1.1.5 Caractérisation des monos et épis
dans la catégorie CPO.
Proposition 1.7. Les monos de CPO sont exactement les injections
continues; alors que ses épis sont les
surjections continues.
Preuve.
i) Monos de CPO.
* Soit m : A -? B une injection
continue entre deux opcs A et B. Montrons
que m est un monomorphismes.
m étant continue, il suffit de montrer
que pour tout opc C et pour toutes applications continues
f, g : C -? A, m o f = m o g
implique f = g.
Supposons m o f = m o g. Pour tout c E
C,
m o f (c) = m o g (c) par
hypothèse m(f(c)) =
m(g(c))
f (c) = g (c) car m
est injective .
Donc f = g.
** Soit m: A -? B un mono.
Montrons que m est une injection
continue.
La continuité de m découle du fait
que m est un morphisme. Il suffit de montrer que
m est injective. Soient a et a' deux
éléments de A tels que m
(a) = m (a'). Considérons l'opc
trivial à un seul élément; {*}, et
définissons les applications continues suivantes : f:
{*}-?Apar f(*) = aet g: {*} -?
Apar f(*)= a'. On a
m (a) = m (f (*))
et m (a') = m (g (*)). De
m (a) = m (a'), on a m
(f (*)) = m (g (*)). m
étant un mono, f (*) = g
(*). i.e, a = a'.
ii) Épis de CPO.
* Soit e : A -? B une surjection
continue.
Montrons que e est un épimorphisme.
e étant continue, il suffit de montrer que pour tout
opc C et pour toutes applications continues f, g :
B -? C, f o e = g o e implique f
=g.
Supposons f o e = g o e. Pour tout b E B,
il existe a dans A tel que b = e
(a). (car e est surjectif. )
f(b) = f(e(a))
= g (e (a)) par
hypothèse
= g(b) pour tout b E B.
D'où f = g.
Donc e est un épimorphisme.
** Soit e : A -? B un
épimorphisme.
Montrons que e est surjective en montrant
que Im (e) = B.
Pour cela, il suffit de montrer que
Xe(A) = X13. où XC
désigne l'application caractéristique
de C pour tout ensemble C. Il suffit de remarquer
que {0, 1} muni de l'ordre ci-dessous
représenté :
1 ee
0 //
est un opc, pour lequel la topologie
grossière {{0, 1}, } est de Scott.
Pour
Xe(A) : B :-?
({{0, 1}, {{0, 1}, }}) et
X13 : B :-? ({{0, 1},
{{0, 1}, }}). On a pour tout a E A,
Xe(A) o e (a) = X13 o
e (a) = 1.
Donc Xe(A) = X13 .
1.2 Produits d'opcs .
Soient A et B deux opc. Munissons A x
B de l'ordre point par point" défini par (x, y) =
(x', y') si et seulement si x = x' et y = y'.
Il est clair que (A x B, =) est un ordre.
Nous nous proposons de montrer que A x B muni
de la première et de la seconde projection est l'opc produit de
A et B.
Lemme 1.5. Soient A et B deux
opcs.
Soit D une partie dirigée de A x
B. On pose :
D1 = {x1 E A tel qu' il
existe x2 E B; (x1,x2) E D} et
D2 = {x2 E B tel qu' il
existe x1 E A; (x1, x2) E D}.
Alors,
(i) D1 (respD2) est une partie
dirigée de A (resp B).
(ii)VA×B D=(VA
D1, VB D2)
Preuve.
(i) Soient x1 et y1 deux
éléments de D1. Cherchons x E D1 tel
que x1 = x et y1 = x.
Comme x1 E D1, il existe x2 E D2
tel que (x1, x2) E D. De même il
existe y2 E D2 tel que (y1,
y2) E D. D étant dirigée de
Ax B, il existe (x, y) E D tel que
(x1, x2) = (x, y) et (y1,
y2) = (x, y). Donc x1 = x et
y1 = x. Ce qui montre que D1 est
une partie dirigée de A.
De même, on montre que D2 est une
partie dirigée de B.
