'ont pas reçu de courrier.
n L'envoi par message électronique
Il n'a également pas donné les résultats
escomptés. En effet seules trois entreprises dans notre
échantillon ont réagi positivement à ce mode d'envoi en
répondant. Pour l'essentiel nos tentatives destinées à
obtenir l'assentiment des entreprises pour qu'elles acceptent de
répondre à notre questionnaire d'enquête via l'internet ont
été sans suite.
n Le déplacement vers les
enquêtés
En raison du nombre très faible de répondants
générés par les modes d'administrations postales et
électroniques, le déplacement vers les enquêtés a
été nécessaire pour convaincre les entreprises à
répondre à notre questionnaire d'enquête. Dans toutes les
entreprises qui ont accepté de prendre part à notre étude,
nous avons été contraints de laisser aux personnes cibles devant
répondre à notre questionnaire un battement d'au moins une
semaine entre le moment de dépôt du questionnaire et celui de la
récupération.
La dernière étape de ce processus est le retrait
puis la tenue d'un entretien d'environ une (1h) heure. Cet entretien avec soit
le contrôleur de gestion, soit le chef comptable ou bien le directeur
administratif et financier (D.A.F) des entreprises ayant accepté de
répondre au questionnaire mais aussi et surtout aux
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
responsables ayant accepté l'entrevue. Ce qui a
caractérisé cette étape, c'est surtout la patience qu'on a
eu car dés fois il fallait attendre deux heures voir trois heures pour
pouvoir s'entretenir avec les personnes concernées.
Ce paragraphe est pour nous une façon de décrire
comment on a mené notre recherche du début jusqu'à
l'acquisition des données ou résultats. Dans la partie qui va
suivre, nous allons nous efforcer de présenter les différentes
méthodes ou instruments de collecte et d'analyse des données que
nous avons employées dans cette recherche.
Il L'analyse et le traitement des
données
Pour ce qui est de ce paragraphe, nous allons
premièrement voir les différente outils de collectes de
données et deuxièment présenter les instruments de
traitement de ces donnés.
1-Instruments de collecte de données
utilisés
« On appelle instrument de recherche le support,
l'intermédiaire particulier dont va se servir le chercheur pour
recueillir les données qu'il doit soumettre à l'analyse »
[Aktouf, 1987].
Les deux instruments de collecte de données les plus
répandus dans le domaine de la gestion d'entreprise sont l'entrevue et
le questionnaire. Les chercheurs font aussi appel à l'observation
documentaire [D'Amboise, 1996]. C'est ainsi que nous avons
choisi ces dernières pour recueillir les données de notre
recherche sur le terrain.
a) le Questionnaire
Le questionnaire est un document écrit contenant des
questions auxquelles les sujets répondent eux-mêmes. Les questions
peuvent être soit ouvertes, fermées.... Habituellement, un
questionnaire comprend les deux types de question, selon bien sûr le
genre d'information recherché (voir questionnaire en annexe n°).
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
A la différence de l'entretien, le questionnaire permet
d'avoir une information plus réduite sur un domaine plus précis
et avec des réponses précises par rapport aux
préoccupations de l'étude qui est menée. Il permet donc
une exploitation plus rapide. L'inconvénient avec cet outil est qu'il ne
permet pas d'avoir des éléments nouveaux si toutefois il y en a
par rapport au phénomène étudié20.
En outre, nous avons utilisé un seul type de question
à savoir l'échelle de Likert qui est très pratique pour
recueillir des opinions. Ce type de question permet de retranscrire
quantitativement des données qualitatives. Dans notre questionnaire
(voir annexe) nous avons travaillé avec une échelle de Likert
à cinq niveaux21 permettant de recueillir l'avis des
répondants par rapport à un certains nombre de propositions.
Cependant, malgré ses avantages, l'inconvénient
principal avec l'échelle de Likert est qu'elle enferme le
répondant dans une norme de réponse. A cela s'ajoute, la
difficulté à choisir le nombre idéal d'échelons.
b) L'entrevue
Dans notre travail nous avons recouru à l'entrevue en
personne pour pallier les limites du questionnaire. En effet, ce dernier ne
permet pas un retour en arrière si l'étape d'administration est
engagée. Cette méthode de collecte des données
présente plusieurs avantages par rapport au questionnaire :
- temps de réponse court car les réponses sont
spontanées et disponibles á l'instant contrairement au
questionnaire.
- anonymat des sujets préservé : Comme les
sujets n'ont habituellement pas à s'identifier sur la
feuille-réponse, leur anonymat est préservé, ce qui leur
permet de répondre en toute franchise.
- clarté des questions : Le chercheur étant sur
place pendant que les sujets répondent au questionnaire. Il peut leur
fournir des explications ou
20 Mémoire DEA de Ibrahima Dally DIOUF juin
2005
21 Avec les réponses suivantes : «Tout
à fait d'accord », « d'accord », « ni d'accord, ni
en désaccord », « pas d'accord» et « pas du tout
d'accord »
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
éclaircissements relativement aux questions. Cela
assure jusqu'à un certain point que les sujets interprètent les
questions de la même manière, d'où une plus grande
validité des réponses.
Pratiquement, toutes les entreprises que nous avons
échantillonnées nous ont accordé, un entretien d'au moins
une heure. Cela nous a permis de disposer d'informations enrichies et une
meilleure compréhension des données que nous avons
collectées par questionnaire.
Les interviews que nous avons réalisées
auprès des responsables de la comptabilité analytique
(contrôleurs de gestion, chef comptable, DAF) se sont
déroulées sur la base d'un guide d'entretien semi
structuré comportant quatre parties reprenant les différents
niveaux du questionnaire (voir annexe). Ces entretiens ouverts semi directifs
en face à face, ont privilégié la
spontanéité en essayant d'orienter le moins possible le
discours.
Ce procédé nous a notamment permis de confronter
les réponses des enquêtés obtenues par questionnaire et
celles obtenues via l'entrevue. Cela dans le but de s'assurer de la
fiabilité des réponses recueillies comme l'ont
suggéré les auteurs tels que [Yin 1984, Eisenhardt, 1989
et Gummesson, 1991]. D'ailleurs, durant ces entretiens, nous avons
essayé de suivre une progression des questions selon la technique dite
de « l'entonnoir ». Elle consiste à commencer l'entretien en
posant des questions générales sur l'entreprise (statut
juridique, secteur d'activité, gamme de produit et services...) puis de
centrer progressivement l'entretien sur les questions de fonds donc plus
difficiles (comment l' abc a contribué à leur performance selon
les quatre dimensions du TBP...) et enfin, on termine l'interrogation par des
questions sommatives sur l'impact de la méthode ABC sur leur
performance.
Cependant, ce mode de collecte de données même
s'il donne une information directe sur le phénomène ou l'objet
étudié présente comme inconvénient : le fait que
l'information soit limitée à ce que les acteurs peuvent dire du
phénomène étudié ou leur faible
disponibilité. Par ailleurs, l'entrevue par sa nature ou sa
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
composition (à savoir l'existence de questions
ouvertes), coûte du temps et au chercheur et à l'
enquêté. Dans notre enquête, nous avons travaillé
avec un guide d'entretien semi structuré élaboré à
partir de la littérature et contenant des questions de notre recherche.
Il comporte (voir questionnaire en annexe) trois parties distinctes.
d) L'observation documentaire
On entend par le terme observation documentaire la
consultation de documents à partir desquels on extrait des informations
factuelles, que ce soit des statistiques, des résultats financiers ou
des déclarations.[D'Amboise, 1996]
Ce type de recueil de données a été
possible dans notre étude que dans une seule entreprise, où nous
avons, en plus d'un document complet sur leur système d'analyse des
coûts, disposer de rapports sur leurs états financiers. Mais aussi
d'un article d'un journal de la place concernant les performances de cette
même structure. Nous avons aussi pu disposer concernant deux autres
entreprises de documents concernant leur analyse des coûts.
2- Analyse et traitement des données
La plupart des informations que nous avons obtenues sont de
nature qualitative (mots, notes de terrains, des retranscriptions d'entrevues,
etc.). Ce qui justifie le choix de l'analyse de contenu comme méthode
d'analyse de nos données. L'analyse de contenu est une « technique
de recherche pour la description objective, systématique et quantitative
du contenu manifeste des communications ayant pour but de les
interpréter » [Pinto et Grawitz, 1969]. Cette
définition met en évidence trois qualités
intrinsèques à l'analyse à savoir : l'objectivité,
la systématisation et l'aspect quantitatif.
· L'objectivité signifie que si plusieurs
analystes travaillent sur un même contenu, et qu'ils soient d'accord sur
les aspects à analyser,
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
les catégories à utiliser et la définition
de chacune d'elles, ils devront aboutir à des conclusions identiques.
· La systématisation renvoie au fait que tout le
contenu de l'information obtenue doit être intégré et
ordonné dans les différentes catégories en fonction du but
poursuivi.
