II- Le NEPAD : l'arme économique de l'Union
Africaine ?
Le NEPAD (Nouveau Partenariat pour le
Développement de l'Afrique) est né de la volonté
politique de certains chefs d'Etat africains à Abuja (Nigéria),
en Octobre 2001, d'une vision commune et d'une conviction partagée,
qu'il leur incombe d'urgence d'éradiquer la pauvreté, et de
placer leur pays, individuellement et collectivement, sur la voie d'une
croissance et d'un développement durables, tout en participant
activement à l'économie et à la politique mondiales. Il
est issu de la convergence de trois initiatives : le plan du
millénaire pour la renaissance de l'Afrique (MAP) du président
sud-africain Thabo M'béki, soutenu par les présidents
Oluségun Obassandjo (Nigéria) et Abdel Aziz Bouteflika
(Algérie) ; le plan OMEGA du président
sénégalais Abdoulaye Wade, bénéficiant de l'appui
de la francophonie ; le rapport COMPACT for african Recovery,
proposé par la CEA (Commission Economique des Nations Unies pour
l'Afrique) et son secrétaire exécutif, K.Y Amoako.
Dans un contexte de mondialisation et globalisation de
l'économie, le Nouveau Partenariat pour le Développement de
l'Afrique (NEPAD), a pour mission de contribuer à une meilleure
intégration du continent africain au système mondial et à
établir une nouvelle relation de partenariat entre l'Afrique et la
communauté internationale, et en particulier les pays fortement
industrialisés.
Pour certains, l'Afrique demeure encore `' mal
partie `', car selon eux, ce continent quarante sept ans après
`'les soleils des indépendances'',est toujours à la
traîne derrière les autres continents.
C'est Toujours dans ce même ordre d'idée que
Robert Dussey affirmera que l'Afrique est toujours à la
« remorque de l'histoire ». Sur tous les plans, les pays
africains sont en retard.
Mais cet afro- pessimisme semble s'estomper avec
l'avènement du NEPAD, qui est considéré par d'autres comme
étant une arme économique.
A- Le contexte de création et le contenu du
NEPAD
La Nouvelle Initiative Africaine (NIA), qui est le nom
d'origine du NEPAD, a été adoptée en Juillet 2001 au
sommet de Lusaka, pour enfin prendre le nom de NEPAD, en Octobre 2001 à
Abuja (Nigéria). Indissociable de l'U.A, il est considéré
comme un plan, un programme susceptible d'aider l'Afrique à relever les
défis du monde contemporain. En clair, c'est un instrument de
coopération internationale et d'intégration pour le
développement durable en Afrique.
Le fait de dire que la place de l'Afrique dans la
communauté mondiale est définie par le fait que le continent est
une base de ressources indispensable qui sert toute l'humanité depuis
des siècles n'est pas une gageure. Mais le plus étonnant c'est
que l'Afrique avec toutes ses matières premières n'arrive pas
à se stabiliser sur l'échelle du développement, les
africains ne vivent pas de leurs ressources. Ressources
composées d'un riche complexe de
dépôts de minerais, de pétrole et de gaz, sa flore et sa
faune et son vaste habitat naturel encore intact, qui fournissent la base de
l'exploitation minière, de l'agriculture et du tourisme.
Approuvé par la communauté internationale (G8 et
autres partenaires bilatéraux et multilatéraux), le NEPAD marque
ainsi une volonté d'agir autrement pour la responsabilisation de
l'Afrique dans son devenir et son avenir, son développement et
l'épanouissement de ses peuples. Ainsi le NEPAD vient en quelque sorte
responsabiliser les africains sur le fait qu'ils ont un défi à
relever qui est celui de réduire de moitié le taux de
pauvreté sur le continent d'ici 2015 selon les OMD (les objectifs du
millénaire pour le développement).
Le NEPAD a pour objectif principal de combler le retard entre
l'Afrique et les autres continents, notamment l'Europe et les Etats-Unis
d'Amérique. Pour cela il a axé sa mission sur dix secteurs
prioritaires qui sont : la bonne gouvernance politique ; la
bonne gouvernance économique et des entreprises ; les
infrastructures ; l'éducation ; la santé ; les
nouvelles technologies de l'information et de la communication (NTIC) ;
l'agriculture ; l'environnement ; l'énergie et enfin
l'accès aux marchés des pays industrialisés
B- La nouvelle volonté politique des dirigeants
africains
Le fait révélateur aujourd'hui, c'est que de
plus en plus de dirigeants sont élus par la voie démocratique.
Par leurs actions, ils démontrent que le pouvoir ne peut plus reposer
sur la magnanimité d'autrui. C'est ainsi que certains concepts comme la
démocratie, l'Etat de droit, le respect des droits de l'homme, la bonne
gouvernance font désormais partie intégrante du lexique des
dirigeants africains, des termes qui pourtant autrefois
considérés comme des sujets tabous. Certes il est vrai qu'il
reste encore plusieurs foyers de tension en Afrique, il existe aussi une
grande majorité d'Etats africains qui ne se sent pas encore
concerné par le concept de la démocratie, mais nous estimons que
nous avons des raisons d'espérer car si le Bénin a réussi
aujourd'hui à être un exemple de démocratie, alors un jour
tout le reste ou une grande majorité d'Etats africains va s'inscrire
dans cette avancée.
Le changement des conditions sociales, politiques et
économiques, a déjà été reconnu par des
gouvernements du monde entier. La déclaration du millénaire des
Nations Unies, adoptée en septembre 2000, confirme l'empressement de la
communauté mondiale à soutenir les efforts de l'Afrique visant
à aborder le sous- développement et la marginalisation. La
déclaration souligne son soutien à la prévention des
conflits et à la création de conditions de stabilité et de
démocratie sur le continent ainsi qu'aux défis clés de
l'éradication de la pauvreté et des maladies. Aussi, cette
déclaration mentionnera l'engagement de la communauté mondiale
à accroître le flux de ressources vers l'Afrique, en
améliorant les relations dans le domaine de l'aide, du commerce et de la
dette entre l'Afrique et le reste du monde, et en augmentant le flux de
capitaux privés vers le continent.
|