Chapitre deuxième :
L'U.A ou le renouveau du
panafricanisme ?
Les premiers contours de l'Union africaine ont
été définis à Syrte (Lybie), sur l'initiative de
Kadhafi, le 9 septembre 1999. La déclaration des chefs d'Etat,
annonçait la création de l'union africaine et mandatait le
conseil des ministres pour l'élaboration des actes constitutifs de
l'union qui furent présentés au sommet de Lomé en 2000.
Ces actes furent adoptés en 2001.
L'U.A invite tous les Etats africains à entrer dans une
construction commune. Cela représente un travail de longue haleine qui
nécessite de la patience. Mais quelques années seulement
après sa création, des voix de certains sceptiques
s'élèvent. Pour eux, l'U.A n'est qu'une pâle copie de
l'O.U.A et elle connaîtra le même sort que cette
dernière.
L'U.A dispose d'un cadre institutionnel plus important devant
faciliter l'intégration africaine. En quoi l'U.A fera t-elle progresser
l'intégration politique et économique du continent ?
I- L'U.A ou l'O.U.A `'bis''
Nous nous sommes permis de reprendre l'expression d'Edem
Kodjo, ex Secrétaire Général de l'O.U.A qui s'interrogeait
si l'U.A n'était pas une O.U.A `'bis''. Sans doute que celui-ci semble
demeurer, à l'image d'autres intellectuels africains, nostalgique des
quarante ans de `' règne `'de l'O.U.A, si bien qu'il voit en l'union
africaine une O.U.A `'bis''. Certes, ces deux organisations ont connu à
peu près les mêmes problèmes lors de leur création
et aussi elles ont certains objectifs qui sont similaires, mais cela suffit-il
pour dire qu'elles se ressemblent ?
A- Les similitudes
La création de l'U.A, comme l'O.U.A, n'a pas
échappé à cette querelle idéologique des chefs
d'Etats africains. Deux camps : les partisans d'une union immédiate
(Kadhafi, Eyadéma et Idriss Déby) et ceux qui souhaitent la
formation de l'union de façon progressive et prudente (Thabo
Mbéki, Obassandjo, Bongo, Wade.....) pensent qu'il est difficile de
« créer du jour au lendemain une union continentale à
l'image de l'Europe ». Ils affirment la nécessité de
renforcer d'abord les groupements régionaux existant déjà
sur le continent, avant d'aboutir à la constitution des Etats-Unis
d'Afrique.
Ces deux organisations ont en commun certains objectifs,
notamment : « réaliser l'unité et la
solidarité entre les pays africains » et
« défendre la souveraineté, l'intégrité
territoriale et l'indépendance des pays africains ».
B- Les innovations de l'U.A
L'U.A viendra avec des objectifs novateurs qui sont : la
promotion de la bonne gouvernance, des institutions démocratiques, et du
respect des droits de l'Homme. C'est pourquoi, elle s'autorise un droit
d'intervenir chez un Etat membre.
Les nouvelles institutions de l'U.A témoignent, dans
leurs formes, d'une intention de partage de l'autorité. Au sein de
l'O.U.A, la seule source de décision était la conférence
des chefs d'Etat. Cet organe se maintient certes, au sein de l'U.A, mais il
devrait être à l'avenir partagé avec le parlement
panafricain, mis en place en 2003. Ce parlement s'ouvre aux membres des
oppositions des Etats membres.
Le conseil économique, social et culturel (ECOSOCC) est
lui aussi un nouvel organe composé de membres de la
société civile. Pour finir, nous pensons qu'il est judicieux de
mentionner le fait que l'organisation de l'U.A s'inspire de celle de l'union
européenne, si bien que le secrétariat général de
l'O.U.A a été remplacé par la Commission.
Au titre des innovations de cette nouvelle organisation
panafricaine, une d'entre elles est considérée comme étant
une trouvaille ingénieuse par certains africains, si bien qu'ils l'ont
appelé `'l'arme économique'', il s'agit du NEPAD (Nouveau
Partenariat pour le Développement de l'Afrique).
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