· L'aspect quantitatif procède le plus souvent
d'un dénombrement des éléments, d'un calcul de
fréquence etc. Cependant, cette mesure n'est pas indispensable car
certaines analyses de types qualitatifs recherchent plus les thèmes qui
sont abordés comme le dit Grawitz « l'analyse de contenu s'oriente
vers la formalisation des relations entre thèmes permettant de traduire
la structure du texte »22
Notre analyse de données se fera en deux phases. Une
première phase où seront présentés les
systèmes de calcul de coûts retrouvés dans ces entreprises.
Dans cette phase, on est parti des réponses recueillies du questionnaire
et des éléments de l'entretien pour décrire le
système d'analyse des coûts mise en place.
La seconde phase va consister à restituer les leviers sur
lesquels la CPA s'appui pour contribuer à la performance des entreprises
qui l'appliquent.
Ainsi, nous procéderons á une analyse verticale
dans le cadre de la restitution et l'analyse des résultats de notre
travail.
Au final, ce chapitre nous a permis d'abord, de
répondre explicitement aux questions épistémologiques que
soulève notre recherche. Ensuite, de présenter la démarche
de génération de connaissance qu'on souhaite emprunter et enfin
de décrire les critères qui nous permettront d'évaluer la
connaissance dégagée.
Nous pensons donc que le débat dichotomique dont
l'objectif est d'opposer les paradigmes, les démarches et les approches,
est désormais impertinent, car il y a de sérieuses
opportunités en recherche à se doter de
22 Grawitz Madeleine. Ibid., p.697
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
plusieurs perspectives qui se complètent plus qu'elles
ne s'excluent pour essayer de comprendre non pas le 15% mais le 90% de
l'iceberg d'après la métaphore de l'iceberg de [Bengt
Mellberg et Gummesson, 1991 ; P31]23.
23 Gummesson (1991, P32) utilise la
métaphore de l'iceberg pour illustrer le fait que se contenter d'une
approche particulière ou de techniques précises, en rejetant les
autres perspectives alternatives, peut nuire au processus de recherche et aux
objectifs de découverte.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
CHAPITRE IV : L'INFLUENCE DE LA METHODE ABC/ABM A
LA PERFORMANCE DE QUATRE ENTREPRISES
Ce dernier chapitre de notre étude sera l'occasion
pour nous de restituer les résultats et analyses de notre recherche.
Ainsi, dans une première section nous allons présenter les
résultats des trois premières entreprises ayant comme
caractéristique commune de se trouver á la première phase
de la mise en place de l'ABC/ABM.
Dans la seconde section, les données concernant la
quatrième entreprise seront présentées. Avec aussi les
limites et les apports de l'études qui clôtureront cette
partie.
Cette présentation avec des répétitions
s'explique par le fait que pour chaque entreprise de l'échantillon, la
présentation est standard (c'est á dire on décrit d'abord
son système d'analyse des coûts puis on analyse ses apports
á la performance de l'entreprise) donc ne change pas. Certes les trois
premières entreprises sont au même niveau d'application de
l'ABC/ABM.
Cependant chacune d'entre elles la combine avec une autre
méthode. C'est pourquoi vouloir synthétiser ou regrouper les
présentations n'aurait pas de sens parce que ces entreprises ont des
systèmes d'analyses des coûts différents, mais aussi
évoluent dans des activités opposées.
SECTION I : Restitution des résultats pour les trois
premières entreprises (SDV, HÔTEL ET BTP)
Dans ce paragraphe, seront présentés le
système d'analyse des coûts des trois entreprises mais aussi leurs
apports á la performance de ces dernières.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
I Système d "analyse des coûts et
performance : cas de la SDV
Les analyses qui vont être faites á ce niveau ne
concernent qu'une entreprise en l'occurrence la SDV. Cette entreprise est
spécialisée dans la logistique, la manutention, le transit,
l'entreposage, le transport, le courrier, l'exploitation d'une agence de voyage
etc...
1- Le système d'analyse des
coûts
La SDV utilise la méthode des coûts standards
pour l'analyse des coûts et pour la détermination des
résultats. Cette réponse a été donnée par le
contrôleur de gestion de la dite entreprise á travers
l'enquête par questionnaire. Cette méthode leur permet de partir
du budget annuel prévisionnel pour déterminer mensuellement les
écarts entre les prévisions et les réalisations.
Au-delà de l'enquête par questionnaire,
l'entretien qu'on a eu avec le sous directeur comptable a permis de
découvrir que l'entreprise pratique l'ABC. Ceci démontre les
limites de l'enquête par questionnaire et les avantages de la combinaison
de plusieurs outils de collecte d'information dans une recherche comme l'a
souligner [D'Amboise, 1996] « le chercheur
holistico-inductif utilisera dans la mesure du possible «... plusieurs
instruments de collecte de données pour documenter un même
phénomène... ».
Cette pratique de la CPA par la SDV peut être
considérée comme partielle. En effet, au sein de cette entreprise
on ne retrouve pas toutes les dimensions de l'ABC telle que
présentée dans la littérature par ses promoteurs.
D'ailleurs, cette utilisation partielle de la méthode est une
spécificité propre á l'entreprise compte tenu de sa
structuration en différentes activités24 (manutention,
transit, logistique, entreposage, stockage, agence de voyage, courrier express,
consignation). Soulignons que même si c'est une spécificité
de l'entreprise, la pratique partielle de l'ABC répond á la mise
en place normale de la méthode « l'implantation de la
comptabilité par activités se divise en trois stades :
24 Activité : c'est ce que l'entreprise fait
d'après Lorino
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
l'analyse des activités, l'analyse des inducteurs
de coûts et la comptabilité par activités. L'analyse des
activités est essentielle à la réalisation des deux stades
subséquents de la comptabilité par activités. Il faut
évidemment connaître les activités pour pouvoir leur
attribuer des coûts ». Cette organisation de l'entreprise
constitue la première étape de la mise en place de l'ABC. En
effet, tel que l'a souligné [J.A.Brimson, 1991]
cité par [M. Gosselin, 2000]25
« L'analyse des activités est la première étape dans
le processus de mise en oeuvre de la comptabilité par activités
».
« Dans le cadre de la mise en oeuvre d'un
système de comptabilité par activités, l'analyse des
activités est nécessaire afin de repérer les
activités du processus de fabrication des produits ou de prestation des
services. Au cours de cette analyse, l'organisation peut identifier des
activités qui ne contribuent pas, de la meilleure façon, à
la création de valeur et peut décider de les modifier ou de les
éliminer. L'analyse des activités insiste surtout sur les
activités elles- mêmes et non sur leurs coûts »
[Gosselin, 2000].
Par ailleurs, cette mise en place partielle de la CPA au sein
de l'entreprise a été mise en en évidence par plusieurs
auteurs tels que Gosselin.... D'ailleurs « Rares sont les organisations
qui peuvent se conformer au modèle canonique26 »
[M.Gosselin, P.Mevellec, 2003].
Après avoir présenté le système
d'analyse des coûts et de détermination des résultats, nous
allons comme annoncé en introduction nous atteler à montrer
comment la CPA a contribué à la performance de la SDV.
2- Apport de la méthode ABC â la
performance de l'entreprise
SDV/Sénégal, compte tenu du secteur
d'activité (à savoir la prestation de service) dans lequel
elle évolue pratique une comptabilité par activité
partielle depuis plusieurs années. L'organisation de l'entreprise
selon plusieurs activités
25 Finance Contrôle Stratégie -
Volume 3, N° 4, décembre 2000, p. 37 - 56.
26 Modèle canonique = les activités
consomment les ressources et les produits consomment les activités
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
ou centre de coûts permet aux dirigeants d'avoir une
vue détaillée sur le niveau de consommation des ressources de
chaque activité donc du fonctionnement de la société.
Comme l'ont souligné les auteurs [Herterich P.A ; Marouani L. ;
Tual L, 2002]. «L'analyse de l'entreprise comme un système
structuré en activités permettrait d'identifier les niveaux de
décision où une action peut être conduite... Ainsi, la
méthode ABC/ABM et, plus particulièrement, la notion
d'activité permettrait de rapprocher les « principes » de
calcul des coûts des «principes de management ». L'abandon de
l'activité manutention suite á l'arrivée d'un concurrent
sur ce secteur prend en compte cette dimension ABM de l'utilisation partielle
de la CPA par l'entreprise. D'ailleurs, cette dimension management leur a
permis de quitter cette activité au profit d'une autre (entreposage et
stockage) jugée plus rentable compte tenu de la demande exprimée
par le marché.