(ii) * Montrons que
(VA D1, VB
D2) est un majorant de D. Soit (x, y) E D,
alors x = VA D1 et y =
VB D2. Donc (x, y) =
(VA D1, VB
D2). Ce qui prouve que (V A
D1, VB D2) est un majorant de
D.
** Montrons que (VA
D1, VB D2) est le plus petit majorant de D.
Soit (a, b) un majorant de D. Pour tout
x E D1 il existe y E D2 tel que (x, y) E
D. (a, b) étant un majorant de D,
(x, y) = (a, b). Donc x = a pour tout x
E D1. Partant, a est un majorant de D1 et,
VA D1 = a.
De même, on montre que
VB D2 = b. Ce qui montre
que (VA D1,
VB D2) = (a, b). Donc
(VA D1, VB
D2) = VA×B D.
Lemme 1.6. Soient A et B deux
opcs (i) Les projections
ð1: A x B ----> A (a, b)
1----> a
et
ð2 : A x B ----> B (a, b)
1----> b
sont continues .
(ii) Pour tout opc C, une application f :C
---> A x B est continue si et seulement si r1 o f
et r2 o f sont continues.
Preuve.
(i) Soit D une partie dirigée de
AxB. D'après le lemme(1.5), (VA
D1, VB D2) = VAXB D.
(VAXB D) = VA r1 (D).
Montrons que r1 Nous savons
que
(VAXB D) = (VA
D1, VB D2 )
=VA
D1
=VA r1 (D) .
Donc r1 est continue.
(ii) ) Si f est continue, r1 o f
et r2 o f sont continues comme composées
d'applications continues.
?)Supposons r1 o f et r2
o f continues et montrons que f est continue.
Soit D une partie dirigée de
C. Nous allons montrer que f (VC
D) VA X B f (D)
f (VC D) = ir1 o f
(VC , r2 o f (VC
D) )
VA r1 o f
(D) , VB r2
o f (D)) car ri o f est continue
pour i E {1, 2}
=
= VAXB f (D) d'après lemme (1.5)
On conclut que f est continue.
Remarque 1.2. Soit L un opc muni de deux
applications continues q1 : L ---> A et q2 :
L---> B , d'après la propriété universelle
de A x B dans ENS, il existe une unique
application < q1,q2 >:L
--> A x B
l 1---> (q1 (l), q2
(l))
rendant commutatif le diagramme suivant :.
A< L
CCCC<Q1,Q2>
ð1V ð2
AxB
D'après lemme (1.6), < q1, q2
> est continue
De cette remarque et des lemmes (1.5) et (1.6), nous
déduisons que : Corollaire 1.1. La
catégorie CPO admet des produits binaires.
Remarque 1.3. L'opc trivial (réduit à un
seul élément ) est un objet final de la
catégorie CPO.
A présent, l'on désire montrer que CPO
admet des produits finis. Pour cela, nous avons besoin du résultat
classique ci-après.
Théorème 1.2. (f4J)Si une
catégorie C admet des produits binaires et un objet
final alors elle admet des limites finies.
De ce résultat et des lemmes et corollaires ci-dessus,
nous déduisons que : Proposition 1.8. CPO est
cartésienne.
Pour faciliter la compréhension de cette notion,
construisons quelques exemples de produits.
Exemple 1.4. 1) A la remarque(1.1), nous avons
défini sur A = {x, y, z} une structure
d'opc représentée par :
77
z qq hh
%%
x
33 y
ee
Le produit A x A est illustré par :
¼¼
(z,z)
't
AA
]]
R
¼¼
(y,x)
(x,y)
(y,y)
jj
77
Lt
]]
AA
(x,x)
YY
¼¼
77
MM
gg
(y,z)
(z,y)
XX
¼¼
(z, x)
(x,z)
JJ
Dans cette représentation, les flèches
désignent l'ordre composante par composante.
