CHAPITRE III : LE PHENOMENE DE LA SOUS EVALUATION
DES TITRES NOUVELLEMENT INTODUITS EN BOURSE :
La réussite de l'opération de l'introduction en
bourse nécessite une appréciation prudente de l'avenir. A cet
égard, la fixation du prix d'offre constitue une étape
décisive de l'opération puisque toute imperfection dans la
détermination de la valeur du titre peut fragiliser l'opération.
Face à ce risque d'échec et pour motiver la demande des titres
par l'espoir de plus value à court terme, la plus part des prix des
actions offertes sont sous-évalués c'est-à-dire que leurs
cours ne reflètent pas la valeur réelle de l'entreprise : c'est
le phénomène de la sous-évaluation.
La sous-évaluation peut être définie comme
étant la différence entre le prix d'équilibre fixation du
cours de l'introduction diffère du vrai prix d'équilibre.
L'objet de ce chapitre est de proposer quelques
éléments justifiant l'existence réelle de la
sous-évaluation (section1), les théories explicatives de ce
phénomène (section2) et d'analyser et identifier la
sous-évaluation (section3) et les éléments susceptibles de
générer cette sous-évaluation (chapitre 3)
SECTION 1 : LES ÉLÉMENTS JUSTIFIANTS
LA SOUS-ÉVALUATION :
Le phénomène de la sous-évaluation des
titres financiers lors de leur introduction en bourse, a été
constaté dans toutes les places boursières même si
l'ampleur de cette sous-évaluation varie d'une place à une
autre.
L'existence réelle de ce
phénomène est observée à travers plusieurs
éléments qui en sont témoin. Ce sont :
1. Les écarts de cours à l'introduction
La plupart des travaux qui s'intéressent au
comportement des prix des actions nouvellement introduites sur le marché
ont montré que tout au long de l'année qui suit l'introduction,
les cours des actions ont une tendance haussière excessive. Ce mouvement
haussier des cours se traduit par des écarts de cours
élevés impliquant que la sous-évaluation est
réelle. Cette dernière peut se manifester à travers la
mesure des écarts de cours à l'introduction. Il s'agit donc de
mesurer la variation entre le prix de l'offre et le prix définitif selon
la confrontation de l'offre et de la demande. Ainsi plus cette variation est
élevée, plus la sous-évaluation est
élevée.
2. L'intensité de la demande:
Une demande intensive à l'introduction peut servir
comme preuve de l'existence la sous évaluation des titres. Les
implications de cette demande peuvent être rapprochées aux
résultats de la mesure des écarts entre les prix successifs.
Les deux éléments semblent être
cohérents dans la mesure où une demande particulièrement
élevée ne permet pas de coter des cours d'équilibre.
Ainsi les écarts de cours entre les prix successifs
seront d'autant plus élevés que la demande est forte.
L'intensité de la demande peut être explicitée par le
calcul du multiple de l'offre à l'introduction (MO). Ce ratio s'exprime
par le rapport entre le nombre de titres demandés et le nombre des
titres offerts et s'inscrit ainsi :
MO=Td /To
Avec
MO : multiple de l'offre à l'introduction
Td : Nombre de titres demandés
To : Nombre de titres offerts
Le degré de sous évaluation des titres à
l'introduction est fonction croissante de ce ratio. Ainsi, plus le multiple de
l'offre est élevé, plus la sous évaluation est
confirmée. La demande de titre peut dépasser de loin l'offre, ce
qui aura pour effet un prix différent de celui de l'équilibre.
Cette forte demande est due à l'absence de mécanismes
régulateurs et de l'intervention des sociétés
d'investissement.
Dans un marché déséquilibré, les
mécanismes régulateurs devraient agir pour rétablir
l'ordre et éviter les dérapages. Cette régulation du
marché peut être assurée par les intervenants sur les
marchés tels que les intermédiaires en bourse et les
sociétés d'investissement. De plus, sur le marché, les
sociétés d'investissement constituent un intervenant de poids
lourd, vu l'importance des actifs qu'elles gèrent. Ainsi, l'intervention
de ces sociétés sur le marché va sans doute
accroître la demande qui va dépasser le niveau de l'offre
généralement limité.
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