Les quelques pratiques de la CPA leur permettent non
seulement de maîtriser les coûts de l'activité mais aussi de
pouvoir prendre des décisions stratégiques. Grâce à
la CPA, l'entreprise a gagné en efficience dans l'affectation de ces
ressources aux activités et en rentabilité dans l'utilisation de
ces actifs de par la combinaison avec la méthode des coûts
standards. En effet, cette combinaison de la CPA avec la méthode des
coûts standards facilite aux dirigeants l'analyse des origines de la
performance et contre performance. Ceci, á travers la structuration de
l'entreprise en activités permettant de déceler d'une part pour
chaque activité les écarts globaux favorables et
défavorables, d'autres part de cibler l'origine exacte de la provenance
de l'écart dans l'activité. Exemple, pour un écart
défavorable de l'activité manutention, cet écart pourrait
provenir d'une hausse du prix du carburant ou d'un achat d'une grue pour
remplacement.
Cette méthode permet á l'entreprise de disposer
d'une appréciation fiable (selon le sous-directeur comptable) de la
rentabilité de chaque activité du fait de la pertinence de
l'information fournie sur les coûts par la CPA. Car la constitution d'un
avantage concurrentiel passe par l'évaluation des coûts en liaison
avec
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
chacune des activités de l'entreprise
[O.Villarmois et H.Tondeur, 96-97]. Elle est aussi á la
base de la sous-traitance de certaines activités jugées non
rentables. L'activité transport dans certaines situations constitue un
exemple illustrant. Ainsi, au lieu d'acheter un véhicule, d'engager un
chauffeur et de payer tous les frais inhérents au fonctionnement de ce
véhicule (carburant, réparation...), auxquelles charges
s'ajouteraient les frais d'embouteillages ; la CPA permet à l'entreprise
de sous-traiter cette activité en payant un transporteur qui supportera
tous ces coûts. Ce qui est confirmé par les promoteurs de la
méthode qui considèrent que l'ABC permet dans sa dimension ABM
des « arbitrages entre faire et faire-faire » [Herterich P.A
; Marouani L. ; Tual L, 2002].
Outre cet aspect, l'ABC au regard de la littérature
constituerait un outil pour la sélection des produits et segments de
clientèles les plus rentables... D'ailleurs, c'est ce que l'on retrouve
á la SDV où il n'y a pas certes un lien direct avec la
satisfaction de la clientèle tel que souligné dans la
littérature. Cependant, l'ABC partiel assure á l'entreprise une
segmentation fine de la clientèle selon les activités et surtout
la mesure de la rentabilité de chaque client.
SDV n'utilise pas de ratios pour apprécier leur
performance de manière globale. Par contre, puisqu'elle est
spécialisée dans les prestations de services, elle accorde une
importance capitale aux délais clients (vitesse d'encaissement) et
fournisseurs.
Concernant la gestion du personnel, le découpage de
l'entreprise en activités, aide á responsabiliser les
travailleurs selon la branche dans laquelle ils sont. Ainsi, pour chaque
activité, les responsables concernés sont évalués
mensuellement par rapport aux résultats de leurs activités. Cette
évaluation tient compte des objectifs fixés aussi bien du niveau
d'activités précédente mais aussi de l'analyse du
marché en fonction du jeu concurrentiel et des attentes des clients.
Sous ce rapport l'ABC pratiqué par l'entreprise prend en compte la
dimension coûts cibles. En effet, d'après [O.Villarmois et
H.Tondeur, 1997],
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
la CPA ne peut être mise en oeuvre que dans le contexte
d'une évaluation des coûts au travers des coûts cibles.
Cette responsabilisation du personnel, en permettant la prise en compte des
remarques, suggestions et prise de position de ces derniers, favorise un
management participatif. C'est que chaque membre de l'organisation participe
á la réalisation des objectifs de l'entreprise. En effet, pour
l'école du « management participatif » le terme participatif
ne renvoie pas à l'autogestion ou au consensus, mais vise simplement
à signifier que chacun participe à la production des
résultats de l'unité et de l'entreprise.
Globalement, l'utilisation de la CPA a permis
d'améliorer la performance financière de l'entreprise
d'après le sous-directeur comptable. Cette amélioration est plus
portée par une meilleure :
- maîtrise des coûts,
- utilisation des actifs de l'entreprise
Et une plus grande implication du personnel dans la gestion de
l'entreprise.
Il Système d" analyse des coûts et
performance : cas de deux entreprises (Hôtel et BTP)
Cette partie regroupe, l'analyse des résultats de deux
entreprises séparément. Nous commencerons comme pour la
présentation précédente par la méthode
utilisée pour la gestion des coûts pour conclure par son impact
sur la performance de ces entreprises.
1- Le système d'analyse des
coûts
L'existence de la CPA au niveau des deux entreprises
évoluant respectivement dans le BTP27 et l'hôtellerie
que nous avons enquêtées se trouve á la première
phase de la mise en place de la méthode ABC : celle de l'analyse des
activités. Ce qui est en conformité avec les trois étapes
de mise en oeuvre de la comptabilité par activité décrit
par Gosselin.
27 Bâtiment Travaux Public
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
«...l'implantation de la comptabilité par
activités se divise en trois stades : l'analyse des activités,
l'analyse des inducteurs de coûts et la comptabilité par
activités... » [Gosselin, 2000].
Pour ce qui concerne la description des systèmes
d'analyse des coûts de ces deux entreprises, nous allons dans un premier
temps procéder á la présentation de la cartographie des
activités de chaque entreprise. Ensuite nous, aborderons les apports de
l'analyse des activités sur la performance de ces entreprises.
a) Cas de l'entreprise
hôtelière
Cette entreprise utilise la méthode du direct costing
pour l'analyse de ces coûts. Cependant, l'entretien que nous avons eu
avec le chef comptable nous a permis de détecter quelques pratiques de
la CPA. Ces pratiques on les retrouve au niveau de la structuration de
l'entreprise en différentes activités mais aussi au sein du
logiciel (hotix) qu'ils utilisent.
En effet, la société est structurée en
deux activités principales (hébergement et restauration) et une
activité annexe (piscine, jeux...). Sa structuration en activité
lui permet la conversion de certaines charges indirectes en directes. Ceci est
d'ailleurs confirmé par les propos de [Christian CAOUDAL, 2002]
: avec la C.P.A «... les coûts indirects et directs
n'existent quasiment plus car toutes les charges de l'entreprise sont
affectées directement à des activités ...» et de ceux
de [HERTERICH Pierre Alexandre ; MAROUANI Laetitia et TUAL Lucie, 2002]
« ...avec la méthode ABC, beaucoup de charges
considérées comme indirectes par rapport aux produits deviennent
directes par rapport aux activités ...»
Cependant, dans le cadre de cette entreprise
hôtelière, l'essentielle des charges indirectes sont
centralisées dans un centre coûts appelé « Energie
». Ce dernier regroupe l'ensemble des frais généraux (eau,
électricité, entretien...). Ces frais ne font pas l'objet d'une
affectation rigoureuse (via inducteurs) vers les activités principales
créatrices de valeur. Ce qui est d'ailleurs logique et
compréhensible
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
puisque l'entreprise n'a pas encore franchi la deuxième
étape de la mise en place de la C.P.A : celle de l'analyse des
inducteurs.
b) Cas de l'entreprise de BTP
Cette entreprise utilise la méthode des coûts
standards pour analyser ces résultats. A partir d'un budget
prévisionnel très détaillé et très
précis, l'entreprise a des informations pour chaque activité et
tâche sur les ressources qui seront consommées le tout
répertorié dans un devis. Par ailleurs, comme pour la
première, c'est lors de l'enquête qualitative que nous avons
retrouvé les pratiques partielles du système ABC par la
société. Ces pratiques, on les retrouve surtout au niveau de
leurs fiches de chantier ou devis (voir annexe n°...). Sur ces fiches,
l'entreprise mentionne d'abord l'ensemble des processus d'exécution du
chantier (terrassement,...). A l'intérieur de ces processus, figure la
totalité des activités composées de tâches
élémentaires. Dés cet instant, certaines charges qui
étaient indirectes deviennent directes par rapport aux activités
et tâches. C'est ainsi que les ressources dans leur grandes
majorités sont affectées directement aux activités
concernées. Ce travail est facilité par le logiciel qu'ils
utilisent á savoir le MS PROJET.
Cependant, les frais généraux
(d'administration, eau, électricité, téléphone...)
sont évalués et facturés aux clients. C'est á dire
qu'ils sont inclus dans le coût du chantier. Ils utilisent des
clés de répartition pour affecter certaines charges communes
telles que la rémunération d'un ingénieur présent
sur plusieurs chantiers. Le coût salarial de ce dernier est
réparti selon le nombre d'heures passés sur chaque chantier.
C'est le même cas pour les gros engins employés sur plusieurs
chantiers. En effet, les frais afférent á ces derniers
(entretien, réparation,...) sont affectés aux différents
chantiers á l'aide de clés déterminées par les
techniciens de BTP.