2) Le produit N x N est illustré par :
·
> ·
·
(0, 2)
77
¼¼
··
·
·
//
77
77
(0,1)
(1,1) //
JJ
(2, 2)
··
··
(1, 2)
//
(0, 0)
Ji
(1,0)
''
11
''
//
(2,1)
·
·
· > ·
J'
''
(2, 0)
4
Proposition 1.9. Soient A, B et C
trois opcs. Une application f: A x B
? C est continue si et seulement si ses applications
partielles f (--, b) et f (a, -) sont
continues pour tout a E A et b E B.
Preuve.
i) Supposons f (-, b) et f (a,
-) continues pour tout a E A et b E B.
* Soient (x, y) et (x', y') deux
éléments de A x B ; tels que (x,
y) = (x', y') alors, f (x, y) =
f (x, y') car f est monotone en son deuxième
argument
= f (x', y') car f est monotone en son
premier argument
Ce qui montre que f est
monotone.
** Soit D une partie dirigée
de A x B.
D'après le lemme (1.5),
VA×BD = (VA
D1, VB D2). Où D1
et D2 sont définies comme au lemme(1.5). Par ailleurs,
f (V- D)f
VAD1, VB D2)
( -,
f
V
BD2)(
V
A
= WC n (f-VB D2) (a), a E D1o , carf (-, y) est continue
= WC nf (a, --) (VB D2) ,
a E Do , carf (x, -) est continue =
WC nVC If (a, b) , a E D1, b E
D2}o
= WC f (D1 x D2)
Comme D ? D1 x D2, WC f
(D) = WC f (D1 x D2) .
Pour démontrer l'inégalité
inverse, notons que tout élément (x, y)
de D1 x D2 est inférieure ou égal
à un élément de D.
D1)
= WC n f(a, VBD2) , a E Do
En effet, comme x E D1, il existe yf E
D2 tels que (x; yf) E D.
De même, il existe xf E D1 tel
que (xf, y) soit dans D. Comme D
est une partie dirigée, il existe (xff,
yff) E D
(xf y) <
(x» y") ; ff et y =
tel que (x, yf) =
(xff , , y") et ) en particulier, x = x
yff.
\
i.e, (x, y) = (xff, yff
) . Comme tout élément (x, y) de
D1 x D2, est majoré par un élément
de D, et comme f est monotone, tout majorant de f
(D) est aussi majorant de f (Doo x
DE). On a donc We f (D1
x D2) = We f (D).
D'où We f (D) =
f (y 'Ax8 D. Ce qui montre que f
est continue.
ii) Réciproquement, supposons f
continue de A x B dans C. Pour toute partie
dirigée D de B, et pour tout x E
A, la partie {x} x D de A x B est une partie
dirigée de A x B. Soit f (x, -)
l'application qui à tout y E B associe f
(x, y). Comme f
est continue, f (\tAx8 {x}
D) = We f ({x}
x D). Donc f (x, -) est
continue. De
même, on montre, par un argument similaire
que l'application f (-, y) qui à tout
x E A associe f (x, y) est continue.
observation 1.1. Ce résultat est un cas particulier car
en topologie générale, il est
démontré que la continuité d'une
application définie sur un produit implique celle de ses
fonctions partielles. La réciproque de ce
résultat est fausse. L'exemple type est le cas de la
fonction f :118 xl -?R définie par :
½20)+y xy
f (x, y)=x 2 si (x, y)
(0, 0)
(
0 les applications partielles f(0,--) et
f(--, 0) sont des , fonctions nulles et sont donc
continues. En revanche, pour y = ax, a E IR et x
=6 0, on a
f (x, ax) = 1%2 qui
ne tend pas vers 0 avec x. La fonction n'est donc pas continue en
(0, 0). C'est ce qu'illustre son graphe
ci-dessous.
Nous allons à présent établir un lien entre
la topologie de Scott sur les produits et celle de
Tychonoff.
Théorème 1.3. La topologie de Scott sur
les produits est plus fine que celle de Tychonof.
Preuve. Soit A et B deux
opcs.
Soit U un ouvert de Tychonoff de A x
B, il existe U1 (resp U2) ouvert de A
(resp ouvert de B) tels que U =
7r1-1 (U1) n
7r2-1 (U2)
Montrons que U est un ouvert de Scott.
