CONCLUSION GENERALE
Aujourd'hui, les Africains n'ont plus le choix, ils doivent
s'unir. La réussite de ce projet continental ne dépend que de la
volonté des Etats africains de cultiver les valeurs du panafricanisme
qui sont la solidarité et l'intégration. Mais pour cela, il
faudrait que l'U.A responsabilise, implique les peuples africains dans ce
projet. Combien d'Africains connaissent l'Union Africaine, ses objectifs et
savent pourquoi il faut solidariser les peuples africains ? En clair,
savent-ils réellement ce que cette union continentale peut leur
apporter ?
Le 20 mai 2005, les Français s'opposaient à une
écrasante majorité, au projet de constitution qui leur
était proposé. Les Néerlandais eux- aussi se sont
opposés à ce projet. Aussi, à chaque étape de la
construction européenne, les populations sont consultées,
l'adoption du Traité de Maastricht pour
l'adhésion à l'Euro est un exemple. La particularité dans
ces pays, c'est que non seulement les populations sont formées et
informées sur leurs droits, et sont consultées par voie
référendaire. En Afrique, plus précisément en
Afrique de l'Ouest, ni la CEDEAO, ni l'U.E.M.O.A n'informent les populations
sur leurs activités, si bien que les citoyens ignorent qu'ils peuvent
circuler librement et même travailler par exemple dans n'importe quel
espace U.E.M.O.A.
Pourtant, en Mars 2004, le parlement de l'Union Africaine a
été installé à Addis-Abeba. Il a pour mission
d'assurer « une pleine participation des peuples africains à
la gouvernance, au développement et à l'intégration
économique des continents ».
Aussi, l'U.A, à travers ses principes contenus dans
l'article 4 paragraphe 3, parle de « la participation des peuples
africains aux activités de l'Union ».
On peut donc dire que les sociétés civiles et
les peuples africains constituent un pilier important pour le projet de l'Union
Africaine, mais malheureusement, cette volonté ne se traduit pas en acte
et généralement les dirigeants africains prennent les
décisions à la place du peuple. Car nous estimons que le chef ne
suffit pas pour penser pour tous.
Alors nous pensons qu'une intégration réussie
passe par une réelle solidarité entre les peuples africains
à travers les échanges culturels. Cet échange culturel va
contribuer à lever certaines barrières, comme la barrière
linguistique, qui pourraient constituer un réel frein à la
construction des Etats-Unis d'Afrique. Pour notre part nous pensons que le
panafricanisme, l'esprit de solidarité des africains pourrait contribuer
à briser la barrière de méfiance entre les africains,
à établir une réelle volonté de construction d'une
politique économique commune, d'une politique militaire et diplomatique
communes. Mais cela doit-il se faire au détriment du principe
sacro-saint de la souveraineté des Etats ? Les dirigeants africains
pourront-ils abandonner leur esprit de leadership ?
Comme le dit un intellectuel africain : « A
vrai dire, il manque à certains dirigeants africains le sens
véritable de l'unité dans la diversité, le sens
fédéraliste. Aucun pays ne peut se développer seul. Il
faut un grand ensemble géopolitique, économique et social. Dans
le nouveau contexte international, seul les grands ensembles politiques,
économiques et culturels sont viables ».
En tout cas, le président sénégalais,
Abdoulaye Wade et le président malien, Amadou Toumani Touré ont
eu à dire qu'ils étaient prêts à être des
gouverneurs africains au nom de la construction des Etats-Unis d'Afrique.
Sont-ils sincères ? Mais en tout cas espérons tout
simplement que le concept d'intégration ne soit pas
considéré comme un simple slogan.
Mais nous restons optimiste, car les Africains savent que leur
continent pour se stabiliser au niveau économique, politique et social,
n'a plus d'autres alternatives que l'union. L'U.A, à travers son
leitmotiv, les Etats-Unis d'Afrique à travers un gouvernement
d'union, semble avoir imaginé un processus qui lui permettra de
mener à terme ce projet. Ainsi cette organisation a prévu un
processus en deux étapes qui est le suivant :
D'abord, former un gouvernement de l'union qui se verra
attribuer comme tâche principale, l'interlocuteur de l'Afrique
auprès des grandes puissances ; et ensuite passer à
l'étape ultime qui est la création d'un Etat
fédéral avec des entités autonomes.
Comme nous l'avons déjà mentionné, cette
organisation panafricaine pourra réussir tous ces objectifs que si les
peuples africains se sentent concernés par les activités de cette
institution, nous devons produire la preuve que nous sommes capables de nous
dépasser, de fédérer nos efforts pour le bien de
l'Afrique. Nous mentionnons encore une fois que l'Afrique n'a plus le choix,
elle a pour obligation soit de s'intégrer, sinon elle aura fait le choix
de se désintégrer.
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