Dans ces entreprises contrairement á d'autres, ce sont
les techniciens qui déterminent les clés de répartition
pour les mettre á la disposition du contrôleur
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
de gestion. C'est pourquoi ce sont les capteurs ou pointeurs
qui imputent chaque ressources consommées á un poste et font
remonter ces informations aux comptables affectés sur les
différents chantiers. Ces derniers se chargent de les transférer
aux contrôleurs de gestion. C'est d'ailleurs, ces caractéristiques
qui font la spécificité des entreprises de BTP. Puisque le
travail du contrôleur de gestion dépend fortement des techniciens
ingénieurs. D'ailleurs, il est logé dans le département
d'exploitation de l'entreprise dirigé par un ingénieur.
2- les Apports de la Comptabilité par
Activité â la performance de ces entreprises
a) Cas de l'entreprise
hôtelière
Au-delà de ce que procure la CPA du simple fait que
l'entreprise s'arrête á la première étape de sa mise
en oeuvre telle que décrit au niveau de SDV, la méthode ABC
facilite l'analyse des performances de chaque activité
(hébergement, restauration et activités annexes telle que
blanchissage, transport, piscine, boutique...) par rapport á un ratio :
marge opérationnelle globale (M.O.G). La structuration en
activité, permet d'apprécier la contribution de chaque
activité principale á l'atteinte de cette M.O.G.
Exemple dans la restauration nous avons pour la nourriture un
ratio28 de 37% et 25% pour la boisson. Ces ratios constituent des
indicateurs de performance.
« ...la décomposition en activités
élémentaires du fonctionnement de l'entreprise facilite le suivi
des processus. Elle permet d'intervenir, si besoin est, sur les délais.
Elle apporte, à une démarche «qualité », la
capacité de mesurer les dysfonctionnements. Elle facilite les
interventions que réclament flexibilité et
réactivité... » [Richard Milkoff,
1996].
La détermination de cette M.O.G se fait á partir
d'une étude de marché. Ce ratio étant le rapport entre
la marge (chiffre d'affaires - charges directes de l'activité) et le
chiffre d'affaires. Le calcul de ce ratio est facilité par la CPA
grâce á la
28 Ces ratios peuvent évoluer d'un hôtel
á un autre même si d'après notre enquête, ils
tournent autour de 35% á 40% pour la nourriture et 25% pour la
boisson
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
conversion de certaines charges indirectes en directes mais
aussi de l'affectation précise de la consommation de ressources de
chaque activité donc d'éviter les effets de subventionnements
entre activité.
b) Cas de l'entreprise de BTP
L'apport de la CPA dans cette entreprise se trouve á
plusieurs niveaux.
D'abord, l'utilisation partielle de la comptabilité
par activité au sein de cette société permet le respect
des normes prévues en termes de consommation de ressources
(coûts), de respect des délais de livraison des chantiers et de la
qualité travaux. Ceci est surtout rendu possible grâce á la
combinaison de l'ABC avec le coût standard á travers l'analyse
très détaillée des foisonnements ou écarts sur
chaque tâche et activité.
· Concernant la maîtrise des coûts, cette
dernière contribue á mieux économiser la consommation de
ressources pour chaque tâche á partir de l'affectation très
fine des charges enclenchées par les différentes activités
élémentaires donc d'être efficient. Aussi, d'après
le contrôleur de gestion « le système d'analyse (ABC) des
coûts participe á la redéfinition et á
l'actualisation permanente des prix (étude des prix) facturés aux
clients afin d'être compétitif sur le marché ».
L'efficience et la compétitivité que leur procure le
système á travers l'ABC, améliore les parts de
marché et la valeur de l'entreprise á partir des appels d'offres
qu'elle gagne. Car la meilleure manière d'élargir ses marges dans
le BTP, c'est la maîtrise des coûts. Par ce que les appels d'offres
se gagnent ou se perdent á quelques différences prés sur
les coûts ou prix proposés par les différents acteurs.
· Pour ce qui est du respect des délais
d'exécution, il constitue un processus dans la gestion ou maîtrise
des coûts. En effet, les tâches et les activités
étant callées prévues (dictionnaire des tâches), le
non respect de leurs durées d'exécution implique ce que l'on
appelle les avenants (tâches supplémentaires) donc des coûts
supplémentaires. L'apport essentiel de la
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
CPA á ce niveau est de fournir une vue très
détaillée sur les ressources qui seront consommées par
chaque activité ou tâche élémentaire et leurs
durées d'exécution.
· S'agissant de la qualité des travaux, l'ABC
leur facilite la détection des anomalies dans l'exécution des
différentes tâches et activités.
Exemple donné par le contrôleur de gestion :
Pour l'activité sous-sol (voir document n°9 en
annexes), la CPA permet de savoir si c'est la tâche remblais en sable,
d'apport de dune, fouilles en grande masse par excavation ou encore
béton pour poutres et ses sous tâches (Coffrage pour dito et
Armature pour dito) qui ne répondent pas aux normes de qualité
définies par le bureau de contrôle engagé par le client. En
cas de non satisfaction du client par rapport au travail fait, ce dernier peut
réclamer un travail de qualité impliquant pour l'entreprise des
coûts supplémentaires. Ce qui peut avoir des conséquences
sur la rentabilité de l'entreprise par rapport á cette
tâche ou activité bien précise d'abord mais aussi sur le
chantier dans son ensemble. Car dans le BTP et d'après le
contrôleur de gestion les activités sont les produits de
l'entreprise. Ce qui fait que le coût global du chantier est égale
á la somme des tâches qui correspondent au coût d'une
activité et ensuite la somme des coûts de chaque activité
qui représente celui du chantier.
n n
CA=E CTi CGC = E CAi
i = 1 i = 1
|
CA = Coût d'une activité ; CTi = Coût d'une
tâche élémentaire ; CGC = Coût global d'un
chantier
Pour ce qui concerne le management (ABM), on le retrouve
surtout au niveau de la sous-traitance de certaines tâches. Dans ce
cas, l'entreprise paye un forfait au sous-traitant en lui livrant par contre
ses matériels et matériaux. Ce qui fait que
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
la sous-traitance concerne plus la main d'oeuvre. En atteste cet
exemple du contrôleur de gestion :
Exemple le cas de la peinture des bâtiments :
l'entreprise les sous-traite á des entreprises mieux calées en la
matière. Car si elle le fait, elle va devoir recruter du personnel
(salaire, ipres29s, ipm30, fiscalité) ce qui
risque de rendre cette tâche coûteuse et non rentable. Cette
décision de sous-traitance est rendu possible á partir des
informations que leur procure l'analyse des activités en leur
fournissant le détail sur le coût de chaque tâche.
Cette sous-traitance peut être due á plusieurs
causes : á savoir un manque de compétences humaines ou
matériel (exemple construction tunnel soumbédioune)31
ou encore á la faiblesse du montant du marché.
Globalement, la performance de cette entreprise s'explique
essentiellement par son système d'analyse des coûts très
performant. Ce système repose particulièrement sur la
fiabilité, le détail, la vision globale que procure la
méthode ABC concernant les différentes activités et
tâches des chantiers. Et pourtant, l'entreprise n'est qu'a la
première phase de son utilisation : celle de la structuration en
activité. D'où la légitimité de cette question de
Gosselin : «... même inachevé, le modèle ABC n'est-il
pas un succès ? ».
Au vue de ce que nous avons retrouvé au sein des ces
trois entreprises se trouvant á la même étape de
l'utilisation de l'ABC, la réponse á cette question ne peut
être qu'affirmative.
Néanmoins, le secteur d'activité influence les
apports de la CPA sur les performances des différentes entreprises
étudiées. Exemple, nous avons remarqué que les apports de
la méthode ABC dans sa dimension analyse des activités sont
beaucoup plus visibles dans l'entreprise de BTP par rapport aux deux
entreprises de logistique et d'hôtellerie.
29 Institution de Prévoyance Retraite du
Sénégal
30 Institution de prévoyance Maladie
31 Travaux corniche Dakar, ANOCI
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
3- Validation des propositions de recherche
Tous ces détails concernant aussi bien le
système d'analyse des coûts et leur apport á la performance
des trois entreprises (SDV, hôtellerie et BTP) valident certaines de nos
propositions. Ainsi, pour ces trois entreprises, la méthode ABC leur
permet surtout une meilleure maîtrise des coûts. Ce qui confirme
notre proposition (P1). En outre, on retrouve dans deux de ces
entreprises (SDV et BTP), qu'à travers le système d'analyse des
coûts une plus grande implication du personnel d'ou la validation de
notre proposition (P4). Par ailleurs, pour ce qui concerne
notre proposition relative á la satisfaction de la clientèle
(P2), nous pouvons dire qu'elle est dans une moindre mesure
validée. Même si les responsables de la comptabilité de
gestion dans ces entreprises n'y voient pas de lien direct.
La seule proposition qui n'est pas validée dans ces
entreprises est celle relative á l'innovation (P3).
