II. Marie dans la
nativité du Seigneur (Ex. Sp. 110-117 ; 121-126).
Les circonstances historiques qui environnèrent la
venue du Seigneur sur terre furent exigeantes non seulement en soi, mais
surtout pour une jeune femme qui devait enfanter pour la toute première
fois. Outre le poids de la grossesse portée pendant neuf mois, Marie et
son époux, conformément à loi, doivent partir de Nazareth
à Bethléem pour payer l'impôt et pour le recensement que
César imposa à toutes ses régions. C'est à
Bethléem dans une crèche que la Vierge enfanta le Christ.
II. 1. La description du
texte.
Le texte des exercices à propos de la nativité du
Seigneur est fait d'une structure identique à celui de l'incarnation.
Autrement dit, il comprend la prière préparatoire, trois
préambules, trois points et un colloque.
1.2. La prière
préparatoire.
Ignace installe l'exercitant dans la même dynamique de
motivation et de disposition totale en Dieu. La prière
préparatoire reste le même cf. (Ex. Sp. 46). Comme dans la
contemplation sur l'incarnation, le priant doit demande la grâce
d'embrasser pleinement la volonté du Seigneur dans toutes ses
intentions, actions et opérations. Il s'agit de ce désir
d'épouser, par la grâce du Seigneur, sa volonté et d'en
faire une seconde nature.
Au fond, cette prière préparatoire nous livre
en quelque façon le secret de la Vierge Marie. Cette volonté
pleinement remplie du Seigneur que nulle autre préoccupation ne pourrait
ébranler. C'est dans ce sens que Marie a espéré contre
toute espérance dans la réalisation de la volonté de
Dieu.
1.3. Le premier
préambule (Ex. Sp 111).
Dans premier préambule de cet exercice, Ignace veut
nous situer dans le contexte historique dans laquelle
l'événement-Christ a vu le jour : « ce sera, ici,
comment partirent de Nazareth Notre Dame enceinte de presque neuf mois, assise
sur une ânesse comme on peut pieusement le méditer,
Joseph, ainsi qu'une servante emmenant un boeuf, pour aller à
Bethléem payer le tribut que César imposa à toutes ces
régions » (Ex. Sp. 264). Au coeur de ce préambule,
ressurgit un désir: celui de l'obéissance.
Il s'agit d'obéir à la loi de césar
comme pour prédire les paroles du Christ même :
« rendez à César ce qui est à
César... » (Lc 21, 25). Il est aisé de contempler en
cette famille comblée de grâces, notamment en Marie, une ouverture
d'esprit. Il s'agit d'une ouverture qui s'enracine déjà dans son
« fiat » donné au Seigneur. L'obéissance au
Seigneur n'est en rien un prétexte d'un repli égoïste sur
soi. Bien au contraire, elle est possibilité d'ouverture dans la
réalisation de la volonté du Seigneur à travers les hommes
et, femmes de bonne volonté qui y collaborent. Ainsi la sainte famille
obéissait aussi à l'ordre social de son temps.
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