Découvrir le rôle de la vierge Marie dans l'Incarnation et la Nativité du seigneur : Ex. Sp. (101-117 ; 121-126).( Télécharger le fichier original )par Antoine BASUNGA Nzinga. ITCJ - 2009 |
1.3. Deuxième préambule.Il s'agit de la composition de lieu, « ce sera, ici, voir la grande extension et circonférence du monde où se trouvent des peuples si nombreux et si différents ; de même voir ensuite plus particulièrement la maison et la chambre de Notre Dame, dans la ville de Nazareth, dans la province de Galilée ». De la circonférence du monde en Galilée, derrière ce périple, se cache une grâce particulière dont Galilée semble être le « centrifuge ». C'est par le consentement de celle que Dieu s'est choisie que cette grâce est rendue possible : le salut de l'humanité. Le préambule que propose Ignace est un grand événement. Dieu embrasse l'espace et le temps, il prend l'habit humain pour nous sauver (Schillebeeckx). Dieu nous sauve selon la mesure de ses dons. Il s'agit d'un si grand amour qui vient embrasser ce qui est de plus bas, la faiblesse humaine pour révéler ce que l'humain a de noble : la capacité de porter le divin. I.2. le but et le fruit attendus de l'exercice (Ex. Sp. 104).Le but poursuivi se résume dans ce qu'Ignace appelle le troisième préambule. C'est donc la grâce à demander. Au terme de cet exercice6(*) l'exercitant doit arriver à « une connaissance intérieure du Seigneur qui pour lui s'est fait homme », afin qu'il l'aime et le suive davantage. L'on ne peut pas ne pas prendre conscience des bienfaits dont on a été bénéficiaire. Encore qu'il s'agisse des bienfaits d'en haut! Lorsqu'on a réellement goûté à l'expérience profonde de l'amour, on en ressort transformé. L'amour transforme. L'amour que l'on attend ici du priant est un amour non sans cause. Il part d'une conscience intérieure sous le regard de Dieu, à reconnaître le Christ comme effectivement son sauveur. C'est d'une prise de conscience réelle de l'expérience du Christ dans ma vie que ressurgit au fond de moi le plus grand amour dans son caractère réciproque. L'amour nous porte comme dans un rendez-vous du donner et de recevoir. L'amour appelle l'amour. C'est la grâce à laquelle la Vierge mère de Dieu est parvenue. Dans la poursuite de cet objectif, selon Saint Ignace, le priant doit considérer trois points durant sa prière. Cette considération s'achèvera par un colloque. 2.1. Le premier point (Ex. Sp. 106).Puisqu'il s'agit de contempler les circonstances de l'incarnation du Seigneur Jésus- Christ, Ignace invite premièrement à voir les personnages qui y participent, notamment les humains. Il s'agit de les voir dans leur condition réelle, dans leur différence, tant physiologique que vestimentaire. Dans leurs différences de peaux, cohabitant dans la paix comme dans la guerre, dans la richesse comme dans la pauvreté, dans la joie comme dans les pleures. Les uns en bonne santé les autres malades, les uns mourant, les autres naissant. Ce regard contemplatif dans le deuxième moment sera considéré en parallèle avec les trois Personnes divines. Ignace demande de voir « comme sur leur siège royal où trône leur divine Majesté ; comment elles regardent toute la face et la circonférence de la terre, et tous les peuples en si grand aveuglement, et comment ceux-ci meurent et descendent en enfer ». Ignace se sert de la représentation sociale de son époque pour nous aider à considérer la Sainte Trinité. Au-delà du caractère moins digne que cette image peut représenter face à la réalité de notre relation avec Dieu, il est bon de retourner à l'intuition initiale d'Ignace. Plus qu'un ensemble de guetteurs à distance de la réalité humaine, Ignace voudrait souligner la grandeur de Dieu dont l'amour demeure inconditionnel. Surtout face à la situation des humains. Qu'elle (la Sainte trinité) nous regarde du haut de son trône, ce regard est en réalité signe de la présence permanente de Dieu au milieu de nos réalités. C'est en vertu de cette présence constante de Dieu au milieu humain que Saint Ignace invite dans un troisième moment à considérer Notre Dame et l'ange qui la salue. Ignace conseille de réfléchir sur ces différentes rencontres de Dieu et de l'humanité, afin d'en tirer un plus grand profit spirituel. * 6 Le mot, transposition latine du terme grec « ascèse », remonte à une tradition millénaire, celle des Pères du désert, des « ascètes », C'est-à-dire des « exercitants » cf le mot grec « askein ». La vision d'Ignace du mot exercice dégage d'une comparaison avec les exercices physique. Ainsi l'exercice désigne une manière de progresser dans un domaine particulier d'activité ou de savoir, en utilisant consciemment une méthode qui fait ses preuve. Ici il s'agit bien de progresser dans les choses de Dieu. |
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