SECTION II : Analyse et interprétation des
résultats : cas de la SONATEL Mobile SA
La Sonatel SA étant la seule entreprise où il
était possible de recueillir de maximum d'informations parmi celles
ayant complètement mises en place la méthode ABC/ABM. On ne
pouvait donc pas regrouper sa présentation avec celles des autres
entreprises qui ne sont qu'à la première phase.
I Système d" analyse des coûts et
performance
La Sonatel SA est l'opérateur historique des
télécommunications au Sénégal, crée le 23
juillet 1985 par la fusion de l'office des postes et
télécommunications et de Télé
Sénégal. La Sonatel est devenue une société anonyme
en 1997 en s'alliant á un partenaire stratégique France
Télécom qui possède 42,33% de son capital.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
Aujourd'hui elle est leader dans son domaine avec 70% de parts
de marché dû en partie á sa filiale la Sonatel Mobile SA
détenue á 100% par la Sonate SA. Créée en 1999, la
Sonatel Mobile SA assure l'exploitation du réseau mobile de la Sonatel.
C'est d'ailleurs cette filiale de la Sonatel SA qui est l'objet de notre
étude.
1- Le système d'analyse des
coûts
Le système de comptabilisation des coûts de la
SONATEL mobile S.A. a été développé durant les
années 2000-2001 pour répondre d'une part aux obligations
réglementaires telles que régit par la loi n° 2006-02
modifiant la loi n° 2001-15 du 27 décembre 2001 portant code des
Télécommunications32. Au terme de cette loi, les
opérateurs doivent se conformer aux dispositions de l'article 4 du dit
code. Ce dernier stipule que les exploitants de réseaux doivent tenir
une comptabilité analytique qui reflète « de manière
régulière et sincère les coûts, produits et
résultats de chaque réseau exploité ou de chaque service
offert». D'autre part, c'est dans un souci de management des coûts
(de maîtrise des coûts) que ce système á
été adopté.
Présentation générale du
système d'analyse des coûts de l'entreprise
L'entreprise utilise un système hybride pour l'analyse
de ces coûts. Ce modèle est composé de deux méthodes
: coûts complets et comptabilité par activités (ABC).
Ainsi, La Sonatel mobile SA s'appuie pour l'essentiel sur le système
d'information existant de l'entreprise, utilisé pour sa propre
gestion.
Ses principales sources d'information du système de
comptabilisation des coûts sont d'une part la base d'analyse comptable
(b.a.c) et d'autre part, les différents systèmes d'information
des directions fonctionnelles.
L'enregistrement des événements comptables
á la sonatel mobile SA est réalisé selon plusieurs axes
(qui correspondent à des critères indépendants),
notamment
32 Loi instaurant l'ARTP (Agence de Régulation
des Télécommunications et des Postes)
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
l'axe de comptabilité générale et l'axe
de comptabilité analytique ou b.a.c qui est composé de la
méthode des coûts complets et celle de l'ABC. Chacun de ces axes
est représenté par une méthode. Parmi ces axes, certains
sont plus utilisés par le système de calcul des coûts :
- l'axe « Entités de gestion33 »,
reflétant l'organisation de la sonatel mobile SA, où le code
désigne le responsable opérationnel de la dépense (ou de
la recette). C'est á ce niveau qu'intervient la méthode des
coûts complets qui fournit les unités d'oeuvre (trafic en minutes,
des temps passés, des m2) nécessaires au déversement des
charges sur le réseau et les produits. Ces dernières sont issues
des systèmes d'information des directions fonctionnelles ou des
directions spécifiques d'études et correspondent à des
informations techniques ou à des données statistiques,
- l'axe « Comptes de comptabilité »,
où la nature de la dépense ou de la recette est
précisée par un code du plan de comptabilité. Ici,
l'entreprise utilise la comptabilité générale pour
enregistrer les produits ou charges en amont du système d'analyse.
- l'axe « Processus / activités / réseaux
», où on enregistre l'activité avec un code « PRAX
34», détaillé ci-après.
A ce niveau, la Sonatel mobile SA utilise la
comptabilité par activités pour affecter les ressources aux
activités puis les activités aux produits. Pour arriver á
effectuer cette répartition, elle a mis en place un modèle qui
est composé de deux principales étapes dans le traitement des
donnés et de la modélisation. Dans une première partie,
l'entreprise procède á «l'identification des coûts de
toutes les activités élémentaires», et dans une
deuxième partie, á la «répartitions successives en
fonction des usages mesurés jusqu'aux produits finaux». Car il faut
le rappeler les activités sont regroupées en processus
intermédiaires, qui se regroupent eux-mêmes en processus et que
les caractères d'un code PRAX
33 Les entités de gestion, en général des
unités opérationnelles (agences, unités réseau,
etc.) mais aussi des services nationaux, se regroupent en unités
d'affaires et divisions, et peuvent être décomposées en
centres de responsabilité.
34 Chaque code PRAX correspond à une
activité
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
identifient le processus, l'activité,
éventuellement le segment de réseau et le type
d'équipement. Cette répartition des coûts vers les produits
finaux se fait en deux phases.
Dans la première, il s'agira de regrouper d'abord les
différentes charges non patrimoniales de la base par
décideur35, par code de comptabilité analytique (Prax)
et par nature de charge. Et ensuite, on regroupe les données comptables
patrimoniales (dotations aux amortissements ; patrimoine net, brut ; ...) par
catégorie d'article immobilisé, et par décideur. On
obtient la répartition des activités élémentaires
de départ du modèle36). Pour terminer cette phase, on
procède á l'affectation des activités
élémentaires vers des activités homogènes
représentatives de l'organisation et de l'activité de la sonatel
mobile SA, appelées « précurseurs ».
Pour ce qui est de la deuxième phase appelée
modélisation des coûts, la répartition ou
déversement des activités sur les produits se fait en trois
cascades successives : support, commercial et réseau. C'est le coeur du
modèle, conçu pour mettre en oeuvre les principes de
causalité et de non-discrimination.
Dans la cascade « support » (1),
on affecte les coûts de support (informatique, frais de siège,
formation, fonction support aux opérationnels, R&D...) aux
activités commerciales, aux éléments de réseau ou
aux produits lorsque ceux-ci sont à l'origine exclusive
de certains coûts supports.
> Dans la cascade «commercial »
(2), on affecte les coûts commerciaux (y compris service
après vente, raccordements, ...) aux produits.
> Dans la cascade «réseau »
(3), on affecte les coûts de réseau aux produits.
Lors de ces trois cascades, on met en oeuvre une logique d'affectation des
coûts en couches successives. Ce processus est particulièrement
développé dans la
35 Un « décideur » est un regroupement
d'entités de gestion, fait de telle sorte que chaque entité de
gestion corresponde à un décideur et un seul (le cas le plus
classique est le regroupement des entités de même type mais ayant
des compétences territoriales différentes).
36 Les activités de départ du modèle sont
donc définies par regroupement d'éléments comptables et
sont ainsi la première nomenclature, propre au système
présenté ici, décrivant les charges (ou le patrimoine dans
le point suivant).
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
cascade «réseau » où il faut un nombre
significatif de couches pour refléter correctement le fonctionnement
complexe d'un réseau de télécommunications.
Activités réseaux
1
2
Produits
3
Activités de supports
Activités commerciales
1
Figure n°4 : schéma de répartition
des coûts de la sonatel sa.
La finesse d'analyse de la comptabilité analytique
(C.P.A) est utilisée au maximum afin de procéder à
l'affectation la plus directe possible des charges sur les produits.
Après cette présentation globale du
système, nous allons aborder l'affectation des coûts par la
Sonatel mobile SA grâce á la comptabilité par
activité (CPA ou ABC). Cette affectation est facilitée par une
structuration claire de l'entreprise en trois grandes activités
(support, réseaux, commercial) ce qui correspond á la
première étape du modèle canonique á savoir la
cartographie des activités.
2- Répartition des charges aux
produits
Ici, nous allons procéder au déversement des
coûts des activités aux produits selon la figure n°4
ci-dessus.
Ce déversement se fait selon deux types de clés
: exogènes issues d'études ou informations externes et
endogènes à partir des données du modèle charges
exploitation, patrimoine, investissement, ...
a) Activités Supports
La modélisation du coût des activités de
support se fonde sur une décomposition de ces activités en
couches, par type de coûts. La ventilation des charges de
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
l'activité support se fait par déversement de
ces dernières sur des couches, chacune correspondant á une nature
de coûts support. Les coûts de chaque couche se déversent
soit sur d'autres supports, soit sur des éléments des couches en
aval. Exemple de ventilation des coûts de support :
> Cas des dépenses de formation du
personnel
La répartition des coûts est effectuée,
tous décideurs confondus, selon une clef d'allocation exogène
fondée sur le nombre d'heures facturées par type de formation.
Ces coûts sont ensuite ventilés au prorata d'une clef
endogène en fonction des charges de personnel pour les formations
à caractère commercial ou de réseau.