* Soient (a, b) et (á, â)
deux éléments de A x B tels que (a,
b) = (á, â) et (a, b) E
U. Nous devons montrer que (á,
â) E U. Comme U =
7r1-1 (U1) n
7r21 (U2), alors (a, b) EU
implique (a, b) E 7ri1
(U1) et (a, b) E 7r21 (U2)
. Donc (á, â) E 7ri1
(U1) n 7r21 (U2) car
chaque 7ri-1 (Ui)
est filtrant pour i = 1, 2 . Partant, (á,
â) E U.
.
** Montrons que U est inaccessible
par suprema dirigés.
Soit D une partie dirigée de A x
B telle que VA× B
D E U. Il faut montrer que D n U
=6 ç Cependant, il existe D1 et D2
définis comme au lemme (1.5) tels que
.
VA×B (VA D1,
VB D2) .
Ainsi
VA×B D E U équivaut à
(VA D1, VB
D2) E 7r1-1 (U1) n
7r2-1 (U2)
implique (VA D1,
VB D2) E-1(U1)
(VA D1,VB D2)
E 7r2 (U2) implique
VA D1 E U1 et VB
D2 E U2
implique D1 n U1 =6
ç et D2 n U2 =6 ç
impliqu'ils existent d1 E D1 n
U1 et d2 E D2 n D2
D'après la définition de Di, il
existe a E D2 (resp b E D2) tel que
(d1, a) E D et (b, d2) E D. D
étant une partie dirigée de A x B, il existe
(x, y) E D tel que (d1, a)
= (x, y) et (b, d2) = (x, y)
. Donc d1 = x et d2 = y. Comme di
EUi et Ui est filtrant, d1 = x et
d2 = y implique x E U1 et y E
U2. Partant, (x, y) E
7r-1 (U1) n E
7r-1 (U2) n D.
Ce qui montre que U est
inaccessible par suprema dirigés. Par
conséquent, tout ouvert de Tychonoff est
également ouvert de Scott.
Ce résultat était prévisible car la
topologie de Tychonoff est la moins fine des
topologies définies sur A x B rendant continues les
projections 7r1 et 7r2. Or nous avons montré
au lemme(1.6) que A x B muni de la topologie de
Scott rendait continue ces projections. Donc par minimalité, la
topologie de Scott est plus fine que celle de
Tychonoff.
Pour démontrer la réciproque de ce
théorème, nous allons utiliser la propriété
universelle du produit A x B. C'est l'objet du théorème
suivant.
Théorème 1.4. La topologie de Scott est
moins fine que celle de Tychonof.
Preuve. Posons S (resp T) la
topologie de Scott (resp Tychonoff) sur AxB. Le
théorème précédent montre que T C
S. Ce qui signifie que
l'identité
idA×B : (A x B, S)
-? (A x B, T) (que nous noterons
idS?T) est continue. Il suffit de montrer que
l'identité idA×B : (A x B, T) -? (A
x B, S) (que nous noterons idT?S) est continue pour
conclure que S C T. D'après la P.0 de (A x B,
S) (resp (A x B, T)), il existe une unique application
continue ? (resp ) rendant commutatif le diagramme
ci-dessous. i.e, 7rio ? = 7ri et 7ri o =
7ri pour i = 1, 2. Comme idS?T est
continue, on déduit l'unicité de ? que
? = idS?T. D'après la P.0 de (A x B, S) ,
idS?S est la seule application f continue de (A x B, S)
vers (A x B, S) telle que 7ri o f = 7ri
pour i = 1, 2. Cependant, 7ri o?o =
7ri pour i = 1,2. On conclut d'après
l'unicité de idS?S que ? o =
idS?S. Comme ? = idT ?S,
on déduit que b = idS?S. Ce
qui montre que S Ç T. (A,
SA)(A x B, T )
ð2 // (B, SB)
oo ð1
ça
OO
ø
²²
eeJJJJJJJJJJJJJ
ð1 JJJJJJJJ
9t9
ttttttttttttttttttt
ð2
(AxB, S)
|