Chapitre premier :
Le panafricanisme au 21ème
siècle : Quelle réalité ?
Les précurseurs du panafricanisme, à travers
cette idéologie, avaient pour objectif de rassembler tous les peuples
noirs afin de mener non seulement une lutte identitaire, mais aussi de
permettre aux Etats africains d'acquérir l'indépendance
totale.
Mais plusieurs années après la naissance de
cette idéologie, après les enseignements de ces
précurseurs, tel que Kwame Nkrumah, pouvons- nous dire que cette
idéologie a été acceptée par les
africains ?
I- Le continentalisme africain de Kwame Nkrumah
Kwame Nkrumah avait pour objectif de voir un jour une Afrique
unie et solidaire. Il s'oppose à ceux qui pensent que le projet de
construction des Etats- Unis d'Afrique ne pourrait aboutir dans la mesure
où les différences linguistiques et culturelles constitueraient
un frein. C'est dans cette optique que frappé par la similarité
des cultures africaines, Kwame Nkrumah affirmera que lorsqu'il rencontre
d'autres Africains, il est toujours impressionné par ce que nous avons
tous en commun. Pour lui nous n'avons pas seulement que notre passé
colonial, cela est beaucoup plus profond. Il est convaincu de notre
unité en tant qu'Africains.
Mais Kwame Nkrumah ne semble être pas le seul à
être convaincu de ce fait, dans la mesure où, certains chercheurs
diront que quatre grandes langues ont vaincu les frontières africaines,
permettant une véritable intégration linguistique et culturelle.
Selon eux, ces langues sont : l'haoussa, le lingala, le swahili et le
peul.
. Le haoussa, langue de commerce est
parlé, selon les affirmations de ces chercheurs, par 60 millions de
personnes : au Niger, au Nigéria, au Bénin, mais aussi dans
quelques localités du Cameroun, également au Soudan et au Ghana,
en raison de la forte présence de commerçants haoussas.
Il faudrait aussi noter qu'au Niger et au Nigéria, le
haoussa figure dans les constitutions parmi les langues nationales.
. Le lingala est parlé bien
évidemment en République Démocratique du Congo, et en
grande partie au Congo Brazzaville, mais aussi au Gabon et au Cameroun.
. Le swahili quant à lui est
parlé par 30 à 40 millions de personnes, réparties entre
la Tanzanie, le Kenya, l'Ouganda, l'est de la République
Démocratique du Congo, le Rwanda, le Burundi, le nord de la Zambie, le
Malawi, les Îles Comores et le Mozambique. Elle a le statut de langue
officielle en Tanzanie, avec bien sûr l'anglais, et de langue nationale
au Kenya.
. Le peul comporte est parlé par 10 et
16 millions de personnes. Il est parlé en grande partie : en
Mauritanie, au Sénégal, au Nigéria, au Mali, au Niger, en
Guinée, au Cameroun, en Sierra Léone, en Gambie, en
Guinée-Bissau, au Burkina Faso, au Togo, au Bénin, en
République Centrafricaine, au Tchad et dans quelques localités du
Soudan.
Cette démonstration donne raison à Kwame
Nkrumah, qui dit être frappé par les similitudes linguistiques et
culturelles des Africains et pour qui il n'existerait aucune barrière
pouvant freiner le projet de création des Etats- Unis d'Afrique.
Quels sont les projets de Kwame Nkrumah?
II- Les grands chantiers de Kwame Nkrumah pour
l'Afrique post- colonial
Pour Kwame Nkrumah, le premier pas vers l'union passe par une
intégration politique. C'est dans cette optique qu'il propose quatre
grandes institutions qui devraient conduire à l'unité des
gouvernements. Ces institutions sont :
.Un parlement à deux chambres :
Une chambre basse où la représentation de chaque pays serait
proportionnelle à sa population.
.Une chambre haute où les Etats
associés auraient une représentation égale.
. Une diplomatie commune pour permettre au
continent africain de parler d'une seule voix, et éviter le fardeau des
représentations diplomatiques séparées.
. Une défense commune avec un
commandement unifié.
. Un bureau continental de planification
économique.
Pour Kwame Nkrumah, aucun continent n'a autant de ressources
du sol et du sous- sol, et des potentialités que l'ensemble du continent
africain, mais malheureusement aucune de ses richesses ne profite aux peuples
africains. L'union des Etats africains est donc la solution idéale.
Mais que reste t-il de la pensée de Kwame
Nkrumah ?
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