> Cas des supports compta-finance et ressources
humaines L'analyse est conduite décideur par décideur
pour affiner la ventilation des coûts de support sur les seules
activités du décideur. Ces charges sont ventilées :
- au prorata des charges de personnel directes pour le support
"Ressources humaines"
- au prorata des charges de matériel et des charges
externes directes pour le support "finances-comptabilité"
- au prorata des charges directes (toute nature) pour le support
général.
b) Activités réseaux
Le réseau est constitué d'un certain nombre
d'équipements qui ont des coûts propres, identifiés au
départ de la cascade réseau, et qui sont à la base de la
modélisation. Au départ de la cascade « réseau
», chaque élément de réseau est chargé des
coûts de patrimoine et d'exploitation qui lui sont affectés
directement, ainsi que de charges indirectes. Exemple l'élément
de réseau « BPN37 de transmission du réseau
longue distance » est chargé directement des coûts de
multiplexage de ces BPN et indirectement d'une part des bâtiments,
véhicules, ...
37 BPN : bloc primaire numérique : conduit à 2
Mbit/s.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
Les charges de chaque élément de réseau
se déversent sur les éléments d'une couche
supérieure en fonction de leur utilisation par ceux-ci. Pour chaque
déversement d'une activité d'une couche sur une couche
supérieure, un coefficient indiquant l'usage38 par
l'élément de la couche supérieure, de
l'élément de la couche inférieure est calculé
à partir des données issues du système d'information.
Exemple d'affectation des coûts de l'activité réseau.
> Cas des câbles
Les coûts de câbles, y compris leur part de
coûts de génie civil, sont répartis sur les paires cuivre
et fibres optiques les composant, par type de câble et par zone (boucle
locale, transmission par sous-réseaux, réseaux
câblés), en fonction du nombre de paires cuivre ou du nombre de
fibres.
C'est à ce niveau de finesse que sont identifiés
les coûts des câbles, des fibres et des conduits de
transmission.
c) L'autoconsommation39
A l'issue des étapes précédentes, le
coût de chaque produit final comprend des coûts commerciaux qui
sont encourus si le produit est vendu et ne sont pas encourus lorsqu'il est
auto-consommé, par exemple le recouvrement, les impayés, la
publicité. Ces coûts sont affectés directement aux produits
« clients ». Le modèle définit, pour chaque produit, un
produit « fournisseur » et un produit « client ». Les
étapes précédentes du modèle ont permis de charger
le produit fournisseur. La partie non auto-consommée d'un produit est
affectée directement au produit client.
Après cette présentation complète du
système d'analyse des coûts des entreprises de notre étude,
nous allons dans la seconde section de ce dernier chapitre montrer comment la
comptabilité par activités a contribué á la
performance des entreprises qui l'utilisent soit complètement ou
partiellement.
38 L'«usage» signifie combien
d'unités d'oeuvre de la couche inférieure sont consommées
par une unité d'oeuvre de la couche supérieure
39 L'autoconsommation concerne la consommation des
produits finaux de l'entreprise par elle même.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
3- Contribution de la méthode ABC/ABM â la
performance
La contribution de la CPA á la performance au niveau de
la Sonatel Mobile SA se fait á deux niveaux : une dimension ABC qui leur
permet d'avoir une visibilité fiable sur leurs coûts
(maîtrise des coûts) et une dimension ABM leur permettant la prise
de décisions stratégiques pour optimiser la création de
valeur.
a) Dimension ABC
« L'ABC s'illustre en premier lieu comme un outil de
mesure, mais les apports de la méthode ABC ne semblent pas se limiter
à ce niveau. En effet, au delà du calcul des coûts, elle
offrirait certaines possibilités ayant trait au pilotage de l'entreprise
car ayant un impact au niveau de l'approche même de l'entreprise et de
son pilotage (diagnostics, stratégies, management...) »
[HERTERICH Pierre Alexandre ; MAROUANI Laetitia et TUAL Lucie,
2002].
D'abord, nous allons montrer l'apport de la CPA á la
maîtrise des coûts de l'entreprise. A ce niveau le fait que la
Sonatel Mobile SA40 soit structurer en activités
(réseaux, commerciales et support) leur permet d'une part d'affecter de
manière rigoureuse les ressources vers ces dernières (voir
système analyse coûts). D'autre part de dégager deux ratios
á savoir le chiffre d'affaires et les charges par activités. La
détermination de ces deux ratios leur facilite le calcul du
résultat d'exploitation pour chaque activité de la façon
la plus détaillée possible. En effet, la CPA mets á leur
disposition pour chaque activité élémentaire sa
consommation de charges et sa contribution aux chiffre d'affaires des
précurseurs. En disposant de ces informations, l'entreprise parvient
á calculer mensuellement les performances et contre performances
éventuelle pour chaque activité élémentaire.
Puisque les résultats de ces activités élémentaires
expliquent ceux des activités homogènes, l'entreprise arrive
á situer de façon
40 Sonatel mobile SA : filiale du groupe Sonatel SA
qui a contribué á hauteur de 40% du CA de 2007
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
précise les causes d'une ou des sur ou sous consommation
de ressources par les activités élémentaires.
Cette appréciation est faite par rapport aux objectifs
préalablement fixés par le CA41 et la Direction
générale en collaboration étroite avec la direction
financière où est logé le contrôleur de gestion. Ce
dernier étant au centre du système d'analyse des coûts de
la Sonatel mobile. L'indicateur de performance des dirigeants de l'entreprise
est le résultat d'exploitation avant amortissement (R.E.A.A).
L'entreprise mesure sa performance en comparant mensuellement le
R.E.A.A/activités constaté au R.E.A.A/activités
initialement fixé comme objectif par le staff dirigeant. C'est
d'ailleurs á ce niveau que l'on retrouve une pratique de la
méthode des coûts standard qui leur permet de faire des
comparaisons entre budgets prévus et celui réalisé. En
atteste les propos de [Christian CAOUDAL, 2007] «
...la méthode ABC permet non seulement de mettre en place un
contrôle budgétaire global et détaillé mais aussi de
suivre des écarts, des dépassements, par produit ou par segment
de marché ».
Bien que l'on retrouve une utilisation de la démarche
des coûts standard, la performance du système d'analyse des
coûts de la Sonatel mobile est essentiellement portée par la CPA
tel qu'expliquer ci-dessus.
Quelques exemples illustrent la maîtrise des coûts
par la sonatel mobile :
n La baisse des prix de tarification des appels qui passent
d'une facturation á l'unité á une facturation par
seconde.
n Les multiples promotions accordés par l'entreprises
á ses abonnés tel que une hausse de 20% sur chaque 100f de
consommation achetée par le client sur le « seddo42
entre 8h et 18h pendant toute l'été 2008».
n La réduction pour les abonnés de « diamono
scool43 » concernant le tarif du message qui baisse de 50% pour
toutes les vacances. Cette baisse
41 CA : Conseil d'Administration
42 Possibilité d'achat de crédit
á partir de 100fcfa.
43 Segment d'abonnés réservé aux
jeunes en particuliers aux élèves et étudiants
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
affecte aussi le tarif de la communication de cette
catégorie qui est de 50 FCFCA l'unité.
n La possibilité grâce au système de
calculer le prix de facturation d'un sms44 selon le segment auquel
appartient le client.
n La gratuité de certains services comme le Gprs,
l'accès par les clients á leurs messageries vocales, service de
messagerie « rappel moi »....
n Le calcul de la rentabilité des cartes sim (puces) :
la CPA permet á l'entreprise de déterminer pour chaque client
disposant d'une puce le seuil de rentabilité de cette dernière.
C'est á dire pour un abonnement (achat de carte sim), la Sonatel mobile
vous donne un temps déterminer au delà duquel en cas de non
consommation de crédit, l'entreprise peut résilier les services
qu'elle vous fournissait. En effet pour un client abonné, la gestion de
sa puce implique le concours d'au moins trois activités principales
á savoir l'activité réseau, l'activité support et
l'activité commerciale qui démontre la transversalité
entre les services qui existent au sein de l'entreprise. Ainsi la
méthode ABC á travers les inducteurs facilite l'affectation (se
référer au système d'analyse première section) des
coûts (réseau, support, commercial) aux différents
clients.
Derrière ces avantages, se cache une meilleure
maîtrise des coûts de la part de
l'entreprise. Par conséquence toutes ces actions sont
possibles grâce au système
d'analyse des coûts de l'entreprise qui repose
essentiellement sur la méthode
ABC. C'est cette bonne maîtrise des coûts par la
Sonatel mobile qui
subventionne ces réductions accordées par
l'entreprise á sa clientèle.
Ceci est confirmé d'ailleurs par les responsables du
service financiers qui disent
que « les performances de l'entreprise
résultent plus d'une maîtrise des coûts
que d'une facturation élevée ». En
plus, la bonne connaissance de leurs
structures de coûts leur permet de procurer au
marché financier (BRVM)45 des
44 Sms : short message sending
45 Bourse Régionale des Valeurs Mobilières
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
informations fiables sur la gestion de l'entreprise. En
atteste cela les propos des responsables du service financier « la
position actuelle de la Sonatel mobile sur le marché financier est
liée certes á une bonne communication financière mais
aussi et surtout aux efforts du service financier qui grâce á la
CPA réussit á avoirs des coûts précis, fiables et
disponible á temps. Ce qui leur permet de respecter les
prévisions annuelles relatives aux performances futures de
l'entreprise ».
« ... cette croissance de l'activité
associée á une bonne maîtrise des charges
aura permit d'obtenir un résultat net en hausse de 10%... le titre
Sonatel demeure la valeur phare de la BRVM. La valeur des échanges sur
l'action Sonatel représente plus de 59% de la valeur totale des
transactions annuelles sur la Bourse régionale. Le cours de l'action a
doublé en 2007 passant de 90.000 fcfa á 176.000fcfa et le volume
de titres échangés est en hausse ».le
Président du CA : Marc RENNARD rapport 2007.
Ces propos du PCA en plus des développements
antérieurs valident notre proposition (P1) concernant
l'apport de la méthode ABC á la maîtrise des coûts
donc á la performance financière. D'ailleurs le TBP retient dans
son axe financier, la maîtrise des coûts et le résultat
d'exploitation comme indicateur de cet axe.
Cette précision dans l'affectation des ressources aux
différentes activités leur permet d'avoir une connaissance
très fine de leur structure de coûts leur indiquant là
où ils sont rentables ou pas. En somme la méthode ABC a mis
á la disposition de l'entreprise des informations fiables et pertinentes
sur la gestion de l'entreprise. Ce qui a permis á la Sonatel mobile
d'enclencher un processus de management participatif et transversal.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
b) Dimension ABM
La dimension ABM au sein de la Sonatel mobile se situe
á deux niveaux essentiellement. L'un de ces niveaux concerne l'apport de
l'ABC/ABM aux prises de décisions stratégiques.
En effet les informations issues de la CPA donnent aux
dirigeants de l'entreprise la possibilité d'avoir une
variété de choix stratégiques. Parmi ces choix, nous
pouvons citer la diversification de l'offre des services de l'entreprise. Cette
diversification est matérialisée par la segmentation de la
clientèle selon les revenus (essentiellement) des populations.
Exemple de segmentation de la clientèle :
> clients option post payé « térranga
» : qui bénéficient d'un ligne personnel
> clients option prépayé « diamono
classique et diamono school » qui concerne ceux qui n'ont pas les moyens
de s'offrir la formule d'abonnement post-payé. Cette dernière
catégorie de client regroupe plus d'abonnés que la
précédente. Car étant le plus souvent composée de
jeune dont le souci majeur est la maîtrise du budget des dépenses
en téléphonie46.
L'apport de l'ABC á ce niveau est qu'elle permet une
tarification par catégorie de client en tenant compte de la consommation
mesurée des ressources des différentes activités de chaque
segment de client. Ce qui facilite la détermination de la
rentabilité par client pour l'entreprise. Le suivie de ces ratios de
rentabilité mets á la disposition des dirigeants plusieurs
possibilités allant dans le sens de la satisfaction des
clients telles que les promotions, les réductions de
tarifications, les services gratuits etc Ces décisions (promotions...)
sont prises entre le service financier et celui chargé du marketing en
collaboration étroite avec ceux du réseau de la Sonatel
mobile.
46
Mémoire Maguette T DIAO 2006-2007
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
Exemple de cette collaboration : les politiques de promotions
sont mises en oeuvre par le service marketing en rapport avec le service
financier qui oriente ce dernier vers les services ou produits sur lesquels la
promotion peut se faire. Cette orientation se fait á travers l'ABC qui
permet au contrôleur de gestion de disposer pour chaque activité,
produits et service les informations sur leurs coûts réels en
partant du global au détail. Mais aussi, lui fixe les
limites ou proportions selon lesquelles il peut y avoir (hausse en % de
crédit offert ou une baisse de tarification sur les communications selon
les heures).
En outre, en cas de dépenses ou d'investissements
extra-budgétaire, le service financier á travers le
système d'analyse des coûts mets á la disposition de
l'entreprise les activités sur lesquelles les décideurs peuvent
s'appuyer pour résorber ce gap.
Exemple en 2007 lors d'une perturbation du réseau, un
investissement supplémentaire de 20 milliards de fcfa a
été réalisé pour améliorer la qualité
du service offert aux clients en vue d'une plus grande satisfaction de ces
derniers. La visibilité qu'offre le système ABC/ABM sur la
cartographie des activités de l'entreprise a permis aux dirigeants
d'identifier les activités clés sur lesquelles s'appuyer pour
assurer le retour sur investissement. A ce niveau, l'entreprise exploite la
matrice du portefeuille d'activité proposée par le B.C.G en
identifiants les activités dites « stars ou vedettes » c'est
á dire celles qui contribuent plus á la croissance et
s'autofinancent.
Par ailleurs, la CPA joue un rôle déterminant
d'après le service financier lorsqu'il s'agit de prise de
décision stratégique telle que l'implantation de filiales dans
les pays de la sous région ou lors de lancement de nouveaux services ou
produits. En effet dans le premier cas, la Sonatel mobile a ce qu'on appelle un
« business plan ». C'est á dire avant de faire des
investissements en vue de s'implanter dans un pays, elle étudie la
rentabilité du projet. Pour ce faire elle part d'informations sur le
pays d'accueil tel que son PIB, infrastructures, typologie de ces
clients...ensuite elle projette ces informations sur ses coûts
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
pour déterminer un compte de résultat
prévisionnel. Enfin par une politique de benchmarking elle mesure la
performance (la compétitivité) de ces coûts par rapport
á ceux du concurrent afin de voir la rentabilité de
l'investissement.
Pour ce qui concerne le second cas c'est á dire la
décision de lancement d'un nouveau service ou produit, la Sonatel mobile
effectue une stimulation des coûts en les comparant á ceux d'un
leader étant dans le même secteur (Maroc Télécom,
Mtn...). De là elle sous traite certaines des activités (qui
contribuent á la réalisation du nouveau service) á
d'autres entreprises généralement des PME47. Ce cas de
figure a lieu lorsque les dirigeants s'aperçoivent qu'ils investiraient
á perte en développant ces dites activités. C'est le cas
notamment des centre d'appel avec l'affectation de la gestion des appels du
numéro 1441 au PCCI et le 602 á Africatel AVS ou encore de
l'installation des lignes fixes pour les ménages par les entreprises
telles que CGE,...
En outre l'ABC/ABM a permis á l'entreprise de savoir
là où elle est rentable ou pas afin de prendre des
décisions stratégiques telle que d'accepter de ne pas être
rentable sur un service ou produit. Ces quelques exemples sont confirmés
par cette remarque de Pierre Mevellec :
« En permettant de mieux identifier les causes des
coûts, la méthode ABC/ABM aboutit à une
amélioration du costing stratégique, soit une
gestion plus performante des portefeuilles de produits ou de clients, ainsi
qu'une plus grande pertinence des décisions stratégiques telles
que l'externalisation ou le lancement de nouveaux produits ».
Au delà de la maîtrise des coûts, nous
avons remarqué que le système d'analyse des coûts de la
Sonatel mobile contribue á la politique de satisfaction de la
clientèle. Cependant ce lien n'est pas très perçu par les
responsables du service financier. Car pour eux, l'apport de l'ABC
réside essentiellement dans la détermination et le suivie de la
rentabilité par client donc par segment. Contrairement á ces
constats du service financier, notre enquête a
révélé
47
Petites et Moyennes Entreprises
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
l'existence interne d'enquête de satisfaction de la
clientèle mais aussi la mise en place de politique (promotions,
investissement qualité réseaux...) de satisfaction de la
clientèle á travers le suivie de l'atteinte des objectifs de
rentabilité par segment de client. A partir de ce moment, nous pouvons
conclure que notre proposition (P2) relative á l'apport
de la CPA á la satisfaction de la clientèle est
vérifiée.
Le deuxième niveau d'apport de l'ABC/ABM est la gestion
des ressources humaine. Selon Philipe Lorino, « les
méthodes ABC/ABM ne peuvent vivre que si elles sont appropriées
par les opérationnels car l'information nécessaire à la
construction d'un tel modèle ne peut être fournie que par ces
derniers, et elles ne peuvent être appropriées par les
opérationnels que si elles leur rendent des services significatifs pour
le pilotage de leurs propres performances ».
La mise en place de l'ABC/ABM á la Sonatel mobile a
été précédée d'un vaste programme de
sensibilisation du personnel sur les enjeux de l'utilisation de la
méthode. Cette sensibilisation a surtout porté sur
l'intérêt que le système ABC/ABM apporte en termes
d'avantages á l'entreprise qui est dans un secteur très
concurrentiel. En atteste l'exemple ci-après :
Dans les services notamment ceux de support, il a
été fixé pour les différents responsables les
objectifs allant dans le sens d'une maîtrise rigoureuse des frais
généraux en mettant en place le « projet costing ».
C'est ainsi que l'ensemble du personnel a été sensibilisé
sur une utilisation efficiente relative aux budgets alloués. En passant
par l'usage mesuré des charges concernant par exemple les consommations
d'eau, d'énergie, de mobilier de bureaux... C'est dans ce cadre que des
séminaires de formations ont été initiés á
l'encontre des ressources humaines afin qu'elles maîtrisent les exigences
de la méthode ABC/ABM. Cette formation est importante voire
indispensable si l'on sait que les ressources humaines sont mieux
placées pour mettre á la disposition du service financier des
informations (inducteurs) lui permettant de calculer les coûts des
différentes activités voir des services et produits.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
Grâce á cette formation, les ressources humaines
sont mieux armées pour s'impliquer d'avantage á l'atteinte des
objectifs de l'entreprise. Ainsi donc l'ABC/ABM est á la base en partie
de la mise en place d'une politique d'amélioration des performances des
ressources humaines de la Sonatel mobile. Ceci á travers les entretiens
d'évaluations de l'ensemble du personnel en début de chaque
année. Ces entretiens se font sur la base des performances de
l'année précédente. Les résultats de cette
évaluation permettront aux décideurs et pour chaque travailleur
d'apprécier le degré d'atteinte des objectifs individuel
fixé au travailleur préalablement et en rapport avec ceux de
l'entreprise. De ces résultats, l'entreprise décidera de
procéder á une augmentation ou une baisse d'une partie du salaire
du travailleur. Puisque le salaire de chaque travailleur de la Sonatel mobile
est scindé en deux partie : une partie fixe et une autre qui est
variable en fonction des performances du travailleur tel que décrit
ci-dessus. D'ailleurs dans leurs réponses á notre questionnaire,
les responsables du service financier ont confirmé cela en étant
tout á fait d'accord sur la contribution de la C.P.A á
«l'alignement entre objectifs individuel des travailleurs et ceux de
l'entreprise ». Par conséquent, en dépit de cette
confirmation et de ce que nous avons précédemment
démontré ci-dessus, nous pouvons dire que notre proposition
(P4) relative á la performance des ressources humaines
est validée. Cette validation est renforcée par la
présence de trois (03) indicateurs de l'axe apprentissage
organisationnel du TBP á savoir :
· Réorientation des compétences ;
· Capacités des systèmes d'information ;
· Alignement des objectifs individuels avec ceux de
l'entreprise. Pour ce qui est de l'innovation, cette pratique existe belle et
bien au niveau de la Sonatel. Cependant elle n'est pas du ressort du service
financier. C'est plutôt le département marketing qui s'en occupe.
Par contre la CPA intervient en aval pour dire si l'innovation envisagée
est rentable ou non. C'est á ce niveau
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
seulement qu'il existe un lien entre la méthode ABC et
l'innovation au niveau de l'entreprise. Ce lien est ainsi orienté vers
la maîtrise des coûts ce qui renforce la validation de la
proposition (P1) au détriment de (P3)
qui n'est donc pas validée au sein de cette société.
Au total, la comptabilité par activité mets
á la disposition de la direction de la Sonatel mobile une «
batterie » d'informations lui facilitant la prise décision
stratégique en vue d'améliorer les performances de l'entreprise.
Comme le souligne les auteurs [HERTERICH Pierre Alexandre ; MAROUANI
Laetitia et TUAL Lucie, 2002]
« ....l'ABC/ABM répondrait donc au souci d'un
repérage très fin de l'origine des résultats permettant de
décider et d'agir en toute connaissance de cause. Elle constituerait un
outil permettant d'agir pour la réduction des coûts, pour les
arbitrages entre faire et faire-faire, pour la sélection des produits et
segments de clientèles les plus rentables... »
« .. Ces performances sont appréhendées
á partir des indicateurs aussi bien financiers que non financiers
fournis par la méthode ABC. La conception d'indicateurs non financiers
établie une combinaison entre le contrôle de gestion et le
gouvernement de l'entreprise donc son management. Ce gouvernement exige surtout
une transparence dans la gestion de l'entreprise, un management participatif et
la fiabilité des informations financières que produit le
système d'analyse des coûts » (propos responsable service
financier). D'ailleurs ces quelques principes annoncés sont en
conformité avec les dispositions du code des
télécommunications.
Pour cette étude, on ne retrouve pas certes tous les
indicateurs de performances du TBP, cependant cela ne remet pas en cause la
vérification des propositions. A partir du moment où ces
concepteurs ont souligné que les indicateurs du TBP ne sont pas
universels. Et que chaque entreprise peut en fonction de ces besoins, de son
secteur d'activité... définir ses propres indicateurs.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
En définitive, pour notre étude les propositions
(P1, P2 et P4) sont validées. Par contre la proposition
(P3) ne l'est pas.
II) Apports et Limites de la recherche
Dans ce paragraphe, nous allons aborder les apports et les
limites de cette enquête.
1- Apports de l'étude
L'apport de notre étude se trouvent á plusieurs
niveaux. Cependant nous allons comme pour les limites juste les annoncer.
- L'un des apports de notre étude est son
originalité par rapport aux autres études antérieurement
menées dans notre contexte. Notre étude est «originale
» par ce que d'abord portant sur une méthode dont les productions
scientifiques sont encore très faibles voir inexistantes dans notre
contexte. Ensuite sur le plan méthodologique, le fait que nous ayons
opté pour une démarche holisticoinductive est une
nouveauté par rapport á la plupart des recherches
effectuées aussi bien dans notre contexte que dans d'autres. En effet la
majorité des études menées dans le contexte occidentale
ont surtout privilégié la démarche
hypothético-déductive. Spécifiquement dans notre contexte
les études de cas sur le contrôle de gestion en
général et particulièrement sur l'ABC sont quasi-rares
(seule mémoire de Babacar SAMBA 2005).
- Cette étude a aussi montré comme Gosselin que
les entreprises peuvent se situer á différentes phase de la mise
de la méthode ABC. En atteste le résultat de l'étude : sur
quatre entreprises seules une seule a mis en place complètement la
méthode. Les trois autres ne sont qu'à la première phase
de la mise en oeuvre.
- Au plan managérial, cette étude a
montré les apports du système ABC/ABM á la performance des
entreprises qui l'utilisent même partiellement. Cependant celle qui
l'applique entièrement en tire beaucoup plus d'avantages (calcul des
coûts et ABM) de la C.P.A.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE
ABC/ABM) A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE
ENTREPRISES
« Ainsi, n'utiliser qu'un des aspects de la
méthode....Ce n'est certainement pas profiter des apports potentiels qui
sont les siens ». [Richard Milkoff, 1996].
2- Limites de la recherche
Comme tout travail de recherche, cette étude comporte un
certain nombre de limites que nous allons énumérer.
- Tout d'abord la littérature : il existe une
documentation anglaise très importante à laquelle l'accès
est impossible du fait qu'elle ne se trouve pas dans les bibliothèques
visitées et les moyens financiers ne permettaient pas de les
acquérir. Ceci est valable pour certains articles de revues
françaises.
- Ensuite l'utilisation du dictaphone aurait pu favoriser une
meilleure collecte des données puisque nous sommes dans le cadre d'une
étude de cas. Cependant du fait des réticences des individus,
nous étions obligé de recourir á la prise de notes ce qui
a occasionné des pertes d'informations importantes.
- Egalement, l'absence d'observation participante (stage) a
affecté la qualité de notre travail ;
- Aussi, le non accès aux donnés
chiffrés internes aux entreprises (chiffre d'affaires, résultats,
taux d'absentéisme...) constitue une autre limite á notre travail
;
- De plus le temps qui nous était imparti pour faire
ce travail est très court par rapport aux exigences de l'étude de
cas. En outre la période de l'enquête a coïncidé avec
le dépôt de bilan des entreprises au niveau de la direction des
impôts et domaines.
- L'inexpérience dans la conduite des entretiens et la
fiabilité des informations recueillies (elles peuvent ne pas
correspondre exactement à la réalité) constituent de
réelles limites á notre étude.
- Enfin, les erreurs dans l'interprétations des
données collectées par nous48 peuvent limiter les
résultats de cette recherche.
48 Chercheur novice
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
Au final, nous avons constaté que :
> Les entreprises qui mettent complètement la
comptabilité par activités bénéficient de
l'ensemble des apports (maîtrise coûts et management) qu'offre la
méthode ABC/ABM.
> Par contre celles qui l'utilisent partiellement ne tire
que les avantages liés á la maîtrise des coûts donc
á leur niveau ou étape de mise en oeuvre de la méthode.
CONTRIBUTION DE LA COMPTABILITE PAR ACTIVITES (METHODE ABC/ABM)
A LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES SENEGALAISES : CAS DE QUATRE ENTREPRISES
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